Cette croissance démographique de la fin du XVe siècle poussa le prince Frédéric Ier de Montbéliard à construire un nouveau lieu de culte consacré au culte luthérien. Il fait appel à Heinrich Schickhardt, un architecte connu dans le duché de Wurtemberg, et en 1601 est posée la première pierre[4] en lieu et place de l'ancien lieu de culte. La charpente sera achevée en 1604[5] et l'édifice sera définitivement achevé en 1607.
En 1677, l'armée française investit Montbéliard rasant certains édifices militaires (Citadelle de Montbéliard, Fort le Chat). Louis XIV impose le culte catholique et pour ce faire, décide de raser les lieux de culte non-catholique. Les habitants de la ville construisent alors un clocher et transforment le temple en église[4],[5].
En 1684, construction d'une tribune qui accueillera plus tard l'orgue[6]. L'orgue, construit en 1755 et rénové en 1843 est placé à l'intérieur du temple sur la tribune[5],[7].
Le bâtiment est construit en calcaire blanc du Jura rehaussé de grès rose d'Alsace[6] et de style renaissance.
Le temple se compose seulement d'une grande pièce rectangulaire, sans chœur ni absides typiques de la Réforme protestante. Les vitraux sont remplacés par des fenêtres laissant passer la lumière du jour[11].
L'édifice mesure 37 m sur sa longueur, 16 m sur sa largeur et 11 m de hauteur au plafond[4], plafond uniquement soutenu par la charpente. C'est la plus grande et ancienne église de l'église évangélique luthérienne de France, de style Renaissance du XVIIe siècle[6]. Cependant, il existe en Alsace-Moselle des églises luthériennes plus anciennes[réf. souhaitée].
Éléments architecturaux
L'architecture extérieure laisse place à des éléments Renaissance italienne dans un style épuré rappelant l'antiquité. L'ensemble des façades est rythmé par trente quatre pilastres qui délimitent sept travées dans la longueur et trois dans la largeur[4].
Les fenêtres et les portails sont surmontés de frontons triangulaires. Les portails sont, en outre, surmontés d'un oculus[4].
Éléments mobiliers remarquables
L'orgue de tribune construit en 1755 par Jean Louis Perny et rénové en 1843 par Joseph Callinet comporte deux claviers manuels et un pédalier et il est classé à titre objet aux monuments historiques depuis le [12],[13]. Cet instrument a été restauré entre 1985 et 1989 par le facteur Alain Sals sous l'impulsion des Amis de l'Orgue de Saint-Martin. Un positif de dos a été ajouté. Il possède désormais trois claviers et un pédalier.
Les sculptures des vantaux de la porte principales réalisées dans le deuxième quart du XVIIIe siècle par Friedrich Megnin sont également classées à titre objet aux monuments historiques depuis le [16].
« Illustriss. Princeps D. Fredericus Dux. Virtemb. Ac. [?] comes [?] Adem. hanc Deo O M Sacram pro zelo novam erexit MDCIIII Opera Henrici Schickardi Heren [?]gensis architecti. »
« Le très illustre prince Frédéric, duc de Wurtemberg et de Teck, comte de Montbéliard etc.
a élevé par son pieux zèle ce temple nouveau consacré à Dieu très bon et très grand. MDCIIII Œuvre de l'architecte d'Herrenberg Heinrich Schickhardt 1604 »
Entre 1914 et 1921, le temple sert de magasin à farine[6].
Intégration dans la ville
Du fait de sa position centrale du centre-ville historique de Montbéliard, le temple a été un lien social important pour la population[6].
Il fait face à d'autres bâtiments historiques de la ville tels que l'Hôtel de ville de Montbéliard et le Théâtre de Montbéliard.
De nos jours, le temple se situe au centre du marché de Noël de Montbéliard, y donnant une touche pittoresque.
Galerie
Vue de la place Saint-Martin à Montbéliard
Copie du Retable de Montbéliard, exposée au temple Saint-Martin depuis .
↑Si la comté m'étais contée, Jean Louis Clade, 2001, p. 173
↑Marie-Claude Mary, Montbéliard, Doubs, Paris/Besançon, Ministère de la culture, coll. « Images du patrimoine », , 80 p. (ISBN2-903524-23-8, lire en ligne), p. 42.