Établie à 144 mètres d'altitude, la gare d'Alençon est située au point kilométrique (PK) 55,969 de la ligne du Mans à Mézidon, entre les gares ouvertes de La Hutte - Coulombiers (s'intercalent les gares fermées de Bourg-le-Roi et de Champfleur) et de Sées. Elle est séparée de cette dernière par la gare aujourd'hui fermée de Vingt-Hanaps.
Gare de bifurcation, elle est aussi l'origine, au PK 0,000, de la ligne d'Alençon à Condé-sur-Huisne, déclassée et transformée en voie verte depuis 2010[2], et de la ligne d'Alençon à Domfront, partiellement exploitée en trafic fret. Les premières gares sont celles de Semallé, en direction de Condé-sur-Huisne, et de Damigny, en direction de Domfront.
Histoire
Alençon entre dans la jeune histoire des chemins de fer avec un arrêté pris en 1842 par le ministre des travaux publics. Cette information est publiée par le Journal des chemins de fer, dans son numéro du samedi 3 septembre 1842[3], qui précise qu'il y a deux projets à l'étude pour une ligne de Paris à Brest : l'une par Nantes et l'autre par Chartres, Alençon, Laval, Rennes et Pontivy. La loi du 26 juillet 1844[4] écarte le tracé par Nantes en finançant un premier tronçon de Versailles à Chartres, mais ne précise plus Alençon comme point de passage avant Laval. Le choix est maintenant entre Alençon et Le Mans, les édiles et soutiens des deux parties vont, selon Alain Champion[5], soutenir sans failles le tracé passant par leur ville, c'est finalement le passage par Le Mans qui est décidé à une voix de majorité par la commission parlementaire chargée de ce dossier. La loi du 21 juin 1846[6] précise le tracé de la ligne principale de l'Ouest : de Versailles à Rennes par Chartres, Le Mans et Laval, et ajoute en complément deux embranchements : de Chartres à Alençon et du Mans à Caen. Mais différents problèmes, notamment financiers, feront prendre du retard à la réalisation de la ligne de l'Ouest et ne permettront pas la réalisation des embranchements prévus, il faut attendre encore quelques années pour l'arrivée du chemin de fer à Alençon.
L'importance ferroviaire d'Alençon se renforce, avec la mise en service, le 6 mai 1873, de la ligne d'Alençon à Condé-sur-Huisne et, en 1881, l'ouverture d'une nouvelle ligne d'Alençon à Domfront mise en service par sections : le 15 septembre 1881 d'Alençon à Pré-en-Pail et le 15 septembre 1881 de Pré-en-Pail à Domfront.
Durant la Seconde Guerre mondiale la gare va subir plusieurs bombardements qui vont détruire les infrastructures et notamment son bâtiment voyageurs. Le 14 juin 1940[10] un bombardement de la Luftwaffe sur la gare et ses abords fait plus de trente victimes parmi les réfugiés présents. Les attaques suivantes seront les bombardements alliés de 1944. Le premier a lieu le 21 mai et cause deux blessés ainsi que des dégâts matériels touchant le bâtiment et plus de dix locomotives. Le 9 juin, c'est le tout le quartier de la gare qui est détruit par l'aviation anglo-américaine. Les 12 et 13 juillet la gare subit encore des attaques.
L'architecte Louis Arretche réalise des esquisses et un avant-projet pour une nouvelle gare en 1947 et 1948[11]. L'inauguration de la nouvelle gare a lieu en 1960[12].
La rénovation de la gare, comprenant notamment l'accessibilité et la mise aux normes du bâtiment voyageurs et de son parvis, était programmée pour être réalisée entre 2012 et 2014[15].
Service des voyageurs
Accueil
La gare[16] SNCF, dispose d'un bâtiment voyageurs ouvert tous les jours avec un guichet ouvert du lundi au vendredi. Elle est équipée d'un automate régional situé sur le quai 1, pour l'achat de billets pour un déplacement régional (hors services Krono +), et d'un automate national situé dans le bâtiment voyageurs à côté du guichet, permettant l'achat des billets nationaux et des lignes Krono +, étant soumises à réservation obligatoire. La gare est équipée aussi d'un espace presse Relay installé dans le hall. La gare comporte trois quais numérotés de 1 à 3, qui mesurent 279 m[17].
Des correspondances sont possibles avec les transports en commun routiers : les lignes 1 et 3 du réseau de bus Alto des transports urbains de la communauté urbaine d'Alençon ; les lignes 403, 404, 409, 415, 417 et 418 des bus du réseau interurbain de l'Orne ; et la ligne 210 des transports Interurbains de la Sarthe. La ligne Alto 1 assure une correspondance avec le centre-ville d'Alençon, toutes les 20 minutes du lundi au samedi et l'été de 7H à 20H.La ligne 3 assure une correspondance avec le centre-ville et le pôle universitaire de Damigny, toutes les 30 à 40 minutes du lundi au vendredi de 7h à 20h et toutes les heures le samedi et l'été de 7h à 20h [18].
Service des marchandises
Cette gare est ouverte au service de fret (code gare : 444711)[19]. Elle est ouverte uniquement pour le trafic de trains de bois. Elle comporte par ailleurs des voies de service et de débords, la rendant ouverte au service infrastructure de la SNCF[20].
Notes et références
↑Le terme embarcadère est utilisé pour les stations importantes d'une ligne à une époque où le terme gare n'est pas encore d'utilisation générale.
↑Journal des chemins de fer, 1re année - 1842, Paris, p. 186 ; lire en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑France, C. M. Galisset, Legé, Daverne, Corps du droit français, ou recueil complet des lois, décrets, arrêtés, ordonnances, sénatus-consultes, régalements, avis du conseil d'état… : 1789-1854, volume 8, 1845, p. 282 ; lire en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑Alain Champion, Dictionnaire des rues et monuments d'Alençon, éditions Cénomanes, 2006 (ISBN9782905596871) ; extrait en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑A. Fouquier, Annuaire historique universel ou histoire politique pour 1851, Thoisnier Desplaces, Paris, 1853, p. 274 ; lire en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑Auguste Moutié, De Paris à Laval et à Alençon, 1856, p. 13 ; lire en ligne (consulté le 30 mars 2011).
↑Adolphe Laurent Joanne, Atlas historique et statistique des chemins de fer français, L. Hachette, 1859, p. 40 ; lire en ligne (consulté le 30 mars 2011).
↑Adolphe Laurent Joanne, Atlas historique et statistique des chemins de fer français, L. Hachette, 1859, p. 44 ; lire en ligne (consulté le 30 mars 2011).
↑Alain Champion, La seconde guerre mondiale à Alençon, éditions Alan Sutton, 2007 ; extrait en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑Site Archiwebture. citechaillot.fr, Fonds Arretche, Louis (1905-1991) : Objet ARRLO-B-47-02. Gare d'Alençon (Orne) : reconstruction du bâtiment voyageurs. 1947-1948 ; lire en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑Alain Champion, Alençon, coll. « Mémoire en images », éditions Alan Sutton, 1995 ; extrait en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑Site Voie verte61, Voie Verte Alençon / Condé-sur-Huisne ; lire en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑Site conseil départemental de l'Orne, Voie Verte Alençon / Pré-en-Pail-Saint-Samson / Rives d'Andaines[1] (consulté le 25 février 2023).
↑Site Ouest-France, Une étude pour améliorer la ligne SNCF Caen-Le Mans-Tours, article du 7 janvier 2011 ; lire en ligne (consulté le 31 mars 2011).
↑Site SNCF TER Basse-Normandie, Informations pratiques sur les gares et arrêts : Gare d'Alençon lire (consulté le 30 mars 2011).