Isabel Allende, née le à Lima au Pérou, est une journaliste et écrivainechilienne, naturalisée américaine d'expression espagnole. Elle aborde des questions liées aux femmes, à la mémoire, à l'imaginaire latino-américain et à sa propre autobiographie. Ses œuvres ont été traduites dans plus de 40 langues.
En 1945, après la séparation de ses parents, sa mère déménage avec ses trois enfants à Santiago, au Chili , où ils vivent jusqu'en 1953. Cette année-là, sa mère épouse Ramón Huidobro, également diplomate, qui est affecté en Bolivie puis à Beyrouth[2].
En Bolivie, elle fréquente une école privée américaine et à Beyrouth une école privée anglaise. En 1958, elle retourne au Chili, où elle achève ses études secondaires. Elle rencontre alors son futur mari, Miguel Frías.
Carrière au Chili (1959-1975)
De 1959 à 1965, elle travaille pour la FAO (Food and Agriculture Organization) des Nations unies, à Santiago. En 1962, elle épouse Miguel Frías. L'année suivante naît sa fille Paula.
Les années 1964-1965 sont occupées par un long séjour en Europe. Elle réside notamment à Bruxelles et en Suisse. Elle retourne en 1966 au Chili, où naît son fils Nicolás.
À partir de 1967, elle fait partie de la rédaction de la revue Paula. En 1973-1974, elle collabore à la revue pour enfants Mampato. Elle publie deux contes pour enfants, La abuela Panchita (Grand-mère Panchite) et Lauchas y lauchones (Petites et grosses souris), ainsi qu'un recueil d'articles, Civilice a su troglodita (Civilisez votre troglodyte). Elle anime des émissions à la télévision chilienne (chaînes 13 et 7).
En 1973, sa pièce de théâtre El embajador (L'ambassadeur) est représentée à Santiago.
Le coup d'État du , mené par le général Pinochet, cause la mort de son oncle Salvador Allende, président du Chili depuis 1970[3]. Cela rend la position d'Isabel Allende difficile au Chili[réf. nécessaire], alors que la répression frappe les opposants au nouveau régime, dont beaucoup s'exilent pour échapper à la mort.
L'exil (1975) et ses suites
En 1975 elle s'installe avec sa famille au Venezuela. Elle y restera treize ans[4]. Elle travaille au journal El Nacional de Caracas, puis dans une école secondaire jusqu'en 1982.
En 1981, en apprenant que son grand-père, âgé de 99 ans, est en train de mourir, elle commence à lui écrire une lettre, qui deviendra le manuscrit de La Maison aux esprits (La casa de los espíritus), son premier roman[5], une chronique familiale avec des souvenirs d'enfance, et de ceux qui peuplaient la vieille maison habitée par ses grands-parents[2]. Publié l'année suivante, ce roman connaît un immense succès et est adapté au cinéma par Bille August. Il est suivi de De amor y de sombra dans lequel elle raconte l'apparition dans une mine du nord du Chili des corps de paysans tués par les services de sécurité de la dictature[6].
Séparée de son mari, elle épouse en secondes noces l'avocat Willie Gordon, le , à San Francisco. Elle réside depuis cette date à San Rafael, en Californie. Sa fille Paula meurt le , après avoir été dans le coma durant toute une année, des suites de la porphyrie. Au cours des heures interminables passées dans les couloirs de Madrid puis à son chevet en Californie, cette douloureuse épreuve lui inspire Paula, paru en 1994[7].
Elle publie en 2014 Le Jeu de Ripper (El juego de Ripper), son premier roman policier[8].
Quand Isabel Allende écrit, elle élabore un contexte en choisissant le lieu et l'époque, et à partir de là, les personnages et l'intrigue viennent d'eux-mêmes. L'humour est partie intégrante de ses œuvres. Avec l'écriture de La ciudad de las bestias, elle s'adresse à un public plus jeune qu'à l'accoutumée.
Son œuvre est classée dans le mouvement littéraire Post Boom, qui se caractérise par un retour au réalisme et une écriture plus simple (en opposition à la méta-littérature). Elle écrit notamment des textes à but éducatif étudiés en classe, en langue espagnole.
↑La thèse officielle chilienne concernant la mort de Salvador Allende est celle d'un suicide à la fin du coup d'État de Pinochet. Cependant, plusieurs parutions comprenant la déclassification de documents appartenant à la CIA ; le rapport du Sénat Américain [Alleged Assassination Plots Involving Foreign Leaders: An Interim Report of the Select Committee to Study Governmental Operations. 1975 puis 2001. (ISBN158963182X)] où est décrite une instruction de la CIA d’envisager un assassinat de Salvador Allende maquillé en suicide ; ainsi que la parution du livre de Jonathan Haslam [The Nixon Administration and the Death of Allende's Chile: A Case of Assisted Suicide. Editions Verso. 2005. (ISBN1844670309)] tendent à infirmer la version du suicide au profit de celle d'un assassinat.