Le Vendée Globe 2008-2009 est la sixième édition du Vendée Globe. Le départ a été donné le des Sables-d'Olonne. La direction de la course est assurée par Denis Horeau[1]. Il a été remporté par Michel Desjoyeaux le en 84 jours, 3 heures et 9 minutes, nouveau record de l'épreuve[2].
Les bateaux admis à participer à cette course sont des voiliersmonocoques d'une longueur comprise entre 59 et 60 pieds, c'est-à-dire d'environ 18 mètres. Ces bateaux doivent répondre aux règles de la classe IMOCA 60 pieds.
Participants
Trente skippers ont pris le départ de la course. Un parcours de qualification a été nécessaire pour valider l'inscription de chaque bateau, ce parcours ayant pu être réalisé dans le cadre d'une autre course à la voile.
Le départ de la course est donné le à 13 h 02, trente marins prennent le départ[6].
Dès le début, les deux navigateurs suisses de cette édition, Dominique Wavre (Temenos II) et Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat), reviennent au port des Sables-d'Olonne pour réparation. Dominique Wavre revient à quai à 17 h 00 à cause d'un problème électrique et en repart à 22 h 45[7].
: le passage d'un front froid sur le golfe de Gascogne génère des vents de 35 à 45 nœuds, rafales à 55 nœuds, et des creux de 7 m. À la suite de problèmes électriques et de fuite sur un ballast, le skipper de Foncia, Michel Desjoyeaux, fait demi-tour, direction les Sables-d'Olonne, dont il repartira quarante heures après le départ de la course initial[8]. Le même jour, peu après 18 h, Kito de Pavant et Yannick Bestaven démâtent, au large du golfe de Gascogne. Marc Thiercelin (DCNS) démâte également le vers 7 h 00 au nord-ouest du cap Finisterre.
: Jérémie Beyou annonce une avarie dans son gréement, il abandonne quelques jours plus tard à Recife au Brésil dans l'incapacité de réparer seul.
: alors que la tête de la course (Josse, Éliès, Dick, Peyron) approche de la porte « Atlantique », le comité de course modifie la porte « Kerguelen » en la déplaçant un peu plus dans son Nord-Ouest : 46°S, de 25°E à 34°E.
Le grand sud
: alors qu'il pointait en troisième position, à environ 180 milles dans le sud des îles Crozet et 650 milles de l’archipel des îles Kerguelen, Loïck Peyron annonce le démâtage de Gitana Eighty, pendant qu'il naviguait sous solent et grand-voile à un ris avec 30 nœuds de vent. Le skipper n'abandonne pas officiellement, et, sous gréement de fortune, tente de rejoindre l'Australie seul. Le , il décide de son abandon.
: Dominique Wavre (Témenos II) constate une rupture de la tête de quille et se déroute sur les îles Kerguelen. Ayant touché terre, il est déclaré hors course, et abandonne. Le lendemain, Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) est victime d'une avarie de safran et se déroute également sur les îles Kerguelen. En vue du mouillage, il s'échoue par 40 nœuds de vent. Le bateau est déséchoué, puis chargé sur le Marion Dufresne, cargo ravitaillant les TAAF, de passage sur l'archipel des îles Kerguelen.
: Jean-Pierre Dick heurte un OFNI (Objet Flottant Non Identifié), la barre de liaison de ses safrans se brise ; le skipper, alors en tête de la course, fait route au nord pour pouvoir réparer.
Le même jour, Jean-Baptiste Dejeanty (Maisonneuve) abandonne et se déroute sur l'Afrique du Sud, à la suite de pannes et dysfonctionnements de ses pilotes automatiques et de l'usure prématurée de ses drisses. Il considère que sa sécurité n'est plus assurée dans ces conditions.
: la Direction de Course modifie la porte « Nouvelle-Zélande » en la déplaçant par 48°00 Sud, entre 170°00 Ouest et 160°00 Ouest. Le 24 décembre, tenant compte de la position des glaces repérées par le radar satellite Envisat, elle modifie également la position de la porte « Ouest Pacifique ». La nouvelle position est 45°30 Sud, entre 145°00 Ouest et 136°00 Ouest.
: Raphaël Dinelli (Fondation Océan Vital) se couche plusieurs fois dans la même zone de l'océan Indien où il avait déjà chaviré en 1996.
: aux environs de la porte « Nouvelle-Zélande » dans des rafales de 65 nœuds et des déferlantes de 6 m, Sébastien Josse (BT) se couche à 110° pendant de longues minutes avant de se redresser ; le skipper fait route au nord sous trinquette seule pour évaluer les dégâts. Il tenait alors la quatrième position.
: la Direction de Course modifie la porte « Est Pacifique » en la déplaçant au Nord-Est, par 44°S, entre 110°W et 102°W. Marc Guillemot atteint le mouillage de l'île Enderby dans l'archipel d'Auckland où il répare son rail de mât en moins de douze heures, et repart en 9e position.
: Derek Hatfield (Algimouss-Spirit of Canada), après avoir mis le mât dans l'eau, constate le bris de deux barres de flèches, et est contraint à l'abandon[12],[13]. Idem pour Sébastien Josse (BT), qui abandonne après diagnostic des dégâts : perte des instruments de navigation en tête de mât, multiples fissures du roof, cloison endommagée et surtout son safran bâbord bloqué en travers. Il tente de rejoindre la terre la plus proche. Dans la même journée, le bateau de Yann Éliès, Generali, est déclaré perdu. Le , la direction de course constatait l'arrêt des balises de positionnement, et l'activation automatique de la balise de détresse. Le , la balise de détresse cessait d’émettre, et l'équipe technique renonçait aux recherches faute de disposer d'autre moyen de localisation du voilier.
1er janvier : Jean-Pierre Dick (Paprec-Virbac) décide de se dérouter sur la Nouvelle-Zélande : la veille, il a heurté de nouveau un OFNI, et a perdu son safran bâbord. En le dépassant, Samantha Davies (Roxy) prend la sixième place.
: Jean Le Cam (VM Matériaux) alors en 3e position, chavire à 200 milles à l'ouest du cap Horn. Le pétrolier Sonangol Kassanje se déroute sur sa position, ainsi qu'Armel Le Cléac'h et Vincent Riou. Ce dernier le récupère, cassant son outrigger sur la quille (privée de bulbe) du bateau chaviré. Le lendemain, PRB IIII démâte et demande à être remorqué dans le port de Puerto Williams. Il demande un reclassement de son bateau. En attendant que le jury statue, il est classé RDG (Redress Given), soit « Réparation donnée »[15].
Remontée de l'Atlantique
: en 2e position au large de l'Argentine, Veolia heurte un cétacé. Son skipper Roland Jourdain constate des fissures près du puits de quille, et passe sous voilure réduite pendant deux jours pour réparer avec les moyens du bord.
: le jury dédommage Armel Le Cléac'h de 11 heures, et décide que Vincent Riou, sera classé ex-æquo avec le concurrent arrivé troisième, place qu'il occupait au moment de son démâtage[16].
: à l'approche du Horn, Dee Caffari et Arnaud Boissières ne peuvent éviter du très gros temps, avec des rafales à 64 nœuds et des vagues supérieures à dix mètres. Aviva a sa grand-voile au quatrième ris en mauvais état, et Akena Vérandas s'est couché par deux fois (dôme d’antenne explosé).
: Michel Desjoyeaux avoue avoir échappé de justesse à une grave avarie qui aurait pu interrompre sa course le jour de Noël. Il refuse de révéler de quoi il s'agit, mais informe que ça ne pourra plus lui nuire jusqu'à l'arrivée[17]. Le 26 janvier, il révèle avoir failli perdre un safran.
: Roland Jourdain perd sa quille et ne sait pas s'il arrivera aux Sables-d'Olonne[18].
1er février : Michel Desjoyeaux gagne la course et améliore le record de plus de trois jours, malgré son départ retardé de quarante heures et le rallongement de la route par les portes[19],[2].
: Roland Jourdain annonce son abandon. Il déclare notamment : « Je m'en voudrais toute ma vie si jamais je passais près d'un port, que je ne m'arrêtais pas et que 24 ou 48 heures plus tard, je fais risquer la vie de quelqu'un pour venir me chercher[20] ».
: Armel Le Cléac'h arrive 2e, après avoir rencontré de dures conditions dans le golfe de Gascogne (casquette arrachée, têtière de grand-voile sortie du rail)[21]. Il avoue également qu'il n'avait plus grand-chose à manger depuis deux jours.
: Marc Guillemot annonce qu'il a perdu sa quille, probablement à la suite d'un choc avec un cétacé le [22],[23].
: Samantha Davies passe la ligne d'arrivée en troisième position. Compte tenu des bonifications, il lui faut attendre l'arrivée de Marc Guillemot pour connaître sa place au classement[24].
: Arrivées successives de Marc Guillemot[25], qui prend la 3e place compte tenu de ses bonifications, de Brian Thompson[26] et Dee Caffari. Cette dernière devient la première femme à avoir réalisé le tour du monde en solitaire dans les deux sens[27].
: Raphael Dinelli (Fondation Océan Vital) annonce qu'il a cassé sa bôme. Quelques heures plus tard, il appelle le médecin qui lui annonce qu'il s'est cassé une côte.
: Arrivée de Norbert Sedlacek, dernier navigateur en course. Sur les trente navigateurs ayant pris le départ, seuls onze ont bouclé leur tour du monde.
Liste des prix numéraires (TTC) attribués en fonction du classement[29],[31] pour les six premiers :
1er : 150 000 €
2e : 90 000 €
3e : 60 000 €
4e : 40 000 €
5e : 30 000 €
6e : 20 000 €
Course virtuelle
En partenariat avec Virtual Regatta, un Vendée Globe virtuel a été organisé en parallèle à la vraie course. 340 000 marins virtuels[32],[33] y ont participé. Le vainqueur, Hugues Fournier, a mis 85 jours, 19 heures et 45 minutes pour faire le tour du monde[34], soit à peine 36 heures de plus que le vainqueur réel de l'épreuve, Michel Desjoyeaux[35] en dépit d'une variation intentionnelle des polaires, coefficientées à 0,85 durant de nombreuses semaines de course afin de favoriser la course réelle.
Notes et références
↑déjà directeur du Vendée en 1989 et 2004, ancien directeur de course du Figaro de 1996 à 2004.