Le département de la Corrèze est traditionnellement un fief de la gauche modérée (notamment incarnée par la figure du radical-socialiste Henri Queuille). Son histoire politique récente a été marquée par l'implantation électorale locale de deux présidents de la République, Jacques Chirac (dont l'influence a, durant quatre décennies, à partir des fiefs de Sarran, Ussel ou Meymac, orienté le département à droite en en faisant ce qu'on a appelé la « Chiraquie ») puis François Hollande, dont le parcours national a sans doute favorisé le ré-ancrage temporaire de la Corrèze à gauche. Le département balance depuis lors entre les deux camps au gré des contextes nationaux.
Géographie électorale
Globalement, la Haute-Corrèze (arrondissement d'Ussel) et la Basse-Corrèze (arrondissement de Brive) sont plutôt orientés à droite, tandis que la région de Tulle vote plutôt socialiste. La gauche radicale effectue toutefois de bons scores sur le plateau de Millevaches (« communisme rural » limousin), ainsi que dans l'ancien bassin ouvrier de Tulle.
Lors de l'élection présidentielle de 2017, c'est Emmanuel Macron qui est en tête dans le département au premier et au deuxième tour, lors du premier tour c'est Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France insoumise qui est deuxième, le candidat socialiste arrive en cinquième position, au second tour Marine Le Pen obtient 29% des suffrages. Les difficultés de la gauche continuent lors des élections législatives de 2017, en effet, les deux circonscriptions alors jusqu'ici à gauche basculent à droite et au centre. Forte de sa popularité nationale, La République en marche parvient à faire élire dans la première circonscription, son candidat, le maire de Naves, Christophe Jerretie, sur ces terres hautement symboliques, anciens fiefs des anciens chefs de l'État, Jacques Chirac et François Hollande (dont le candidat socialiste Bernard Combes, défait au second tour, est un proche). En revanche, ce n'est pas le cas de leur autre candidate, l'ancienne sénatrice socialiste, Patricia Bordas, qui chute sur le fil face à la candidate des Républicains, vice-présidente du département, Frédérique Meunier, qui permet à la droite de revenir à la tête du secteur de Brive après 10 ans d'absence.
Années 2020
En 2020, lors des élections municipales et sénatoriales la droite parvient à conserver sa position dans le département, elle conserve les deux sous-préfectures, Brive-la-Gaillarde et Ussel, et gagne aussi de nouvelles communes comme Bort-les-Orgues et Sainte-Fortunade mais perd Argentat-sur-Dordogne, Naves et Neuvic au profit de la gauche. Les sénatoriales confirment la bonne implantation de la droite dans le département à la suite de la réélection des sénateurs sortants, tous deux étiquetés à droite.
Après les élections de 2015 qui avaient vu la gauche perdre sa majorité au conseil départemental pour ne conserver que 12 élus sur les 38 que compte le conseil départemental, les élections départementales de 2021 ne sont qu'une confirmation pour la majorité de droite. La gauche conserve ses cantons de Tulle, de Naves et de l'Yssandonnais, mais ne parvient pas à progresser. Seuls 6 cantons de droite leur accordent plus de 40 % des voix au second tour - avec un meilleur score de 48 % dans le canton de Haute-Dordogne. Pascal Coste est réélu dans son canton dès le premier tour face au RN, la gauche n'avait pas présenté de candidat. Frédérique Meunier regagne le canton de Malemort, qu'elle avait quittée en 2017 pour devenir députée. La droite gagne le canton de Brive-la-Gaillarde-1, le seul canton de Brive qui l'avait résisté en 2015. Le canton d'Argentat-sur-Dordogne bascule, quant à lui, à gauche.
Contrairement aux départementales, c'est la gauche qui est majoritaire lors des régionales de 2021. À l'échelle régionale, la liste socialiste du président sortant Alain Rousset l'emporte. La Corrèze attribue également une large avance à la liste du PS, menée dans le département par l'ancien député Philippe Nauche, mais place en deuxième position la liste LR, menée par le président du conseil départemental Pascal Coste. On note que la liste de la majorité présidentielle n’obtient aucun conseiller régional dans le département, Patricia Bordas, ancienne sénatrice, échouant à la cinquième place avec 7 % des suffrages, derrière la liste d'EÉLV.
Le résultat de l'élection présidentielle de 2022 en Corrèze est assez semblable à celui observé à l'échelle nationale. Emmanuel Macron est en tête du premier tour dans le département avec 23,2 % des suffrages, il devance de seulement 1 467 voix Marine Le Pen qui recueille 22,2 %. Jean-Luc Mélenchon arrive en troisième position avec 19,4 %, il est suivi par Valérie Pécresse qui obtient en Corrèze son meilleur score, à savoir 8,6 %. Les sous-préfectures de Brive-la-Gaillarde et d'Ussel placent Emmanuel Macron en tête, tandis que la ville-préfecture de Tulle place Jean-Luc Mélenchon en première place. Au second tour, Emmanuel Macron est devant Marine Le Pen dans le département, le président sortant recueille 55,8 % des suffrages exprimés, soit une baisse de plus de 21 points par rapport à 2017. La candidate du RN à doublé son score par rapport à 2017 en récoltant 44,2 % des voix dans le département.
Avant 2012, le département en comptait trois, les circonscriptions de Tulle (1re circonscription) et d'Ussel (3e circonscription) ayant fusionné à cette date.
Le conseil départemental de la Corrèze compte deux groupes politiques : le groupe majoritaire « Corrèze Demain » qui réunit les élus de droites et du centres, et le groupe unique d'opposition de gauche « Corrèze Ensemble ».
Au , le département de la Corrèze compte 9 intercommunalités à fiscalité propre dont le siège est dans le département (2 communautés d'agglomération et 7 communautés de communes).