Le diocèse de Metz (en latin : dioecesis Metensis) est une Église particulière de l'Église catholiquelatine en France. Il couvre le département de la Moselle. Son évêché se situe à Metz où l’ancienne abbaye Sainte-Glossinde sert de lieu de résidence à l’évêque et de siège pour l’administration diocésaine (secrétariat, chancellerie, service des archives, service de la communication…), l’officialité (tribunal épiscopal, responsable par exemple des procès de nullité de mariage) et les bureaux des pèlerinages diocésains.
Le siège épiscopal est occupé depuis 2022 par Philippe Ballot, archevêque ad personnam. Olivier Ribolot en est le vicaire général depuis fin août 2023[1].
Depuis 1874, il est exempt et relève directement du Saint-Siège.
L’évêché est fondé au IIIe siècle. Il est intégré ensuite au royaume d’Austrasie mérovingien dont Metz est la capitale puis à l’Empire carolingien. C’est à cette époque que l’évêque reçoit de Charlemagne certains privilèges, tels que la perception d’impôt sur les terres épiscopales. À la suite du démantèlement de l’Empire, les terres de l’évêché passent du royaume de Francie médiane puis de Lotharingie au duché de Haute-Lotharingie vassal de l’empereur romain germanique ; l’évêque devient à la fin du Xe siècle comte souverain de Metz et prince du Saint-Empire. Or à la suite de la guerre des Amis de 1234 qui oppose les bourgeois messins à l’évêque Jean Ier d’Apremont ce-dernier se voit obligé de reconnaître l’indépendance de la ville. À la suite de cela le pays messin s’émancipe lui aussi partiellement de la tutelle de l’évêque en se rapprochant de la ville avec laquelle il entretient des échanges constants. Il se retire alors sur ses terres ecclésiastiques de Vic-sur-Seille pendant trois siècles.
En 1552 la ville de Metz et ses dépendances sont occupées militairement par les troupes du roi françaisHenri II tout comme les terres de Verdun et Toul. Le « protectorat » des Trois-Évêchés lorrains se transforme peu à peu en une annexion de facto qui est reconnue de jure aux termes du traité de Munster en 1648.
L’évêque depuis le Xe siècle d’une part et la municipalité de Metz depuis la fin du XIVe siècle d’autre part, disposent et usent du droit de monnaie. En réalité, l’évêque cède l’atelier de Metz à la ville en 1383 et ses successeurs continuent jusqu’en 1460 le monnayage épiscopal à Marsal, une possession de la principauté épiscopale de Metz. Après une interruption d’un siècle environ, le cardinalRobert de Lenoncourt, évêque de Metz en 1551, fait installer un nouvel atelier à Vic-sur-Seille pour remplacer celui de Marsal et reprend le monnayage épiscopal. Sous l’occupationfrançaise, c’est son successeur Charles III de Lorraine qui le fait fonctionner jusqu’en 1559[précision nécessaire] en y faisant frapper des pièces de type français et d’autres du système de l’Empire. Après une nouvelle interruption, l’évêqueHenri de Verneuil émet quelques pièces au début du XVIIe siècle.
Cependant, après une mise sous séquestre de l’atelier par le roi de France en 1553, la ville de Metz recouvre son droit de battre monnaie en 1563 et l’utilise jusqu’en 1662.
Charles de Lorraine a rédigé la coutume de l’évêché en 1601[3], elle sera appliquée jusqu’à la publication du code civil.
Avant la Révolution, l’archiprêtré de Bouquenom, division de l’archidiaconé de Sarrebourg, faisait partie du diocèse de Metz[4].
Après la tourmente révolutionnaire, soucieux de restaurer la paix civile et religieuse en France, le Premier consul Napoléon Bonaparte établit un concordat avec le papePie VII, le 26 messidor an IX (). Ratifié le 23 fructidor an IX (), ce traité est promulgué par la loi du 18 germinal an X (), en même temps qu’un ensemble de dispositions qui lui sont attachées, appelés articles organiques. Ces derniers sont décidés unilatéralement par le gouvernement français. Au total, durant le XIXe siècle, quatre cultes seront reconnus l’Église catholique, l’Église réformée, celle de la Confession d’Augsbourg (EPCAAL) et le culte israélite. Juridiquement, ces cultes sont chargés d'assurer un « service public », auquel l’État alloue un budget.
Le projet de concordat du 11 juin 1817, qui n’est jamais entré en vigueur, prévoyait de circonscrire le diocèse de Metz au département de la Moselle[3].
Le , le département des Ardennes fut détaché du diocèse de Metz pour former l’archidiocèse de Reims[6]. En 1823, après la mort de Gaspard-André Jauffret, le territoire du diocèse fut diminué, au profit du diocèse de Namur, de sa partie qui se trouvait dans le royaume des Pays-Bas (soit l’ancien département des Forêts). Le diocèse de Metz était donc réduit au seul département de la Moselle.
En revanche si l’évêque français avait pu se maintenir à Metz en 1871, malgré son opposition farouche à l’annexion par l’Allemagne, son successeur allemand, bien qu’il ait largement montré son respect et sa compassion à ses fidèles, dut se démettre de ses fonctions en 1919.
Entre 1940 et 1944, l’annexion de fait par le Troisième Reich entraîne la suppression du système juridique des cultes en Alsace et en Moselle, qui sera rétabli à la Libération par une ordonnance du , sous sa forme antérieure. Depuis cette date, quelques textes ont modifié le corpus juridique, principalement aux fins de permettre l’ajustement de certaines dispositions devenues inopérantes. Comme le Conseil d’État l’affirme dans un avis du , le régime concordataire, tel qu’il résulte de la loi du 18 germinal an X (), continue d’être applicable dans les départements du Rhin et de la Moselle. Depuis 1874, les diocèses de Strasbourg et de Metz dépendent directement du Saint-Siège et donc d’aucune province ecclésiastique française.
En l’an 2000, Pierre Raffin, alors évêque du diocèse, a promulgué un projet pastoral diocésain pour le diocèse de Metz. Douze orientations ont été données à l’Église catholique en Moselle. La plus significative et la plus visible reste le regroupement des 649 paroisses regroupées en 27 archiprêtrés et cinq archidiaconés (Metz, Thionville, Saint-Avold, Sarrebourg, Sarreguemines), 136 communautés de paroisses, 251 prêtres en activité et 58 diacres permanents. En 2009, à la suite du rassemblement des personnes engagées en catéchèse à Lourdes, une rencontre a rassemblé plus de 1 500 personnes à la cathédrale Saint-Étienne de Metz. De cette dynamique sont nées des orientations pour la catéchèse et l’évangélisation, qui seront promulguées par Pierre Raffin le , sous forme de projet global de catéchèse pour le diocèse.
Le chapitre de la cathédrale de Metz portait[8] : de gueules au dextrochère de carnation vêtu d’azur mouvant d’une nuée d’argent, tenant une épée du même garnie d’or et accostée de deux cailloux aussi d’or.
Paul Marichal, Cartulaire de l'évêché de Metz, dit le Troisième registre des fiefs, publié avec un essai de restitution du Vieil registre et du Second registre des fiefs, Mettensia IV, C. Klincksieck, Paris, 1903-1905 (lire en ligne)
Gérald Collot et Françoise Brunet, Les origines du christianisme dans l'ancien évêché de Metz du IVe au XIIe siècle, Éditions des musées de Metz, 1966.