Le , dans le cadre d'une manifestation pacifique contre les obstacles mis à l'inscription sur les listes électorales à Marion (Alabama), est marqué par le meurtre de Jimmie Lee Jackson(en) abattu par un policier[3]. En réponse à cet événement, il est décidé de lancer une marche entre Selma et Montgomery[4].
Le Bloody Sunday[8] (« dimanche sanglant ») se produit le lors de la première de ces marches, menée par Hosea Williams et John Lewis[9],[10], en l'absence de Martin Luther King Jr.. Six-cents manifestants pour les droits civiques quittent Selma pour tenter de rejoindre Montgomery, la capitale de l'État, afin de présenter leurs doléances au moyen d'une marche pacifique. Ils sont arrêtés au bout de quelques kilomètres au pont Edmund Pettus par la police locale, sous les ordres du shérifJim Clark[11],[12],[13] et une foule hostile qui les repousse violemment à coups de matraques et de gaz lacrymogène. Près de 84 blessés sont dénombrés, dont Marie Foster (organisatrice de la marche pour le Comté de Dallas), John Lewis, et Amelia Boyton[14],[15].
Les images d'Amelia Boynton Robinson, inanimée, tombée sous les coups des policiers sur le pont Edmund Pettus, font le tour du monde à la suite de leur publication par la presse nationale[16],[5],[17],[18]. John Lewis supplie le présidentLyndon B. Johnson d’intervenir en Alabama[19],[20]. La sauvagerie de la répression policière fait le tour du monde, ce dimanche prend le triste nom de Bloody Sunday (dimanche sanglant). Cette marche avec la répression qui a suivi est un des événements qui conduiront le à la promulgation du Voting Rights Act de 1965 interdisant les discriminations raciales dans l'exercice du droit de vote[21],[22].
Deuxième marche
La deuxième marche[23] a lieu le mardi , en présence cette fois de Martin Luther King[24]. Elle a été qualifiée de « turnaround Tuesday », car le cortège a fait demi-tour en arrivant sur le pont Edmund-Pettus.
À la suite de la seconde marche, trois pasteurs unitariens blancs, qui avaient répondu à l'appel de Martin Luther King, sont attaqués en pleine rue à Selma par des membres du Ku Klux Klan[25],[26],[27]. Le pasteur James Reeb[28], originaire de Boston, le plus sévèrement blessé des trois, meurt de ses blessures deux jours plus tard à l'hôpital de Birmingham[29].
Troisième marche
Seule la dernière marche arrive avec succès à Montgomery[30]. Trois mille deux cents marcheurs partent de Selma le dimanche , parcourant 20 km par jour et dormant dans les champs[31],[32],[33]. Au moment où ils atteignent le capitole de Montgomery, le jeudi , les marcheurs sont 25 000. Martin Luther King prononce alors le discours « How Long, Not Long(en) » (Combien de Temps, Peu de Temps)[34],[35].
Dans la nuit, Viola Liuzzo, militante blanche des droits civiques, est assassinée par le Ku Klux Klan alors qu'elle ramène des marcheurs dans sa voiture[36],[37]. Elle avait assisté le à une manifestation dans son université et avait appelé son mari pour lui dire qu'elle irait à Selma, car « c'est le combat de tout le monde ».
L'itinéraire est désormais matérialisé en tant que Selma to Montgomery National Historic Trail, et suit la U.S. Route 80 entre Selma et Montgomery[40],[41].
Le , le présidentBarack Obama, John Lewis et quinze à vingt mille manifestants célèbrent le 50e anniversaire de la première marche de Selma, le Bloody Sunday en traversant le pont Edmund Pettus[45],[46].
Du au sera célébré le jubilé du Bloody Sunday[47].
↑(en-US) Douglas Martin, « Marie Foster, Early Fighter For Voting Rights, Dies at 85 », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Sheila Jackson Hardy et P. Stephen Hardy, Extraordinary People of the Civil Rights Movement, Paw Prints, , 288 p. (ISBN978-1-4395-2357-5).
↑(en-US) Margalit Fox, « Amelia Boynton Robinson, a Pivotal Figure at the Selma March, Dies at 104 », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
↑(en-US) Matt Schudel, « Amelia Boynton Robinson, activist beaten on Selma bridge, dies at 104 », The Washington Post, (lire en ligne).
↑(en-US) « Eyewitness », sur www.archives.gov (consulté le ).
↑(en-US) « John Lewis' Legacy Shaped in 1965 on 'Bloody Sunday' », US.News, (lire en ligne).
↑(en-US) « Our God is Marching On! », sur The Martin Luther King, Jr., Research and Education Institute, (consulté le ).
↑(en-US) Donna Britt, « A white mother went to Alabama to fight for civil rights. The Klan killed her for it. », The Washington Post, (lire en ligne).
↑(en-US) Peter Baker et Richard Fausset, « Obama, at Selma Memorial, Says, ‘We Know the March Is Not Yet Over’ », The New York Times, (ISSN0362-4331, lire en ligne, consulté le ).
↑(en-US) « Bloody Sunday 50th anniversary: Thousands crowd Selma bridge », The Washington Post, (lire en ligne).