Voting Rights Act de 1965

Voting Rights Act of 1965
Titre An act to enforce the fifteenth amendment of the Constitution of the United States, and for other purposes.
Code Public Law 89-110
Abréviation VRA
Pays États-Unis
Tribunal En-us
Date 6 août 1965
DĂ©tails juridiques
Problème de droit discrimination dans l'exercice du droit de vote
Solution fin des discriminations
Voir aussi
Lire en ligne https://www.archivesfoundation.org/documents/voting-rights-act-1965/

Le Voting Rights Act of 1965 est l'une des plus importantes lois du Congrès des États-Unis[1], interdisant les discriminations raciales dans l'exercice du droit de vote[2],[3]. Le texte a été adopté le 4 août 1965 et signé par le président Lyndon B. Johnson le 6 août suivant, au plus fort du mouvement afro-américain des droits civiques. Le Congrès sous domination démocrate a par la suite déposé cinq amendements à cette loi durant la présidence de Johnson, pour étendre l'influence du texte. Conçu pour renforcer le droit de vote des Afro-Américains garanti depuis les XIVe et XVe amendements de la Constitution, la loi assure ce droit pour les minorités dans tout le pays, et particulièrement dans le South. Selon le département de la Justice des États-Unis, elle est considérée comme la loi civique la plus efficace de l'histoire du pays[4].

Le texte contient de nombreuses clauses réglementant les procédures électorales. Malgré le XVe amendement, le droit de vote des afro-américains était très sévèrement limité dans le Solid South suite à la ségrégation et aux lois Jim Crow. Les dispositions générales prévoient des garanties sur le droit de vote à l'échelle nationale. La section 2 est une disposition générale qui interdit à tous les États et gouvernements d'État d'imposer des lois électorales qui entraîneraient une discrimination envers une minorité, qu'elle soit raciale ou linguistique. D'autres dispositions générales proscrivent spécifiquement les tests d'alphabétisation et autres moyens historiquement utilisés pour priver les minorités de leurs droits.

Le texte contient aussi des dispositions spĂ©cifiques qui ne s'appliquent qu'Ă  certaines juridictions. Les États de l'Alabama, l'Alaska, l'Arizona, la GĂ©orgie, la Louisiane, le Mississippi, la Caroline du Sud, le Texas et la Virginie y sont concernĂ©s en totalitĂ©. D'autres États sont couverts par cette spĂ©cificitĂ© mais seulement pour certains comtĂ©s. La gĂ©ographie est basĂ©e sur ceux faisant des tests discriminatoires ou ayant une forte abstention[5],[6]. Une disposition spĂ©cifique fondamentale est la Section 5, qui exige un prĂ©contrĂ´le de certaines juridictions : ces juridictions ont l'interdiction de mettre en place des changements sur le vote sans l'aval du procureur gĂ©nĂ©ral des États-Unis ou de la cour fĂ©dĂ©rale de district de Washington, D.C. afin de vĂ©rifier que ce changement ne discrimine aucune minoritĂ© protĂ©gĂ©e[7]. Une autre disposition spĂ©cifique requiert que les juridictions oĂą les minoritĂ©s linguistiques sont très prĂ©sentes disposent de scrutins bilingues.

La section 5 et la majoritĂ© des autres dispositions s'appliquent Ă  des juridictions qui relèvent de critères spĂ©cifiques prescrits dans la section 4. Ceci avait pour but d'englober les juridictions imposant de sĂ©vères discriminations Ă©lectorales en 1965 ; elles furent mises Ă  jour en 1970 et en 1975. Dans l'affaire Shelby County v. Holder (2013), la Cour suprĂŞme a invalidĂ© la liste des critères comme inconstitutionnelle, statuant qu'elle n'Ă©tait plus apte Ă  rĂ©pondre aux circonstances actuelles[8]. La Cour n'a pas invalidĂ© la section 5, mais sans critères, celle-ci n'est plus applicable[9].

Histoire législative

Texte original

SĂ©nat

Le Voting Rights Act[10] est prĂ©sentĂ© au Congrès le 17 mars 1965 sous la nomenclature S. 1564. Il est portĂ© conjointement par les deux chefs de groupe : Mike Mansfield, de l'Illinois pour les dĂ©mocrates, et Everett Dirksen, du Montana pour les rĂ©publicains. Les deux hommes avaient auparavant travaillĂ© ensemble avec le procureur gĂ©nĂ©ral Nicholas Katzenbach pour prĂ©parer l'expression du projet[11]. Bien que les dĂ©mocrates eussent deux tiers des sièges dans les deux chambres du Congrès après les Ă©lections de 1964[12]:49, Johnson avait peur que les Dixiecrats ne sabotent le projet, comme ils l'avaient dĂ©jĂ  fait pour d'autres projets de droits civiques. Il convainc dès lors Dirksen de supporter le projet pour gagner l'aide des rĂ©publicains. Dirksen n'entendait initialement pas soutenir cette lĂ©gislation si peu de temps après le Civil Rights Act de 1964, mais il exprima une certaine volontĂ© d'accepter une lĂ©gislation « rĂ©volutionnaire Â» après avoir appris Ă  propos des violences policières dont avaient Ă©tĂ© victimes les manifestants Ă  Selma, menĂ©s par Martin Luther King[12]:95–96. Étant donnĂ© le rĂ´le clĂ© qu'a jouĂ© Dirksen en aidant Katzenbach Ă  rĂ©diger la loi, elle est devenue de manière officieuse la loi « Dirksenbach Â»[12]:96. Après que Mansfield et Dirksen ont prĂ©sentĂ© la loi, 64 sĂ©nateurs acceptèrent de porter le projet[12]:150, rĂ©sultant en un total de 46 dĂ©mocrates et 20 rĂ©publicains[13].

Le texte comportait plusieurs dispositions spĂ©cifiques qui ciblaient certains États et gouvernements locaux : une « formule de couverture Â» dĂ©terminait quelles juridictions (les « juridictions couvertes Â») Ă©taient sujettes aux autres dispositions spĂ©cifiques ; une exigence de « prĂ©contrĂ´le Â» qui interdisait aux juridictions couvertes de mettre en place des changements dans leurs procĂ©dures Ă©lectorales sans avoir reçu l'aval du procureur gĂ©nĂ©ral ou de la cour fĂ©dĂ©rale de district de Columbia selon lequel les changements n'Ă©taient pas discriminatoires ; et la suspension des « tests ou autres moyens Â», comme les tests d'alphabĂ©tisation, dans les juridictions couvertes. Le texte autorisait l'affectation d'examinateurs fĂ©dĂ©raux pour inscrire les votants et d'observateurs fĂ©dĂ©raux pour surveiller les Ă©lections dans les juridictions couvertes qui imposaient une discrimination sĂ©vère. Le texte fixait l'expiration de ces dispositions spĂ©cifiques au bout de cinq ans[14]:319–320[15].:520, 524[16].:5–6

L'Ă©tendue de la formule de couverture Ă©tait matière Ă  discussion au Congrès. La formule de juridiction s'appliquait Ă  une juridiction si : la juridiction continuait Ă  utiliser des « tests ou autres moyens Â» le 1er novembre 1964 et moins de 50 % des rĂ©sidents en âge de voter de la juridiction Ă©taient inscrits ou avaient votĂ© lors de l'Ă©lection prĂ©sidentielle du 1er novembre 1964[14]:317. Cette formule ne s'appliqua qu'Ă  peu de juridictions en dehors du Sud profond. Pour apaiser les lĂ©gislateurs qui trouvaient que la loi ciblait injustement les juridictions du Sud des États-Unis, la loi incluait une interdiction gĂ©nĂ©rale de discrimination raciale dans les processus Ă©lectoraux qui s'appliquait Ă  l'Ă©chelle nationale[17].:1352 Le texte incluait aussi des dispositions permettant Ă  une juridiction couverte de « se soustraire Â» Ă  la couverture en prouvant Ă  la cour fĂ©dĂ©rale qu'elle n'avait pas utilisĂ© de « test ou moyen Â» dans un but discriminatoire ou Ă  effet discriminatoire pendant une pĂ©riode de 5 ans prĂ©cĂ©dant sa requĂŞte[16]:6. Il existait Ă©galement une clause d'« addition Â» selon laquelle les cours fĂ©dĂ©rales pouvaient soumettre des juridictions non couvertes mais usant de la discrimination Ă  des recours prĂ©vus dans les dispositions spĂ©cifiques[18]:2006–2007.

Le texte est d'abord examinĂ© par le comitĂ© judiciaire du SĂ©nat, dont le secrĂ©taire, James Eastland, sĂ©nateur dĂ©mocrate du Mississippi, s'opposa au projet avec plusieurs autres sĂ©nateurs du Sud. Pour Ă©viter que le texte ne meure lors de l'examen par le comitĂ©, Mansfield proposa une motion pour obliger le comitĂ© Ă  rendre le texte d'ici au 9 avril, rapport que le SĂ©nat adopta avec une majoritĂ© de 67 Ă  13[12]:150[13]. Pendant l'examen par le comitĂ©, Edward Moore Kennedy, sĂ©nateur dĂ©mocrate du Massachusetts, tenta d'amender le texte afin d'interdire l'impĂ´t par tĂŞte. Bien que le XXIVe amendement de la Constitution — qui interdisait l'impĂ´t par tĂŞte dans les Ă©lections fĂ©dĂ©rales â€” ait Ă©tĂ© ratifiĂ© un an auparavant, l'administration Johnson et les partisans du texte n'avaient pas inclus de disposition interdisant l'impĂ´t par tĂŞte dans les scrutins d'États parce qu'ils craignaient que les Cours n'invalident la loi comme inconstitutionnelle[15]:521[19].:285 En outre, en n'incluant pas l'impĂ´t par tĂŞte comme « test ou moyen Â», la formule ne couvrait pas des États comme le Texas ou l'Arkansas, attĂ©nuant ainsi l'opposition venant de ces deux États aux parlementaires influents[15]:521. NĂ©anmoins, avec le soutien des libĂ©raux politiques du comitĂ©, l'amendement de Kennedy visant Ă  interdire l'impĂ´t par tĂŞte fut adoptĂ© par 9 voix contre 4. En rĂ©ponse, Dirksen proposa un amendement qui exemptait de couverture les États dont au moins 60 % de la population Ă©tait inscrite pour voter ou dont le taux de participation dĂ©passait la moyenne nationale lors de la prĂ©cĂ©dente Ă©lection prĂ©sidentielle. Cet amendement, qui exemptait tous les États Ă  l'exception du Mississippi, fut adoptĂ© lors d'une rĂ©union du ComitĂ© Ă  laquelle trois libĂ©raux Ă©taient absents. Dirksen proposa d'abandonner son amendement si l'interdiction de l'impĂ´t par tĂŞte Ă©tait levĂ©e. Finalement, le texte est rendu par le comitĂ© après un vote de 12 Ă  4 en faveur de celui-ci sans autres recommandations[12]:152–153.

Le 22 avril, la totalitĂ© du SĂ©nat commença Ă  dĂ©battre le texte. Dirksen parla le premier en faveur du texte, statuant que « la lĂ©gislation est nĂ©cessaire si le mandat univoque du XVe amendement devait ĂŞtre mis en place et si la dĂ©claration d'indĂ©pendance devait avoir du sens Â»[12]:154. Strom Thurmond, sĂ©nateur rĂ©publicain de la Caroline du Sud, rĂ©torqua que cette loi mènerait « au despotisme et Ă  la tyrannie Â», et Sam Ervin, sĂ©nateur dĂ©mocrate de la Caroline du Nord, soutint que le texte Ă©tait inconstitutionnel car il privait les États de leur droit Ă©noncĂ© dans la section 2 de l'article I de la Constitution selon lequel ils pouvaient Ă©tablir les qualifications des Ă©lecteurs et parce que les dispositions spĂ©cifiques ne ciblaient que certaines juridictions. Le 6 mai, Ervin proposa un amendement pour supprimer le dĂ©clenchement automatique de la formule de couverture et Ă  la place de permettre aux juges fĂ©dĂ©raux de nommer des examinateurs fĂ©dĂ©raux pour administrer l'inscription des votants. Cet amendement fut rejetĂ© par une majoritĂ©, avec 42 dĂ©mocrates et 22 rĂ©publicains ayant votĂ© contre[12]:154–156. Le 11 mai, après un interminable dĂ©bat, l'amendement proposĂ© par Edward Moore Kennedy pour supprimer l'impĂ´t par tĂŞte est Ă©galement rejetĂ© par 49 voix pour et 45 voix contre. Cependant, le SĂ©nat accepta d'inclure une disposition autorisant le procureur gĂ©nĂ©ral Ă  poursuivre une juridiction, couverte ou non, pour contester son usage de l'impĂ´t par tĂŞte[19]:156–157[16].:2 Un amendement proposĂ© par Robert Francis Kennedy, sĂ©nateur dĂ©mocrate de New York, donnant le droit de vote aux citoyens ignorant l'anglais mais qui ont atteint un niveau d'Ă©ducation Ă©quivalent Ă  l'entrĂ©e au collège fut aussi adoptĂ© avec 48 voix pour et 19 voix contre. Les lĂ©gislateurs du Sud proposèrent une sĂ©rie d'amendement pour affaiblir le projet, qui sont tous rejetĂ©s[12]:159.

Le 25 mai, le SĂ©nat vota pour la clĂ´ture par 70 voix pour et 30 voix contre, Ă©vitant ainsi la menace d'obstruction parlementaire et limitant un plus ample dĂ©bat sur le texte[20]. Le 26 mai, le SĂ©nat adopta la loi par 77 voix pour et 19 voix contre (47 voix de dĂ©mocrates et 30 de rĂ©publicains) ; seuls les sĂ©nateurs du Sud ont votĂ© contre[12]:161[21].

Chambre des représentants

Emmanuel Celler, reprĂ©sentant de l'État de New York, prĂ©sident de la Chambre Judiciaire de la Chambre des reprĂ©sentants prĂ©senta la Voting Right Act Ă  la Chambre des reprĂ©sentants le 19 mars 1965 sous la nomenclature H.R. 6400. Le comitĂ© judiciaire de la Chambre fut le premier comitĂ© Ă  examiner le texte. Le vice-prĂ©sident du comitĂ©, William McCulloch, reprĂ©sentant rĂ©publicain de l'Ohio, pourtant soutien de l'extension des droits de vote, s'opposa Ă  la fois Ă  la suppression de l'impĂ´t par tĂŞte et Ă  la formule de couverture, et mena l'opposition au sein du comitĂ©. Le comitĂ© approuva finalement le texte le 12 mai mais ne rendit son rapport que le 1er juin[12]. Le texte incluait deux amendements apportĂ©s par le sous-comitĂ© : une pĂ©nalitĂ© pour les personnes privĂ©es qui interfèrent avec le droit de vote, et la suppression de l'impĂ´t par tĂŞte. La suppression de l'impĂ´t par tĂŞte obtint le support du prĂ©sident de la Chambre, John McCormack. Le texte fut examinĂ© par le comitĂ© sur la rĂ©glementation, dont le prĂ©sident, Howard W. Smith, reprĂ©sentant dĂ©mocrate de la Virginie, s'opposa au texte et retarda son examen jusqu'au 24 juin, date Ă  laquelle Celler initia des procĂ©dures pour libĂ©rer le comitĂ© de l'examen du texte[13]. Sous la pression des partisans du texte, Smith autorisa sa parution une semaine plus tard, et la Chambre commença Ă  dĂ©battre sur le texte le 6 juillet[12]:163.

Pour dĂ©faire le Voting Rights Act, McCulloch prĂ©senta un autre texte sous la nomenclature H.R. 7896. Il aurait autorisĂ© le procureur gĂ©nĂ©ral Ă  nommer des greffiers après rĂ©ception de 25 plaintes sĂ©rieuses concernant la discrimination dans une juridiction, et aurait interdit les tests d'alphabĂ©tisation pour toute personne prouvant qu'elle avait terminĂ© l'Ă©cole primaire. Le texte de McCulloch fut soutenu par le Leader de l'opposition Ă  la Chambre Gerald Ford, reprĂ©sentant rĂ©publicain du Michigan, et les reprĂ©sentants dĂ©mocrates du Sud, comme alternative au Voting Rights Act[12]:162–164. L'administration Johnson vit le texte H.R. 7896 comme une menace sĂ©rieuse Ă  l'adoption du Voting Rights Act. Cependant, le soutien au texte H.R. 7896 s'estompa après que William M. Tuck, reprĂ©sentant dĂ©mocrate de la Virginie, a dĂ©clarĂ© publiquement qu'il prĂ©fĂ©rait H.R. 7896 parce que le Voting Rights Act permettrait lĂ©gitimement aux Afro-AmĂ©ricains de voter. Sa dĂ©claration Ă©carta tout support du H.R. 7896, qui fut rejetĂ© par 171 voix pour et 248 voix contre le 9 juillet[22]. Plus tard le mĂŞme jour, la Chambre adopta le Voting Rights Act par 333 voix pour et 85 voix contre (dĂ©mocrates : 221-61, rĂ©publicains : 112-24)[12]:163–165[13],[23].

Comité de conférence

Les deux chambres nommèrent un comitĂ© de confĂ©rence pour rĂ©soudre les diffĂ©rences entre les versions issues du SĂ©nat et de la Chambre des reprĂ©sentants. Un conflit majeur concernait les dispositions de l'impĂ´t par tĂŞte; la version du SĂ©nat autorisait le procureur gĂ©nĂ©ral Ă  poursuivre les États qui utilisaient l'impĂ´t par tĂŞte pour discriminer, tandis que la version de la Chambre interdisait complètement l'impĂ´t par tĂŞte. Devant l'impasse que reprĂ©sentait ce conflit, le procureur gĂ©nĂ©ral Katzenbach modifia le langage lĂ©gislatif, dĂ©finissant l'impĂ´t par tĂŞte comme inconstitutionnel et chargeant le DĂ©partement de Justice de poursuivre les États qui continuaient Ă  utiliser l'impĂ´t par tĂŞte. Pour apaiser les membres du comitĂ© les plus libĂ©raux, jugeant la disposition pas assez revendicatrice, Katzenbach mobilisa l'aide de Martin Luther King, qui apporta son soutien au compromis. L'approbation de Martin Luther King mit fin au conflit et, le 29 juillet, le comitĂ© de confĂ©rence rapporta sa version du texte[12]:166–167. La chambre adopta cette version le 3 aoĂ»t par 328 voix pour et 74 voix contre (dĂ©mocrates : 217-54, rĂ©publicains : 111-20)[24], et le SĂ©nat l'adopta le 4 aoĂ»t par 79 voix pour et 18 voix contre (dĂ©mocrates : 49-17, rĂ©publicains : 30-1)[12]:167[25],[26]. Le 6 aoĂ»t, le prĂ©sident Johnson signa l'Act devant Martin Luther King, Rosa Parks, John Lewis et d'autres leaders du mouvement des droits civiques qui assistèrent Ă  la cĂ©rĂ©monie de signature[12]:168.

Amendements

Le Congrès a promulguĂ© des amendements majeurs de l'Act en 1970, 1975, 1982, 1992 et 2006. Chaque amendement coĂŻncidait avec l'expiration imminente de certaines dispositions spĂ©cifiques de l'Act. Initialement prĂ©vues pour expirer en 1970, ces dispositions spĂ©cifiques furent Ă  chaque fois renouvelĂ©es par le Congrès en rĂ©ponse Ă  la continuation des discriminations dans le vote[12]:209–210[16].:6–8 Le Congrès Ă©tendit la formule de couverture et les dispositions liĂ©es Ă  celle-ci, telle que l'exigence de prĂ©contrĂ´le de la Section 5, pour cinq ans en 1970, sept ans en 1975, et 25 ans en 1982 et 2006. en 1970 et 1975, le Congrès Ă©tendit Ă©galement la portĂ©e de la formule de couverture en ajoutant 1968 et 1972 comme dates de dĂ©clenchement. La couverture fut Ă©tendue une nouvelle fois en 1975 lorsque le Congrès Ă©largit la signification de « tests et moyens Â» pour englober toute juridiction prĂ©voyant des procĂ©dures Ă©lectorales en langue anglaise uniquement, dans le cas oĂą une minoritĂ© constituerait plus de cinq pour cent de la population en âge de voter. Ces extensions amenèrent de nombreuses juridictions sous l'autoritĂ© de la formule de couverture, mĂŞme en dehors du Sud[27]. Pour allĂ©ger le poids des dispositions spĂ©cifiques modifiĂ©es, le Congrès libĂ©ralisa la procĂ©dure de sortie de couverture en 1982 en autorisant les juridictions se conformant Ă  l'Act et agissant pour l'expansion de la participation des minoritĂ©s Ă  sortir de la formule[15]:523.

En plus de rĂ©Ă©diter les dispositions spĂ©cifiques et d'Ă©tendre la formule de couverture, le Congrès modifia et ajouta plusieurs autres dispositions Ă  l'Act. Par exemple le Congrès Ă©largit l'interdiction des « tests ou moyens Â» Ă  une Ă©chelle nationale en 1970 et la rendit permanente en 1975[16]:6–9. En 1975, le Congrès Ă©tendit Ă©galement la portĂ©e de l'Act pour protĂ©ger les minoritĂ©s linguistiques des discriminations dans le vote. Le Congrès dĂ©finit « les minoritĂ©s linguistiques Â» comme « les Indiens AmĂ©ricains, les Asio-AmĂ©ricains, les Autochtones d'Alaska et les personnes d'ascendance espagnole Â»[28]. Le Congrès modifia plusieurs dispositions, telles que l'exigence de prĂ©contrĂ´le et l'interdiction gĂ©nĂ©rale des lois Ă©lectorales discriminatoires, pour lutter contre les discriminations envers les minoritĂ©s linguistiques[29].:199 Le Congrès promulgua Ă©galement une exigence d'Ă©lection bilingue dans la Section 203, qui oblige les autoritĂ©s Ă  fournir des bulletins et des informations de vote dans le langage des minoritĂ©s linguistiques dans les juridictions oĂą elles reprĂ©sentent une grande proportion de non-anglophones. Initialement prĂ©vue pour durer dix ans, la Section 203 fut prolongĂ©e par le Congrès pour 7 ans en 1982, Ă©tendue et rĂ©habilitĂ©e pour 15 ans en 1992 et rĂ©habilitĂ©e pour 25 ans en 2006[30].:19–21, 25, 49 Les exigences d'Ă©lections bilingues sont restĂ©es controversĂ©es, car les partisans avançaient que l'aide bilingue Ă©tait nĂ©cessaire pour permettre aux nĂ©o-naturalisĂ©s de voter et les opposants avançaient que ces exigences constituaient des mesures non soutenues par le gouvernement[30]:26.

Plusieurs amendements rĂ©pondaient aux jugements avec lesquels le Congrès Ă©tait en dĂ©saccord. En 1982, le Congrès amenda l'Act pour retourner le jugement de la Cour SuprĂŞme dans l'affaire Mobile v. Bolden (1980), qui statuait que l'interdiction des discriminations dans le vote prescrite dans la Section 2 ne s'appliquait qu'en cas de discriminations intentionnelles. Le Congrès rĂ©pondit en Ă©largissant la Section 2 pour interdire explicitement toute mesure Ă  impact raciste, indĂ©pendamment de l'intention de la mesure, raciste ou non. La majoritĂ© des litiges concernant « la dilution des votes Â» fut dĂ©placĂ©e de l'autoritĂ© de l'exigence de prĂ©-contrĂ´le Ă  l'autoritĂ© de la Section 2 de l'Acte[15]:644–645. En 2006, le Congrès amenda l'Act pour renverser le jugement de deux affaires traitĂ©es par la Cour SuprĂŞme : Reno v. Bossier Parish School Board (2000) [31], qui interprĂ©tait l'exigence de prĂ©contrĂ´le de la Section 5 comme interdisant uniquement les changements Ă©lectoraux mis en place ou maintenus dans un but discriminatoire « rĂ©trograde Â» au lieu d'interdire les changements discriminatoires de toutes sortes, et l'affaire Georgia v. Ashcroft (2003)[32], qui Ă©tablit un critère plus large pour dĂ©terminer si un plan de redĂ©coupage Ă©lectoral avait eu un effet inadmissible selon la Section 5, considĂ©rant que d'Ă©valuer seulement si un groupe minoritaire pourvait Ă©lire ses candidats prĂ©fĂ©rentiels n'Ă©tait pas suffisant[33]:207–208. En 2014, le Voting Rights Amendments Act fut prĂ©sentĂ© au Congrès pour crĂ©er une nouvelle formule de couverture et amender plusieurs autres dispositions en rĂ©ponse au jugement de la Cour SuprĂŞme dans l'affaire Shelby County v. Holder (2013), qui invalida la formule de couverture comme inconstitutionnelle[34]. Il fut renvoyĂ© au sous-comitĂ© parlementaire de sur la Constitution et la Justice Civile le 11 fĂ©vrier 2015, mais aucune action n'en dĂ©coula cette annĂ©e-lĂ [35].

Critiques

Scrutin multilingue

Charcutage Ă©lectoral

Évolution

Le mardi , la Cour Suprême l’a amputé de sa section 5, imposant jusque-là un strict contrôle fédéral sur toute tentative de modification des règles locales d’accès au vote[36].

Notes et références

  1. ↑ (en-US) « Voting Rights Act of 1965 | Encyclopedia.com Â», sur www.encyclopedia.com (consultĂ© le )
  2. ↑ (en) « History of Federal Voting Rights Laws: The Voting Rights Act of 1965 Â», United States Department of Justice (consultĂ© le ).
  3. ↑ (en) « Voting Rights Act Â», National Voting Rights Museum and Institute (consultĂ© le ).
  4. ↑ (en) « Introduction to Federal Voting Rights Laws: The Effect of the Voting Rights Act Â», U.S. Department of Justice, (consultĂ© le ).
  5. ↑ MICHAEL J. PITTS, « SECTION 5 OF THE VOTING RIGHTS ACT: A ONCE AND FUTURE REMEDY? Â», Denver University Law Review, vol. 81:2,‎ (lire en ligne)
  6. ↑ (en) « The Voting Rights Act of 1965: Background and Overview Â», sur Service de recherche du Congrès,
  7. ↑ (en) « About Section 5 of the Voting Rights Act Â», U.S. Department of Justice (consultĂ© le ).
  8. ↑ (en) « Shelby County v. Holder Â».
  9. ↑ (en) Amy Howe, « Details on Shelby County v. Holder: In Plain English Â», SCOTUSBlog, (consultĂ© le ).
  10. ↑ (en) « Voting Rights Act | Definition, History, & Facts Â», sur Encyclopedia Britannica (consultĂ© le )
  11. ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q et r (en) Gary May, Bending Toward Justice : The Voting Rights Act and the Transformation of American Democracy, New York, NY, Basic Books, , Kindle Ă©d. (ISBN 978-0-465-01846-8 et 0-465-01846-7)
  12. ↑ a b c et d (en) « Voting Rights Act Â», The Association of Centers for the Study of Congress (consultĂ© le ).
  13. ↑ a et b (en) « South Carolina v. Katzenbach Â»
  14. ↑ a b c d et e (en) Samuel Issacharoff, Pamela S. Karlan et Richard H. Pildes, The Law of Democracy : Legal Structure of the Political Process, New York, NY, Foundation Press, , 4e Ă©d., 1390 p. (ISBN 978-1-59941-935-0 et 1-59941-935-1).
  15. ↑ a b c d et e (en) Richard A. Williamson, « The 1982 Amendments to the Voting Rights Act: A Statutory Analysis of the Revised Bailout Provisions Â», Washington University Law Review, vol. 62, no 1,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  16. ↑ (en) Thomas M. Boyd et Stephen J. Markman, « The 1982 Amendments to the Voting Rights Act: A Legislative History Â», Washington and Lee Law Review, vol. 40, no 4,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. ↑ (en) Travis Crum, « The Voting Rights Act's Secret Weapon: Pocket Trigger Litigation and Dynamic Preclearance Â», The Yale Law Journal, vol. 119,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. ↑ a et b (en) Juan Williams, Eyes on the Prize : America's Civil Rights Years, 1954–1965, New York, NY, Penguin Books, , 300 p. (ISBN 0-14-009653-1)
  19. ↑ (en) « Senate Vote #67 in 1965: To Invoke Cloture and End Debate on S. 1564, the Voting Rights Act of 1965 Â», govtrack.us, Civic Impulse, LLC (consultĂ© le ).
  20. ↑ (en) « Senate Vote #78 in 1965: To Pass S. 1564, the Voting Rights Act of 1965 Â», govtrack.us, Civic Impulse, LLC (consultĂ© le ).
  21. ↑ (en) « House Vote #86 in 1965: To Recommit H.R. 6400, the 1965 Voting Rights Act, with Instructions to Substitute the Text of H.R. 7896 Prohibiting the Denial to Any Person of the Right to Register or to Vote Because of his Failure to Pay a Poll Tax or Any Other Such Tax, for the Language of the Committee Amendment Â», govtrack.us, Civic Impulse, LLC (consultĂ© le )
  22. ↑ (en) « House Vote #87 in 1965: To Pass H.R. 6400, the Voting Rights Act of 1965 Â», govtrack.us, Civic Impulse, LLC (consultĂ© le )
  23. ↑ (en) « House Vote #107 in 1965: To Agree to Conference Report on S. 1564, the Voting Rights Act Â», govtrack.us, Civic Impulse, LLC (consultĂ© le )
  24. ↑ (en) « Senate Vote #178 in 1965: To Agree to Conference Report on S. 1564, the Voting Rights Act of 1965 Â», govtrack.us, Civic Impulse, LLC (consultĂ© le )
  25. ↑ (en) Ajay Moholtra, « Rosa Parks Early Life & Childhood Â», Rosa Parks Facts.com, (consultĂ© le )
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