Kim Duchateau auto-publie ses premiers travaux de bande dessinée sous le titre Verhaaltjes Voor het Slapengaan [« Histoires pour dormir »], dont la première bande dessinée est sortie en 1989 et la seconde en 1992[2].
Professionnellement, il fait ses débuts en 1994 dans De Mix, le supplément jeunesse du quotidien flamand De Morgen. Entre 2000 et 2014, il publie également des planches d'une seule case dans la rubrique Bis de ce journal. En , Kim revient dans De Morgen avec des strips à visée sociologique, cette fois dans la rubrique De Zotte Morgen, du nom de la chanson du même nom de Zjef Vanuytsel[2]. Le travail de Kim est également apparu dans des magazines néerlandais de petite presse comme Incognito, Zone 5300 et Beeldstorm. Sa série de bande dessinée avec comme antihéros le lapin blanc Madelfried De Onverschrikkelijke [« Madelfried le terrible »] est diffusée chaque semaine sur le site web de Concentra SURF-INN et, à partir de 2008, dans le journal Het Belang van Limburg. En , Madelfried remplace Beestjes par Schwantz dans le journal gratuit néerlandais des transports publics Metro. Kim crée également De Hulpeloosjes pour le magazine Pulp. De 1997 jusqu'à sa disparition en 2017, il était l'un des dessinateurs attitré du magazine pour hommes belge P-Magazine, apparaissant sur une page entière dans chaque numéro à partir de [2]. Il est également membre du collectif[Note 1] et du site web The Cartoonist, réunissant des dessinateurs belges de presse, créé par Marec, où leurs travaux sont mis à la disposition du public[4],[5].
Depuis 2014, Kim Duchateau réalise des bandes dessinées d'une seule planche pour le journal gratuit De Zondag[2]. Il a une bande dessinée hebdomadaire sur la page jeunesse de NRC Handelsblad et sur le site d'information en ligne Apache[2].
En alternance avec Wauter Mannaert, il réalise chaque semaine un dessin de presse d'actualité pour le magazine Bruzz. Les autres chaînes qui diffusent ses dessins de presse sont VRT NWS et dS Avond[2].
Aldegonne
Son personnage de bande dessinée le plus ancien est Aldegonne, une fille aux cheveux noirs coiffés en nattes, toujours vêtue d'une robe ou d'une jupe rouges. Elle n'a pas de mère, seulement un père strict et moustachu. L'enfant pitoyable se retrouve dans des situations absurdes et troublantes au-delà de sa compréhension ou de son appréciation. La bande dessinée humoristique fait ses débuts à la fin des années 1990 et paraît dans des magazines comme Knack, Incognito, Zone 5300, Stripgids, Beeldstorm et le supplément Zipp de De Standaard.
D'autres premiers personnages récurrents dans l'œuvre de Kim sont Geoffrey het Lijk [« Geoffrey le cadavre »], Samuvar de Domme Cycloon [« Samuvar le stupide cyclone »] et Gérard le Mouton-Double[2].
Esther
La série la plus connue de Kim est Esther Verkest, qui paraît pour la première fois le dans P-Magazine[2]. Créée comme une parodie d'autres personnages féminins de bandes dessinées, Esther est une héroïne sexy aux cheveux roux, apparaissant souvent nue ou ayant des relations sexuelles. Puisque P-Magazine était un magazine pour hommes, elle a été conçue comme une pin-up, mais sinon, elle est loin d'être un objet sexuel passif. Plus que cela, Esther est arrogante, commet l'adultère et finit toujours par gagner. Surtout, elle est l'excuse parfaite pour créer la comédie absurde dont Kim rêve. Les lecteurs se font abuser par un premier abord avec l'impression qu'il s'agit d'une bande dessinée érotique, ils découvrent rapidement que les gags sont bizarres et pas sexy du tout. Esther vit dans un monde absurde plein de monstres, de personnages de contes de fées dérangeants et de gnomes. Kim voulait à l'origine que ces gnomes n'apparaissent que pour quelques épisodes, mais à la demande de ses éditeurs, il les a gardés comme comique de répétition, et ils sont devenus partie intégrante de son style[2].
C’est en 2004 qu’Esther est d’abord traduite dans L’Écho des savanes[6] : le temps de sept gags en une ou deux pages, juste après qu’un récit de trois planches présentant Aldegonne.
Le troisième volume de la série intitulé Van de Hak op de Tak lui vaut d'être récipiendaire du Stripschap Badge de la bande dessinée d'aventure et de divertissement en 2006[2].
Le personnage de le plus célèbre de Kim, Esther Verkest, fait un caméo dans la série De Kiekeboes dans l'album Bij Fanny op schoot en 2005[2]. Quelques gags paraissent dans Fluide glacial[10] en 2018 et en 2019. Une compilation de ses meilleurs gags intitulée Esther et ses amis paraît en 2019 dans la collection « Fluide glacial » aux éditions Audie[11],[12],[13],[14].
Dans ses cartoons, Duchateau part d'un fait concret de l'actualité, mais tente de le transcender pour ne pas paraître daté après coup. Kim lui-même en témoigne avec les mots : « Mon univers est absurde, mais il est tout à fait logique[15] ».
Il reçoit le prix Adhémar de bronze en 2007 pour l'ensemble de son œuvre[1], et il se voit offrir une grande exposition rétrospective à la Warande de Turnhout, conçue par lui-même. Il montre des impressions spatiales de son univers de bande bande dessinée, comme la machine à bêtisier (qui fait que tout tourne mal), la chambre d'Aldegonne et un coin inspirant avec le personnage d'Esther Verkest[15].
En 2015, il participe à l'œuvre collective placée en barricade devant l'Apple Store de Bruxelles[16].
Il réalise le roman graphiqueDe Man van nu avec Hanco Kolk — une version modernisée de Roméo et Juliette[11] —, publié par De Harmonie/Balloon, en 2016[2]. En 2017 il réalise un album hommage en l'honneur de Néron et Marc Sleen, intitulé : De Zeven Vloeken [« Les Sept Malédictions »][2].
En 2021, une fresque murale est réalisée sur le Minderbroedersrui à Anvers[2]. En 2024, il crée avec Noël Slangen la bande dessinée politique De vermoeide vorst pour De Morgen et Humo[17].
Autres occupations
Par ailleurs, il joue dans divers groupes tels que Phlitman and Kang, The lama home band, Blutch, Isthmus in Irk, Schoofsduchateautrio et son one-man band Kim Kangaroo ou Kim Kangman. Après avoir sorti indépendamment quelques singles et des CDR, le LP vinyle Velvet Coma hotel de Phlitman and Kang est sorti début 2011, Candy queen speedway (2012) et le disque Monsters en 2014[18]. Avec son neveu Buscemi, ils forment le groupe Les Chiens comiques[2].
Selon Gilles Ratier[11] : « Son sens aigu de l’humour satirique et surréaliste lui a permis d’être considéré, aujourd’hui, comme l’un des plus grands noms du 9e art flamand contemporain, au même titre que Herr Seele, Kamagurka, Urbanus (Willy Linthout) ou Pieter De Poortere, intervenant régulièrement sur les chaînes de télévision publique flamande VRT et VTM. »
Parentèle
Son neveu Dirk Swartenbroekx, est devenu célèbre en tant que musicien sous le nom de scène Buscemi[2].
Ceci n'est pas la BD Flamande[20] - La Flandre invitée d'honneur au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, Fonds flamand des lettres, Berchem, 2009 Scénario : Benoît Mouchart, Gert Meesters - Dessin : collectif - Couleurs : quadrichromie,
Ceci n'est pas la BD flamande[21], Louvain du au .
Une journée à la mer[9], centre culturel de Bredene de au ;
Brussels in shorts (Passaporta/Oogachtend), Centre belge de la bande dessinée du au . Cette exposition est consacrée au concours, sous la présidence de Judith Vanistendael, de création Brussels in Shorts à l'instigation de Passa Porta, maison de littérature internationale, réunissant de jeunes auteurs dont les Belges : Laure Allain et Michaël Olbrechts, Delphine Frantzen, Steven Dhondt, Fabienne Loodts, Steve Michiels ou Kim qui ont eu l’occasion de découvrir la ville et de s’en inspirer[22]. Un album Bruss.2 est publié aux éditions Oogachtend[23].
↑ a et bThomas Figueres, « "Esther et ses amis" : la sociologie absurde de Kim Duchateau », ActuaBD, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bJean-Laurent Truc, « Esther, l’humour absurde et enjoué de Duchateau », ligne claire, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bAlexis Seny, « Esther, cousine de Natacha et Rubine, voisine de Dickie et Cowboy Henk, toute en surréal-érotisme », Branchés Culture, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b(nl) Kim Duchateau (interviewé par Michel Kempeneers), « 'Mijn wereld is absurd, maar hij zit wel volstrekt logisch in elkaar' », De Standaard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« L’ouverture de l’Apple Store de Bruxelles officialisée pour le 19 septembre », Le Soir, (lire en ligne, consulté le ).
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(nl) Jan Hoet et Dany Vandenbossche, « Kim », dans De wereld van de strips in originelen [« Le Monde de la bande dessinée en originaux »], Bruxelles, Vlaams Parlement, , 68 p., PDF (OCLC901366732, lire en ligne), p. 36.
Articles
(nl) Kim Duchateau (interviewé par Toon Horsten), « M/V van de week : Kim Duchateau : 'Er is maar een regel: de grap moet goed zijn' », De Standaard, (lire en ligne, consulté le ).
(nl) Patrick Vincent, « Nieuwe stripmuur meteen aangepast: “Voor de buurvrouw werd de satanische engel iets lieflijker” », Gazet van Antwerpen, (lire en ligne, consulté le ).
(nl) Kim Duchateau et Dirk Stallaert (interviewés par Wouter Porteman), « “Als het aan ons lag, gingen we gewoon door." », Stripspeciaalzaak, (lire en ligne, consulté le ).