Jules Barthélemy-Saint-Hilaire était un enfant naturel, né à Paris de père inconnu, en 1805[1], au début du Premier Empire. Selon certains auteurs, il serait un fils de Napoléon Ier[2], mais Barthélemy-Saint-Hilaire ne fait jamais état de cette parenté et semble même gêné par cette supposition[3].
Études et début de carrière
Il fait ses études au lycée Louis-le-Grand, puis au collège de Bourbon. Il entre au ministère des Finances en 1825, puis se tourne vers le journalisme. Il collabore au Globe (1826-1830), au National (1830-1834), au Courrier français (1831-1834) et au Constitutionnel. Il s'oppose à la politique conservatrice de Charles X. Il renonce à la politique afin de se consacrer à l'histoire de la philosophie antique et entreprend une traduction d'Aristote, qui l'occupera une grande partie de sa vie, de 1837 à 1892. Il en retire une certaine réputation, qui lui permet d'obtenir une chaire de philosophie antique au Collège de France en 1838 et un siège à l'Académie des sciences morales et politiques en 1839.
L'événement le plus important de son administration est l'annexion de Tunis sous la forme d'un protectorat français, qu'il a activement favorisée.
Fin de vie
À sa mort en 1895, outre la traduction d'Aristote et plusieurs études liées au même sujet, il laisse un certain nombre d'ouvrages, dont Des Védas (1854), Du Bouddhisme (1856) et Mahomet et le Coran (1865). Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise (division 4).
Ouverture du cours de philosophie grecque et latine, Paris : H. Fournier, 1838
De l’École d’Alexandrie : rapport à l’Académie des sciences morales et politiques, précédé d’un Essai sur la méthode des Alexandrins et le mysticisme. L’ouvrage contient en complément une traduction des morceaux choisis de Plotin, Paris : Ladrange, 1845
Rapport concernant les mémoires envoyés pour concourir au prix de philosophie : proposé en 1848 et à décerner en 1853, sur la comparaison de la philosophie morale et politique de Platon et d’Aristote avec les doctrines des plus grands philosophes modernes sur les mêmes matières, au nom de la section de philosophie. Discours lu à l’Académie des sciences morales et politiques, dans la séance du , Paris : Firmin Didot, 1854
Lettres sur L’Égypte, Paris : Michel Lévy frères, 1856. Texte en ligne
Le Bouddha et sa religion, Paris : Didier, 1860
Rapport fait au nom de la section de philosophie sur le concours relatif à la question du Beau, Paris : Firmin Didot, 1862
Mahomet et le Coran : précédé d’une Introduction sur les devoirs mutuels de la philosophie et de la religion. Le livre connaît un second tirage la même année, Paris : Didier, 1865
Du Bouddhisme et de sa littérature à Ceylan et en Birmanie, Hambourg, 1866. Réédition : Éditions Bélénos, 2002. (ISBN2-9806911-0-0)
De la métaphysique : sa nature et ses droits dans ses rapports avec la religion et avec la science pour servir d'introduction à la métaphysique d'Aristote, Paris, Éd. Germer Baillière, coll. «Bibliothèque de philosophie contemporaine», 1879.
Le Christianisme et le bouddhisme : trois lettres adressées à M. l’abbé Deschamps, la 1re à l’occasion d’une publication de M. Deschamps, ayant pour titre Le Bouddhisme et l’apologétique chrétienne ; la 2e en réponse à l’envoi d’une étude biblique du même auteur ayant pour titre La Découverte du livre de la loi et la théorie du coup d’État d’après les derniers travaux ; la 3e qui confirme les deux précédentes et en autorise la publication, Paris : Ernest Laroux, 1880. Texte en ligne
L’Inde anglaise, son état actuel, son avenir : précédé d’une introduction sur l’Angleterre et la Russie, Hambourg, 1887
Étude sur François Bacon : suivie du Rapport à l’Académie des sciences morales et politiques, sur le concours ouvert pour le prix Bordin, Paris : F. Alcan, 1890
Aristote et l’histoire de la Constitution athénienne, Paris : Administration des deux revues, 1891. Texte en ligne
Jean El Gammal, « Barthélémy Saint-Hilaire Jules 1805-1895 », dans Jean-Marie Mayeur et Alain Corbin (dir.), Les immortels du Sénat, 1875-1918 : les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire de la France aux XIXe et XXe siècles » (no 37), , 512 p. (ISBN2-85944-273-1, lire en ligne), p. 217-220.
↑Jean-Marie Mayeur, Alain Corbin, Arlette Schweitz (dir.), Les Immortels du Sénat, 1875-1918. Les cent seize inamovibles de la Troisième République, Paris, Publications de la Sorbonne, 1995, p. 217.