Sous l'Ancien Régime, le diocèse de Nantes correspondait grosso modo à l'ancien Pays nantais même si les limites ne correspondaient pas obligatoirement à celui-ci : certaines des paroisses du diocèse appartenaient à l'Anjou ou au Poitou, tandis que d'autres par contre, qui relevaient des diocèses de Luçon et du Mans (le Craonnais) faisaient partie de la Bretagne.
Antiquité
L'évêché a probablement été fondé par saint Clair, premier évêque de Nantes au IIIe siècle, qui a eu un rôle important dans l'évangélisation de la région, où Nantes, chef-lieu de la cité des Namnètes, et Rezé, ville importante de la cité des Pictons, sont à cette époque les deux foyers du christianisme. Le martyre des frères Donatien et Rogatien, les « Enfants nantais », fils d'un magistrat de la ville, marque l'arrivée du christianisme dans l'aristocratie locale et a constitué une forme de catalyseur. Autour des tombes de ces premiers chrétiens s'implantent, hors les murs, des nécropoles qui donneront naissance aux premières églises nantaises dédiées à saint Donatien et saint Similien. Donatien et Rogatien sont les saints patrons du diocèse.
Le VIe siècle à Nantes est marqué par la personnalité de saint Félix, fils de l'évêque Eumerius, qui succède à son père de 549 à 582, membres d'une famille de l'aristocratie locale. Comme beaucoup d’évêques de l’époque mérovingienne, il assure en plus de son action religieuse des responsabilités publiques au sein de la ville. Ainsi, il fait creuser un nouveau chenal qui porte aujourd'hui son nom afin de permettre un meilleur accès et le développement du port de Nantes, il achève la construction de la nouvelle cathédrale, commencée par son père, qu'il consacre aux apôtres Pierre et Paul. Saint Félix est assez bien connu grâce aux lettres que lui a écrites l'évêque de Poitiers Venance Fortunat.
Dans l'ensemble, l'évêché et le comté de Nantes sont deux entités indépendantes l'une de l'autre. Cependant, au début du VIIIe siècle, l'évêque Agathée et son successeur Émilien, tous deux hommes de guerre, cumulent les deux fonctions.
Limites du diocèse au IXe siècle
Au IXe siècle, les limites du diocèse sont différentes de celles d'aujourd'hui.
À l'est, l'évêché parait englober la ville et le territoire de Craon[6]. La « Chronique de Nantes » indique en effet que le comte Lambert II abandonnant le comté de Nantes se réfugia à Craon, bourg qui dépendait de l'évêché. Sa sœur, l'abbesse Doda, y exerçait son autorité en raison du monastère de Saint-Clément de Nantes qu'elle gouvernait[7].
Normands et Bretons (IXe – Xe siècles)
L'évêché de Nantes est gravement touché par les invasions normandes : en 843, le jour de la fête de saint Jean Baptiste, l'évêque Gohard est massacré par des vikings avec ses paroissiens, alors qu'il célébrait la messe dans la cathédrale.
Un changement politique important a lieu peu après : la conquête par le chef breton Nominoë des comtés de Nantes et de Rennes, donc la formation de la Bretagne historique. En 851, le roi carolingien de Francie occidentale, Charles le Chauve, reconnaît à Erispoë, fils de Nominoë, la possession des territoires conquis[8], ainsi que du Pagus Ratiatensis, le pays de Retz (donc la ville de Rezé).
Dans le domaine religieux, le successeur d'Erispoë, Salomon, s'efforce de renforcer son pouvoir en séparant les évêchés bretons de leur métropole de Tours grâce à la création de l'archevêché de Dol. Mais ce changement n'est entériné ni par les évêques francs ni par le pape. Lors du concile de Soissons en 866, les prêtres et les évêques réunis reprochent aux Bretons d'avoir envahi l'évêché de Nantes et de ne point se soumettre à la suprématie religieuse de l'archevêque de Tours.
Après le règne de Salomon, les Normands qui continuent de sévir dans la région s'installent à Nantes (vers 880) et ne sont définitivement chassés qu'en 939, par le duc de Bretagne, Alain Barbetorte. Deux de ses fils lui succéderont, à la tête du duché : Gauthier Ier, puis Guérech qui ajoute aux titres de comte de Nantes et de duc de Bretagne de 981 à 988, celui d'évêque élu (mais vraisemblablement non consacré).
L'évêché de Nantes dans la Bretagne ducale (XIe – XVe siècles)
L'évêque de Nantes est possesseur d'un certain nombre de droits et de propriétés dans la ville de Nantes et aux alentours. Par exemple, le lieudit Portechaise à Saint-Sébastien-sur-Loire correspond à un Portus cathedraticus (Port cathédral) qui était probablement sous le contrôle de l'évêché.
En 1790, l'Assemblée constituante crée les départements et les communes et, peu après, vote la Constitution civile du clergé qui, entre autres, aligne les limites des diocèses sur celles des départements. Ce n'est qu'en 1801 que par le Concordat avec Napoléon, le pape reconnaît ces changements.
En 2003, l'Église de France décide de regrouper des diocèses et archidiocèses en fonction des regroupements régionaux. L'archidiocèse de Rennes regroupera l'ensemble des diocèses des régions Bretagne et Pays de la Loire.
En plus des personnes déjà citées dans les paragraphes ci-dessus, les personnalités suivantes ont été canonisées ou béatifiées par l'Église catholique :
Le groupe « Écologie, paroles de chrétiens » s’est réuni entre 2010 et 2013 à l’initiative du diocèse. En croisant des compétences diverses (scientifiques, économiques, juridiques, philosophiques et théologiques), il a travaillé sur les enjeux de l’écologie à la lumière de la tradition chrétienne. Il a publié un ouvrage de 250 pages, Simplicité et Justice - Parole de chrétiens sur l'écologie[12].
Festival de l'écologie intégrale
Le diocèse de Nantes organise une mise en pratique concrète dans le cas du programme pastorale diocésain "église verte" un festival écologie intégrale avec un marché de produit régionaux le 1 octobre 2022[13].L'épicentre de ce festival est une commune de Loire atlantique dépend du diocèse de Nantes; Derval[13].
↑Les Wisigoths sont cependant chassés de l'Aquitaine et donc de Poitiers dès le règne de Clovis (bataille de Vouillé).
↑« ecclesiœ subjacent omnes inter Cheram et Semenonensem fluvios consistentes Domino episcopo Quiriaco » (Dom Morice, Preuves, tome I, col. 417, fondation du prieuré de Béré vers 1062)
↑Craon, chef-lieu de canton du département de la Mayenne, faisait partie de l'Anjou avant la Révolution
↑« Dimittens autem comitatum (Lambertus) fugit usque Credonem, tunc temporis Nannetici territorii vicum jure Sancti Clementis, civitatis Nanneticœ monasterio pertinentem, cui abbatissa, hujus Lamberti soror, nomine Doda prœsidebat » (Chronique de Nantes, édition Merlet, p. 29)
↑Charles le Chauve reconnaît aussi le titre de roi à Erispoë, mais dans le cadre carolingien du royaume de Francie. La royauté bretonne disparaît après Salomon ; ensuite, on n'a plus affaire qu'à des ducs ou à des comtes de Bretagne.
↑Philippe Jouët et Kilian Delorme, Atlas historique des pays et terroirs de Bretagne : histoire, ethnographie et linguistique, Morlaix, Skol Vreizh, , 159 p. (ISBN978-2-915623-28-4)
Yves Durand (dir.), Diocèse de Nantes, Paris, Beauchesne, coll. Histoire des diocèses de France, T. 18, 1985
Marius Faugeras, La Reconstruction catholique dans l’Ouest après la Révolution : le diocèse de Nantes sous la monarchie censitaire (1818-1849), Imp. Lussaud, Luçon, 1964. Thèse de doctorat (Rennes, 1964)