Dès 1535, un membre du Parlement de Bordeaux écrivait à la reine Catherine de Médicis : « Madame, par l'extrait des informations que nous envoyons à Sa Majesté, nous trouvons que Bragerac, Sainte-Foy, Aymet et autres lieux commencent à s'éloigner grandement de la parole de Dieu et de l'Église ».
L'église protestante d'Eymet est organisée en 1560[1]. Un premier temple est construit en 1561.
François de Caumont est baron d'Eymet par son mariage en 1554 avec Philippa de Beaupoil, dame de La Force. Sa famille avait embrassé la religion réformée, comme les Durfort-Duras, probablement vers 1530[2]. La reine Jeanne d'Albret s'est déclarée protestante à la Noël 1560. En 1568, la ville d'Eymet est assiégée et prise par Blaise de Monluc qui punit la population. La ville est reprise par Jeanne d'Albret où elle est rejointe par Armand de Clermont, baron de Piles[3], et 80 cavaliers. Son fils, Henri IV est le chef du parti protestant.
À partir de 1580, Henri de Navarre est souvent passé à Eymet pendant les opérations qu'il mène contre les troupes royales. Après sa victoire à Coutras, il est à Eymet en . Le , il écrit d'Eymet une longue lettre à sa maîtresse Diane d'Andoins, la belle Corisande, se terminant par : « Je vous envoie mille millions de baisers d'Aymet ».
La liberté de religion est accordée aux protestants par l'édit de Nantes pris par Henri IV en 1598.
Dans sa campagne contre les protestants, le roi Louis XIII passe à Eymet en 1621. Dans un arrêt du parlement de Bordeaux pris en , note que les pasteurs quittent leur résidence officielle pour aller prêcher dans les justices des catholiques comme Eymet, terre du sieur de Gurson, sans sa permission, malgré la défense insérée dans l'Édit de Nantes[4].
Eymet accueille le synode provincial des Églises Réformées de Basse-Guyenne en 1651. On évalue à plus de 2 200 le nombre de protestants à Eymet en 1660.
Dans un arrêt du Conseil du roi, pris le , il est décidé de détruire le temple d'Eymet qui aurait été établi illégitimement depuis l'édit de Nantes et interdit le culte réformé dans la ville d'Eymet[5]. Le , Louis XIV prend un nouvel arrêté ordonnant la destruction du temple d'Eymet qui avait dû être reconstruit dans un lieu non précisé.
À la fin de 1674 la communauté d'Eymet, privée de temple, va s'unir à celle de La Sauvetat. En se déroule sur les bords du Dropt une préfiguration des dragonnades bien qu'elles ne soient pas encore un moyen pour imposer des conversions.
L'édit de Fontainebleau pris par Louis XIV en 1685 interdit le culte réformé. Campagne de conversion des protestants d'Eymet en 1701.
Des assouplissements des interdictions de 1685 sont accordées par Louis XV. Des assemblées du désert sont organisées près d'Eymet en 1753, 1754 et 1758. Le consistoire est reconstitué à Eymet en 1756. La grange servant d'oratoire est détruite en 1762.
Une ordonnance impériale de Napoléon Ier, en 1804, autorise les protestants à construire à leurs frais le temple actuel sur l’emplacement de l’ancien. Eymet se trouve dans l'arrondissement de l'église consistoriale de Bergerac. Décret du indiquant que l'arrêté du préfet de la Dordogne en date du 29 brumaire an XIV, portant que le consistoire de Bergerac est autorisé à faire construire un temple à l'emplacement de l'ancien temple d'Eymet, est autorisé[6]. La commune donne une aide de 600 francs pour la construction[7]. Inauguration du temple d'Eymet en 1808.
Le bicentenaire du temple d'Eymet est célébré le 15 et .
↑Note : ils ont organisé un premier culte privé en 1535 dans le château des Milandes.
↑Note : il est assassiné la nuit de la Saint-Barthélemy.
↑R. de Boysson, L'Invasion Calviniste en Bas-Limousin, Périgord et Haut-Quercy, p. 488, 495, Bulletin de la Société scientifique historique et archéologique de la Corrèze, 1919, tome 41 (lire en ligne)
↑Jean Filleau, Décisions catholiques, ou Recueil général des arrests rendus en toutes les cours souveraines de France. Édits qui concernent l'exercice de la Religion Prétendument Réformée, avec les raisons fondamentales de ces arrests, p. 680, imprimerie de Jean Fleuriau, Poictiers, 1668 (lire en ligne)
↑M. Rabaut le jeune, Annuaire, ou répertoire ecclesiastique à l'usage des églises réformées et protestantes de l'Empire français, p. 453, imprimerie de Brasseur aîné, Paris, 1807 (lire en ligne)
↑A Soulier, Statistique des Eglises réformées de France,suivie des lois, arrêtés, ordonnances, circulaires et instructions qui les concernent, p. 33, H. Servier libraire, Paris, 1828 (lire en ligne)