Fils de Raymond et Yvette, Pierre Kroll naît le à Gwaka[1],[2], dans la province de l'Équateur de l'ancien Congo belge. Son père y est agronome tropical, soignant les plantations de caoutchouc de la multinationaleUnilever. Comme il le raconte, « En droit coutumier du Congo, tu es de la région et de la tribu où ta mère a enterré son cordon ombilical. Je suis donc un Congolais de la tribu des Gwakas ». À ses deux ans, lors l'indépendance du Congo, les Kroll rentrent en Belgique[3].
Pierre Kroll passe son enfance successivement à Bruxelles, Luxembourg, et Liège. Il passe ses années d'école primaire dans trois écoles, d'abord communale, puis catholique en banlieue à Ans, puis à nouveau communale à Liège en ville. Il fait ensuite ses humanités à l’athénée de Liège 1.
Pierre Kroll a été scout aussi, avec le totem de « belette rayonnante ». Il étudie l'architecture, d'abord à Saint-Luc à Liège en première année, puis les quatre suivantes à La Cambre à Bruxelles. Il est diplômé[1] en 1981. Il obtient, par la suite, une licence en sciences de l’environnement[1] à l’université de Liège. Il travaille un an et demi au cabinet de l’échevin de l’urbanisme de la ville de Liège comme conseiller. Il y travaille dans l’ombre sur quelques dossiers liégeois comme celui de la place Saint-Lambert.
Parmi ses autres collaborations régulières, on compte le SETCa de la FGTB[1], Le Quinzième Jour, mensuel de l'université de Liège et celui des cinémas du groupe Les Grignoux. Il a illustré d’innombrables affiches, brochures, publications les plus diverses et collaboré avec bien des agences de communication[5].
Parallèlement, Pierre Kroll mène une carrière en télévision, surtout à la RTBF, avec L’Écran Témoin, émission de débat, hebdomadaire, où il dessine en direct de 1985 à 1992 puis à nouveau en 1996 et 1997. Il passe ensuite aux débats, hebdomadaires aussi mais plus politiques, de Mise au Point tous les dimanches matin sur la même chaîne. Dans l’intermède, il participe à une émission d’humour de la chaîne privée RTL-TVI : Y en aura pour tout le monde. En 1996, il réalise un dessin quotidiennement pour le JT Soir de la RTBF. Il est chroniqueur, illustrateur ou même co-présentateur d'autres émissions, toujours pour la chaîne publique RTBF : Bizness bizness, Cœur et Pique, Cinémoi, Les @llumés.be, La Télé Infernale[1], Bonnie & Clyde, etc.
En septembre 2021, la RTBF annonce qu'elle cesse sa collaboration avec Pierre Kroll[6].
Il a obtenu quatre fois le premier prix du Press Cartoon of Belgium (2006, 2009, 2012 et 2017[7]) qui récompense le meilleur dessin de presse publié dans l’année. Il a reçu « le prix de l’humour vache » en 1986 en France avec Jean Solé[5]. Les dessins de Pierre Kroll sont régulièrement repris dans le Courrier International et quelques journaux français. Il est souvent invité par TV5 Monde.
Il a souvent exposé en Belgique, et collabore régulièrement avec une galerie liégeoise, la galerie Lierhmann. Il est également membre du collectif et du site web The Cartoonist, réunissant des dessinateurs belges de presse, créé par Marec, où leurs travaux sont mis à la disposition du public[8],[9]. Pierre Kroll fait partie de l'association Cartooning for Peace, le projet initié par Plantu (Le Monde) et les Nations unies, qui le conduit à de fréquentes rencontres et expositions à l’étranger.
Depuis 1995, il publie chaque année au moins un album de ses dessins, plus les inédits et les refusés.
Il est par ailleurs le neveu de l'architecte Lucien Kroll.
En 2023, il publie quotidiennement dans Le Soir, en plus de chaque semaine dans Ciné Télé Revue, Moustique et, depuis le , dans Ebdo.
Tous les mercredis soir, il dessine en direct sur À votre avis, le débat politique de la télévision publique belge, la RTBF.
Chaque mois, il rédige un billet humoristique pour le journal flamand De Standaard.
One-man-show
Depuis le [11], il monte sur scène dans un spectacle prévu initialement pour 10 dates en Wallonie et à Bruxelles mais des dizaines de dates s'ajoutent en 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020. Ce one-man-show est intitulé Pierre Kroll en scène, avec pour un écran et une table à dessin en guise de décor. Pendant 1h30, il plonge le public dans l'humour de presse, l'interpelle et l'invite même dans la " rédaction " du journal Le Soir. Tout y passe : le rapport au religieux, l'absurdité des tabous sexuels, la relativité de l'exercice du pouvoir. Avec, en filigrane, un cours hilarant et impertinent sur le rôle de la caricature depuis la nuit des temps.
Publications personnelles (recueils de dessins et de textes)
Depuis 1995, il a publié 26 recueils annuels de dessins d'abord aux éditions Luc Pire[1], ensuite aux éditions La Renaissance du livre et, depuis 2017, aux éditions Les Arènes. Il publie également, depuis 2008, des agendas (petit et grand format) très originaux. Il publie également et régulièrement des albums thématiques :
C'est très drôle (et d'ailleurs c'est belge), Les Arènes, novembre 2017, 400 p..
Les Français vus par un Belge, Les Arènes, novembre 2018, 144 pages.
Des signes qui ne trompent pas, Les Arènes, novembre 2019, 144 pages.
On lui doit également quatre recueils de Petits textes tirés de ses chroniques dans l'émission radiophonique La Semaine infernale sur La Première (RTBF). En 2007-2008, il a également publié deux recueils de dessins, d'un format plus petit, intitulés Dessine-moi la Belgique (ce titre est un pastiche de la phrase « Dessine-moi un mouton » dans le conteLe Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry) et Desperate Belgium (cet intitulé est le pastiche du titre de la série américaine Desperate Housewives).
En 2017, la maison d'éditionLes Arènes publie un recueil intitulé C'est très drôle (et d'ailleurs, c'est belge) qui résume en 400 pages plus de 30 ans de carrière.
↑« "Ceux qui sont au pouvoir ne veulent pas la paix": Pierre Kroll dépeint un sombre tableau du Proche-Orient », RTL Info, (lire en ligne, consulté le ).
Pierre Kroll (interviewé par Nicolas Anspach), « Pierre Kroll : « Je suis adepte des circuits narratifs courts ! » », ActuaBD, (lire en ligne, consulté le ).
Exemple d'une planche de la semaine dans le magazine Télémoustique (sous le titre « Chroniques » tout en bas à droite de la page Internet, puis cliquer sur le dessin se trouvant sous le titre « Pierre Kroll ». Sous le dessin de la semaine, on trouve « Les archives: Pierre Kroll »)