« Une cruelle abeille piqua une fois Éros qui volait le rayon de miel d'une ruche et elle le piqua au bout des doigts. Éros souffrit, et il souffla sur ses doigts, frappa du pied, sauta, et montrant à Aphrodite sa blessure, se plaignit que l'abeille, une si petite bête, fît de telles blessures. Et la mère rit : N'es-tu pas semblable aux abeilles ? Tu es petit, mais quelles profondes blessures ne fais-tu pas ? »
Les Deux idylles sont créés en audition privée le à la tour Eiffel, au 56e concert de l'Européen, festival Albert Roussel, par Régine de Lormoy et le compositeur au piano[3].
Guy Sacre lit dans ce cycle de mélodies« encore les ravages de l'amour, mais sur le mode de la distance[4] ».
Pour Gilles Cantagrel, ces Deux idylles, par « la thématique, la source littéraire et le traitement musical, [...] constituent un peu une coda aux Odes anacréontiques[5] ».
Damien Top juge qu'elles exposent « avec délice une veine plus malicieuse mais non moins spirituelle[6] » et souligne que la première « nous tance d'une aimable leçon de morale[6] ». Cantagrel la présente comme une « scène théâtrale en miniature », avec « son récit presque anguleux dans son hellénisme naïf », son accompagnement « tout en pointes d'épingles, à l'image des piqûres du poème », et « l'ironie du musicien » ; scène qui s'achève « en suspens, concise, émouvante[5] ».
Pour Top, le fugato de la deuxième mélodie « illustre [...] la ronde des amours insatisfaits [6] », exposée ainsi par Cantagrel : « Pan aime la nympheEkhô, qui aime un satyre, lequel aime Lyda qui n'a d'yeux que pour Pan ; mais le cercle ne tourne pas en sens inverse[5] ». Le musicologue admire la « ligne mélodique très pure – on l'a rapprochée du Socrate de Satie[5] ».
La durée moyenne d'exécution de l’ensemble est de trois minutes environ[7].
Nicole Labelle, Catalogue raisonné de l'œuvre d'Albert Roussel, Louvain-la-Neuve, Département d'archéologie et d'histoire de l'art, Collège Érasme, coll. « Publications d'histoire de l'art et d'archéologie de l'Université catholique de Louvain » (no 78), , 159 p.