Elle naît dans une famille imprégnée par la musique : son père Kaddour Srarfi est un violoniste et compositeur renommé[1]. Chanteuse à ses débuts, elle est diplômée du Conservatoire national de musique de Tunis en 1979[2], titulaire par la suite du premier prix de violon et d'un diplôme d'études universitaires générales en musicologie. Elle suit également des stages de direction d'orchestre à Paris. Srarfi fait ses débuts professionnels dans l'enseignement pendant dix ans. En , elle se décide à créer une école privée de musique à laquelle elle donne le nom de son père[1],[2] : le Conservatoire Kaddour Srarfi de musique et de danse.
En [3], elle défie l'hégémonie masculine en fondant le premier orchestre féminin de musique savante, « El'Azifet », regroupant des enseignantes et des étudiants du Conservatoire national de musique de Tunis et de son école[1]. Elle le dirige elle-même, ce qui représente une première dans le paysage musical arabe[1]. Elle travaille aussi avec son mari, Fayçal Karoui[2], conseiller artistique de la troupe et compositeur polyvalent qui, par son écriture et sa nouvelle vision de la musique, l'aide à réactualiser le répertoire classique arabe et à créer un répertoire propre à son orchestre. Elle mène son orchestre à travers le monde : Washington[1], Paris, Londres, Le Caire, New York, Rome ou encore Séoul[3]. Elle fréquente aussi les festivals comme celui de Jerash[1].
En 1997, elle est élue présidente de la commission « musique » au Conseil international des femmes. La même année, elle organise à Tunis et en collaboration avec l'Union nationale de la femme tunisienne un méga-spectacle intitulé « Musique au féminin en Méditerranée », qui réunit quatorze orchestres venus du bassin méditerranéen, dont la plupart se sont constitués pour l'occasion. En , son nom figure dans le manuel scolaire de langue française des écoles américaines sous l'intitulé « Portrait de la femme moderne active dans la société tunisienne ».
Décorations
Elle est décorée en 1993 du titre d'officier[4] puis, en 2001, du titre de commandeur du Mérite culturel. Lors de la Journée nationale de la femme, le , elle est décorée officier au titre de la République. En 2008, à l'occasion de la journée de la culture, elle est faite grand officier.
↑(en) Laudan Nooshin, Music and the Play of Power in the Middle East, North Africa and Central Asia, Farnham, Ashgate Publishing, , 340 p. (ISBN9780754634577, lire en ligne), p. 198.