Après des études secondaires à Brno, Milan Kundera entame en 1948 des études de littérature et d'esthétique à la faculté des lettres de l'université Charles de Prague[7]. Il change d'orientation au bout de deux semestres et s'inscrit à l'académie du cinéma de Prague. À cette époque, c'est un communiste convaincu. Il est inscrit dans la branche jeunesse du Parti communiste (PCT) depuis 1947[8] et accueille avec enthousiasme le coup de Prague en , qui voit le PCT prendre le pouvoir en Tchécoslovaquie avec le soutien de l'Union soviétique. « Vers 1948, moi aussi […] j’ai exalté la révolution », reconnait Kundera en 1981 dans Libération. « Le communisme m’a captivé autant que Igor Stravinsky, Pablo Picasso et le surréalisme », ajoute-t-il en 1984. Il convainc son père d'adhérer lui aussi au PCT[9]. En 1950, il commet un acte considéré comme délictueux et en est exclu. Cet épisode est évoqué dans La Plaisanterie (le personnage principal, Ludvik, est exclu pour avoir écrit sur une carte postale, en guise de plaisanterie : « Vive Trotsky ! », puis est envoyé faire son service militaire comme ouvrier mineur à Ostrava) et de façon à la fois directe et métaphorique dans Le Livre du rire et de l'oubli :3. « Les anges », p. 78-79 :
« Moi aussi j'ai dansé dans la ronde. C'était en 1948, les communistes venaient de triompher dans mon pays, et moi je tenais par la main d'autres étudiants communistes… Puis un jour, j'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas, j'ai été exclu du parti et j'ai dû sortir de la ronde. »
Il termine ses études en 1952, interrompues quelque temps à la suite d'« agissements contre le pouvoir ». Il donne à partir de 1953 des cours sur « l’histoire de la littérature mondiale », puis sur la « théorie du roman » à la faculté de cinéma. En 1956, il est réintégré dans le parti, mais en est définitivement exclu en 1970 à la suite de ses prises de positions publiques à partir de 1967.
Affaire Dvořáček (1950 et 2008)
Cette période de la vie de Milan Kundera revient sur le devant de la scène médiatique, lorsque le magazine tchèque Respekt publie, en octobre 2008, un document sorti des archives d'un commissariat de police de Prague. Ce document est un procès-verbal d'interrogatoire daté du [10] selon lequel Milan Kundera aurait dénoncé un de ses concitoyens, Miroslav Dvořáček, un jeune déserteur de l'armée tchécoslovaque passé à l'Ouest puis revenu à Prague, qui a par la suite été condamné à vingt-deux ans de prison dont il effectuera quatorze dans de dures conditions. Le document est retrouvé en 2008 dans l'Institut tchèque d'études des régimes totalitaires.
L'auteur nie catégoriquement les faits et se dit très choqué par de telles accusations[11]. Il reçoit le soutien de l'ancien président tchèque Václav Havel[12] et de l'historien tchèque Zdeněk Pešat(cs)[13].
Entre-temps, plusieurs écrivains à la notoriété internationale (Yasmina Reza[14], Juan Goytisolo, Philip Roth, Salman Rushdie ou Carlos Fuentes)[15], dont quatre prix Nobel de littérature (J.M. Coetzee, Gabriel García Márquez, Nadine Gordimer et Orhan Pamuk) s'associent pour défendre le romancier[16] et exprimer leur « indignation devant une telle campagne orchestrée de calomnie[17] ». Bernard-Henri Lévy écrit : « Non, franchement, je vois mal l'auteur de Risibles amours, même dans une autre vie, même dans sa préhistoire, endosser ce rôle de mouchard. Et tout, dans cette affaire, pue d'ailleurs la manipulation grossière[18]. » L'analyse de cette séquence, du côté tchèque et du côté français, est publiée dans Revolver Revue[19].
Premières œuvres littéraires (1953-1957)
Son premier texte imprimé, en 1947, est un poème dédié « À la mémoire de Pavel Haas », son professeur de musique, assassiné à Auschwitz.
Son premier livre, L'Homme, ce vaste jardin (Člověk zahrada širá) en 1953, est un recueil de vingt-quatre poèmes lyriques dans lequel il essaie d'adopter une attitude critique face à la littérature dite de « réalisme socialiste », mais ne le fait qu'en se positionnant du point de vue marxiste.
En 1955, il publie Le Dernier Mai (Poslední máj), un livre de poésie consistant en un hommage à Julius Fučík, un héros de la résistance communiste contre l'occupation de l'Allemagne nazie en Tchécoslovaquie pendant la Seconde Guerre mondiale.
Suit en 1957, Monologues (Monology), un recueil de trente-six poèmes dans lequel Kundera rejette la propagande politique et accentue l'importance de l'authentique expérience humaine. C'est un livre de poésies d'amour (le sous-titre est Kniha o lásce : Le Livre sur l’amour), d'inspiration rationnelle et intellectuelle.
Années 1960 et Printemps de Prague
Dans la préface au roman de Josef Škvorecký, Miracle en Bohême[20], Kundera évoque assez longuement le Printemps de Prague (c'est-à-dire la période entre l'avènement d'Alexandre Dubček en janvier et l'invasion soviétique en ) en parallèle avec Mai 68. Il en fait remonter l'origine au scepticisme et à l'esprit critique tchèque, qui aboutissent à ce que, dès 1960, le régime est, dit-il, « une dictature en décomposition », situation très favorable à une intense création culturelle (Miloš Forman, Václav Havel, etc.). Un moment important est le 4e Congrès de l'Union des écrivains tchécoslovaques[21] en . Les écrivains manifestent, pour la première fois publiquement, leur désaccord total avec la ligne politique des dirigeants du parti. Kundera participe activement à ce mouvement et y prononce un discours important[22]. En ce qui concerne le mai parisien, il le considère comme radicalement différent du Printemps de Prague : celui-ci était un mouvement sceptique sur le plan politique, mais valorisant la culture traditionnelle à l'encontre de la culture soviétique ; celui-là était un mouvement révolutionnaire « lyrique » qui « mettait en cause ce qu'on appelle la culture européenne et ses valeurs traditionnelles ».
Dans cet esprit, il développe dans La Plaisanterie (1967) un thème majeur de ses écrits : il est impossible de comprendre et contrôler la réalité. C'est dans l'atmosphère de liberté du Printemps de Prague qu'il écrit Risibles amours (1968) ; ces deux œuvres sont vues comme des messagers de l'antitotalitarisme.
Risibles Amours (1968) est un recueil composé de plusieurs nouvelles qui parlent des relations intimes humaines et à travers cela du dysfonctionnement de la parole, thème qui apparaît dans toutes les œuvres matures de Kundera. Il analyse les thèmes de l'identité, de l'authenticité et du phénomène de l'illusion (comment les faits se changent de manière insaisissable en leur contraire). La plupart des histoires se déroulent dans la société tchèque du stalinisme tardif et témoignent de la réalité de cette époque.
Tchécoslovaquie soviétisée (1968-1975)
L'invasion soviétique de la Tchécoslovaquie en août 1968 met fin à cette période de liberté d'expression des médias et plonge le pays dans le néo-stalinisme. Cette atmosphère restera inchangée jusqu'à la chute du communisme en Tchécoslovaquie, en 1989. Réhabilité au sein du parti communiste après la déstalinisation (en 1956), Kundera en est à nouveau exclu en 1970[23]. Il perd son poste d'enseignant à l'Institut des hautes études cinématographiques de Prague et ses livres sont retirés des librairies et des bibliothèques.
Il évoque cette période des « petits boulots » de nouveau dans Le Livre du rire et de l'oubli, indiquant notamment qu'il a gagné de l'argent en établissant des horoscopes[24] et qu'il a même pu en publier dans un magazine pour jeunes, sous pseudonyme. Il met alors à profit ses compétences musicales pour, comme il l'écrit dans sa préface à une édition américaine de La Plaisanterie, jouer « avec un groupe de musiciens ambulants dans les tavernes d'une région minière »[8].
Malgré tout, il continue d'écrire. La vie est ailleurs est une forme de catharsis pour Kundera ; il se confronte à son passé de communiste, sa place en tant qu'artiste et il s'en libère. Ce livre est publié en France (1973), où il reçoit le prix Médicis étranger.
L'ambiance de La Valse aux adieux (1976), supposé être son dernier roman (le titre original était Épilogue), est influencée par le régime aride qui règne en Tchécoslovaquie après l'invasion soviétique. Pas question de politique dans ce livre. La situation étouffante qui règne en dehors du monde de la fiction n'apparaît dans le récit que de manière occasionnelle.
Boris Livitnof nous éclaire, dans son article Milan Kundera : la dérision et la pitié, sur la manière d'agir du gouvernement tchèque :
« Ce n'est pas l'écrivain qui tourne le dos à son pays. Mais c'est son pays qui met l'écrivain hors-la-loi, l'oblige à la clandestinité et le pousse au martyre. »
Paradoxalement, le fait qu'il soit interdit de publication dans son pays lui procure un sentiment de liberté. Pour la première fois de sa vie, il peut écrire librement, la censure n'existant plus. Sachant qu'il n'écrit que pour des traducteurs, son langage se trouve radicalement simplifié.
La langue française maîtrisée, Kundera se lance dans la correction des traductions de ses livres. Les éditions Gallimard indiquent qu'entre 1985 et 1987, les traductions des ouvrages La Plaisanterie, Risibles amours, La vie est ailleurs, La Valse aux adieux, Le Livre du rire et de l'oubli, L'Insoutenable Légèreté de l'être, ont été entièrement revues par l'auteur et, dès lors, ont la même valeur d'authenticité que le texte tchèque. Cette même mention est ensuite ajoutée pour L'Immortalité publié en 1990. Dans La Plaisanterie, note de l'auteur, il a expliqué l'importance et la raison qui l'ont poussé à réagir de cette manière.
Durant ses premières années en France, Milan Kundera soutenait qu'il avait dit tout ce qu'il avait à dire et qu'il n'écrirait plus de romans.
Le Livre du rire et de l'oubli, achevé en 1978, est publié en 1979. Ce qui différencie ce livre de ceux écrits précédemment, c'est l'angle de vue. Dans ce livre, Kundera réexamine son passé communiste et le dénonce à travers des thèmes comme l'oubli (à l'Est, les gens sont poussés à oublier par les autorités tandis qu'à l'Ouest, ils oublient de leur propre initiative) ou l'idéal de créer une société communiste mais cette fois d'un point de vue externe, « de l'Ouest ».
Dans L'Insoutenable Légèreté de l'être, l'auteur étudie le mythe nietzschéen de l'éternel retour. Il se concentre sur le fait que l'Homme ne vit qu'une fois, sa vie ne se répète pas et donc il ne peut corriger ses erreurs. Et puisque la vie est unique, l'homme préfère la vivre dans la légèreté, dans un manque absolu de responsabilités. De larges extraits du livre serviront d'illustration du mythe de l'éternel retour à Jacques Ellul dans La raison d'être : méditation sur l'Ecclésiaste publiée en 1987, où il se réfère également à La Plaisanterie. L'intérêt d'Ellul pour Kundera rejoint l'attention qu'il portait à l'évolution du marxisme en Tchécoslovaquie et au Printemps de Prague de 1968[29],[30].
Il introduit aussi sa définition du kitsch, c’est-à-dire ce qui nie les côtés laids de la vie et n'accepte pas la mort : « Le kitsch est la négation de la merde » (il s'agit en somme de toute idéologie : kitsch catholique, protestant, juif, communiste, fasciste, démocratique, féministe, européen, américain, national, international, etc.).
L'Immortalité est publié en 1990. Ce roman se présente comme une méditation sur le statut de l'écrit dans le monde moderne où domine l'image. Il dénonce la tendance contemporaine à rendre toute chose superficielle, facilement digérable. Kundera réagit face à cette attitude en construisant délibérément ses récits de manière qu'ils ne puissent être résumés facilement.
En 1993, Kundera termine son premier roman écrit en français, La Lenteur (publié en 1995). Il continue, ici, ce qu'il avait commencé avec L'Immortalité, une critique de la civilisation de l'ouest de l'Europe. Kundera compare la notion de lenteur, associée à la sensualité dans le passé mais aussi un acte qui favorise la mémoire, à l'obsession de vitesse du monde contemporain.
L'Identité (achevé en 1995, publié en 1998) est le deuxième roman que Kundera écrit directement en français. Tout comme La Lenteur, L'Identité est une œuvre de maturité. Ce roman est un roman d'amour. Il rend hommage à l'amour authentique, à sa valeur face au monde contemporain. Le seul qui puisse nous protéger d'un monde hostile et primitif.
L'Ignorance (publié d'abord en espagnol en 2000, en français en 2003) : à partir du deuxième livre, on parlait déjà d'un « cycle français » dans l'œuvre de Kundera, d'un « second cycle ». Cette fois c'est confirmé. Les trois romans partagent les mêmes éléments formels : moins de pages, un nombre réduit de personnages, néanmoins on retrouve l'écriture du « cycle » précédent. Ce roman parle du retour impossible (dans son pays d'origine). On retrouve une continuité dans les thèmes utilisés auparavant et ceux déployés dans ce livre. L'auteur examine inlassablement l'expérience humaine et ses paradoxes. Le malentendu amoureux en est le canon.
En , son Œuvre (au singulier), en deux volumes, entre au catalogue de la Bibliothèque de la Pléiade. Il rejoint ainsi la liste des très rares auteurs à être publiés de leur vivant dans la prestigieuse collection des éditions Gallimard[32]. Kundera n'a autorisé cette publication de ses œuvres complètes qu'à la condition qu'elle ne comporte aucune note, préface, commentaire, ni appareil critique.[réf. nécessaire] L'édition comporte cependant une préface, une note sur la présente édition, ainsi qu'une biographie de l'œuvre.
La Fête de l'insignifiance[33] (publié d'abord en italien en 2013, en français en 2014) : quatrième roman que Kundera écrit directement en français[33], considéré par l'éditeur Adelphi « comme une synthèse de tout son travail […] inspirée par notre époque qui est drôle parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour »[34].
À partir de 1985, Kundera n'accorde plus d'entretiens, mais accepte de répondre par écrit. Toute information à propos de sa vie privée est scrupuleusement contrôlée par lui. Sa biographie officielle dans les éditions françaises se résume à deux phrases :
« Milan Kundera est né en Tchécoslovaquie. En 1975, il s'installe en France. »
Milan Kundera et son épouse séjournent, toujours dans la plus grande discrétion, quatre mois par an, au Touquet-Paris-Plage où le couple possède un appartement en front de mer. Ils fréquentent fréquemment l'auberge de la Grenouillère à La Madelaine-sous-Montreuil où, lors d'un déjeuner au début des années 1990, raconte Alexandre Gauthier, il oublie le manuscrit de La Lenteur que le restaurateur, Roland Gauthier, avait précieusement gardé. En 2013, Milan Kundera préface le premier livre d'Alexandre Gauthier. À partir de 2019, le couple ne viendra plus dans la région[37].
Mort
Milan Kundera meurt dans l'après-midi[38] du dans le 7e arrondissement de Paris, à l'âge de 94 ans[39], des suites d'une longue maladie[40],[41],[42]. Ses obsèques ont lieu dans la plus stricte intimité, suivies par sa crémation[43]. Ses cendres ont été remises à sa veuve, et au décès de cette dernière, en septembre 2024[44], vont être rapatriées à Brno[45].
Vera Kundera (Věra Kunderová), « l’autre moitié de Milan Kundera »[44], veuve de l'écrivain franco-tchèque Milan Kundera, est décédée le 14 septembre 2024. Elle « a été trouvée morte au Touquet, au matin du samedi 14 septembre »[44]. Vera Hrabankova avait rencontré Milan Kundera, en 1967, « dans l’effervescence joyeuse du “printemps de Prague” », rappelle la journaliste Florence Noiville pour le journal Le Monde[44].
Œuvre
Thèmes
L’œuvre de Milan Kundera accorde une place centrale à la question du hasard : « Tantôt énigme à déchiffrer, tantôt facteur responsable de rencontres ou d’accidents, il est autant un ressort narratif qu’un élément central de la démarche ludique de l’auteur[46]. »
Dans la « Note de l'auteur » pour l'édition tchèque de La Plaisanterie en 1990, Kundera analyse ses travaux en fonction de la question : que faut-il publier après vingt années d'interdiction ? Il classe ses écrits (antérieurs à 1990) en quatre catégories :
écrits de jeunesse, immatures : compositions musicales, poésies, un essai sur Vladislav Vančura (Umění románu, « L'Art du roman »[47], sous-titré Cesta Vladislava Vančury za velkou epikou, « Le Chemin de Vladislav Vančura vers le grand épique ») publié en 1960, la pièce Le Propriétaire des clés ;
écrits non réussis : la pièce Ptakovina (« La Sotie »), réhabilitée en 2008, et trois nouvelles de Risibles Amours ;
écrits de circonstance : textes politico-culturels des années 1960, textes parus dans les médias français dans les années 1970, soit sur de grands romanciers, soit sur des auteurs de langue tchèque, ouvrages des années 1979 à 1983 sur la situation en Tchécoslovaquie, préfaces de livres d'auteurs de langue tchèque ;
le reste : les romans, la pièce Jacques et son maître, les essais réunis dans L'Art du roman forment ce qu'il reconnaît à proprement parler comme son œuvre, ce qui mérite d'être réédité.
Réception de son œuvre
Tchéquie
En , le magazine tchèque Tyden pose cette question en couverture : « Qui est Milan Kundera ? » Il montre dans son dossier consacré à l'auteur, dont seuls quatre livres ont été publiés dans la jeune République tchèque, que le public comprend mal son refus de toute réédition de ses textes des années 1950[48].
En , à l’occasion de ses 80 ans, un colloque lui est consacré à Brno, sa ville natale, signe que les passions qui s'étaient déchaînées à la suite de l'affaire Dvořáček, révélée en 2008 par le magazine Respekt, se sont apaisées[49].
France
La publication de La Plaisanterie en 1968 est saluée au nom du courant libéral du Parti communiste (PCF) par Louis Aragon, qui rédige une préface : « Ce roman que je tiens pour une œuvre majeure[50]. »
Au début des années 1970, ayant écrit La Valse aux adieux, il pense qu'il n'écrira plus de romans. Le seul soutien qu'il a de l'étranger est celui de son éditeur français, Claude Gallimard, qui vient le voir de temps à autre, et d'amis français dont il reçoit les lettres. C'est leur insistance qui amène Kundera à accepter de venir vivre en France, qu'il considère comme son « second pays natal »[51].
Après son arrivée en France, Kundera procède à une révision de la traduction de ce roman, due à Marcel Aymonin, qu'il trouve un peu trop baroque (cf. supra). À partir de ce travail, qui concerne aussi d'autres romans, Kundera considère que le texte français révisé a une valeur égale à celle du texte tchèque (lui-aussi révisé à la même occasion). Il s'est senti particulièrement outragé en apprenant que des éditions (illégales) avaient eu lieu en Asie à partir de traductions américaines, considérant cette attitude comme un déni de sa relation avec la France[51].
Dans les années 1990, les livres qu'il écrit directement en français sont jugés décevants par certains critiques, qui les trouvent trop secs. Ce malentendu aboutit, en 2000, à ce que la traduction espagnole de L'Ignorance soit publiée avant le texte français, l'ouvrage pouvant arborer le bandeau : KUNDERA ¡ 1.a edición mundial ! (« KUNDERA 1re édition au monde ! »).
La reconnaissance de Kundera en France est, malgré tout, solennisée par la publication de son œuvre dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Autres pays
Dans d'autres pays que la Tchéquie et la France, Kundera est considéré comme un écrivain majeur, notamment par :
« Quelque part là-derrière », dans Le Débat no 8, 1981
« Le Testament des somnambules », dans Le Nouvel Observateur,
« Un Occident kidnappé, la tragédie de l’Europe centrale », dans Le Débat no 27,
« Autoportrait : Enivré, répudié par le pouvoir », dans Le Monde des Livres, [65]
« Postface » à La vie est ailleurs, éditions américaine, italienne et allemande, 1986
« Kafka, Heidegger, Fellini », dans Le Messager européen,
« Beau comme une rencontre multiple », dans L'Infini no 25 consacré à Voltaire, Printemps 1989
« Lettre à Philippe Sollers », dans L'Infini no 25, Printemps 1989
« Ciel étoilé de l'Europe centrale » (extraits), dans The Review of Contemporary Fiction, été 1989 (entretien avec Lois Oppenheim)
« Note de l'auteur » pour l'édition tchèque de La Plaisanterie, 1990 (extraits) : fondamental pour le point de vue de Kundera sur son œuvre
« L’ombre castratrice de Saint Garta », dans L'Infini no 32, Hiver 1990
« Note de l'auteur » pour l'édition tchèque de Risibles amours, 1991 (extraits) : évoque à la fois Risibles amours et Le Livre du rire et de l'oubli.
« Une phrase », dans L'Infini no 35, Automne 1991
« Improvisation en hommage à Stravinsky », dans L'Infini no 36, Hiver 1991
« À la recherche du présent perdu », dans L'Infini no 37, Printemps 1992
« Le Mal-aimé de la famille ou Petite discographie de Janacek avec digressions », dans L'Infini no 38, Été 1992
« Le Jour où Panurge ne fera plus rire », dans L'Infini no 39, Automne 1992
« Les Chemins dans le brouillard », dans L'Infini no 40, Hiver 1992
« Hommage à Arrabal », dans L'Infini no 42, Été 1993
« Diabolum », dans Le Monde,
« Testament trahi », dans Le Monde,
« La francophobie, ça existe », dans Le Monde, : fondamental sur les rapports de Kundera avec la France
« L'exil libérateur », dans Le Monde,
« La phrase de Schlegel », dans La Revue des deux Mondes, 1994 : un point de vue sur le devenir de la culture à l'époque actuelle.
« L'école du regard », dans Le Nouvel Observateur, : Critique du roman Drôle de temps de Benoît Duteurtre.
« Le Théâtre de la mémoire », dans Le Monde diplomatique,
« Désertion des souvenirs », dans Le Monde diplomatique, : Critique du livre Et quand le rideau tombe de Juan Goytisolo.
« Taisez-vous… j'entends venir un ange », dans Les Cahiers de L'Herne consacré à Michel Déon, 2009, 272 p. (ISBN2-851-97162-X)
« La prison de Roman Polanski », dans Le Monde, [66]
« Claude m'a encouragé à émigrer », dans Le Nouvel Observateur,
« J'aimerais définir la beauté de Kafka, mais je n'y arriverai jamais », dans Le Nouvel Observateur,
Autres
« Préface » au roman de Josef Škvorecký, Miracle en Bohême, Paris, Gallimard, 1978, pp. VII-XIV.
« Préface » (intitulée Il fallait détruire Candide) au recueil de pièces de théâtre de Václav Havel, Audience, Vernissage, Pétition, Paris, Gallimard, 1980, p. 7.
« Préface » (intitulée L'anti-kitsch américain) au roman de Philip Roth, Professeur de désir, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 1982.
« Note de l'auteur », datée de , pour l'édition Folio de La Plaisanterie, 1989, p. 457–462.
« Présentation » du roman de Fernando Arrabal, La tueuse du jardin d'hiver, éd. Écriture, Paris, 1994.
« Préface » au livre de Lakis Proguidis, La conquête du roman, De Papadiamantis à Boccace, Les Belles Lettres, (1996) (ISBN2-251-44091-7)
« Préface » (intitulée Le Geste brutal du peintre) au livre d'art Bacon, portraits et autoportraits, Paris, Les Belles Lettres-Archimbaud, 1996, (ISBN2-251-44084-4).
« Préface » à l'ouvrage collectif sous la direction de Sabine Zeitoun et Dominique Foucher, Le masque de la barbarie : le ghetto de Theresienstadt, 1941-1945, éd. de la Ville de Lyon, 1998 (ISBN2-950-79102-6)
« Préface » (intitulée La Nudité comique des choses) au recueil de nouvelles de Benoît Duteurtre, Drôle de temps, Paris, Gallimard, coll. « Folio », 2001 (ISBN2-070-41723-9)
« Préface » au livre Alexandre Gauthier, cuisinier : La Grenouillère (photographies de Marie Pierre Morel), Paris, Éditions de la Martinière, 2014 (ISBN978-2-7324-6430-5)
En 2015, le rappeur Nekfeu nomme un de ses singles du même titre que son œuvre publiée en 1969 Risibles Amours
Dans le roman Plein soleil de Natol Bisq (éditions Le Sabot) les titres des œuvres de Kundera servent de mots de passe à un réseau de cybercriminels[68].
↑Milan Kundera emploie souvent tchèque plutôt que tchécoslovaque, mais dans le cadre de la Tchécoslovaquie socialiste, l'Union des écrivains était « tchécoslovaque ».
↑Il le classe cependant en 1990 dans ses œuvres de circonstances (cf. infra), qu'il n'y a pas lieu de rééditer.
↑Daniel Cohn-Bendit et Patrick Lemoine, Français mais pas Gaulois : Des étrangers qui ont fait la France, , 256 p. (ISBN9782221260951, lire en ligne), p. 47.
↑Élodie Adjoudj, « Le jour où Milan Kundera a oublié le manuscrit de « La Lenteur » à La Grenouillère », La Voix du Nord, (lire en ligne, consulté le ).
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Écrits autobiographiques
Bien que Kundera soit connu pour sa volonté de disparaître derrière son œuvre, quelques pistes expressément autobiographiques se trouvent dans certains ouvrages, notamment :
Le Livre du rire et de l'oubli : il évoque sa première exclusion du Parti communiste dans le récit 3 « Les anges » ; les suites de l'invasion de 1968 dans le même récit ; la mort de son père dans le récit 6, aussi appelé « Les anges ».
des textes divers (voir supra : « La francophobie, ça existe », etc.)
Presse
Les Clercs qui n'ont pas trahi, Claude Roy dans Le Nouvel Observateur, no 175, mars 1968
Jeu de massacre sur grandes figures, Claude Roy dans Le Nouvel Observateur, no 470, 12 novembre 1973, p. 64.
Milan Kundera : la dérision et la pitié, Boris Livitnoff dans Revue générale, Lettres, Arts et Sciences Humaines, no 8-9, Bruxelles, août-septembre 1976, p. 49-59.
Le Massacre de la culture tchèque, entretien avec Amber Bousoglou dans Le Monde des livres, 19 janvier 1979 (voir sur cyrano.blog.lemonde.fr).
Entretien avec Milan Kundera, Normand Biron dans Liberté, no 121, Montréal, janvier-février 1979, p. 17-33.
Entretien avec Milan Kundera, Daniel Rondeau dans Libération, avril 1983.
Le sourire du somnambule: de Broch à Kundera, Jean-Michel Rabaté dans Critique, no 433-434, vol. 39, Paris, Minuit, juin-juillet 1983, p. 504-521.
Entretien sur l'art de la composition, Christian Salmon dans L'Infini, no 5, Paris, hiver 1984, p. 23-31.
L’Esprit centre-européen, Interview et texte par Guy Scarpetta, Art Press, no 78, février 1984, p. 38-39.
L'esthétique de la variation romanesque chez Kundera, Eva Le Grand dans L'Infini, no 5, Paris, hiver 1984, p. 56-64.
Les Romans de Kundera, Sylvie Richterová dans L'Infini, no 5, Paris, hiver 1984.
Lettre ouverte à Milan Kundera, Norman Podhoretz dans Commentaire, no 36, vol. 9, Paris, Julliard, hiver 1986-87, p. 712-720.
Le chez soi de Milan Kundera, Philippe Chardin dans Le Magazine Littéraire, no 255, juin 1988.
Entretien avec Lois Oppenheim, dans The Review of Contemporary Fiction, été 1989, 9.2, disponible en ligne sur le site Centerforbookculture. Extraits traduits dans Kvetoslav Chvatik, 1995, infra.
Le Diable mène la danse, Philippe Sollers dans Le Nouvel Observateur, 11 janvier 1990.
Le roman du XVIIIe siècle : Entretien avec Milan Kundera, Guy Scarpetta dans La Règle du jeu no 6, janvier 1992.
L'Artiste et ses croque-morts, Pierre Lepape dans Le Monde des livres, 24 septembre 1993.
Les Variations Kundera, Guy Scarpetta dans Le Nouvel Observateur, no 1507, septembre 1993.
La Mélancolie Kundera, Raphaëlle Rerolle dans Le Monde des livres, 4 avril 2003.
Kundera retour à Prague, Benoît Duteurtre dans Le Nouvel Observateur, no 2004, avril 2003.
Milan Kundera: le livre de l'exil, Marie-Laure Delorme dans Le Magazine Littéraire, no 419, avril 2003.
Jeux de l'exil et du hasard, Guy Scarpetta dans Le Monde diplomatique, mai 2003.
Les revenants de Prague, Jean-Pierre Tison dans Lire, juin 2003.
Milan Kundera: la fiction pensive, Bertrand Vibert dans Les Temps Modernes, no 629, novembre 2004-février 2005
Pouvoirs du roman, Guy Scarpetta dans Le Monde diplomatique, avril 2005
Pour une littérature mondiale, François Busnel dans Lire, mai 2005
Le Rideau, Thierry Cecille dans Le Matricule des anges, no 64, juin 2005
Enquête à Prague sur l'affaire Kundera, Jérôme Dupuis dans L'Express, octobre 2008
Milan Kundera accusé de délation, Marc Semo dans Libération, 14 octobre 2008
Kundera : communiquer, c'est détruire, Alain-Gérard Slama dans Le Figaro, 22 octobre 2008
Les Exils de Kundera, Jean Daniel dans Le Nouvel Observateur, no 2295, octobre 2008
Un document embarrassant pour Milan Kundera, Jérôme Dupuis dans L'Express, février 2009
Kundera, l'art de déchiffrer le monde, François Taillandier dans Le Figaro, 19 mars 2009
Kundera, le désinvolte absolu, François Taillandier dans Le Figaro, 19 mars 2009
Milan Kundera à livres ouverts, Florian Zeller dans Paris-Match, 7 avril 2009
Le printemps de Milan Kundera, Guy Scarpetta dans Le Monde diplomatique, avril 2009
Une préoccupation constante, Agnès Vaquin dans La Quinzaine littéraire, no 991, mai 2009
La cruauté paisible de Milan Kundera, Marc Weitzmann dans le magazine Transfuges, novembre 2009
Encountering Kundera, John G. Rodwan Jr in Open Letters Monthly, septembre 2010
Kundera en son mausolée, Jean-Paul Enthoven dans Le Point, no 2009, 17 mars 2011, p. 98-100.
Kundera, le grand œuvre, André Clavel dans L'Express, mars 2011
L'art de l'essai par Milan Kundera, Bertrand Dermoncourt dans Le Point, mars 2011
Dossier Milan Kundera, Le Magazine Littéraire, no 507 (numéro intitulé Kundera en Pléiade, le sacre d'un incroyant, entièrement consacré à l'auteur), avril 2011
Milan Kundera, historien de la contingence, Alain Boureau dans Vingtième Siècle - Revue d'histoire, no 112, avril 2011, p. 99-105
Le grand retour de Milan Kundera, Marc Fumaroli dans Le Figaro, 19 mars 2014
La dernière valse de Kundera, Jérôme Garcin dans L'Obs, 3 avril 2014
Tout le monde se lève pour Kundera, Didier Jacob dans L'Obs, 27 avril 2014
Gide, Camus, Kundera… les écrivains de ma vie, Jean Daniel dans L'Obs, 20 juillet 2017
Travaux sur son œuvre
Velichka Ivanova, Fiction, utopie, histoire : Essai sur Philip Roth et Milan Kundera, Paris, L'Harmattan, 2010, 255 p.
Martine Boyer-Weinmann et Marie-Odile Thirouin, Désaccords parfaits : La réception paradoxale de l'œuvre de Milan Kundera, Ellug, 361 p.
Martine Boyer-Weinmann, Lire Milan Kundera, Paris, Armand Colin, 2009, 190 p.
Silvia Kadiu, George Orwell-Milan Kundera : Individu, littérature et révolution, L'Harmattan, 2007, 198 p.
Jonathan Livernois, « Les romans de Milan Kundera : la dévastation du temple ? », Études françaises, vol. 43, no 3, , p. 55-69 (lire en ligne).
Eva Le Grand, Kundera ou la mémoire du désir, L'Harmattan, 2005, 237 p.
Jorn Boisen, Une fois ne compte pas : Nihilisme et sens dans L'insoutenable légèrté de l'être de Milan Kundera, Museum Tusculanum Press, 2005, 186 p.
Martin Rizek, Comment devient-on kundera ? Images de l’écrivain, écrivain de l’image, Paris, L’Harmattan, « Espaces littéraires », 2003.
François Ricard, Le Dernier après-midi d'Agnès : Essai sur l'œuvre de Milan Kundera, Paris, Gallimard, coll. « Arcades », 2003, 203 p.
Marie-Eve Draper, Libertinage et donjuanisme chez Kundera, Montréal, Balzac, 2002.
Hana Píchová, The Art of Memory in Exile: Vladimir Nabokov & Milan Kundera, Southern Illinois University Press, 2001, 160 p.
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David Lodge, « Le réalisme magique », dans L'Art de la fiction, 1992. Cette chronique est consacrée à un passage du Livre du rire et de l'oubli, celui de l'ascension (fictive) de Paul Éluard au-dessus de Prague, un des deux cas (sur 50) où il choisit un auteur non anglophone.
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Georges Guitton, Rennes, de Céline à Kundera, Presses Universitaires de Rennes, 2016, 183 p. (ISBN2-753-54764-5)
Vidéo sur Milan KunderaDes membres de l'Académie française rendent hommage à Milan Kundera en lui décernant le prix de la Fondation Simone et Cino del Duca de l'Institut de France.