La Commission mondiale des aires protégées (CMAP ; en anglaisWorld Commission on Protected Areas, WCPA) désigne une des six commissions de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) pour la protection des zones naturelles. Sa mission consiste à promouvoir l'établissement d'un réseau représentatif mondial de zones protégées terrestres et marines.
La Commission mondiale des aires protégées (CMAP) est un réseau réunissant des experts du monde entier. Elle fait partie d'un programme créé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) et portant sur les aires protégées. Au début des années 2010, les 1 400 organisations qui la composaient étaient réparties dans 140 pays[1].
Histoire
En 1958, à l'occasion de son assemblée générale tenue en Grèce, l'UICN crée, en son sein, un comité temporaire : la Commission des parcs nationaux. Celle-ci comprend un représentant du continent africain, trois de l'Asie, un de l'Amérique du Nord, un de l'Amérique latine et un de l'Europe. La Commission des parcs nationaux devient permanente l'année 1960, sous la direction de l'environnementaliste américain Harold Jefferson Coolidge[2].
Composition
La commission est chapeautée par un groupe de pilotage composé d'un directeur, d'un directeur-adjoint, de douze directeurs régionaux et de directeurs délégués de groupes thématiques, au nombre de neuf en 2019. Les groupes thématiques sont répartis en :
un groupe « parc et peuples » qui s'occupe d'un programme « Nature pour tous », et appuie les groupes de spécialistes consacrés à la santé, à la conservation de la nature urbaine et sur la valeurs culturelle et spirituelle de la nature ;
science et biodiversité ;
science et gestion ;
« patrimoine mondial » ;
jeunes professionnels.
En 2019, la directrice est Kathy Mackinnon.
Il existe ensuite des groupes de spécialistes et des groupes de travail créés en accord avec le comité exécutif de l'UICN.
Classement des aires protégées
Depuis 2008 la définition des aires protégées pour l'UICN est « un espace géographique clairement défini, reconnu dédié et géré par des moyens légaux ou d'autres moyens efficaces, dans un objectif de conservation, à long terme, de la nature, des services écosystémiques associés et de sa valeur culturelle ». Elle a défini six types d'aires protégées, en fonction des objectifs de gestion :
Catégorie UICN
Caractéristiques et objectifs de gestion
Exemple d'aire protégée
Ia
Réserve naturelle intégrale : aire protégée gérée principalement à des fins scientifiques ou de protection des ressources sauvages
Paysage terrestre ou marin protégé : aire protégée gérée principalement dans le but d'assurer la conservation de paysages terrestres ou marins et à des fins récréatives
La classification des aires protégées a été définie en 1994, elle a subi des changements importants en 2008 à la suite d'une consultation de quatre ans. Cette révision a abouti à changer les objectifs de la catégorie IV pour prendre en compte les espèces, reconnaitre la possibilité d'avoir des zones classées différemment à l'intérieur d'aires protégées. Enfin cette révision a cherché à prendre en compte de nouveaux modes de gestion des aires protégées, comme les aires de conservation communautaire et les aires gérées par les peuples indigènes[3]. Les Aires totalement protégées (ATP) correspondent aux catégories I à V de cette classification[4].
En plus des catégories de gestion, la commission définit différentes modalités de gestion :
réglementaire ;
contractuelle ;
par l'acquisition foncière ;
modalités auxquelles vient s'ajouter la désignation au nom d'une convention internationale (Ramsar, Patrimoine mondial...).
Application du classement
L'UICN a publié des guides pour faciliter la classification des aires protégées dans les différentes catégories susmentionnées, entre autres pour les forêts[5] ou plus récemment pour les aires marines[6].
Notes et références
↑Nora Mitchell, Mechtild Rössler et Pierre-Marie Tricaud, Paysages culturels du patrimoine mondial : Guide pratique de conservation et de gestion, UNESCO, , 135 p. (ISBN9789232041470 et 9232041472, OCLC1099991118, lire en ligne [PDF]), chap. 26, p. 127.
↑(en) Nikita Lopoukhine et Trevor Sandwith, « Presentation : IUCN World Commission on Protected Areas », S.A.P.I.EN.S, Institut Veolia, vol. 5, no 2, (lire en ligne, consulté le ).
↑(en) Dudley N et al., « The revised IUCN protected area management categories: the debate and ways forward », Oryx 44(4), , p. 485-490 (lire en ligne)
↑Jill M. Blockhus, Mark R. Dillenbeck, Jeffret A. Sayer et Per Wegge (dir.), La conservation de la diversité biologique dans les forêts tropicales aménagées, Gland, Cambridge, UICN, 1995, 247 p. (ISBN2-8317-0258-5), Lire en ligne), p. 8
↑(en) Dudley N, Commission mondiale des aires protégées - UICN, Forests and Protected Areas
Guidance on the use of the IUCN
protected area management categories, Cambridge, IUCN Publications Services Unit, , 58 p. (ISBN2-8317-0828-1, lire en ligne)
↑(en) Dudley N, Guidelines for Applying Protected
Area Management Categories, Gland, Commission mondiale des aires protégées - UICN, 2008 (revu en 2013), 143 p. (ISBN978-2-8317-1636-7, lire en ligne)