Son ascension vers des postes de responsabilité liés à l'économie et aux finances continue débute dans les années 1970. En 1975, Ghannouchi est nommé directeur de la Planification générale. Le , il devient ministre délégué auprès du Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali chargé du Plan.
Après le coup d'État du 7 novembre 1987, Ghannouchi est nommé le ministre du Plan, le ministre du Plan et des Finances, le ministre de l'Économie et des Finances et le ministre des Finances. En 1992, il devient ministre de la Coopération internationale et de l'Investissement extérieur et participe à plusieurs reprises à des négociations avec les institutions financières dont la Banque mondiale. Il occupe ce poste jusqu'à sa nomination en tant que Premier ministre le .
Il ne fait son entrée au bureau politique du parti présidentiel, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) qu'en 2002. Il est troisième dans l'ordre protocolaire des cérémonies officielles derrière son prédécesseur Hamed Karoui, premier vice-président du parti au pouvoir, et le président de la République[1]. Le , il devient l'unique vice-président du parti.
À la suite de l'immolation d'un jeune marchand de rue, Mohamed Bouazizi, à Sidi Bouzid, le , le président Zine el-Abidine Ben Ali voit son régime fortement contesté et annonce avoir limogé son gouvernement. Néanmoins, lors du remaniement ministériel, il conserve son poste de Premier ministre. Cependant, après le départ précipité de Ben Ali du pays le , Mohamed Ghannouchi, constatant la vacance du pouvoir (que l'on considère alors comme temporaire), se déclare chargé de l'intérim présidentiel lors d'une allocution télévisée, situation qui dure pendant 24 heures, avant que la vacance définitive ne soit constatée par le Conseil constitutionnel qui désigne alors à ce poste le président de la Chambre des députés, Fouad Mebazaa, en vertu de l'article 57 de la Constitution de 1959.
Réputé alors pour son intégrité[3], Ghannouchi forme un nouveau gouvernement dit d'union nationale le [4], mais la présence de membres du RCD à des postes clés provoque, en moins de 24 heures, la colère de la population et la démission de plusieurs ministres d'opposition, fragilisant d'autant plus le nouveau pouvoir[5].
À la suite de manifestations, il annonce la composition d'un nouveau gouvernement. Le départ du RCD de Mohamed Ghannouchi le jour même n'a aucun effet sur la suspicion que l'opinion publique tunisienne entretient à son égard[6].
Ghannouchi promet également de se retirer de la vie politique à la fin de la période de transition, qui doit durer six mois avant de nouvelles élections. À l'issue du premier Conseil des ministres de son nouveau gouvernement, il est annoncé que l'État prend possession de tous les biens mobiliers et immobiliers du RCD. Ce n'est cependant pas suffisant pour les manifestants qui exigent la dissolution du parti. Ghannouchi présente sa démission le à la suite de plusieurs jours de manifestations marquées par des violences[7] ; quelques milliers de personnes se rassemblent devant sa maison pour réclamer son retour, le jour même ainsi que le lendemain, mais en vain.
Vie privée
Mohamed Ghannouchi est marié et père de deux enfants[1].
↑L'incapacité du président Ben Ali à exercer le pouvoir après sa fuite le 14 janvier 2021 est initialement considérée comme temporaire, ce qui pousse le Premier ministre Mohamed Ghannouchi à se déclarer président de la République par intérim en vertu de la Constitution. Le lendemain, constatant la vacance définitive de la présidence de la République, le Conseil constitutionnel investit le président de la Chambre des députés Fouad Mebazaa comme président intérimaire.