Rock Hudson est un acteuraméricain, né le à Winnetka (Illinois) et mort le à Beverly Hills (Californie). Il est l'une des stars de cinéma les plus populaires de son époque et a eu une carrière qui a duré plus de trois décennies. Il était une figure marquante de l'âge d'or d'Hollywood .
Bien qu'il soit discret sur son orientation sexuelle, les collègues de Hudson dans l'industrie cinématographique savent qu'il est homosexuel, en contradiction avec l'image que donnent de lui ses rôles à Hollywood. En 1984, il est diagnostiqué du sida. L’année suivante, il devient l’une des premières célébrités à déclarer publiquement être atteint de cette maladie. Il est la première grande célébrité américaine à mourir d'une maladie liée au sida, le 2 octobre 1985, à l'âge de 59 ans[3],[4].
Biographie
Origines et jeunesse
Rock Hudson naît sous le nom de Roy Harold Scherer Jr., le à Winnetka en Illinois aux États-Unis : il est le fils unique d’une modeste employée d'origine irlandaise et d'un père d'origine suisse alémanique[5] qui les abandonne très tôt.
Il connaît une enfance difficile, aux côtés d’une mère dominatrice et autoritaire et d’un beau-père violent. En 1943 pendant la guerre, alors qu'il vient d'avoir 18 ans, il s’engage dans la marine. Il est démobilisé en 1946 et exerce par la suite plusieurs petits métiers (ouvrier agricole, camionneur).
Carrière
Une ascension rapide
Rock Hudson tente sa chance en 1947 à Hollywood et attire l'attention d'un chasseur de talents, Henry Willson, après lui avoir envoyé une photo[6]. Willson transforme le jeune homme naïf et inconnu en l'un des hommes les plus populaires d'Hollywood[7]. Il paie de nouvelles dents à Hudson et change son nom[7]. Par la suite, Rock Hudson admettra détester ce pseudonyme[6] qui est une combinaison du rocher de Gibraltar (Rock of Gibraltar en anglais) et de l'Hudson[8]. Dans un premier temps, son agent lui impose des cours de diction afin d'obtenir une voix plus grave, mais lors d'une pharyngite, son phoniatre exige du jeune acteur qu'il crie pendant 24 heures avec pour résultat une voix cassée et une tonalité plus basse[7]. Les deux hommes font équipe professionnellement jusqu'en 1966[7].
Cette rencontre lui permet tout d’abord de faire de la figuration, puis d’obtenir des rôles secondaires, dans les films d'action et les westerns de Raoul Walsh, qui le prend sous contrat personnel : après une figuration non créditée dans Les Géants du ciel (1948), le metteur en scène lui donne la vedette dans Victime du destin (1952), La Belle Espionne et Bataille sans merci (1953). L'acteur débutant paraît dans une quinzaine de films avant d'accéder à ses premiers rôles, avec une nette prédilection pour le western — dont Winchester 73 et Les Affameurs d'Anthony Mann où James Stewart tient la vedette. Progressivement, son nom se rapproche du haut des affiches.
Le lors d'un séjour à Paris, Rock Hudson révèle qu'il est atteint du sida, et marque les esprits en révélant son visage décharné par un sarcome de Kaposi[9]. Yanou Collart, son attachée de presse et amie, est dans l'obligation de débourser 300 000 dollars pour louer un 747 afin de rentrer à Los Angeles car aucune compagnie ne veut le transporter[10].
Vie privée
Dès le mois suivant, son homosexualité est ouvertement évoquée dans la presse[11]. Les rumeurs sur sa relation avec Claudia Cardinale à l'époque sont fausses. L'actrice révèle plus tard avoir fait croire à son couple avec Rock Hudson aux journalistes pour protéger la carrière de l'acteur, à une époque où l'homosexualité était mal perçue.
Le grand public constate à cette occasion combien l'image des vedettes, telle que les studios la construisent, peut se révéler éloignée de la réalité, Rock Hudson ayant été l'archétype du jeune premier « homme à femmes » aux allures de gendre idéal. La mort de l'acteur contribue par ailleurs à attirer l'attention sur l'épidémie de sida et sur ses conséquences dramatiques.
Postérité
La succession de Rock Hudson donne lieu à un procès où la vie privée de l'acteur est étalée. Phyllis Gates, son ancienne femme, écrit un livre sur leur mariage arrangé par leurs patrons communs et finalement un téléfilm est réalisé : Rock Hudson : La Double Vie d'une star.
Puis un documentaire intitulé Rock Hudson, la vie secrète d'un play-boy dans le placard est présenté en 2009 au Festival de Berlin et diffusé sur Arte sous le titre Rock Hudson, beau ténébreux.
En 2020, le service Netflix diffuse la mini-série Hollywood, dans laquelle l'acteur Jake Picking(en) interprète une version fictionnelle de l'acteur.
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Voix françaises
Jean-Claude Michel fut la voix française la plus régulière de Rock Hudson. D'autres comédiens ont doublé Hudson de manière occasionnelle comme Claude Bertrand ou encore André Falcon.
« La maison de Rock Hudson, située juste au nord de la ville de Beverly Hills, où l'acteur a vécu pendant environ 20 ans avant de mourir en octobre dernier, a été mise en vente pour 2,95 millions de dollars. »
(en) Rock Hudson et Sara Davidson, Rock Hudson : His Story,
(en) Phyllis Gates, My Husband, Rock Hudson,
(en) Tom Clark, Rock Hudson, Friend of Mine,
(en) David Bret, Rock Hudson,
(en) Robert Hofler, The Man Who Invented Rock Hudson : The Pretty Boys and Dirty Deals of Henry Willson, University Of Minnesota Press, , 468 p. (ISBN978-0-8166-9129-6)
Vidéographie
Rock Hudson, beau ténébreux [documentaire] [Arte], André Schäfer et Andrew Davies ().