René Berthier s’intéresse au mouvement libertaire vers 1966-1967 alors qu’il est étudiant à l’université de Caen. Il s’abonne alors aux Cahiers de l’humanisme libertaire. Il s’inscrit ensuite à la Sorbonne pour poursuivre ses études, qu’il doit interrompre car sa bourse est supprimée. Il trouve un emploi comme intérimaire et milite au Syndicat parisien des travailleurs intérimairesCFDT (1970-1971), dont il deviendra secrétaire adjoint.
De 1969 à 1972, il participe au Centre de sociologie libertaire animé par Gaston Leval, grâce auquel il acquiert une solide formation théorique.
Au début des années 70, il participe à la fondation de l’Alliance syndicaliste révolutionnaire et anarcho-syndicaliste (ASRAS), dite l’Alliance syndicaliste, auto-dissoute en 1981.
En 1972, il adhère à la CGT du Livre, au Syndicat des correcteurs. Après son service militaire, en 1973, il est embauché à l’imprimerie Georges-Lang (1800 ouvriers). C’est en travaillant dans cette imprimerie qu’il terminera à la Sorbonne la maîtrise d'anglais (mémoire sur William Godwin) entamée en 1970.
Il assume des fonctions de délégué dans l'imprimerie de labeur et en presse pendant une quinzaine d’années. De 1997 à 2003, de secrétaire adjoint, puis secrétaire du syndicat CGT des correcteurs, de membre du bureau du Comité intersyndical du Livre parisien, et de membre du bureau fédéral de la FILPAC (fédération du Livre CGT) pendant 2 ans.
En 1984, il adhère au groupe Pierre Besnard de la Fédération anarchiste, constitué en partie d’anciens de l’Alliance syndicaliste. En 1984-85, pendant la grève des mineurs britanniques, il est cofondateur d’un comité de soutien aux grévistes. Animateur sur Radio libertaire du « Magazine libertaire », émission mensuelle puis, au moment de la guerre du Golfe (1990-1991), des « Chroniques du nouvel ordre mondial », émission hebdomadaire, jusqu'en 1997. Il est ensuite cofondateur de la Coordination contre le blocus imposé à la population irakienne, dont il sera président en 1993. Il est également cofondateur de l’association Justice et paix en Palestine.
Aujourd’hui retraité il milite au groupe Gaston Leval de la Fédération anarchiste et se consacre à la fois à un travail d’écriture dans le domaine théorique et historique et à un travail d’organisation sur le plan international. Dans le domaine de la théorie, il tente de montrer que le mouvement libertaire doit cesser de s’accrocher à des concepts dépassés, à des stratégies d’un autre temps, faute de quoi il restera indéfiniment un mouvement confidentiel.
Conférencier et auteur de nombreux textes sur le sujet, il est un des spécialistes contemporains de l'œuvre de Bakounine, qu'il aborde à partir d'une pratique militante.
Commentaire
Selon Hugues Lenoir dans le Dictionnaire des anarchistes : « René Berthier ne se définit pas comme anarchiste mais comme anarcho-syndicaliste. L’anarchisme français n’a pas eu d’influence déterminante sur lui. Par sa proximité avec Gaston Leval, sa formation en fait plutôt un produit du mouvement anarcho-syndicaliste espagnol. Le théoricien du mouvement libertaire dans lequel il se reconnaît le plus est Bakounine. C’est encore l’influence de Gaston Leval qui le conduisit à la conscience de la nécessité pour les militants d’avoir une bonne formation historique et théorique. »[1]
L'Occident et la guerre contre les Arabes : réflexions sur la guerre du Golfe et le nouvel ordre mondial[3], L'Harmattan, 1994, 187 p., (ISBN2-7384-2584-4).
L’expérience de l’Alliance syndicaliste et la critique de la charte d’Amiens in Le syndicalisme révolutionnaire, la charte d’Amiens et l’autonomie ouvrière, Éditions CNT, 2009.
La Commune de Paris Aujourd'hui, coordination de Jacques Zwirn, Association des Amis de la Commune de Paris, 1871, Les Éditions ouvrières, 1999, (ISBN2708234617) :
La Commune de Paris, un mythe fondateur, pp. 39-46, lire en ligne.
La réhabilitation de Boukharine ou la seconde mort de Trotski, in Économies et société, « Études de marxologie », S, n° 28-29, 1991, p. 165-177, lire en ligne.
État, droit et légitimité, in L'Homme et la société, n°123-124, Éditions Anthropos, 1997, lire en ligne.
Cent cinquante ans de Manifeste communiste, in Les Temps maudits, n°4, .
Bakounine, l’État et l’Église, Réfractions, n°7.
En portugais
Do federalismo, Editora Imaginário, São Paulo, 2011.
Marxismo e anarquismo, Editora Imaginário São Paulo, 2011.
Poder, Classe operaria e “ditadura do proletariado”, Editora Imaginário São Paulo, 2010.
Contribution à des ouvrages collectifs
Espanha libertária, A revolução social contra o fascismo, Editora Imaginário/Expressao & Arte, 2002.
Os anarquistas julgam Marx, Editora Imaginário, São Paulo, 2001.
Autogestão e Anarquismo, Editora Imaginá, São Paulo, 2002.
Justiça e direito, uma abordagem libertária, Editora Imaginário/Expressao & Arte, 2001.
Introductions/présentations
Mikhail Bakunin Escritos contra Marx, Editora Imaginário/Expressão & Arte, 2011.