Les voies de communication sont nombreuses dans la commune. La D 952 (ex-N 151bis), ancienne route d'Angoulême à Nevers, longe la rive droite de la Vienne et dessert l'ouest de la commune. La D 30, route de Confolens à Lesterps en traverse le sud. Le bourg est desservi par plusieurs routes départementales qui l'unissent à Confolens, Saint-Germain-de-Confolens, Brillac, Lesterps et Saint-Maurice-des-Lions. La D 951 déviant Confolens, maillon de la route Centre-Europe Atlantique, d'Angoulême à Bellac et Guéret, contourne la commune par l'ouest et le nord et passe à 4 km du bourg[3].
Hameaux et lieux-dits
De nombreux hameaux parsèment la commune, ainsi : le Grand-Neuville et le Petit-Neuville, sur la route de Confolens ; la Cour, sur la route de Lesterps ; La Chaise, dans le sud de la commune ; Périssac, au-dessus de la vallée de la Vienne ; Villemandie et Gorce, dans l'est de la commune ; Longeville ; la Boissonnie, sur la route de Saint-Germain ; la Pouyade, près de la route de Brigueuil ; Château-Guyon, près du bourg ; Bostgueffier, sur la route de Saint-Maurice ; le Repaire, village auprès duquel on trouve le menhir ; chez le Brun, les Vergnes, le Jauju, les Grangettes (anciennement l'Âge)...
La commune d'Esse occupe un vaste plateau ondulé, dont l'altitude moyenne dépasse 200 m. Les altitudes s'étagent entre 124 m, dans la vallée de la Vienne à l'ouest, et 242 m, au sud-est du bourg. Celui-ci est à environ 210 m d'altitude[3].
La commune d'Esse est comprise entre les vallées de l'Issoire[9], au nord, de la Vienne, à l'ouest, et d'un petit affluent du Goire[10], au sud.
Quelques étangs parsèment la commune, en particulier l'étang de la Glayolle à l'est, l'étang des Sèches, et la retenue d'eau du barrage de l'Issoire[3].
Le Goire, d'une longueur totale de 28,7 km, prend sa source dans la commune de Brigueuil et se jette dans la Vienne à Confolens, après avoir traversé 7 communes[11].
L'Issoire, d'une longueur totale de 45,7 km, prend sa source en Haute-Vienne, dans la commune de Blond, et se jette dans la Vienne à Lessac, après avoir traversé 7 communes[12].
La Courrière, d'une longueur totale de 13,1 km, prend sa source dans la commune de Saint-Christophe et se jette dans l'Issoire à Brillac, après avoir traversé 4 communes[13].
Gestion des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Vienne ». Ce document de planification, dont le territoire correspond au bassin du bassin de la Vienne, d'une superficie de 7 060 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin Vienne[14]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Loire-Bretagne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [15].
Climat
Le climat est océanique dégradé. C'est celui de la Charente limousine, plus humide et plus frais que celui du reste du département.
Au , Esse est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[16].
Elle est située hors unité urbaine[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Confolens, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[17]. Cette aire, qui regroupe 14 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[18],[19].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,5 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (90,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
prairies (57,1 %), zones agricoles hétérogènes (24,8 %), forêts (9,7 %), terres arables (6,6 %), zones urbanisées (1,2 %), eaux continentales[Note 2] (0,7 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 19,4 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 335 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 30 sont en aléa moyen ou fort, soit 9 %, à comparer aux 81 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[24],[Carte 3].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national des cavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[25].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[21].
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune d'Esse est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[28].
Toponymie
Les formes anciennes sont Essia (non daté)[29], Yssia en 1523[30].
L'origine du nom d'Esse remonterait à un personnage gallo-romainEssius (selon Dauzat) ou Iccius (selon Talbert) auquel est apposé le suffixe -acum, ce qui correspondrait au « domaine d'Essius »[31],[32]. Iccio- est un thème et un terme de nom gaulois[33].
Langues
La commune est dans la partie occitane de la Charente qui en occupe le tiers oriental, et le dialecte est limousin[34].
Elle se nomme Essa en occitan[35].
L'occupation du territoire est attestée depuis l'époque néolithique par les quelques mégalithes qui y ont été dressés : comme le menhir du Repaire encore debout, ainsi que les deux dolmens aujourd'hui démantelés dont quelques pierres apparaissent dans des réemplois spectaculaires réalisés aux XIXe et XXe siècles : un piédestal pour un tombeau à Confolens, la stèle et le simili-cromlech du monument aux morts de la commune.
Les Romains y ont fait passer l'ancienne voie d'Angoulême à Bourges par Argenton (par Ambernac, Confolens et Brillac). Elle a été suivie en 1921 sur 1 km à partir de Villevert. Sa largeur variait entre 4,5 m et 5 m, et elle était limitée par deux bandes de blocs de pierre[36].
Entre le Xe et XVIIIe siècles, Esse était le siège d'une viguerie, qui rendait la justice localement. Elle était alors dans le diocèse de Limoges, puis fut rattachée aux six autres du comté d'Angoulême, qui en comptera une vingtaine de par son extension au XIe siècle[38].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[40]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[41].
En 2022, la commune comptait 509 habitants[Note 5], en évolution de +0,79 % par rapport à 2016 (Charente : −0,48 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 24,6 %, soit en dessous de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 36,9 % la même année, alors qu'il est de 32,3 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 259 hommes pour 238 femmes, soit un taux de 52,11 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,41 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[44]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,8
90 ou +
1,3
8,5
75-89 ans
10,5
28,6
60-74 ans
23,9
19,3
45-59 ans
19,7
19,3
30-44 ans
18,9
10,8
15-29 ans
10,1
12,7
0-14 ans
15,5
Pyramide des âges du département de la Charente en 2021 en pourcentage[45]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1
90 ou +
2,7
9,2
75-89 ans
12
20,6
60-74 ans
21,3
20,7
45-59 ans
20,3
16,8
30-44 ans
16
15,6
15-29 ans
13,4
16,1
0-14 ans
14,3
Économie
Commerces
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Tourisme
Site ostensionnaire
La commune d'Esse est l'une des deux communes ostensionnaires de Charente et l’une des 20 que comptaient les provinces du Limousin et de la Marche. Le musée des ostensions, situé à côté de la mairie, retrace ce passé[46].
Les ostensions commencent le lundi de Pâques[47],[48]. Ce jour-là, un habitant de la commune monte au clocher pour y accrocher le drapeau des ostensions, de couleur jaune et bleue[49]. Les reliques sont ensuite exposées dans l'église toute la journée, et une grande procession a lieu sur un parcours de deux à trois kilomètres jalonné de cinq croix, avec retour à l'église[50].
L'unique musée des ostensions limousines et marchoises, inauguré en juillet 1999, a été installé au premier étage de l’ancien presbytère. Pour le réaliser, le travail de sauvegarde et d’inventaire a porté sur plus de 500 objets et a mobilisé pendant plus de six mois plusieurs chercheurs, dont l’ethnologue Michel Valière. La collection a été classée en six thématiques qui font toute leur place, mais pas seulement, aux objets liés aux célébrations ostensionnaires : châsses reliquaires, bannières, chandelier en émail champlevé du XIe ou XIIIe siècle retrouvé en 1995 lors des travaux de restauration de l’église.
Village gaulois
Un village gaulois a été reconstitué, près du Pont Binot sur la route de Brillac. Ouvert en été, son entrée est payante.
L'église paroissiale Saint-Étienne, de l'ancien diocèse de Limoges. L'église, de la seconde moitié du XIIe siècle, a une nef couverte d'un berceau en briques avec une abside semi-circulaire, voûtée en cul-de-four; sa porte, en plein cintre, est surmontée d'un bas-relief encadré dans un rectangle, très intéressant. Le clocher postérieur est rectangulaire, surmonté d'une haute flèche octogonale en charpente couverte de bois. À l'intérieur, un retable datant du XVIIe siècle, dont les bas-reliefs représentent la Nativité et l'Adoration des Anges[52], classé à titre objet en 1908[53]. Un chandelier en émail champlevé est aussi remarquable[54],[55]. L'église est inscrite monument historique le [56].
Le dolmen de Périssac, dont la table de granit avait plus d'un mètre d'épaisseur, s'élevait dans l'ouest de la commune, près de l'étang des Sèches. Il fut démantelé afin d'en faire un piédestal pour le tombeau de la femme du sous-préfet de Confolens[Note 6],[58].
Le logis du Bost, vieille demeure des XVIe et XVIIe siècles située dans les châtaigneraies qui couvrent les pentes abruptes et sauvages de la vallée de l'Issoire.
Château-Guyon, petite gentilhommière située tout près du bourg.
Tilleul de Sully, sur la place de l'église, qui abrite le monument aux morts réalisé avec des dalles issues de l'ancien dolmen dit Tombe du Curé qui était situé à proximité du dolmen de Périssac[58].
Barrage de l'Issoire, dont la partie amont rive gauche est sur la commune.
Le monument aux morts sous le tilleul Sully.
Autre reste du dolmen de Périssac, dans le cimetière de Confolens.
L'Issoire vue de Saint-Germain-de-Confolens.
Personnalités liées à la commune
Gilbert Bonneau, un agriculteur célibataire de 78 ans joue son propre rôle dans le film Les Gardiennes (2017) de Xavier Beauvois, dans lequel il joue le rôle du frère de l'actrice Nathalie Baye[59].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[26].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Il s'agit de Jean-Amédée Gontier, sous-préfet de Confolens, dont la jeune épouse Cécile-Jeanne-Marie Crévelier est morte à l'âge de 21 ans en 1884. Le monument funéraire dressé à l'entrée du cimetière de Confolens, a une hauteur de 3,20 m.
↑ a et bJean-Hippolyte Michon (préf. Bruno Sépulchre), Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache, (réimpr. 1980), 334 p. (lire en ligne), p. 40
↑André Debord inJean Combes (dir.) et Michel Luc (dir.), La Charente de la Préhistoire à nos jours (ouvrage collectif), St-Jean-d'Y, Imprimerie Bordessoules, coll. « L'histoire par les documents », , 429 p. (ISBN2-903504-21-0, BNF34901024, présentation en ligne), p. 88