Sous son pseudonyme, il signe ses deux premiers romans policiers : Compartiment tueurs et Piège pour Cendrillon. Écrits en quelques jours, ils rencontrent un franc succès et sont adaptés au cinéma. Il quitte ensuite quelque temps le monde littéraire pour une carrière de publicitaire rapidement abandonnée.
Né le à Marseille dans une famille d'origine italienne, Jean-Baptiste Rossi est élevé par sa mère et ses grands-parents.
À 17 ans, alors qu'il étudie au lycée Thiers[1], il commence à écrire Les Mal Partis, un récit relatant une histoire d'amour entre un collégien et une religieuse pendant la débâcle de 1940. En parallèle, il obtient son baccalauréat.
Premiers romans (1948-1952)
Arrivé à Paris à la rentrée suivante pour s’inscrire à la Sorbonne, Jean-Baptiste Rossi a un autre objectif : trouver un éditeur et faire publier son premier roman. Pour qu'il puisse faire taper la première partie des Mal Partis, une amie lui recommande alors un bureau de dactylographie situé au quai de l’Horloge. Il s'agissait en réalité d'un service destiné aux avocats et aux médecins sans secrétaire. Germaine Huart, une dactylo ayant remarqué son désarroi, lui propose de taper son manuscrit en dehors de ses heures de travail. Il tombe amoureux de la jeune fille qui deviendra son épouse[2]. Installé avec elle, il écrira la deuxième partie des Mal Partis, roman publié en 1950 chez Robert Laffont.
S'il se tourne vers les Éditions Robert Laffont, c'est parce que la couverture des volumes de sa collection Pavillons a suscité sa curiosité. Sans savoir que cette collection ne comporte que des auteurs étrangers, il demande à rencontrer personnellement l'éditeur pour lui remettre en main propre l'unique exemplaire de son manuscrit. Robert Laffont, marseillais comme lui, accepte aussitôt de le publier malgré le sujet sulfureux, les avis défavorables de son comité de lecture — à l'exception de Robert Kanters — et les menaces des jésuites. Rossi n'a alors que dix-neuf ans.
Ce livre lui vaut un succès d'estime en France et une belle auréole au Quartier Latin auprès de ses aînés, dont l'écrivain Roger Nimier qui déclare : « Jean-Baptiste Rossi est très jeune, mais il n'est pas pressé de le démontrer ». Aussitôt traduit à l'étranger, le roman rencontre un succès foudroyant aux États-Unis et le jeune auteur décroche alors un contrat mirifique avec les pocket books (livres de poche). Afin de se prouver à lui-même qu'il n'est pas limité à une seule œuvre, il écrit dans la foulée Visages de l'amour et de la haine, une longue nouvelle pour le numéro d'octobre 1950 de Réalités, revue dirigée par Marcel Mithois.
Bien que sa connaissance de la langue anglaise soit sommaire, il décide de traduire librement plusieurs romans westerns de Clarence E. Mulford (l'auteur de la série Hopalong Cassidy), sous le pseudonyme de Robert Huart, pour la nouvelle collection Arizona de Robert Laffont[3]. En 1953 la traduction de L'Attrape-cœurs de J. D. Salinger lui est confiée. Mais le roman n'obtient pas la faveur immédiate du public (seulement 100 exemplaires vendus), ce qui a pour effet de dégoûter le jeune Rossi de la littérature. En 1956 il traduit Mais qui a tué Harry ?, un roman de Jack Trevor Story adapté par Alfred Hitchcock pour son film homonyme. Puis il devient concepteur et chef de publicité pour deux grandes agences parisiennes ayant parmi leurs principaux clients Synergies, Air France, Rubafix, les vins Postillon ou les parfums Houbigant. Rétrospectivement, il confie : « Je venais de plus en plus tard au bureau et j'étais tellement pressé d'en sortir que le trajet même a fini par me sembler absurde ».
À cette époque, vers l'âge de 29 ans, il fait la connaissance du producteur Pierre Braunberger, le fondateur de la société Les Films de la Pléiade, initiateur de la Nouvelle Vague et l'homme qui a lancé Truffaut, Godard, Resnais ou encore Lelouch. Pierre Braunberger souhaite produire Les Mal Partis, mais le film n'est finalement pas réalisé. Cependant, il trouve à Jean-Baptiste Rossi des dons de metteur en scène et lui propose d'adapter une nouvelle de Maupassant, ce à quoi l'auteur lui répondra qu'il préfère inventer ses propres histoires. Il demande alors un congé de six mois auprès de son agence publicitaire et réalise pour Braunberger deux courts-métrages : La Machine à parler d'amour avec Nicole Berger et L'Idée fixe, dans lequel un policier et une sourde-muette voit un tueur à l'action. Pouvant enfin donner libre cours à son imagination, l'auteur quitte définitivement la publicité, persiste dans le milieu du cinéma, et travaille comme scénariste pour différents metteurs en scène, notamment Jean Renoir et Marcel Ophuls.
En 1961, il traduit les Nouvelles de J. D. Salinger. Et là, Salinger plaît aux Français qui redécouvrent L'Attrape-cœurs. Mais le cinéma et les traductions ne sont pas assez rentables pour lui.
Retour à la littérature et naissance de Sébastien Japrisot (1962-1970)
En , Jean-Baptiste Rossi a un besoin urgent d'argent car le fisc lui réclame 500 000 francs, un arriéré impressionnant pour l'époque. Il s'agit d'impôts sur ses gains de publicitaire, épuisés depuis longtemps. Poussé par son ami Robert Kanters, directeur des Éditions Denoël et de la collection policière « Crime Club », il écrit un roman policier. La semaine suivante, il apporte Compartiment tueurs à son éditeur, manuscrit pour lequel il touche 250 000 francs d'à-valoir, et revient huit jours après avec un autre, Piège pour Cendrillon, pour la même somme. C'est au moment de signer le contrat qu'il propose le pseudonyme de Sébastien Japrisot.
« Craignant de me fourvoyer dans l'erreur et d'échouer dans le domaine policier, je n'avais pas voulu signer Jean-Baptiste Rossi. »
— Sébastien Japrisot, cité dans Le Provençal (06/11/1977).
Sous son vrai nom, il publie L'Odyssexe en 1965, un album satirique illustré par son ami Alain Trez et tiré de leur court-métrage réalisé l'année précédente : L'Homme perdu dans son journal. À l'occasion d'une réédition, son roman Les Mal Partis reçoit en 1966 le prix de l'Unanimité décerné par un jury comprenant Jean-Paul Sartre, Aragon, Elsa Triolet, Adamov, Jean-Louis Bory, Robert Merle. En septembre de la même année, Sébastien Japrisot écrit enfin un nouveau roman, plus long que les précédents, et seulement en trois semaines : La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil. Denoël créera la collection « Sueurs froides » pour l'accueillir. L'histoire est celle d'une jeune femme qui emprunte à son patron, sans le lui dire, sa luxueuse voiture pour se rendre sur la Côte d'Azur et qui, en cours de route, est confrontée à des situations de plus en plus folles. La critique et le public adorent ce livre pour lequel il lui est décerné le Prix d'Honneur 1966 et le Best Crime Novel en Grande-Bretagne. Même Simone de Beauvoir en parlera.
Dans les années 70-80, Sébastien Japrisot écrit directement pour le cinéma et consolide son rayonnement à l'étranger.
« Dans le cinéma moins qu'ailleurs personne n'écoute jamais personne. Si vous voulez que vos personnages soient sur une toile blanche, n'écrivez pas un roman, écrivez directement un scénario, l'adaptation, les dialogues, tout. C'est ce que j'ai fait[4]. »
Il écrit un autre scénario pour Serge Silberman réalisé par René Clément : La Course du lièvre à travers les champs (1972). Au début, il s'agissait d'adapter un roman de la Série noireBlack Friday (Vendredi 13) de David Goodis. Mais il réalise rapidement la difficulté d'une telle adaptation, et se tourne vers une autre histoire. Le scénario est finalement publié en 1972 et réédité en 1993.
Serge Silberman l'ayant poussé à la réalisation, Sébastien Japrisot tourne en 1975 son premier long métrage adapté de son roman de jeunesse : Les Mal Partis. Ce film renforce son goût pour la mise en scène, mais l'écriture est pour lui plus qu'une passion et il déteste les contraintes liées aux horaires. La même année il adapte au cinéma le roman de Pauline Réage, Histoire d'O, pour Just Jaeckin, et Folle à tuer, pour Jean-Pierre Mocky, d'après le roman Ô dingos, ô châteaux ! de Jean-Patrick Manchette. Finalement, c'est Yves Boisset qui réalisera Folle à tuer et, du coup, Japrisot refusera d'être crédité au générique.
Nouveau retour à la littérature (1977-1991)
Après une « absence » de dix ans, il revient à la littérature en 1977 avec L'Été meurtrier, qui obtient le prix des Deux-Magots en 1978. Ce roman, dont les événements sont relatés par les principaux protagonistes, chacun apportant sa vision de la réalité, de son point de vue personnel, trouve son point de départ dans trois faits divers réels. Le roman ainsi que le film homonyme réalisé en 1983 par Jean Becker (qui n'avait pas tourné depuis seize ans), connaîtront un important succès. Le film récolte quatre Césars en 1984, dont celui de la meilleure adaptation cinématographique pour Sébastien Japrisot.
En 1986, l'auteur publie La Passion des femmes — portrait fragmenté d'un homme par les huit femmes qui l'ont aimé et un hommage rendu à l'univers du cinéma — et dirige deux ans plus tard Lætitia Gabrielli et Anne Parillaud pour son second long métrage, Juillet en septembre.
Vers 1990, il s'installe en Bourbonnais avec sa nouvelle compagne, Cathy Esposito (épouse divorcée d'Eddie Barclay[5]), dans une grande maison en pleine campagne entre Busset et Mariol ; il meurt en 2003 à Vichy. Il est enterré dans l'extension du cimetière de Busset.
Publications
Romans, récits
Les Mal Partis - Prix de l'Unanimité 1966 (sous le nom de J.-B. Rossi, Robert Laffont, 1950)
Visages de l'amour et de la haine (sous le nom de J.-B. Rossi, in Réalités no 57, 10/1950)
L'Odyssexe (album illustré par Trez, publié sous le nom de J.-B. Rossi, Denoël, 1965)
La Passion des femmes (roman Denoël, 1986, publié sous le nom de Sébastien Japrisot, Denoël, 1986)
Hopalong Cassidy entre en jeu (Hopalong Cassidy With the Trail Herd, 1950), roman western de Clarence E. Mulford, trad. sous le pseudonyme de Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 1, 1951)
Hopalong Cassidy et la couvée de l'aigle (Hopalong Cassidy With the Eagle's Brood, 1931), roman western de Clarence E. Mulford, trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 2, 1951).
Hopalong Cassidy trouve un double (Hopalong Cassidy Returns, 1923), roman western de Clarence E. Mulford, trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 3, 1951)
Hopalong Cassidy : les Hors-la-loi de West Fork (Hopalong Cassidy and the Rustlers of West Fork, 1951), roman western de Louis L'Amour, trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 6, 1951). (NB : le nom de l'auteur sur la page de titre est "Tex Burns")
Pistes dans la nuit (Trails by Night), roman western de Tom J. Hopkins, trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 7, 1951).
Hopalong Cassidy et les Compagnons du ranch 20 (Hopalong Cassidy, Bar 20, Rides Again, 1926) roman western de Clarence E. Mulford, trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 8, 1951).
Hopalong Cassidy : le Shérif de Twin River (Hopalong Cassidy Serves a Writ, 1941), roman western de Clarence E. Mulford (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 10, 1952).
Hopalong Cassidy : (Meurtres sur) la Piste des sept pins (Hopalong Cassidy and the Trail to Seven Pines, 1951), roman western de Louis L'Amour, trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 11, 1952).
La Poursuite blanche (Murder in the Outlands), roman western de James Beardsley Hendryx, trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 12, 1952).
Hopalong Cassidy : Panique à Tasotal (Hopalong Cassidy and the Riders of High Rock, 1951), roman western de Louis L'Amour trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 14, 1952).
Hopalong Cassidy : l'Inquiétant tireur (Hopalong Cassidy : Trouble Shooter, 1952), roman western de Louis L'Amour, trad. Robert Huart (Robert Laffont, coll. "Arizona" no 16, 1953)
Jean-Baptiste Rossi. « Les Vagabonds ». La Gazette des Lettres no 94, samedi , p. 10-11, ill. en n/b de R. Pagès.
Jean-Baptiste Rossi. « La Voix morte ». La Nef : revue mensuelle no 57, , p. 46-51.
Jean-Baptiste Rossi. « Aquarelle pour un petit garçon ». La Pipe en écume : bulletin périodique du Mouvement Musical des Jeunes et des Compagnons du Concert de Chambre de Paris, cahier no 15, automne-hiver 1949, p. 18
Jean-Baptiste Rossi. « Atmosphère indigo ». La Gazette des Lettres, samedi (6e année), no 111, p. 8-9, ill. Le Louarn.
Jean-Baptiste Rossi. « La Croisière du "Charcot" de Frank Bullen », résumé-digest du livre de F. Bullen. La Gazette des lettres, samedi , no 118, p. 11, surtitre : « notre Digest ».
Sébastien Japrisot. « L'Idée fixe ». 813, , no 85/86, p. 20-22, ill. Dominique Rousseau.
Poème
Jean-Baptiste Rossi. « Sensations » [Crépuscules sombres]. Entre Nous, journal de lycéens parisiens, 1947.
Filmographie
En qualité de réalisateur et scénariste
La Machine à parler d'amour (court métrage, 1961)
L'Idée fixe (court métrage, 1962)
L'Homme perdu dans son journal (court métrage, avec Alain Trez, 1964)
Sébastien Japrisot a écrit les paroles de la chanson titre du film Le Passager de la pluie réalisé par René Clément, avec une musique de Francis Lai (Éditions Francis Dreyfus, 1970). L'interprète Séverine signe son premier grand succès. Le single se vend non seulement en France, mais également à l'étranger et est classé numéro 1 durant plusieurs semaines des charts japonais. Nicole Croisille a repris cette chanson dans une version sensiblement différente.
Analyse de l'œuvre
Thèmes
Tous les romans de Sébastien Japrisot racontent des histoires passionnelles mêlées à une intrigue criminelle savante. Les lecteurs se complaisent dans ce côté labyrinthique cher à l'écrivain qui avoue :
« Si j'aborde dans mes livres certaines choses que je pense sur la société, cela me vient vraiment des personnages. Tout ce qui m'intéresse, c'est humain, ce n'est jamais idéologique. C'est pourquoi après Compartiment tueurs, mes romans s'écartaient de plus en plus du policier pour aller vers le roman psychologique où il n'y a plus vraiment d'intrigue policière. Je pouvais dire des choses à travers des personnages qui sont confrontés à une aventure qui les dépasse. Plutôt que de prendre des policiers qui voient des meurtres tous les jours, autant prendre un personnage comme vous et moi qui est confronté à un meurtre ou à une histoire dans laquelle il ne devait pas être. J'aime les personnages qui sont dépassés par les événements et qui, finalement, gagnent sur les événements. C'est d'autant plus intéressant quand c'est une héroïne, qu'on croit plus vulnérable, en tout cas plus fragile physiquement que les hommes, et qui est protégée par le lecteur qui a peur pour elle plus que pour un héros masculin[7]. »
L'exigence a toujours été une de ses qualités :
« Le roman policier n'est pas un genre mineur. Balzac et Graham Greene ont écrit des policiers. Vous pensez que j'exagère de me comparer à Balzac et Graham Greene ? Il faut être ainsi à notre époque. Je ne dois pas pécher par facilité [...] Si j'ai choisi d'écrire des histoires policières, c'est parce qu'elles sont un alibi commode pour dire ce dont, par nature, je ne voudrais parler qu'à voix basse. Les événements y font un tel vacarme qu'on peut crier et chanter à tue-tête. Seuls, les plus près de vous entendent[8]. »
« Un mécanicien diabolique. Il emboîte, il déboîte, il visse, il dévisse, il manipule son Meccano et vous surprend jusque dans ses dernières pages. C'est son truc, il y excelle. D'autre part, c'est un écrivain. La combinaison des deux n'est pas courante. »
« Quand un auteur dispose ainsi des nerfs de son lecteur et sait unir les ressources de la tragédie et les subtilités du roman de mystère, aucun doute, c'est le premier parmi les grands... »
« Pour moi, c'était vraiment un maître absolu, un auteur qui avait à la fois son univers policier et son univers stylistique. Il avait ce talent d'associer à la fois des intrigues très particulières toujours avec des angoisses sur l'identité, sur un noyau central qui était vertigineux, d'une complexité, qui se resserrait au niveau de l'enquête. »
Thierry Jonquet, La Bête et la belle, La bibliothèque Gallimard no 12, 1998 :
« J'admire Sébastien Japrisot. Ses constructions abstraites, rigoureuses, implacablement rationnelles et pourtant totalement folles, me laissent admiratif. Japrisot est sans doute un joueur d'échec très doué. Mygale a été influencé par Piège pour Cendrillon, qui était un livre très construit, avec une logique folle. Japrisot m'impressionne beaucoup ! »
Emmanuel Carrère, Le Nouvel Observateur no 2011, 22-28/05/2003 :
« Cet inventeur de fictions aussi tarabiscotées qu'évidentes était aussi un styliste. Il y a chez lui des attaques, des rapidités, des détentes, une musique facile et savante qui sent souvent le Midi mais jamais l'ersatz de pagnolade. »
« Bien avant que nos chemins se croisent, Sébastien Japrisot était déjà pour moi un modèle : savante architecture de ses constructions narratives, sans rien qui « pèse ou qui pose », complexité si humaine de ses personnages, sortilèges d'une écriture très travaillée, mais qui avait gardé la souplesse éthérée du premier jet... Et puis je l'ai rencontré, au temps heureux des "grands-messes" rémoises. Et Jean-Baptiste est devenu un ami. »
« Avec Sébastien Japrisot disparaît un maître de la narration, un écrivain aussi apprécié de la critique que du public. Il a écrit avec la même aisance La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil et Un long dimanche de fiançailles. Il a connu de grands succès populaires aussi bien dans le roman policier que dans le roman historique, et obtenu des prix prestigieux comme l'Interallié ou les Deux-Magots. Ses romans ont inspiré des cinéastes comme Costa-Gavras, Jean Becker ou Jean-Pierre Jeunet et lui-même a été l'auteur de scénarios dont on se souviendra longtemps, comme Adieu l'ami ou Le Passager de la pluie. Il disait "la seule langue que je comprends, en dehors du français, est celle des images". Il était un orfèvre dans les deux langages. Mais sa plus grande ressource venait de son amour pour ses personnages et pour l'histoire de notre pays, qui restera comme la chair de son œuvre. »
Universitaires
André Vanoncini, Le Roman policier. PUF, coll. "Que sais-je ?", 1993
« Les héroïnes de Japrisot, à travers l'enquête et le crime, cherchent à atteindre et à articuler leur identité profonde, fût-ce au prix de l'autodestruction. »
Stéphanie Dulout, Le Roman policier. Milan, coll. "Les Essentiels Milan", 1995
« Très influencé par les inventions virtuoses de Boileau-Narcejac, Sébastien Japrisot joue à son tour sur les possibilités multiples qu'offre le roman policier. Il tente notamment, en concentrant sur un seul personnage les fonctions clés de l'intrigue, d'intensifier la tension psychologique et le drame. »
Yves Reuter, Le Roman policier. Nathan Université, coll. "128", 1997 :
« Sébastien Japrisot est un virtuose des jeux de narration et de perspectives. Il soigne autant ses intrigues, fort complexes, que son écriture. »
Le choix de l'intrigue policière, conforme au goût de l'insolite que Japrisot avait exprimé en tant que publicitaire, révèle surtout la volonté de démonter les modèles du genre : il s'agit de subvertir la logique narrative pour remettre en jeu la maîtrise du lecteur et le pouvoir des héros, obligés de reconstruire leur identité en confondant progressivement les rôles de l'enquêteur, du témoin, de la victime et de l'assassin, au risque d'être eux-mêmes condamnés ou de perdre la raison.
Sylvie ROZÉ, « Dictionnaire des lettres françaises : le XXe siècle », La Pochothèque, 1998.
Critiques littéraires
« Japrisot a une vertu rare, ou une grâce, ou une chance : il ne sait pas rater un livre, pas plus qu'un film… Il y a dans le roman de Japrisot un tel foisonnement d'intrigues, comme dans la littérature picaresque où chaque personnage raconte un univers, une telle générosité d'invention, une telle émotion, pour tout dire un tel talent, qu'on y trouverait dix films »
« Japrisot n'a pas la chair triste. Il a le délire élégant. Rien d'étonnant de la part de quelqu'un qui place si volontiers Lewis Carroll en épigraphe de ses livres. Ce caïd des séries noires ou blêmes dissimule un rêveur. Ou, si l'on préfère, un poète, mais qui ne hausse pas le col, ne pose pas au voyant »
« Un vrai romancier, un écrivain qui a trouvé l'équilibre entre la technique policière et la sensibilité romanesque. »
François Gonnet, France-Inter.
« Japrisot est un Simenon corrigé par Robbe-Grillet. »
Le Nouveau Candide, 16-23/05/1963.
« Sébastien Japrisot a le visage du poète de Peynet, une douceur qui donne la chair de poule, un filet de voix et le regard candide. À le voir tapi dans un coin de la pièce, reculant devant le succès comme devant un bain glacé, image même de l'innocence, nous avons pensé " Quel superbe criminel il ferait !" »
Babette Rolin, Les Beaux-Arts, 17/05/1963.
« Son expérience de la publicité où, écrit-il, " ce qui compte, c'est d'en mettre un coup dans l'imagination ", semble lui servir en littérature : il s'applique à frapper l'esprit du lecteur par son choix de l'intrigue policière et par un renversement au profit d'une écriture personnelle, de toutes les conventions du genre. Dans ces romans policiers qui n'en sont pas, l'insolite définit le comportement des acteurs principaux, dont les millions de gestes imprévisibles menacent le sens et l'ordre d'un monde adulte. »
Dictionnaire historique, thématique et technique des littératures, Larousse, 1985.
« La force de Japrisot, c'est d'une part cette construction maligne qui s'apparente au jeu de Meccano, chaque pièce s'emboîtant l'une dans l'autre. C'est aussi, bien sûr, cette écriture d'apparence simple, rythmée, étonnamment phonétique, charmeusement musicale… On frémit, on s'interroge, on s'inquiète. Le suspense se liant à l'émotion. Un grand livre, ce n'est rien d'autre : un grand sujet, des personnages forts, une écriture saisissante. »
Gilles Pudlowski, Le Point[9].
« Dépassant à chaque roman le cadre d'une intrigue policière menée avec toute la rigueur du genre, Sébastien Japrisot nous livre des drames psychologiques passionnants, où l'insolite, l'humour et l'émotion alternent pour le plus grand plaisir du lecteur. »
Maxi-Livres / Profrance, présentation de l'auteur pour Le Passager de la pluie, 1995.
« La logique narrative est chez lui fondée sur sa propre subversion – qui met en cause aussi bien la conscience du détective que la maîtrise du lecteur – dans la lignée de la structure tragique sophocléenne et du récit analytique freudien. »
Pascal Mougin et Karen Haddad-Wotling, Dictionnaire mondial des littératures, Larousse, 09/2002.
« Sébastien Japrisot occupe une place singulière dans le roman français contemporain. Il a réussi à mener de front, avec un égal bonheur, son œuvre de scénariste et de romancier. Tenu parfois comme le plus anglo-saxon des écrivains français, il est l'un des auteurs français les plus traduits à l'étranger. Depuis son tout premier livre, la ferveur du public ne l'a jamais quitté. Surtout, et ce n'est pas sans moindre mérite, s'il ne s'est pas cantonné au roman policier, Sébastien Japrisot a largement contribué à abolir, par la qualité de son écriture et l'originalité de son écriture, la frontière entre littérature policière et littérature tout court. »
Gérard Meudal, Le Monde no 18077, 08/03/2003.
Critiques littéraires spécialisés
« Léger, très brillant, Jean-Baptiste Rossi (Sébastien Japrisot) cisèle la phrase avec un plaisir évident, et élabore de très beaux personnages de femmes. Nous lui devons de subtils romans aux machinations complexes, style William Irish, et dont les victimes sont souvent les coupables. »
Benvenuti-Rizzoni-Lebrun, Le Roman criminel : histoire, auteurs, personnages, L'Atalante, 1982.
« Même s'il l'a fait involontairement, inconsciemment, il a cependant marqué l'histoire du suspense français. Dans ses romans à suspense l'emporte l'étude psychologique des personnages. »
Michel Lebrun & J.-P. Schweighaeuser in Le Guide du polar, histoire du roman policier français, Syros, 1987.
« Les principaux arguments de ce romancier sont la maîtrise de l'écriture comme de l'intrigue. Tout est négocié avec une science innée de l'application. Les sujets sont forts, recherchés. La langue concise, très travaillée. Cette recherche permanente du plus juste équilibre fait de Japrisot un écrivain aussi rare que déterminant. »
Robert Deleuse, Les Maîtres du roman policier, Bordas, Les compacts no 24, 1991.
L'œuvre de Sébastien Japrisot à l'étranger
Œuvres littéraires traduites
Œuvre originale
Traductions
Les Mal Partis
The False Start London, Secker and Warburg, 1951, 212 p.
Awakening New York, Harper [1952], 244 p.
Prélude d'amour / Jean-Baptiste Rossi Trad. ?
Hambourg : Kulturverlag GmbH, 1952, 301 p.
Storia d'amore di una suora / Jean-Baptiste Rossi Trad. di Lea C. Bartoli
Milano : Libri Edizioni, 1979, 189 p. (Anteprima)
Visages de l'amour et de la haine
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Compartiment tueurs
The 10:30 from Marseille Transl. by Francis Price
Garden City, N.Y. : Published for the Crime Club by Doubleday [1963], 181 p.
The Sleeping-car murders. Harmondsworth, Eng. ; New York : Penguin Books, 1978, c1963, 181 p. (ISBN0140049924)
The Sleeping car murders. New York, N.Y. : Plume, [1997], 181 p. (ISBN0452277787)
The 10:30 from Marseille
London : Souvenir Press, 1964, 181 p.
London : Transworld Publishers, [1965], 173 p. (Corgi Books ; GC7211)
London : Harvill Press, 1998, 214p. (ISBN1860464408) (pbk)
London : Harvill, 1998, c1967, 233p. (Panther). (ISBN1860464394) (pbk)
Porträt einer Dame im Auto mit Brille und Gewehr Transl. by Gottlieb Knecht
Reinbek bei Hamburg : Rowohlt, 1967, 185 p. (rororo ; 2128 : rororo-thriller)
Reinbek bei Hamburg : Rowohlt, 1984, 445 p. (Rororo ; 2665 : rororo-Thriller). (ISBN3-499-42665-X). Roman jumelé avec Dann schlachten wir den Sündenbock, de James McKimmey.
Die Dame im Auto mit Sonnenbrille und Gewehr Transl. by Gottlieb Knecht
Weekend im Tresor Transl. by Erika Tophoven-Schöningh
Reinbek bei Hamburg : Rowohlt, 1970, 134 p. (rororo ; 2196 : rororo-thriller). (ISBN3-499-42196-8)
Reinbek bei Hamburg : Rowohlt, 1983, 393 p. (rororo ; 2581 : rororo-Thriller). (ISBN3-499-42581-5). Roman jumelé avec Bei Nacht sind alle Mörder grau, de Judson Philips.
1966 : Prix de l'Unanimité pour Les Mal Partis (Robert Laffont, 1966 - rééd. de l'éd. de 1950)
1966 : Prix d'Honneur pour La Dame dans l'auto avec des lunettes et un fusil (Denoël, 1966)
1968 : Gold Dagger Award for the Best Crime Novel of the Year 1968 (Best Foreign) décerné par la Crime Writer's Association pour The Lady in the Car (Souvenir Press)[11]
1996 : Adult Great Read (Honorable Mention) décerné par les Nothern California Independent Booksellers Associated (NCIBA) (USA) pour A very long Engagement
Films
Nominations
1971 : Laurel Award du Meilleur Film étranger (Best Foreign Film) pour Le Passager de la pluie (1969) - 4e place.
1971 : Edgar Allan Poe Award du Meilleur film (Best Motion Picture) pour Le Passager de la pluie (1969).
1971 : Golden Globe Award du Meilleur Film Étranger (Best Foreign-Language Foreign Film) pour Le Passager de la pluie (film de René Clément, 1969).
1970 : David di Donatello Award du Meilleur rôle féminin à Marlène Jobert pour Le Passager de la pluie (1969) décerné par l'Accademia del Cinema Italiano.
1984 : César de la meilleure actrice dans un second rôle décerné à Suzanne Flon dans L'Été meurtrier (film de Jean Becker, 1983).
2004 : Chicago Film Critics Association Award (Best Foreign Language Film) pour Un long dimanche de fiançailles (2004)
2005 : Edgar Allan Poe Award Meilleur scénario (Best Motion Picture Screenplay) décerné à Jean-Pierre Jeunet pour son film Un long dimanche de fiançailles (2004)
2005 : American Society of Cinematographers Award décerné à Bruno Delbonnel pour Un long dimanche de fiançailles (2004)
2005 : César de la Meilleure photographie décerné à Bruno Delbonnel pour Un long dimanche de fiançailles (film de Jean-Pierre Jeunet, 2004).
2005 : César du Meilleur jeune espoir masculin décerné à Gaspard Ulliel pour Un long dimanche de fiançailles (film de Jean-Pierre Jeunet, 2004).
2005 : Prix Lumière du Meilleur réalisateur décerné à Jean-Pierre Jeunet pour son film Un long dimanche de fiançailles (2004).
2005 : World Soundtrack Award (Soundtrack Composer of the Year) décerné à Angelo Badalamenti pour Un long dimanche de fiançailles (film de Jean-Pierre Jeunet, 2004).
2005 : Vancouver Film Critics Circle Award (Best Foreign Film) décerné à Un long dimanche de fiançailles (film de Jean-Pierre Jeunet, 2004).
Dans la culture populaire
Œuvres influencées par Sébastien Japrisot
La Vengeresse, bande dessinée de François Rivière et Patrick Dumas (Glénat “Circus aventure”, 1991) rappelle par l'intrigue et son héroïne L'Été meurtrier.
Élisa, film de Jean Becker sorti en 1995. Le thème de la recherche des racines rappelle L'Été meurtrier et Juillet en septembre. Pour cette raison, Sébastien Japrisot n'a pas souhaité collaborer à l'écriture du scénario de Jean Becker qui s'est tourné vers Fabrice Carazo. Il existe une novélisation du scénario par Denis Fernández-Recatalá (Archipel, 1995).
Emma Locatelli, dans son roman historique Les Haines pures (Albin Michel, 2013) explore à la manière de Sébastien Japrisot et de Philippe Claudel la noirceur de l'âme humaine et les blancs de l'Histoire.
Le roman Les Pourritures célestes signé Albedo (Baleine, coll. "Le Poulpe" no 138, 1998) est dédié à Sébastien Japrisot.
Le romancier Philippe Ragueneau a consacré une série de six romans policiers aux éditions du Rocher (de 2001 à 2005). Ils mettent en scène le peintre Sébastien Chaprisot et son chat Tiburce.
Une citation de Sébastien Japrisot « La dérision en toute chose est l'ultime défi au malheur » figure en exergue au film Effroyables Jardins de Jean Becker (2003).
Le Dr Martin Hurcombe du Département de français, à l'Université de Bristol, en Angleterre, a organisé le un colloque sur Sébastien Japrisot : « Sébastien Japrisot en rétrospective »[13].Les actes du colloque ont été publiés : Sébastien Japrisot : The Art of Crime (Rodopi, 2009).
Le titre primitif du roman de Sylvie Granotier, Méfie-toi, fillette (éd. la Branche, coll. "Suite noire" n° 32, 2009) était Comportement tueuse et faisait référence au roman de Sébastien Japrisot, Compartiment tueurs. Bien qu'annoncé, le titre a du être changé car le roman de Japrisot n'a pas été publié dans la Série noire[14].
Le romancier Paul Colize choisit des titres à ses romans qui renvoient à des œuvres de Sébastien Japrisot : Un long moment de silence (La Manufacture de livres, 2013) (Un long dimanche de fiançailles), L'Avocat, le Nain et la princesse masquée[15] (La Manufacture de livres, 2014) (La Dame dans l'auto).
Certaines informations figurant dans cet article ou cette section devraient être mieux reliées aux sources mentionnées dans les sections « Bibliographie », « Sources » ou « Liens externes » ().
Bénévent, Christine. « Je me raconte une histoire et c'est tout ». In Japrisot, Sébastien. Piège pour Cendrillon. Paris : Gallimard, , p. 7-13. Coll. « La Bibliothèque Gallimard » no 39.
Bauby, Jean-Dominique. « À la recherche d'un soldat perdu ». Elle, .
Brouillet, Chrystine. « Japrisot comme passion ». Nuit blanche : l'actualité du livre (Québec), - janvier/, no 26, p. 72-73, dans le cadre d'un dossier sur : « Le polar et ses doubles ».
Coste, Geneviève. « Ma passion pour Adjani ». Télé 7 jours, , p. 94-95.
Courchay, Claude. « La course de Japrisot ». Le Monde des livres, vendredi .
Delaygues, Jean-Claude. « Sébastien Japrisot : le paradis en Bourbonnais ». La Montagne, , rubr. « Les gens » p. 6
Dutreix, Gilles. « Sébastien Japrisot : "Notre comportement d'adultes représente exactement celui des enfants" ». Nice Matin, .
Gaignault, Fabrice. « Sébastien Japrisot : "Des centaines de femmes sont passées dans ma vie" ». Elle, lundi .
Gaudin, Roger. « Sébastien Japrisot : "L'Été meurtrier est un livre plus ambitieux que mes précédents romans" ». Le Méridional, dimanche , no 685, p. 5.
Gauthier, Bernard-Claude. « Les passions de Sébastien ». Construire, , no 19, p. 50-51
Gaudemar, Antoine de. « À quoi pensez-vous ? ». Libération, vendredi .
Geoffriault, Bernard. « Sébastien Japrisot : "Contre le ghetto du polar" ». 813, 1er trim. 1981, no 1.
Grunberg, Zoé. « Interview Japrisot : Sébastien Japrisot, portrait du père des Enfants du Marais », à l'occasion de la 3e édition du festival des scénaristes de la Ciotat, . en ligne
Jaubert, Jacques. « Sébastien dans le tunnel ». Le Figaro, .
Lhoste, Pierre. « Sébastien : un roman de comportement plus que d'analyse ». Nice Matin, .
Montremy, J.-M. « Le bureau de... Sébastien Japrisot ». Lire, , no 194, p. 148-150.
Périsset, Maurice. « Réponses de Sébastien Japrisot au questionnaire de Marcel Proust ». In Périsset, Maurice. Panorama du polar français contemporain. Paris : Éd. de l'Instant, , p. 303-304.
Riou, Alain. « Sébastien, c'est fou ». Le Nouvel Observateur, .
Royer, Jean. « Japrisot : un rendez-vous avec notre époque ». Le Devoir (Montréal), samedi , p. C-1, C-9.
Sieur, Isabelle. « Sébastien Japrisot à bâtons rompus ». In Japrisot, Sébastien. Un long dimanche de fiançailles. Paris : France Loisirs, , p. IV-XI
Sieur, Isabelle. « Trois questions à Sébastien Japrisot ». Elle, .
Soulié, Jean-Paul. « Après L'Été meurtrier, Japrisot veut faire un film de La Passion des femmes ». La Presse Montréal, samedi , p. 8.
Turquetit, Andrea. « Japrisot entre deux images ». Aux écoutes, 19-, p. 14-15.
« Entretien avec Sébastien Japrisot » in La Passion des femmes. Paris : France loisirs, , p. IV-IX
« Ils aiment les femmes et disent pourquoi : Sébastien Japrisot ». VSD, , p. 88.
« Japrisot-Rossi, un jeune aigle à deux têtes », propos recueillis par Michel Dunois et Anne Manson in L'Aurore,
Alain Trez / Patrick Le Fur. Paris : Iconofolio, 2006, 43 p. (Artension). (ISBN2-35237-008-6)
Travelling arrière : mémoires d'un cinéaste / Ulli Pickardt. Paris : l'Harmattan, 2004, 240 p. (Champs visuels). (ISBN2-7475-7273-0)
« The Joy of specs : the power of the gaze in the novels of Sébastien Japrisot » / Martin Hurcombe. In Joie De Vivre in French Literature and Culture : Essays in Honour of Michael Freeman / sous la dir. de Susan Harrow et Timothy A. Unwin. New York : Rodopi, 2009, p. 269-282. Coll. « Faux titre » no 331. (ISBN978-90-420-2579-0)
Sébastien Japrisot : The Art of Crime / sous la dir. de Martin Hurcombe & Simon Kemp. New York : Rodopi, coll. « Faux Titre » no 329, 2009, 190 p. (ISBN978-90-420-2534-9)
Documentaire
JB dit Sébastien Japrisot (2007). Réal. Pélican Production. Resp. de prod. Emmanuelle Sterpin - SND/M6 Vidéo. Durée : 43 min. Suppl. au DVD L'Été meurtrier (SND 2007).