Prélude et fugue (Roussel)

Prélude et fugue
op. 46 (L 58)
page du manuscrit
Première page du manuscrit autographe du Prélude.

Genre Pièce pour piano
Nb. de mouvements 2
Musique Albert Roussel
Effectif piano seul
Durée approximative min
Dates de composition 1932 et 1934
Dédicataire Henri Gil-Marchex
Création
Société nationale de musique
Paris, salle Chopin
Interprètes Henri Gil-Marchex

Prélude et fugue est une œuvre pour piano d'Albert Roussel composée en 1932 et 1934.

Présentation

Sollicité par Henry Prunières pour un hommage à Bach de La Revue musicale, Roussel compose en 1932 une fugue pour piano. Deux ans plus tard, le compositeur adjoint à la fugue un prélude afin de former une œuvre cohérente, Prélude et fugue[1].

La partition de la fugue est publiée en décembre 1932 dans le numéro spécial « Hommage à Bach » de La Revue musicale aux côtés de pièces de Malipiero, Poulenc, Honegger et Casella. L’œuvre complète est publiée par Durand en 1934[1].

Prélude et fugue est dédié au pianiste et compositeur Henri Gil-Marchex[2],[3].

La création se déroule à Paris, salle Chopin (Pleyel) le [4], dans le cadre d'un concert de la Société nationale de musique, avec le dédicataire au piano[1].

Structure

L’œuvre, d'une durée moyenne d'exécution de cinq minutes environ[5], comprend deux mouvements[6] :

  1. Prélude — Allegro vivo à
    (noire = 144) ;
  2. Fugue (sur le nom de Bach) — Allegro non troppo à
    (noire = 120).

Analyse

L'ensemble est, d'après Damien Top, « très roussélien par son humour mêlé de sérieux[7] ».

Le Prélude, dernière partition pour piano du compositeur et « l'une des plus belles » selon Harry Halbreich[8], est en fa mineur, et, à l'exception de quelques mesures, s'égrène entièrement en une nuance fortissimo, dans une « rythmique implacable, presque féroce[9] ».

Guy Sacre qualifie la pièce de « pages harcelées d'accents, frappées d'octaves violentes, labourées de traits obstinés de doubles croches, — et que leur densité et leur concision extrêmes rendent encore plus impressionnantes[9] ».

Top constate que ce prélude « déploie l'énergique raucité et les âpres harmonies associées au Roussel de la maturité[7] ».

Page « puissamment concentrée[8] », la Fugue est en fa majeur et construite autour du motif Bach (si bémol, la, do, si bécarre)[3], mais au lieu « de l'intervalle de seconde mineure que forment d'ordinaire les deux dernières [notes], Roussel choisit le renversement, une septième majeure, qui donne immédiatement beaucoup d'âpreté au motif[9] ».

Disposition du motif Bach utilisé par Roussel.

La pièce s'ouvre sur un tempo rapide, puis « ralentit en chemin (moderato) et s'achève (andante) dans la douceur et le recueillement[9] », en « une conclusion digne du Cantor[7] ».

Prélude et fugue porte le numéro d'opus 46 et, dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par la musicologue Nicole Labelle, le numéro L 58[10].

Discographie

Bibliographie

Ouvrages généraux

Monographies

  • Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.
  • Hélène Pierrakos, « Catalogue des œuvres », dans École normale de musique de Paris, Jean Austin (dir.), Albert Roussel, Paris, Actes Sud, , 125 p. (ISBN 2-86943-102-3), p. 46–95.
  • Damien Top, Albert Roussel, Paris, Bleu nuit éditeur, coll. « Horizons » (no 53), , 176 p. (ISBN 978-2-35884-062-0).

Notes et références

  1. a b et c Labelle 1992, p. 99.
  2. « Henri Gil-Marchex (1892-1970) », sur data.bnf.fr (consulté le )
  3. a et b Sacre 1998, p. 2344.
  4. Duchesneau 1997, p. 297-298.
  5. (en) Adrian Corleonis, « Prelude and Fugue for piano, Op. 46 | Details », sur AllMusic (consulté le )
  6. Labelle 1992, p. 98-99.
  7. a b et c Top 2016, p. 139.
  8. a et b Halbreich 1987, p. 623.
  9. a b c et d Sacre 1998, p. 2345.
  10. Labelle 1992, p. 98.
  11. Intégrale pour piano / Albert Roussel ; Lucette Descaves, piano, (lire en ligne)
  12. a et b Labelle 1992, p. 138.
  13. Philidor, « L'œuvre pour piano d'Albert Roussel », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. « Roussel: Promenade sentimentale, Complete Piano Music », sur brilliantclassics.com (consulté le )
  15. Nicolas Mesnier-Nature, « Nouvelle intégrale pour piano d’Albert Roussel », sur ResMusica, (consulté le )
  16. Pierre Jean Tribot, « Albert Roussel, le coffret aux trésors », sur Crescendo Magazine, (consulté le )

Liens externes