Le ministère de l'Intérieur (arabe : وزارة الداخلية), appelé ministère de l'Intérieur et du Développement local de 2001 à 2011, est le ministèretunisien chargé de la sécurité intérieure, des citoyens, des villes et des régions.
Histoire
C'est le (5 chaabane1276) que le premier article de loi portant création du « grand ministère » permet d'intégrer les prémices du ministère de l'Intérieur ; l'article 5 porte sur ses attributions. Sous le protectorat français, le décret beylical du remplace le secrétariat général du gouvernement par la direction générale de l'intérieur.
Le ministère de l'Intérieur est créé par le décret du qui fixe son rôle et ses attributions, à la suite du décret beylical du 21 septembre de la même année portant organisation temporaire du pouvoir public et attributions des ministres, dont le ministre de l'Intérieur Mongi Slim.
Ce rôle et ces attributions sont revues par les décrets du et du , date à laquelle le ministère de l'Intérieur devient le ministère de l'Intérieur et du Développement local. À la suite de la révolution de 2011, la nomination du gouvernement provisoire par le décret du rend au ministère son appellation d'origine.
C'est devant ce bâtiment que, le , de grandes manifestations amènent à la fin de la présidence de Zine el-Abidine Ben Ali, qui est contraint de quitter le pays[2]. Plus tard, de violentes manifestations ont lieu pour le départ de Mohamed Ghannouchi et de son gouvernement provisoire.
Missions et attributions
Conformément au décret no 75-342 du fixant les attributions du ministère de l'Intérieur, tel que modifié et complété par les textes subséquents, les attributions du ministère sont fixées comme suit :
A mission de veiller dans le cadre de ses attributions à l'exécution des directives du gouvernement dans tous les domaines et notamment en matière politique, économique et sociale ;
Tient le gouvernement informé de l'évolution de la situation générale dans le pays et peut, à cet effet, suggérer toutes mesures appropriées ;
Veille au respect de la loi et assure le maintien de l'ordre public sur tout le territoire de la République ;
Est responsable de la protection civile ;
Exerce son autorité sur l'administration régionale qu'il oriente, coordonne et contrôle ;
Assure le contrôle et la tutelle des collectivités publiques locales et des établissements publics qui leur sont rattachés.
Assure, en cas d'élections, leur déroulement et la proclamation des résultats ;
Est chargé notamment en tant que responsable du maintien de l'ordre public sur tout le territoire national :
de la sécurité permanente immédiate et personnelle du chef de l'État et de celle des personnalités officielles ;
de la sécurité des personnes et des biens en général ;
de contrôler la circulation des personnes sur tout le territoire de la République, notamment toutes les frontières terrestres et maritimes, et d'assurer la police de l'air ;
de diriger l'action de la police judiciaire (modifié par le décret no 2001-1454 du ) ;
Dirige et coordonne l'ensemble des mesures et opérations destinées à la protection civile ;
Exerce le pouvoir de police administrative :
Agrée les associations et autorise les réunions publiques ;
Autorise l'ouverture des établissements soumis à son agrément et en contrôle l'activité ;
Vise les titres d'importation d'armes et munitions et accorde les autorisations de détention et de port d'armes.
Il dirige le ministère et participe au Conseil des ministres ainsi qu'au Conseil de sécurité nationale.
Historique
Les fonctions de ministre de l'Intérieur sont assurées par le ministre de la Plume à partir du . Mongi Slim devient le premier ministre de l'Intérieur en 1955, peu avant l'indépendance de la Tunisie.
Le , Habib Bourguiba, président de l'assemblée constituante, est nommé Premier ministre et annonce la composition de son premier gouvernement le 15 avril, date à laquelle Taïeb Mehiri devient le premier ministre de l'Intérieur. Celui-ci décède alors qu'il est en fonction en 1965 et se voit remplacé par Béji Caïd Essebsi, qui reste en fonction jusqu'en 1969, remplacé par Hédi Khefacha puis Ahmed Mestiri. Ce dernier est déchargé de ses fonctions de ministre par décret présidentiel à la suite de son opposition à la nomination arbitraire d'un nouveau directeur de la sûreté nationale et de deux gouverneurs. Il est alors remplacé par Hédi Nouira qui occupe en même temps le poste de Premier ministre, du 21 juin au . Khefacha reprend alors sa fonction de ministre de l'Intérieur.
Farhat Rajhi puis Habib Essid lui succèdent avant la venue d'Ali Larayedh dans le gouvernement d'Hamadi Jebali, où il doit faire face à une situation sécuritaire qui s'aggrave durant son mandat (évènements du , attaque de l'ambassade des États-Unis, manifestations de Siliana) ainsi que le meurtre de deux opposants politiques, Lotfi Nagdh et Chokri Belaïd, auquel le chef du gouvernement réagit en démissionnant.
Le 17 mars 2023, le ministre Taoufik Charfeddine annonce sa démission après la mort de sa femme[8].
2015 : Rafik Chelly (chargé des Affaires sécuritaires)
2015-2016 : Hédi Majdoub (chargé des Affaires locales)
depuis 2024 : Sofien Bessadok (chargé de la Sûreté nationale)
Porte-parole
Le porte-parole est chargé d'informer sur les activités du ministère. La liste des porte-paroles (chefs du bureau de l'information et de la communication) s'articule comme suit :
- : Neji Zeira
- : Hichem Meddeb
- : Khaled Tarrouche
- : Mohamed Ali Aroui (commandant de la police nationale au ministère de l'Intérieur)[9],[10],[11]