Le très séduisant Valmont et son épouse Juliette, joués par Gérard Philipe et Jeanne Moreau au sommet de leur beauté et de leur jeunesse n'ont qu'un plaisir, s'aimer et « s'amuser » à détruire les âmes des autres en détruisant les couples au jeu pervers de la « séduction / destruction » froide et préméditée où ils sont maîtres. Ils s'attaquent orgueilleusement surtout aux individus les plus solides de vertu et de morale et les plus difficiles à dépraver en usant de tout leur savoir-faire en la matière et haut pouvoir de séduction et de dépravation de façon cynique et préméditée jusqu'à ce que, à force de destruction d'autrui, leurs jeux finissent par les détruire eux-mêmes ...
Titre
Le film s'appelait initialement simplement Les liaisons dangereuses, reprenant le titre du roman de Pierre Choderlos de Laclos. Mais à la suite d'une plainte de la Société des gens de lettres estimant défendre l'œuvre de Laclos[2], la justice demande, deux semaines après sa sortie en salles, que le film soit renommé Les Liaisons dangereuses 1960[2].
Critique
Roger Vadim a lancé depuis 1956 avec Et Dieu… créa la femme un énorme chantier destiné à élaborer « un cinéma libre qui dénoue les liens cérébraux et libère les corps privés de lumières perverses »[réf. nécessaire]. Le roman de Pierre Choderlos de Laclos est un prétexte pour le metteur en scène désirant innover par des impulsions nouvelles que le spectateur ne connaît pas encore, et exploiter le thème de la perversion dans le septième art[réf. souhaitée].
L'idée de faire du couple Valmont-Merteuil un couple marié est née de la rencontre entre Vailland et Vadim. Opposé au départ, Vadim s'est rendu compte que cela rendait l'écriture du scénario plus facile. Cela infléchit néanmoins l'intrigue[3].
L'apparition de Boris Vian dans le film est analysée dans le documentaire Le Cinéma de Boris Vian.
La mesure d'interdiction à l'exportation fut levée en 1961 uniquement pour l'Europe et l'Amérique du Nord, Christian de la Malène expliquant, dans une lettre au directeur du CNC, qu'« Il est normal que ce film reste interdit dans tous les pays d’un niveau de civilisation très inférieur au nôtre ou qui, de par leurs traditions culturelles et les relations qu’ils entretiennent avec la France, seraient choqués par cette production »[4].
↑Une décision de justice, faisant suite au procès intenté par la Société des gens de lettres, rend obligatoire le mot « 1960 » dans le titre du film.
↑ a et bClément Guys, « A plus d'un titre », M, le magazine du Monde, , p. 22
↑Brigitte E. Humbert, De la lettre à l'écran - Les liaisons dangereuses, p. 65, Éditions Rodopi B. V. 2000, (ISBN90-420-1353-2)
↑Georges Meyer, « Chapitre 4. La censure des mœurs », dans Censure d'État, Presses universitaires de Vincennes, coll. « Culture et Société », , 129–164 p. (ISBN978-2-37924-041-6, lire en ligne)
↑La séquence revue attentivement sur DVD, c'est bien l'acteur-cascadeur Guy Henry et non Marcel Bernier qui joue l'inspecteur qui éteint le feu autour de Juliette.