Située à l'intérieur d'une grande boucle de la Vienne, Chirac est à l'écart des grandes routes. Le pont de Manot au nord et d'Exideuil au sud traversent la rivière. La commune est desservie par la D 59 qui va au sud-est à Chabanais et au nord à Confolens en longeant la Vienne sur sa rive droite et passe au bourg. La D 165 passe aussi au bourg et va d'Exideuil à Chabrac[3].
La commune assez étendue comporte de nombreux hameaux. Du nord au sud, on peut citer Flayat, les Barussies, la Pécoulie, l'Age (à l'ouest du bourg, dominant la vallée de la Vienne), la Martine et Pré Cadillac près du bourg, à l'est : le Bourdeau, la Grelière, la Guéranchie, l'Aumônerie, Tisseuil, la Sechère, le Theil, la Salmonie, et au sud Peyras, Foulounoux, le Courtieux. La commune compte aussi des lieux-dits et fermes. Elle arrive aussi jusqu'aux faubourgs de Chabanais (quartier du Mas et des Rivauds)[3].
La commune occupe un vaste plateau ondulé entaillé par la vallée de la Vienne au sud et à l'ouest. Le territoire culmine à 263 m (borneIGN, au sud de la Grelière). Le point le plus bas, 133 m, est situé le long de la Vienne à la sortie de la commune en face du bourg de Manot. Le bourg de Chirac, situé dans un vallon, est à environ 175 m d'altitude[3].
La commune est sur la rive droite de la Vienne, où celle-ci venant de l'est infléchit son cours vers le nord. D'une longueur totale de 363,3 km, ce cours d'eau prend sa source en Corrèze, sur le plateau de Millevaches, dans la commune de Volx et se jette dans la Loire dans la Corrèze, à Saint-Setiers, après avoir traversé 99 communes[9]. De petits ruisseaux affluents parcourent la commune, comme celui de Flayat au nord, celui du bourg qui passe aussi au pied de l'Age, ou le ruisseau du Grand Pré en limite orientale qui se dirige vers le Goire[3].
Gestion des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vienne ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin du bassin de la Vienne, d'une superficie de 7 060 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Vienne[10]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Loire-Bretagne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [11].
Climat
Le climat est océanique dégradé. C'est celui de la Charente limousine, plus humide et plus frais que celui du reste du département.
Au , Chirac est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (77,1 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (77,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (55,7 %), zones agricoles hétérogènes (17,4 %), forêts (15,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,8 %), terres arables (4,1 %), zones urbanisées (1,9 %), eaux continentales[Note 2] (1,1 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Vienne. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1995 et 1999[19],[17].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 9,1 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 483 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 43 sont en aléa moyen ou fort, soit 9 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[20],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[21].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[17].
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une ou des infrastructures routières ou ferroviaires importantes ou la présence d'une canalisation de transport d'hydrocarbures. Un accident se produisant sur de telles infrastructures est susceptible d’avoir des effets graves sur les biens, les personnes ou l'environnement, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[22].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Chirac est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[25].
Toponymie
Les formes anciennes sont Cariaco, Chiraco (non datés)[26].
L'origine du nom de Chirac remonterait à un personnage gallo-romainCarius dérivé de Carus (caro- terme gaulois[Note 4]) auquel est apposé le suffixe -acum, ce qui correspondrait au « domaine de Carius »[27],[28].
Langues
La commune est dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et le dialecte est limousin[29].
Elle conserve la graphie Chirac de l’occitan[30].
Le domaine de l'Age (autrefois orthographié de Laage), dont le château remonte avant le XVIe siècle, a été le berceau de la famille de Laage de Chirac, puis a longtemps appartenu à la famille de La Boissière. Au XIXe siècle, le comte de la Boissière y construit des forges qui ont produit jusqu'à 400 t de fonte par an[31], et qui ont dû cesser leur activité vers 1860. Le baron de Freycinet, propriétaire au début du XXe siècle, est un descendant de cette famille, dont un représentant, le général comte de Laboissière, avait fait les campagnes napoléoniennes[32].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[35].
En 2022, la commune comptait 779 habitants[Note 5], en évolution de +4,14 % par rapport à 2016 (Charente : −0,48 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2008, Chirac comptait 706 habitants (soit une diminution de -3,7 % par rapport à 1999). La commune occupait le 12 652e rang au niveau national, alors qu'elle était au 11 275e en 1999, et le 106e au niveau départemental sur 404 communes.
Le maximum de la population a été atteint en 1851 avec 1 433 habitants.
Pyramide des âges
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 26,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 34,2 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 384 hommes pour 375 femmes, soit un taux de 50,59 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[38]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,3
6,4
75-89 ans
8,9
25,3
60-74 ans
26,1
21,7
45-59 ans
21,1
17,6
30-44 ans
17,8
11,2
15-29 ans
11,0
17,3
0-14 ans
13,8
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[39]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1
90 ou +
2,7
9,2
75-89 ans
12
20,6
60-74 ans
21,3
20,7
45-59 ans
20,3
16,8
30-44 ans
16
15,6
15-29 ans
13,4
16,1
0-14 ans
14,3
Économie
Le chirac, un fromage de chèvre au lait cru, est fabriqué à Chirac.
Équipements, services et vie locale
Enseignement
Chirac possède une école élémentaire, le Pré Cadillac, comprenant deux classes. Le secteur du collège est Chabanais[40].
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Patrimoine religieux
L'église paroissiale Saint-Pierre. Un retable en bois sculpté datant du XVIIe siècle montre la délivrance de Saint-Pierre; il est classé monument historique au titre objet depuis 1941[41].
La chapelle du cimetière date du XIVe siècle et contient de belles peintures murales. Elle est classée monument historique depuis 1977[42].
Façade de la chapelle.
Côté de la chapelle.
Patrimoine civil
Le château de l'Âge date du XVIe siècle avec deux tours rondes supposées du XVe siècle. Il a été agrandi et restauré au XVIIIe siècle; ses douves ont été comblées et remplacées par une terrasse. Les restes du vieux donjon, situés près du château, semblent plus anciens encore. Le château est entouré d'un parc[31],[32]. L'un de ses propriétaires a été le général comte de la Boissière qui s'illustra sous le Premier Empire, puis son fils Jean-Frédéric qui y installa des forges. Le baron de Freycinet, propriétaire actuel, est un descendant[43].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[23].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bJules Martin-Buchey, Géographie historique et communale de la Charente, édité par l'auteur, Châteauneuf, 1914-1917 (réimpr. Bruno Sépulchre, Paris, 1984), 422 p., p. 129