Sainte-maure-de-touraine

Sainte-maure-de-touraine
Pays d’origine
Région
Lait
Pâte
Appellation
Nommé en référence à
Volume commercialisé
1 720 t ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Aire de production
1 000 000 ha ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Le Sainte-maure-de-touraine est un fromage de chèvre de la région Centre-Val de Loire, en France. Cette appellation d'origine doit son existence à la commune homonyme Sainte-Maure-de-Touraine[1].

L'appellation Sainte-maure-de-touraine est protégée par un label régional depuis 1978, puis depuis le [2], par une appellation d'origine protégée[3].

Sa meilleure période de consommation s'étend d'avril à août[4].

Histoire

Basée sur le mot d'ancien français « maure » qui signifie « noire », sainte maure, la sainte noire était, avant de perdre son statut probable de divinité des moissons et des récoltes à la fois picte et celte, responsable des cycles de transformation de la vie[5],[6]. Elle peut présider, dans l'esprit de ses anciens croyants, à la fermentation bactérienne et à la décomposition des végétaux en noire fumure dans la terre. Elle favorise aussi la richesse des humains, notamment le mûrissement spécifique des fromages et en conséquence assure leur conservation alors que les simples caillés de lait de chèvre restent si facilement altérables[7].

Une légende rapporte que des femmes arabes, abandonnées à la suite de la défaite à la bataille de Poitiers, auraient appris aux habitants de la région à fabriquer ce fromage. Cette légende explique à sa façon l'emploi de l'appellation Sainte-maure-de-touraine. Prouvés par les données archéologiques, les petits élevages caprins sont présents en Touraine bien avant le VIIIe siècle.

Terroirs d'élaboration

Communes

Appellation d'origine protégée

Commissions

Pour utiliser commercialement l’appellation d'origine « Sainte-maure-de-touraine », des critères de qualités précis doivent être respectés, les fromages passent tous les deux mois devant une commission qui vérifie notamment le goût, la texture, la croûte, la forme et la tenue.

La commission, mise en place par l'Institut national de l'origine et de la qualité, réunit les fromages : des producteurs fermiers et des transformateurs laitiers industriels et artisanaux, la direction des services vétérinaires et la délégation départementale de la consommation, du commerce et de la répression des fraudes[8].

Élevage caprins

Pour produire le lait qui servira à la fabrication du fromage de Sainte-maure-de-touraine, des chèvres de race alpine, poitevine et saanen sont utilisées[9].

Le fromage

En forme de bûche tronconique, le Sainte-maure-de-touraine est un fromage de chèvre élaboré avec du lait cru entier. Sa pâte molle est obtenue par coagulation principalement lactique avec une faible addition de présure. L'égouttage est spontané. Le fromage est salé et cendré en surface, à moisissures superficielles.

Il présente une flore de surface allant du gris clair au gris bleuté. Sa coupe est franche et lisse, sa flaveur équilibrée est acidulée et noisettée quand il est jeune, devenant plus caprique et corsé avec le temps. Sa texture onctueuse et fondante devient plus sèche et plus cassante[2].

Le Sainte-maure-de-touraine est une bûche tronconique de 16 à 18 cm de long[2], le grand diamètre est de 5,5 cm[2], le petit diamètre de 4,5 cm[2]. Son poids est d'environ 250 g[2].

L'affinage dure au moins 10 jours à compter de la date d'emprésurage, à une température de 10 à 15 °C et une hygrométrie de 90 %.

  • Matière grasse : > 45 % de la matière sèche[2] ;
  • Extrait sec : > 100 g par fromage[2].

Paille

L'établissement et service d'aide par le travail de Bridoré, cultive, récolte les six millions de pailles de seigle. La récolte se fait par des moissonneuses-lieuses des années 40-50 qui permettent une meilleure préservation de la paille. Enfin les brins de pailles sont coupés à 16 cm et gravés du nom du producteur[10].

Chiffres de production

L'aire de production s’étend sur 1 000 000 hectares[2]. Le nombre d'opérateurs est de 241, dont 232[2] producteurs de lait, 66[2] transformateurs (56 producteurs fermiers, 3 coopérative et 5 industries) et 67[2] affineurs.

En 2005, le volume de production en AOC était de 1 000 t[2] dont l'essentiel fabriqué par l'usine Eurial Poitouraine de Tournon-Saint-Martin[11],[12].

Notes et références

  1. « Sainte-maure-de-touraine » [PDF], sur le site des Fromages AOP (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l et m « Sainte-maure-de-touraine », sur le site de l'Institut national de l'origine et de la qualité (consulté le ).
  3. « AOP Sainte-maure-de-touraine », sur le site de la Commission européenne (consulté le ).
  4. « Manger du reblochon l’été, du mont-d’or l’hiver : quelle saisonnalité pour les fromages ? », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. Pierre Desbons, « Histoire de l'élevage caprin en Touraine », Mémoires de l'Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Touraine, t. 32,‎ , p. 107-123 (lire en ligne [PDF]).
  6. Notons que la graphie commune d'ancien français « mor » a aussi été influencée par le bas latin « maurius ». Les deux termes signifient tout à la fois au XIIIe siècle « brun », « noir », « de couleur sombre » ou « mate ». L'élevage du petit bétail est très antérieur à l'élevage du gros bétail. Cette divinité proche des déesses-mères, parfois tardivement virginisées, n'est pas indo-européenne. Elle sort tout droit des puissantes civilisations néolithiques des rivages, inconnues bâtisseuses de mégalithes. Un culte monacal peut parfois l'éclipser tout en douceur en lui substituant saint Maurice, brave guerrier noir commandant la légion thébaine.
  7. « Une histoire », sur le site de l'AOP Sainte-maure-de-touraine (consulté le ).
  8. Décret du 29 juin 1990 relatif à l'appellation d'origine Sainte-Maure de Touraine.
  9. « Des chèvres au lait pur », sur le site de l'AOP Sainte-maure-de-touraine (consulté le ).
  10. « La paille », sur le site de l'AOP Sainte-maure-de-touraine (consulté le ).
  11. « La coopérative Poitouraine regroupe ses forces », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  12. Jean-Michel Bonnin, « Les deux pépites de l’entreprise Eurial », La Nouvelle République du Centre-Ouest, Indre,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes