Germaine Épierre est née Yvonne Germaine Perret d'une mère célibataire. Son père, Édouard, de famille bourgeoise neuchâteloise, finit par reconnaître l'enfant, mais sa mère se mariera avec Jules Schwytzgebel, patronyme qui lui restera tout au long de sa scolarité.
La fillette devait s'acquitter de toutes les tâches du ménage et du commerce de sa mère, dont la voix la promettait à une carrière de chanteuse que la mort interrompit. Germaine avait alors dix-neuf ans. Se destinant à l'horticulture (enseignement alors réservé aux garçons) ou au métier d'infirmière, elle est toutefois inscrite au cours de diction du Conservatoire par Odette Lemaître, femme de pasteur, qui organisait chez elle des soirées où se produisaient des artistes. Germaine y tenait souvent des rôles ou créait des saynètes. C'est ainsi qu'elle rencontra Louis Roll, instituteur, qu'elle épouse en 1929. En 1930 naît sa fille Christiane.
Germaine participe aux premières émissions radiophoniques et contribue à L'Heure des Enfants de Tante Françoise à Radio-Genève. Au Conservatoire de Genève, elle obtient un Premier Prix d'art dramatique, un diplôme de capacité et, six mois plus tard, le diplôme de virtuosité. Elle fait partie des tournées Jean Bard où elle tient principalement des rôles de soubrettes, et joue dans Maison de poupée avec Ludmilla Pitoëff. En 1940, elle entre avec sa fille à la Comédie de Genève sous la direction de Maurice Jacquelin. Elles furent engagées à la saison durant toute la Seconde Guerre mondiale. Germaine rencontre alors l'acteur Georges Dimeray, qu'elle épouse en 1947, quatre ans après avoir divorcé.
Dès , Germaine troque le nom de Roll contre celui d'Épierre en souvenir d'un village de Maurienne. Outre la Comédie de Genève, elle joue en alternance au Théâtre de Carouge, au Nouveau Théâtre de Carouge, au Théâtre de Poche, au Casino-Théâtre, au Théâtre des Osses, au Théâtre des Années et au Grand-Théâtre de Genève (opérettes, rôles parlés). L'ayant remarquée dans le rôle d'Emma la contrebandière dans Maître Puntila et son valet Matti, Jean Dasté lui offre de l'engager pour vingt-cinq représentations à la Comédie de Saint-Étienne (1966). Refusant pour ne pas abandonner son vieux chien âgé de seize ans, elle perd l'occasion de se faire mieux connaître hors des frontières. Elle fait aussi du cabaret (Jean Michel à Lausanne, la Cave à Bob et Chez Vincent à Genève, etc.) avec les deux sketches inspirés de Jehan-Rictus qu'elle jouait avec Georges Dimeray (1952 à 1957). C'est grâce à celui-ci, selon elle, qu'elle est devenue une vraie comédienne.
Outre le théâtre et la radio, elle fit de nombreuses télévisions mais très peu de cinéma.
Victime d'une attaque cérébrale en 1985, qui la laissera avec une légère difficulté d'élocution, elle renonce au théâtre. Nommée présidente de l'Association Jean Marteau, elle contribua à ce que cet écrivain et journaliste à la Tribune de Genève ne soit pas oublié : buste érigé sur la place du même nom, publication de ses œuvres complètes chez Slatkine, assemblées générales de l'Association, et adaptations des romans interprétés par ses anciens camarades comédiens pour la partie récréative des Assemblées.
Cantique des cantiques, de Jean Giraudoux, création à Genève, précédé de : À-propos « Molière chez Tony Bell », de Ruy Blag, Gala des mains tendues org. par Radio-Genève pour le Don Suisse, Grand-Théâtre de Genève
1953-1957 : Merle ! V'là l'printemps, de Germaine Épierre, d'après Jehan-Rictus, Cabaret Jean Michel à Lausanne, Port Gitana à Genève, cabarets divers en Suisse romande – Misolette, la gigolette
S.O.S. Terre !, de Germaine Épierre, création (pour la jeunesse), mise en scène Germaine Tournier, Théâtre-Club Migros, Genève, + Télévision romande et radio en épisodes
1981 : Le Nouveau Menoza ou L'Histoire du prince Tandi, de Jakob Lenz, mise en scène Philippe Macasdar, Théâtre Antique de l'École Internationale, Théâtre des Arts, Genève – Anita (la nourrice)
Medea, de Jean Vauthier, adapt. de la tragédie de Sénèque, création suisse, dir. Véronique Mermoud, mise en scène Gisèle Sallin, Théâtre des Osses à Fribourg, et spectacle en plein air au Bout-du-Monde (Stade de Vessy) à Genève – une des Choreutes
Merveilleuses Aventures du prince Cocolet, de Germaine Épierre, d'après le roman de Mme Hautesource, sept épisodes pour le 5 à 6 des Jeunes, réalisatrice Evelyne Bovard
Simple police : Quand les concierges crient, série télévisée de Samuel Chevallier, réalisateur André Béart – Mme Yergotte
S.O.S. Terre !, de Germaine Épierre, feuilleton de science-fiction en huit épisodes pour le 5 à 6 des Jeunes, réalisateur Roger Gillioz
Des Semaines qui comptent, une évocation de la Commune, texte de Jacques Senger dit par Germaine Épierre et Michel Cassagne, réalisateur Robert Rudin, coproduction Cycle d'Orientation-Télévision Romande
1972 :
L'Inconnue du vol 141
Les dernières volontés de Richard Lagrange, participation à un épisode
1973 :
Le Temps de vivre, le temps d'aimer, mini-séries, participation à sept épisodes – la Femme de ménage
Les dernières volontés de Richard Lagrange, participation à deux épisodes
1979 : Les Amours de Don Perlimplin avec Bélise en son jardin, de Federico García Lorca, mise en scène Werner Strub et Alain Trétout, retransmission en direct du Nouveau Théâtre de Poche, Genève – Marcolfe (gouvernante de Perlimplin)
Années 1980–1984
1982 :
Téléjournal – « Énigmes et Aventures » fête ses 35 ans, extraits de pièces
Dimanche soir – 1915-1918, Les Années vaudoises Ramuz/Stravinsky, Le hasard qui les rapprocha les sépara ensuite…, réalisateur Jean Bovon – la Patronne du bazar