La présence protestante est ancienne au Havre : elle remonte au XVIe siècle et la ville fut un enjeu dans les guerres de Religion[2]. Sur le territoire actuel de la commune, un premier temple fut utilisé dans le quartier Sanvic au début du XVIIe siècle. Il fut détruit en 1685 à la suite de la révocation de l'édit de Nantes[3].
À la fin du XVIIIe siècle, le culte protestant fut célébré dans le quartier Saint-François. Avec la croissance démographique de la ville au XIXe siècle, il est décidé de construire un nouveau temple protestant. Le temple du Havre a été bâti en 1862 sur les plans de l'architecte Deconchy. Il était doté d'un clocher et pouvait accueillir jusqu'à 1200 fidèles[4].
Bombardé en 1941, le temple perd son fronton, son clocher et sa toiture. Reconstruit en 1953 par les architectes Gaston Delaune, Jacques Lamy et Gérard Dupasquier[1], travaillant dans le cabinet Auguste Perret, c'est le seul édifice du Havre réunissant en un même bâtiment l'architecture XIXe siècle et l'architecture de l'école Perret[5].
Antoine Rufenacht, député et ancien maire du Havre de 1995 à 2010, est un fidèle célèbre du temple protestant[6].
Description
Extérieur
Le temple actuel est très sobre en briques jaunes : un seul vaisseau allongé sert de lieu de culte. Il est surmonté d'un toit terrasse et possède un étage carré[1]. Il est précédé par un porche doté de trois ouvertures surmontées d'arc en plein cintre. Il n'y a ni statues, ni clocher.
Intérieur
L'orgue et la chaire datent des années 1950. Le grand escalier intérieur a été aménagé en 1990 conçu par Sylvestre Monnier, qui reçut un premier prix d’architecture à Rome. Les piliers en béton sont caractéristiques de l'atelier Perret.
L'orgue Gutschenritter actuel remplace l'ancien orgue Merklin, construit en 1883 et détruit dans lors des bombardements de 1941.
Références
↑ ab et cC. Étienne-Steiner, Le Havre. Ville, port et agglomération, Rouen, édition du patrimoine, 1999, p. 114