Étagnac est située au carrefour de la N 141, route d'Angoulême à Limoges et maillon de la route Centre-Europe Atlantique, et de la D 948, route de Limoges à Niort par Confolens. Le centre du bourg est cependant localisé sur cette seconde route[3].
La commune compte de nombreuses fermes et hameaux. On peut citer : à l'est la Borderie[Note 1]les Brosses (à cheval sur la limite de département), Lussac, Rouillac, Mons, au sud : Bochefaud, Bourdicaud, Lavaud, Beaulieu, Écossas, à l'ouest : la Ribière, chez Chabaud, Lascoux, et au nord l'Age et la Maine-Joie. Enfin, le château de Rochebrune est à l'est du bourg[3].
Le sous-sol de la commune d'Étagnac se compose de gneiss, à l'est et au sud, et de granit au nord-ouest. L'extrême sud, bord de la vallée de la Vienne entre Beaulieu et la Ribière, est occupé par des alluvions plus ou moins anciennes atteignant une hauteur de 40 m[5],[6],[7].
Le relief est celui d'un plateau assez vallonné, incliné vers le sud qui correspond à la vallée de la Vienne.
Le point le plus bas de la commune est situé à une altitude de 150 m, le long de la Vienne en aval, et le point le plus haut est à 284 m d'latitude, situé à environ 0,7 km au nord-est du château de Rochebrune. Le bourg est situé sur une hauteur à 250 m d'altitude[3].
De petits affluents traversent la commune du nord au sud, dont la plupart desservent des étangs. D'ouest en est, on trouve les ruisseaux de l'Étang Bouchaud, de l'Étang de Cacherat qui passe à l'ouest du bourg, et ruisseau de l'Étang descendant de Rochebrune. Le Sauvarit borde la commune et le département à l'est[3].
La Malicherie, d'une longueur totale de 11 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Goire à Saint-Maurice-des-Lions, après avoir traversé 3 communes[11].
Gestion des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vienne ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin du bassin de la Vienne, d'une superficie de 7 060 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Vienne[12]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Loire-Bretagne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [13].
Climat
Le climat est océanique dégradé. C'est celui de la Charente limousine, plus humide et plus frais que celui du reste du département.
Le paysage est celui d'un bocage. La forêt d'Étagnac occupe les hauteurs au nord de la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Étagnac est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[14].
Elle est située hors unité urbaine[15] et hors attraction des villes[16],[17].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (66,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (51 %), forêts (24,5 %), zones agricoles hétérogènes (15,9 %), zones urbanisées (3,7 %), eaux continentales[Note 2] (2,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (0,9 %)[18]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Vienne et la Malicherie. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1993, 1995 et 1999[21],[19].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 24,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 562 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 74 sont en aléa moyen ou fort, soit 13 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[22],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[23].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[19].
Risques technologiques
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à la directive européenne SEVESO[24].
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[25].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune d'Étagnac est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[28].
L'origine du nom d'Étagnac proviendrait du bas latinstannium signifiant étain, auquel est apposé le suffixe -acum, ce qui signifierait exploitation de plomb argentifère[30],[31]. On a constaté à Étagnac la présence d'antimoine mêlé d'argent, souvent confondu autrefois avec le plomb[32].
Langues
La commune est dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et le dialecte est limousin[33].
Elle se nomme Estanhac en occitan[34].
Une ancienne voie romaine de direction nord-sud allant de Poitiers à Périgueux par Chassenon est supposée traverser la commune. Une culée d'un ancien pont traversant la Vienne a été détruite en 1912 en face du lieu-dit Pilas[35],[Note 4].
Des traces d'occupation romaine ont aussi été trouvées près de l'Age : camp, pavés, site à tegulae[35].
Au XIVe siècle, les moines de l'ordre de Grandmont, dont la maison mère était à Limoges, ont acquis le prieuré d'Étricor près de la Vienne et en ont fondé l'abbaye, dont il ne reste aujourd'hui que l'église[36]. Une statue de saint Pardoux y est conservée, qui donnait lieu jusqu'au début du XXe siècle à des pèlerinages chaque mois de septembre, afin de guérir les animaux malades[32].
Depuis avant la Révolution jusqu'à 1932, l'antimoine était exploité à Lussac[37].
Au XIXe siècle, le château de Rochebrune dont les douves et les quatre tours étaient anciennes appartenait au comte Dupont de l'Étang, qui l'a reconstruit et a consacré une partie de son domaine à une maison de retraite pour les prêtres âgés ou infirmes[32].
Les Plument de Bailhac étaient une ancienne famille noble limousine implantée dès le XVIIe siècle à Écossas[38]. Claude-François Plument de Bailhac fut maire au XIXe siècle; sa demeure était le logis d'Écossas qui existe encore. Paul-Louis Plument de Baillac fut exilé par Napoléon III[réf. nécessaire].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[41].
En 2021, la commune comptait 991 habitants[Note 5], en évolution de +3,01 % par rapport à 2015 (Charente : −0,78 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 25,8 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 40,2 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 471 hommes pour 520 femmes, soit un taux de 52,47 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,59 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[44]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,9
90 ou +
7,1
11,3
75-89 ans
16,8
21,7
60-74 ans
21,0
19,8
45-59 ans
16,5
17,6
30-44 ans
14,6
12,3
15-29 ans
12,1
15,4
0-14 ans
11,9
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[45]
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[26].
↑Sur la carte IGN, deux lieux-dits de ce nom existent en vis-à-vis de part et d'autre de la rivière et du pont actuel.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Tibor Pataki, « L'ordre de Malte en Bas-Limousin », Bulletin de la société scientifique, historique et
archéologique de la Corrèze, t. 93, , p. 88-89
Détail des tenures de Champeaux. Voir aussi la suite de cet article t. 95, p. 153-169
↑ abc et dJules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 158-159
↑Jean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 55
↑ a et bChristian Vernou, La Charente, Maison des Sciences de l'Homme, Paris, coll. « Carte archéologique de la Gaule », , 253 p. (ISBN2-87754-025-1), p. 100
↑Jean-Paul Gaillard, Châteaux, logis et demeures anciennes de la Charente, Paris, librairie Bruno Sepulchre, (réimpr. 2005), 893 p. (OCLC908251975, présentation en ligne), p. 331-332