Passionné de cinéma, de littérature, de musique, mais également connu pour ses multiples relations amoureuses, il a aussi écrit et réalisé des films mettant en scène certaines de ses compagnes, notamment Brigitte Bardot, Annette Stroyberg, Catherine Deneuve et Jane Fonda.
Biographie
Roger Vadim est le fils d'Igor Nicolaïevitch Plémiannikov (1904-1938), natif de Kiev et d'une famille de la noblesse russe, que la tradition familiale rattache à Gengis Khan. Engagé dans l'armée Wrangel à quatorze ans pour combattre les bolcheviques, Igor est fait prisonnier et condamné à mort ; parvenant à s'enfuir la veille de son exécution, il rejoint sa famille réfugiée à Varsovie. Il arrive en France en et devient étudiant à l'École nationale des langues orientales vivantes. Il est naturalisé français en 1928[1], puis nommé vice-consul de France en Égypte, où Roger Vadim passe sa petite enfance dans un univers romanesque, avant une période en Turquie[2].
Sa mère, Marie-Antoinette Ardilouze (1904-1990), divorcée de M. Arnandel, que son père a rencontrée alors qu'elle était étudiante en russe, est d'origine languedocienne par son père et provençale par sa mère.
Lors de la naissance de Vadim, ses parents n'étaient pas mariés, son père étant alors toujours dans les liens d'un premier mariage avec une Russe qu'il avait épousée à Brest Litovsk le [3].
Fin 1938, il a dix ans lorsque son père meurt à Morzine (Haute-Savoie) des suites du paludisme. En septembre 1939, sa mère qui devient directrice d'auberge de jeunesse, lui et sa sœur Hélène (Hélène Plemiannikov, qui deviendra monteuse de cinéma par la suite), s'installent en location dans une ferme du hameau des Folliets, dans la commune des Gets en Haute-Savoie, en provenance de Morzine. Aux Gets, il fait la rencontre d'Yves Robert, futur metteur en scène, qui devient son ami. La famille recherchée par la milice de Cluses retourne s'installer à Paris[réf. nécessaire]. En septembre 1940, Roger Vadim repart dans le Var pour suivre ses études secondaires. En 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la famille s'installe dans le midi de la France à Mandelieu-la-Napoule, puis revient à Paris. Cependant, toute sa vie, il restera fidèle aux Gets où il tourne certains extérieurs de ses films Les Liaisons dangereuses, L'Amour fou et Hellé et où il vécut avec Marie-Christine Barrault. En 1992, il y a acheté une ancienne ferme au Plan-Ferraz[4].
En 1949, il remarque Brigitte Bardot, âgée alors de 15 ans, en couverture du magazine Elle, et demande à Marc Allégret de la faire auditionner pour un rôle. Le coup de foudre est immédiat et réciproque [réf. nécessaire].
Brigitte Bardot
En 1950, le jeune couple d'amoureux (il a 22 ans, elle en a 16), se retrouve pour des vacances d'été à Cap Myrtes près de Saint-Tropez. Pour se conformer aux vœux de M. et Mme Bardot, ils doivent attendre les 18 ans de Brigitte Bardot pour pouvoir se marier. En 1952, Brigitte Bardot fête ses 18 ans et, le , les deux amoureux peuvent enfin se marier à la mairie du 16e arrondissement de Paris, puis le 21, à l'église Notre-Dame-de-Grâce-de-Passy[5].
Scénariste et réalisateur de cinéma
Vadim s'ingénie à lancer sa jeune épouse, Brigitte Bardot dans le monde du cinéma. Il obtient pour elle une participation dans Futures vedettes, réalisé par son mentor Marc Allégret (film dont il écrit l'adaptation et les dialogues), où la jeune fille trouble Jean Marais, et écrit deux scénarios qui contribuent grandement à imposer son image de fille sexy et sympathique : Cette sacrée gamine, mis en scène par Michel Boisrond, et En effeuillant la marguerite d'Allégret.
En 1956, à 28 ans, il écrit et réalise son premier film, Et Dieu… créa la femme, pour sa femme qui a 22 ans et joue presque son propre rôle face à Jean-Louis Trintignant, complice régulier de Vadim et qui obtient grâce à ce film la reconnaissance publique. Juliette est une jeune femme ingénue totalement insouciante, au sommet de sa beauté. Elle fait exploser les cœurs et les mœurs de tous les hommes du village de pêcheurs de Saint-Tropez où elle vit. Elle ne pense qu'à s'amuser et aux plaisirs de la vie dans une communauté traditionnellement attachée aux bonnes mœurs et au travail.
Le film obtient un succès relatif en France, mais triomphe aux États-Unis. Brigitte Bardot devient un mythe vivant, un modèle social et un sex-symbol international. Le film déchaîne autant de passions, et d'idolâtrie, que de scandale et de colère contre l'immoralité, et fait du petit village de pêcheurs de Saint-Tropez un endroit de légende par la seule présence de Bardot[6]. Brigitte étant tombée amoureuse de son partenaire, le couple Bardot-Vadim divorce en décembre 1957. La même année, Vadim adapte une autre comédie pour Mylène Demongeot (Sois belle et tais-toi d'Allégret).
Vadim tourne quatre autres films avec Brigitte Bardot, en 1958, 1961, 1962 et 1973, sans jamais retrouver l'éclat du premier malgré la recherche de sujets à scandales : par exemple dans Le Repos du guerrier d'après Christiane Rochefort ou Don Juan 73 où Bardot partage une scène d'amour avec Jane Birkin.
Vadim met en scène Marie-Christine Barrault pour le théâtre (Même heure l'année prochaine, Enfin seuls !) et pour la télévision dans Amour fou, La Nouvelle tribu, Mon père avait raison et dans Un coup de baguette magique, sa dernière réalisation.
En 1993, Vadim passe à l'écriture de quatre romans, dont Le Goût du bonheur, où il met en scène, comme à son habitude, ses femmes, avec qui il est resté en relation étroite, amicale et professionnelle, pendant toute sa vie.
Mort
Gravement malade depuis plusieurs mois, Roger Vadim meurt le à Paris à l'hôpital, à 72 ans, des suites d'un cancer du thymus. Ses obsèques ont lieu en l'église de Saint-Germain-des-Prés, le jour de la Saint-Valentin, en présence de centaines d'admirateurs. Il est ensuite enterré en présence de ses ex-compagnes[10] (Brigitte Bardot, Jane Fonda, Catherine Schneider et Marie-Christine Barrault) au cimetière marin du village de Saint-Tropez, à quelques mètres du rivage, face au golfe de Saint-Tropez et non loin de « la Madrague », propriété de Brigitte Bardot.
2000 : Spectacle L'Homme Rêvé, musique de Jean-Marie Sénia au piano, texte de Roger Vadim / et Jean-Marie Senia pour Marie-Christine Barrault (tournée française).
Publications
Histoires de vampires, Robert Laffont, 1961 ; Livre de Poche, 1971