Aux confins du Berry, la Brenne était une zone marécageuse infertile. Ne sachant qu'y faire pousser, les moines, au XIIe siècle, eurent l'idée d'y emprisonner les eaux et de créer de longs chapelets d'étangs. C'est l'aspect le plus frappant du paysage tel qu'on le voit aujourd'hui.
Le parc naturel régional de la Brenne fut créé le [1], à la suite d'une forte mobilisation des élus et acteurs locaux voulant réagir contre la dévitalisation de leur territoire. Il a été classé Ramsar en 1991. Le premier renouvellement a eu lieu le [1], puis le deuxième le [1].
Plusieurs incendies de végétations « remarquables » y ont eu lieu.
Le parc s'étend sur quatre régions naturelles : la Brenne avec une superficie de 1 170,68 km2 ; le Boischaut Nord avec une superficie de 63,01 km2, le Blancois avec une superficie de 277,87 km2 et le Boischaut Sud avec une superficie de 254,64 km2.
Paysages
Six grandes entités paysagères bien différentes peuvent être identifiées[2] : la Grande Brenne , la Petite Brenne , la Queue de Brenne , le Pays d'Azay , le Pays Blancois et le Boischaut Sud.
Grande Brenne
La Grande Brenne ou Brenne des étangs est constituée d’une mosaïque de paysages où s’interpénètrent l’eau, les bois, les landes et les prairies parfois dominées par des buttons. Ceux-ci résultent de l’érosion des grès : les plus tendres se sont dégradés et ont produit les sables que l’on trouve en surface sur l’argile, les plus résistants ont formé les buttons. Les sols pauvres argilo-gréseux, difficiles à exploiter car trop humides en hiver et desséchés en été, expliquent la création des étangs (tous artificiels) et l’importance de l’élevage sur des terres peu propices à la culture.
Elle a été marquée par l’enfrichement dans les années 1980 et 1990, en raison de la déprise agricole, du recul de l’élevage extensif et du développement de loisirs comme la chasse. Ce phénomène s’est atténué depuis une dizaine d’années. Par ailleurs, la recherche de l’augmentation de la productivité des étangs a entraîné une régression de la végétation aquatique. Ces mutations lisibles dans les paysages créent de fortes pressions sur l’équilibre écologique des milieux perturbé également par le développement d’espèces exotiques envahissantes (la Jussie et l’écrevisse de Louisiane). En périphérie de la Grande Brenne, au contraire, l’élevage s’est plutôt intensifié. Certains secteurs sont même concernés par le développement des cultures, lorsque les sols le permettent.
La Petite Brenne est situé au sud de la Creuse. Elle abrite également des étangs, mais ils sont moins nombreux qu’en Grande Brenne et le plateau est recouvert d’un important manteau forestier. Le relief est intermédiaire entre les collines du Boischaut Sud au sud-est, contrefort du Massif central, et le plateau Blancois au nord-ouest. On observe une certaine progression des massifs forestiers et des boisements en périphérie d’étangs.
Queue de Brenne
La Queue de Brenne comporte moins d'étangs que la Grande Brenne mais présente les mêmes caractéristiques pédologiques. Cette zone est boisée au nord et les cultures sont en augmentation au sud.
Pays d'Azay
Le Pays d'Azay, est une zone de cultures rattachée à la région agricole du Boischaut Nord. La forêt de Preuilly et la vallée de la Claise sont les deux éléments paysagers principaux de cette entité. La vallée du Narçay crée une limite paysagère forte entre la Brenne encore bocagère et boisée et les zones de grandes cultures où les systèmes de haies ont disparu.
Le pays a été touché très tôt par les remembrements et les mutations paysagères dues aux évolutions de l’agriculture (deuxième moitié des années 1960, début des années 1970). Peu à peu les paysages se simplifient. L’exploitation intensive des terres riches a pour corollaire l’élargissement du parcellaire, la quasi-disparition des haies et la mise en culture des fonds de vallées.
Pays Blancois
Le Pays Blancois, fortement marqué par la présence de vallées entaillées dans le calcaire, marque la frontière entre le Berry et le Poitou. Les paysages y sont très variés avec des plateaux agricoles et des vallées alternant paysages jardinés, fonds prairiaux, falaises rocheuses et versants boisés marqués.
Les paysages de bocages du Boischaut Sud sont fortement cloisonnés par une maille bocagère encore dense, notamment dans les secteurs escarpés ; le relief collinaire est assez marqué notamment au sud-est ; le réseau hydrographique est encaissé, constitué de cours d'eau (Anglin et affluents) et de quelques étangs ; on y trouve trois sous-entités, le bocage du Boischaut Sud (bocage dense) au sud-est, le bocage remembré des Terres Froides du Poitou (bocage ouvert) à l’ouest et le bocage de transition en cours d’ouverture au nord, ces trois grandes familles étant traversées par un système de vallées et de vallons.
L’activité principale reste l'élevage ovin, caprin et bovin extensif. Le bocage englobe une diversité d’habitats naturels remarquables, dont quelques pelouses sèches, landes (sèches, humides et intermédiaires) et fourrés, et de nombreuses mares. Les haies et bosquets jouent un rôle primordial pour la diversité et les effectifs de nombreuses espèces. Une haie complète, avec son talus et son fossé abrite une avifaune abondante et diversifiée.
Sur les secteurs les plus propices à l’agriculture (plateaux fertiles essentiellement), la régression des haies est critique. La maille bocagère s'est considérablement élargie au cours des cinquante dernières années et on note un problème de renouvellement des arbres dans les haies. Les réseaux de haies sont globalement de moins en moins connectés entre eux, ce qui affecte la valeur écologique du bocage, néanmoins le bocage reste globalement dense, ce qui laisse penser qu’un équilibre reste possible entre nécessités économiques et maintien des haies.
Situées sur les coteaux des vallées, elles abritent de nombreuses espèces adaptées comme l'astragale à feuilles de glycine. Les orchidées exigeantes en chaleur et en milieu calcaire trouvent une place de choix sur ces pelouses avec plus de vingt espèces dont certaines protégées au niveau régional. De plus, de nombreuses espèces végétales y sont en limite nord de répartition (trèfle strié, l'érable de Montpellier, l'amélanchier, la campanule érine). Finalement, on dénombre pas moins de 350 espèces végétales liées aux pelouses et lisières calcicoles.
Se développer sur un milieu si difficile nécessite une capacité d'adaptation. Certaines espèces que l'on trouve là ne se rencontrent que dans ce type de milieu : ainsi de petits arbres nains comme l'hélianthème couché et la germandrée des montagnes, des plantes grasses comme certains orpins, des plantes annuelles à développement printanier au niveau des dalles rocheuses, des plantes parasites, des légumineuses[6].
La Brenne ne compte plus que quelques marais de surface conséquente, dont les très remarquables marais calcaires à Marisque situés au nord du parc. Dans les trouées du choin et du Marisque, une flore originale s'offre aux regards : parnassie des marais, épipactis des marais, samole de Valérand, orchis des marais et orchis de Brenne[6].
les prairies maigres à sérapias langue se rencontrent parfois en mélange avec des pelouses sèches siliceuses à annuelles ou des pelouses sèches à fétuque ovine plus ou moins riches en petits trèfles à affinité méditerranéenne[6].
On appelle bocage, une région où les champs et les prés sont enclos par des levées de terre portant des haies ou des rangées d'arbres qui marquent les limites de parcelles de tailles inégales et de formes différentes, et où l'habitat est dispersé en ferme et en hameaux[6].
À ce jour, 27 espèces protégées sur les 68 que compte la France ont été recensées. Dans les étangs, on observe un grand nombre de ragondins et rats musqués. Des espèces comme la genette d'Europe et le loir sur les vallées, le campagnol de Gerbe et de bonnes populations de chauves-souris sont aussi observables sur le territoire. À noter le retour de la loutre.
La Brenne figure au 4e rang des « zones humides françaises d'importance internationale », selon la classification UICN et héberge ou voit passer les 3/4 des 365 espèces d’oiseaux protégées en France.
Le parc recense 11 des 37 espèces de reptiles autochtones protégées en France. Parmi les reptiles présents dans le parc, l'animal emblématique est la Cistude d'Europe qui trouve ici un lieu de prédilection. Plusieurs dizaines de milliers d'individus font ainsi de la Brenne, la première région française pour cette espèce.
Les mollusques se répartissent en bivalves (moules et huîtres) et gastéropodes (escargots et limaces). Sur les 60 espèces de mollusques protégées en France, une seule a été trouvée sur le territoire : la Mulette épaisse. Ce faible nombre d’espèces protégées recensées est très probablement lié à une carence d’inventaires : à l’exception de cette Mulette qui a bénéficié d’inventaires spécifiques, ce groupe n’a encore été que peu étudié localement. Mais certains pêcheurs ont affirmé avoir fréquemment rencontré des anodontes lors des pêches hivernales[8].
La réserve naturelle nationale de Chérine a été créée en 1985[12],[13], elle protégeait un ensemble remarquablement varié de milieux naturels typiques de Brenne, de l’étang ancien ceinturé de roseaux, à la prairie et au marais en passant par les bois et les landes. Ce maillage étroit d’habitats s’imbrique grâce à une multitude de milieux secondaires très localisés tels que des mares, des saulaies, des fossés, des arbres séculaires et des marnières qui forment autant d’abris pour des espèces spécialisées.
Initialement créés pour protéger l’avifaune que le site abritait, les inventaires naturalistes qui se sont succédé ont mis en évidence la forte valeur de l’écosystème tout entier. Cette réserve est écologiquement riche comparée au reste de la Brenne, qu’il s’agisse des habitats, de la flore ou de la faune, et tient en particulier à la présence de milieux originaux tels que le bois de Las (peuplement forestier très ancien avec tourbières) ou les roselières d’étangs.
De nouvelles acquisitions ont été réalisées en 2011, qui ont permis d’étendre la superficie initiale à 370 ha[13],[14] et d’améliorer le fonctionnement écologique du territoire initial[15].
Elle est constituée des propriétés de la région, du conservatoire, du parc, de la commune de Rosnay (chemins communaux) et d'Alexandra Audoin et Laurence Malpel[18] (propriétaires exploitantes installées à « Bois retrait »).
Elle bénéficie d’un partenariat avec six éleveurs et des pisciculteurs locaux[18].
La réserve naturelle régionale du Bois des Roches fut créée le [19],[20],[21] sous forme d'une réserve naturelle volontaire[19],[20]. Elle a été classée en RNR en 2012[19],[21],[20] pour une superficie de 12,2 hectares[21],[20]. Les falaises et les grottes de la réserve ont connu une occupation par l’Homme dès le Paléolithique supérieur (45 000 ans à 12 000 ans av. J.-C.[20]), ce qui confère un grand intérêt historique et pédagogique au site et a partiellement justifié son classement en réserve naturelle.
Le 8 avril 1991, la Brenne a été inscrite sur la liste des sites ramsar sous le numéro 518. Le site recouvre l'intégralité de la Grande Brenne, au nord de la Creuse et de la petite Brenne, au sud ainsi qu'une partie de la queue de Brenne située à l'est de la Grande Brenne (secteur qui est en dehors du Parc naturel régional de la Brenne qui assure la gestion du site. Cependant, l'étang des Loges est intégré
dans la zone de protection spéciale[22].
Les neuf commissions de travail associent les élus ainsi que les acteurs socio-économiques et associatifs[26]. Elles proposent et suivent les projets et les actions.
Commissions
Présidents
Agriculture, pisciculture, forêt et chasse
André Gateault
Développement économique et vie du territoire
Joël Darnault
Nature et environnement
Patrice Boiron
Patrimoine culturel, bâti, paysage et urbanisme
Gilles Touzet
Éducation, enfance et jeunesse
Patrice Houssin
Culture
Daniel Champigny
Tourisme
Alain Nevière
Finances et ressources humaines
Christophe Vandaele
Équipe technique
Le travail de l’équipe technique[27] a pour but : la coordination des pôles ; la préparation et suivi des documents budgétaires et la relation avec les partenaires institutionnels, techniques et financiers.
Financement
Le financement[26] du syndicat mixte, il n'est pas prélevé d’impôt. C'est une collectivité sans fiscalité propre, le syndicat finance ses opérations par les cotisations des membres du syndicat (communes, département, région et État) et par l'obtention de financements liés à des programmes spécifiques : Fonds européens, Natura 2000, contrat régional de pays, contrat de parc, contrat enfance-jeunesse de la CAF et contrat d'objectif territorial avec l'ADEME.
La pisciculture[37] s'est fortement déployée dans le territoire.
Stand de vente de poisson de l'étang de Bellebouche à la suite de la pêche des pisciculteurs.
Les habitants sont essentiellement des agriculteurs car beaucoup d'entre eux viennent s'y installer du fait du prix bas des terres. Avec ces nouveaux agriculteurs, de nouvelles techniques apparaissent comme le drainage pour éviter les mouillères (espaces trop humides que l'on ne peut pas cultiver). Les agriculteurs ne pratiquent pas tous l'agriculture biologique.
La protection de l'environnement est respectée par des associations comme la réserve de Chérine ou le parc naturel régional de la Brenne, la présence de prairies qui conservent la biodiversité, les agriculteurs qui plantent de nouvelles espèces pour développer la flore et aux labours. Malgré tout des facteurs défavorables au développement de l'environnement sont encore présents, comme la déforestation et la suppression des haies. Le surpâturage est également une source de perte de biodiversité notamment quant à la disparition d'espèces de papillon. Enfin, les pesticides ou herbicides et les engrais chimiques dégagent de l'azote et du pétrole qui s'infiltrent dans le sol.
Prairie de l'étang de Bellebouche
Les agriculteurs pratiquant l'agriculture biologique prennent certaines mesures et ne coupent pas les haies pour protéger les insectes qui s'y trouvent ; ils gardent les prairies naturelles et n'utilisent pas d'engrais chimiques, préservent les arbres, font du compostage, produisent leur foin, travaillent la terre pour éviter que le sol s'acidifie, et utilisent de la chaux en amendement pour remonter le pH du sol et faire réapparaître des espèces végétales (cette dernière pratique n'étant pas spécifique à l'agriculture biologique mais étendue à l'agriculture en général).
Tourisme
Voici les principaux lieux et sites touristiques du parc :
Maison du Parc[38] (elle a reçu 68 430 visiteurs en 2016)
Maison de la Nature[39] (elle a reçu 15 428 visiteurs en 2016)
↑Jean-Luc Pavot, « Dans l'Indre, la difficile cohabitation du castor et de l'homme », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre, (lire en ligne, consulté le )
↑Jean-Michel Bonnin, « Indre : haro sur la jussie, fléau des étangs de Brenne », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Rosnay. Il faut préserver la biodiversité du territoire », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Indre : Laurent Laroche, maire de Bélâbre, nouveau président du Parc régional de la Brenne », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre, (lire en ligne, consulté le ).