Selon la tradition, le Beauvaisis aurait été évangélisé par saint Lucien qui serait le premier évêque (épiscope) de Beauvais. Il est considéré comme le patron principal du diocèse, et sainte Angadrême, patronne secondaire. Selon les archives, le diocèse de Beauvais n'est répertorié qu'au VIe siècle, Maurinus étant le premier évêque attesté.
Sous l'Ancien Régime, l'évêque de Beauvais était le premier comte et pair ecclésiastique du Royaume. À ce titre, il assistait l'archevêque de Reims lors du sacre des rois de France et portait le manteau royal que recevait le nouveau roi.
Par la bulle Paternae charitatis du , Pie VII rétablit le siège épiscopal de Beauvais pour le département de l'Oise.
Le , l'évêque de Beauvais et ses successeurs sont autorisés à joindre à leur titre ceux d'évêques de Noyon et de Senlis.
Territoire
À la veille de la Révolution française, le diocèse de Beauvais confinait : au nord-ouest, avec celui d'Amiens ; au nord-est, avec celui de Noyon ; à l'est, avec celui de Soissons ; au sud-est, avec celui de Senlis ; au sud, avec l'archidiocèse de Paris ; et, au sud-ouest et à l'ouest, avec l'archidiocèse de Rouen. Il était divisé en trois archidiaconés, subdivisés en dix doyennés : l'archidiaconé de Bray comprenait les trois doyennés de Beauvais, Bray et Montagne ; celui de Clermont, les trois doyennés de Beaumont, Clermont et Mouchy ; celui de Breteuil, les quatre doyennés de Breteuil, Coudun, Pont et Ressons.
Le diocèse de Beauvais compte en 2018 quarante-et-une paroisses réparties en neuf secteurs missionnaires, dont le rôle est celui des doyennés.
Le secteur du Beauvaisis comprend les quatre paroisses de Beauvais-Centre, Beauvais-Nord, Beauvais-Sud et Bresles ; celui du Clermontois, les cinq paroisses de Clermont, du Liancourtois, de Mouy, du Pays de Chaussée et de Pont-Sainte-Maxence ; celui du Compiégnois, les cinq paroisses de Compiègne, de la Plaine-d'Estrées, du Ressontois, du Plateau Picard et de la Vallée de l'Aisne ; celui du Creillois, les quatre paroisses du Creillois-Centre, du Creillois-Nord, de Précy-sur-Oise et du Creillois-Sud ; celui du Noyonnais, les cinq paroisses de Carlepont, de Guiscard, de Lassigny, de Noyon et d'Oise-et-Matz ; celui de l'Oise normande, les cinq paroisses de Crèvecœur-le-Grand, du Haut-Beauvaisis, du Pays de Bray, de Brèche et Noye et de Picardie verte ; celui du Pays de France, les quatre paroisses de Chantilly, de Senlis, du Serval et de Thève-et-Nonette ; celui du Valois, les quatre paroisses de Crépy-en-Valois, du Haudouin, du Multien et de la Vallée de l'Automne ; celui de Vexin-Thelle, les paroisses d'Auneuil, de Méru-les-Sablons, du Pays de Noailles, de Saint-Louis-en-Thelle, et du Vexin.
À compter du 1er octobre 2023, à la suite de la fusion des paroisses de Montataire et Précy, il y a 30 paroisses[1].
Abus sexuels
En novembre 2019, le prêtre Roger Matassoli est retrouvé assassiné dans sa maison dans l'Oise, une croix enfoncée dans la gorge. Dans les années 2010, l'évêque Jacques Benoit-Gonnin reçoit des accusations de pédophilie par une victime alléguée du prêtre pour des faits d'agressions sexuelles en 1962. L'évêque ne prévient pas la justice : « Dans les années 2010-2011, la pratique pour les évêques était de dire si les faits sont prescrits ou non, là ils l’étaient. On ne le ferait plus maintenant ». Plusieurs victimes se signalent, une enquête canonique est demandée par Rome, mais elle n'est pas menée à son terme. Jacques Benoit-Gonnin reconnait son inaction : « J’ai mis beaucoup de temps à écrire. Jusqu'au moment de la mort de l’abbé, je n'avais toujours rien envoyé à Rome. ». Le meurtrier du prêtre est une de ses victimes alléguées[2],[3].
En novembre 2022, le diocèse publie un rapport indiquant le recensement de 50 victimes et 24 prêtres impliqués dans des affaires de pédocriminalité[4]. Parmi ces curés 17 sont morts, et 4 vivent toujours dans l'Oise mais sans charge pastorale [5].
Gilbert Adam
En avril 2013, Gilbert Adam, successeur du père Thomas Philippe comme aumônier de l’Arche, fait l’objet d’un dépôt de plainte pour agression sur majeur et mineur de la part d’une assistante abusée pendant 7 ans. Une enquête est menée par l’archevêché de Beauvais, en juin 2014. Un mois plus tard, l’archevêque prend une mesure d’éloignement du prêtre mais celle-ci n’a jamais été mise en pratique[6].
En décembre 2022, le média Le Parisien mentionne que le prêtre Gilbert Adam bien que sanctionné par l'Église pour des viols, continue à concélébrer des offices religieux, avec l'accord de son évêque, Jacques Benoit-Gonnin, et à diffuser "la parole de Dieu" sur son site Internet[8].
Notes et références
↑Bulletin diocésain "écho" n° 101 octobre 2023, p. 3, modifiant l'Ordo administratif 2023-2024 p. 68.