Retourné au Parti démocrate et candidat à l'élection présidentielle de 1972, il est victime d'une tentative d'assassinat lors d’un rassemblement public dans le Maryland dont il sort partiellement paralysé. Durant son troisième mandat de gouverneur, il se repent de ses positions ségrégationnistes et intègre la communauté des Nouvelles naissances (« Born Again Christian »). Après avoir été élu pour un dernier mandat en 1982, il favorise l'intégration des Afro-Américains dans l'administration.
Il quitte la vie politique active en 1987 et adopte des positions conservatrices, plus proches de celles du Parti républicain mais sans pour autant adhérer à ce parti.
Biographie
Éléments personnels
George Wallace est né le dans le petit village de Clio, dans le comté de Barbour au sud-est de l'Alabama[1],[2],[3]. Ses parents étaient fermiers[4],[5]. Il fut le premier des quatre enfants du couple, et fut appelé George C. au lieu de George Jr., ses parents n'aimant pas beaucoup cette dénomination. Pendant la Première Guerre mondiale, son père arrête ses études pour devenir fermier. Sa mère elle, fut abandonnée par sa propre mère assez jeune[3].
Dès l'âge de dix ans, il se passionne pour la politique. En 1938, il aide son grand-père dans sa campagne pour devenir juge testamentaire. Dans le même temps, il s'inscrit à l'université de l'Alabama pour faire des études de droit, tout en étant un honnête boxeur amateur[1],[2],[3]. Diplômé en 1942, il s'engage dans l'US Army Air Force comme pilote et mécanicien. L'année suivante, il se marie une première fois avec Lurleen[3]. Il participe un temps aux campagnes de bombardements contre l'empire du Japon, notamment à la campagne des îles Mariannes[3], avant d'être envoyé en arrière garde à cause de problèmes de santé. Il est démobilisé peu de temps après la capitulation du Japon avec une pension d'incapacité de 10 % à cause de « crise d'anxiété, d'agitation, de perte de poids »[3],[5]. Wallace n'aimant pas beaucoup parler de cet épisode, répétait souvent :
« J'ai au moins un papier du gouvernement prouvant que je suis normal à 90 %. Tous mes adversaires ne peuvent pas en dire autant[5]. »
En 1952, Wallace est élu juge dans le comté de Barbour[1],[3]. Son passé de boxeur lui vaut le surnom de « petit juge boxeur ». Il gagne une réputation d'homme travailleur et rigoureux, désireux de rendre au mieux la justice. Il s'oppose à l'interventionnisme du gouvernement fédéral, dénonçant « l'ingérence de Washington »[2], notamment sur les questions concernant la déségrégation, surtout au sujet de l'arrêt de la Cour suprêmeBrown v. Board of Education du [1],[2]. À plusieurs reprises, il fait des déclarations s'opposant au Ku Klux Klan[5]. Six ans plus tard, il se présente aux primaires du Parti démocrate pour l'élection du gouverneur de l'Alabama, avec le soutien de la NAACP, association favorable à la déségrégation. Il est battu par le Procureur général de l'État(en)John Malcolm Patterson, qui a le soutien du Ku Klux Klan[5]. Révulsé par sa défaite, il change radicalement son positionnement politique. Il déclare notamment : « Jamais plus on ne me fera passer pour un ami des nègres (I will never be outniggered again)[3],[5]. »
« Levons-nous à l'appel de ce sang épris de liberté qui coule en nos veines, et lançons notre réponse à la tyrannie qui fait résonner ses chaînes sur le Sud. Au nom du plus grand peuple qui ait jamais foulé cette terre, je trace une ligne dans le sable et je jette mon gant au pied de la tyrannie. Et je dis : ségrégation aujourd'hui ! ségrégation demain ! ségrégation toujours[1] ! »
Deuxième et troisième mandats de gouverneur (1971-1979)
En 1970, il fut réélu au cours d'une campagne où sa défense de la ségrégation raciale atteignit des sommets, notamment dans ses attaques contre son principal concurrent John L. Cashin Jr.(en)[3]. Richard Nixon avait tellement peur de la popularité de Wallace qu'il n'hésita pas à donner 400 000 dollars à son adversaire[3].
Avec plusieurs gouverneurs du Sud profond, il s'opposa à la volonté du Congrès d'instaurer le busing, c'est-à-dire de permettre aux enfants Afro-Américains de se rendre à l'école dans les mêmes transports scolaires que les enfants blancs[5],[25]. Même le sénateur John Sparkman, qui était plus modéré dans sa défense de la ségrégation raciale, avait peur de s'opposer publiquement à Wallace sur ces questions[3].
En novembre 1975, il annonce une nouvelle fois sa candidature aux primaires du Parti démocrate. Cependant, sa santé déclinante l'empêche de mener campagne efficacement malgré une équipe de campagne organisée comme jamais auparavant[2]. Il obtient plusieurs succès dans le Sud profond, mais ils furent insuffisants pour lui assurer la victoire. Il soutient finalement Jimmy Carter pour l'élection présidentielle de 1976[3],[4].
À partir de 1977, il commence à expliquer que c'est plus par « philosophie politique » que par racisme qu'il a mené sa carrière politique[3].
Dernier mandat de gouverneur (1983-1987)
Il est élu en 1982 avec l'aide d'une coalition formée des Afro-Américains, des syndicats et des soutiens de l'école publique[1],[4]. Il s'excuse publiquement de ses positions ségrégationnistes au cours de son dernier mandat[3].
Le , il annonce qu'il ne se représente pas pour un cinquième mandat de gouverneur[26]. La même année, il forme un comité pour organiser les festivités du premier Martin Luther King Day.
Il meurt le à 21 heures 49[3], des suites d'une septicémie, conséquence de sa paralysie mais également à cause de problèmes respiratoires et de la maladie de Parkinson qu'il avait contractée quelques années auparavant[1],[4]. Ces éléments provoquèrent un arrêt cardiaque, entraînant son décès[3].
D'une certaine manière, Richard Nixon fut le premier à reprendre une partie de sa rhétorique dans une campagne électorale, déjà en 1968, tandis que Donald Trump adopta tous les codes d'une candidature populiste[18],[22].