Razan Zaitouneh, partisane de la non-violence, défend les droits de l'homme en Syrie depuis 2001. Il lui est interdit de quitter le territoire syrien à partir de 2002[2].
En 2011, elle doit se cacher, ainsi que son mari, Waël Hamada, car ils sont recherchés par les autorités syriennes. Le 30 avril 2011, `Abd al-Rahman, le frère de Waël, évite les services de renseignements sur son lieu de travail, puis est approché à son domicile à Damas. Abd al-Rahman est alors contraint d'appeler son frère pour le persuader de le rejoindre, sans parvenir à le joindre, puis est arrêté[5].
Le 12 mai, Waël est arrêté. En prison, il est interrogé sur le travail de sa femme en faveur des droits de l'homme, et, selon Amnesty international, serait victime de torture et mauvais traitements.
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’homme, affirme que Waël Hamada et son frère « sont détenus dans un lieu inconnu pour forcer Razan Zaitouneh à se rendre»[6].
Waël est libéré le 1er août 2011, en attente de procès[7].
Les bureaux du VDC sont alors installés à Douma. Razan Zaitouneh collabore également avec le Centre syrien pour les médias et la liberté d'expression. C'est leur présence sur place à Douma qui permet aux militants de commencer à documenter le jour même de nombreux crimes de guerre, y compris des attaques chimiques, dont celle du 5 août 2013[8].
En 2012, avec sa collègue Samira Khalil, elle rejoint les activités de l'association Women now for Development, créée par Samar Yazbek[9].
Le 21 août 2013, jour du massacre de la Ghouta (plus importante attaque chimique du conflit), Razan Zaitouneh et trois de ses collègues se rendent dans les dispensaires de santé et centres de soin de la Ghouta orientale, afin de documenter. Majd al-Dik photographie plusieurs centaines de corps tandis que ses collègues consignent les informations concernant l'identité des victimes identifiées : dispensaires d'Irbin (près de trois cents cadavres), Kafr Batna, Hammourieh-Est (des centaines de femmes dans des linceuls) et Douma. Le quartier Al-Mazra de Zamalka est impossible à atteindre en raison de la concentration de gaz. Le Centre de documentation des violations établit ainsi une liste de 929 personnes décédées identifiées[10],[11].
En janvier 2020, Majdi Naameh, un ancien cadre de Jaych al-Islam, suspecté d'être impliqué dans leur enlèvement et leur disparition forcée, est arrêté en France[16].
↑Bruno PAOLI et François BURGAT, Pas de printemps pour la Syrie : Les clés pour comprendre les acteurs et les défis de la crise (2011-2013), La Découverte, , 405 p. (ISBN978-2-7071-7917-3, lire en ligne)