Adam Clayton Powell Jr., né le à New Haven dans l'État du Connecticut) et mort le à Miami dans l'État de la Floride, est un pasteurbaptiste, journaliste et un homme politiqueaméricain, qui est le premier Afro-Américain à devenir un membre influent du Congrès. Il est élu à la Chambre des représentants en 1945, comme représentant du quartier de Harlem, à New York. Il prend la tête de la Committee on Education and Labor (commission de l'éducation et du travail) de la chambre basse en 1961. Son mandat comme président de la commission est marqué par l'adoption de plusieurs lois sociales déterminantes. Sa carrière s'achève par un scandale de corruption.
Biographie
Jeunesse et formation
Adam Clayton Powell Jr. est l'un des deux enfants de Adam Clayton Powell Sr. et de Mattie Fletcher Shaffer Powell, sa sœur se nomme Blanche Clayton Powell. Ses parents quittent New Haven pour s'installer à New York en 1909 après que Adam Clayton Powell Sr. soit nommé pasteur de l'église baptiste abyssinienne. En 1923, l'église baptiste abyssinienne change de quartier pour ouvrir ses portes à Harlem. Le jeune Adam Clayton Powell Jr. s'adapte à ce nouvel environnement et crée un groupe de réflexion formés par les jeunes paroissiens de l'église baptiste abyssinienne[1],[2].
Scolarité
Après ses études primaires suivies auprès de l'école attenante à l'église baptiste abyssinienne, Adam Clayton Powell Jr. poursuit ses études secondaires à la prestigieuse Townsend Harris High School(en) située dans le quartier des Washington Heights puis au City College situé au nord de Manhattan[2].
Pendant ses études secondaires, sa sœur Blanche Clayton Powell tombe malade, atteinte par la tuberculose, hospitalisée dans un sanatorium, elle meurt d'une péritonite. La famille Clayton est endeuillée, Adam Clayton Powell Jr. interrompt ses études[2].
Études universitaires
L'université Colgate (1926-1930)
Malgré sa rupture de ses études secondaires, un ami de ses parents intervient pour qu'il soit accepté par l'université Colgate. Adam Clayton Powell Jr. y commence ses études en 1926[2],[3].
Pendant la Grande Dépression, Adam Clayton Powell Jr. organise aux côtés de son père une soupe populaire et autres opérations de secours humanitaires, comme des distributions de vêtements en faveur des habitants démunis de Harlem. Très rapidement il devient le directeur du personnel de l'église baptiste abyssinienne et de son centre communautaire[1].
En 1936, Adam Clayton Powell Jr. écrit un article dans les colonnes de l’hebdomadaire le New York Amsterdam News titré « The Soap Box » dans lequel il demande les mêmes possibilités d'accès à l'emploi et au logement pour les Afro-Américains de Harlem que pour les autres citoyens. sa première campagne pour l'égalité des droits se tient au Harlem Hospital Center(en)[1].
Il est élu au Conseil municipal de New York en 1941, représentant le quartier de Harlem. Il devient ainsi le premier noir à occuper ce poste, notamment grâce à l'utilisation du scrutin à vote unique transférable. Selon Clayton, l'« action collective est la plus puissante force sur terre ». Selon certains spécialistes, Clayton serait arrivé au Congrès des États-Unis à Washington, D.C. avec un mandat des classes populaires avec lequel il entendait faire la différence[1].
Membre du Congrès
En 1944, Adam Clayton Powell Jr., membre du Parti démocrate, intègre la Chambre des représentants. Sa circonscription électorale, correspondant au 22e district, comprenait entre autres le quartier de Harlem. Il devient à cette occasion le premier représentant noir de l'État de New York. Étant l'un des deux seuls représentants afro-américains dans la chambre basse, Powell refuse de se soumettre à l'interdiction d'utiliser certains équipements rattachés au Congrès, et qui étaient réservés aux blancs. Il invite par la suite plusieurs électeurs noirs à venir dîner dans un restaurant stipulant « White Only », c'est-à-dire réservés aux blancs. Il est pour cette raison mal vu par certains partisans de la ségrégation raciale dans son propre parti.
Après quinze ans passés au Congrès, Adam Clayton Powell Jr. est nommé président de la puissante Education and Labor Committee (commission du travail et de l'éducation) en 1961. À ce poste, il lutte activement dans des programmes fédéraux pour l'augmentation du salaire minimum, l'éducation et la formation des malentendants, ainsi que l'instauration de normes en matière de formation et d'heures de travail. Il propose également différents projets en faveur de l'enseignement primaire et secondaire. Il supervise aussi l'adoption du programme de John Fitzgerald Kennedy baptisé New Freedom (« Nouvelle liberté »). Il intervient de même en faveur de l'adoption des projets de Lyndon B. Johnson baptisés Great Society (« Grande Société »). Cela marque son attachement au Parti démocrate, dont il s'était pendant un temps éloigné. Powell détient ainsi le record du nombre de lois adoptées en un seul mandat.
Corruption et déclin
Au milieu des années 1960, Adam Clayton Powell Jr. est très critiqué à propos de l'utilisation de son budget, notamment en raison de voyages privés payés avec des fonds publics. Powell se rend en effet fréquemment sur l'île de Bimini dans les Bahamas, et manque de ce fait les réunions de son comité. Il est aussi critiqué dans son propre district après qu'il a été arrêté pour avoir refusé de payer une amende consécutive à une accusation de diffamation. Il passe par la suite de plus en plus de temps en Floride, où il a tendance à exhiber sa richesse, ce qui contraste avec la pauvreté du quartier qu'il représente.
En janvier 1967, les allégations de corruption et de détournement de fonds pesant sur Powell contraignent le comité électoral démocrate à le destituer de ses fonctions de président. Les membres de la Chambre des représentants refusent qu'il ne puisse retrouver son poste avant qu'une enquête ne soit menée à propos de ses agissements. En mars, les représentants se prononcent massivement (307 voix sur 433) en faveur de l'exclusion de Powell.
En juin 1969, la Cour suprême des États-Unis juge que Powell a été évincé anticonstitutionnellement, étant donné qu'il avait été élu de façon légitime. Powell fait ainsi son retour à la chambre basse, mais son absentéisme est de nouveau montré du doigt. En 1970, il est battu lors de primaires démocrates par Charles Rangel, qui représentait le quartier depuis toujours. Powell ne parvint ensuite pas à participer au scrutin comme candidat indépendant. Il quitte ses fonctions de pasteur de l'Église baptiste abyssinienne, et se retire aux Bahamas. En avril 1972, il tombe gravement malade, et est transféré d'urgence à l'hôpital de Miami. Il y meurt le à l'âge de soixante-trois ans. Quelques jours plus tard, ses cendres sont à sa demande dispersées au-dessus de Bimini.
En 1945, Adam Clayton Powell Jr. divorce pour épouser en secondes noces la pianiste et chanteuse Hazel Scott[1].
Publications
Autobiographie
Adam By Adam : The Autobiography of Adam Clayton Powell, Jr. (préf. Adam Clayton Powell III), New York, Dial Press (réimpr. 2000, 2002) (1re éd. 1971), 280 p. (ISBN9780758201959, lire en ligne),
Articles
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« Black Power in the Church », The Black Scholar, vol. 2, no 4, , p. 32-34 (3 pages) (lire en ligne),
Notes et références
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: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Notices dans des encyclopédies et manuels de références
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Essais et biographies
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Articles anglophones
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Art Pollock, « "My Life's Philosophy": Adam Clayton Powell's "Black Position Paper" », Journal of Black Studies, vol. 4, no 4, , p. 457-462 (6 pages) (lire en ligne),
Dominic J. Capeci, « From Different Liberal Perspectives: Fiorello H. La Guardia, Adam Clayton Powell, Jr., and Civil Rights in New York City, 1941-1943 », The Journal of Negro History, vol. 62, no 2, , p. 160-173 (14 pages) (lire en ligne),
Dominic J. Capeci, Jr., « From Harlem to Montgomery: The Bus Boycotts and Leadership of Adam Clayton Powell, Jr., and Martin Luther King, Jr. », The Historian, vol. 41, no 4, , p. 721-737 (17 pages) (lire en ligne),
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Louis Porter II, « An Unlikely Alliance : Adam Clayton Powell, Dietrich Bonhoeffer and the Seeds of Transformation », CrossCurrents, vol. 64, no 1, , p. 116-122 (7 pages) (lire en ligne),