Cela fait trois ans que les « onze » de la bande de Danny Ocean ont effectué le braquage historique des trois plus gros casinos de Las Vegas. Depuis, ils se sont dispersés dans la nature avec l'intention de mener une existence honnête.
Malheureusement, un mystérieux voleur et baron franco-italien du nom de François Toulour, alias « Le Renard de la Nuit », désireux de montrer qu'il est meilleur qu'eux, donne leurs noms à Terry Benedict.
Celui-ci leur laisse deux semaines afin de rembourser l'argent qu'ils lui ont volé plus les intérêts (soit 197 millions de dollars). Ceux-ci doivent pour rembourser leur dette accepter le défi de Toulour, ce qui les mène à Amsterdam, Rome, à la Tonnara de Scopello en Sicile et à Paris où ils se mettent sur la piste du tout premier titre boursier et l'Œuf au carrosse du couronnement, un œuf de Fabergé.
Parallèlement l'enquête est menée par une inspectrice coriace d'Europol, Isabel Lahiri, qui semble très bien connaître Rusty.
L'idée de faire une suite est venue au réalisateur Steven Soderbergh lors d'un court séjour à Rome pour la tournée promotionnelle de Ocean's Eleven. Sous le charme de la capitale italienne, il imagine une suite qui se déroulerait en Europe. De retour à Los Angeles, Steven Soderbergh et le producteur Jerry Weintraub trouvèrent la base inespérée pour leur projet : un scénario de George Nolfi intitulé Honor Among Thieves, dans lequel deux voleurs, l'un américain et l'autre européen, sont en compétition. John Woo devait initialement le tourner. Finalement, le script de George Nolfi est retravaillé pour coller à l'univers Ocean's Eleven[8].
Attribution des rôles
«
Nous formons un groupe de gens désireux de travailler ensemble le plus souvent possible. Nous partageons la même philosophie à propos de notre métier, à savoir que nous serions vraiment stupides de ne pas y prendre du plaisir et de ne pas mesurer nos privilèges. […] Je suis heureux de voir qu'il n'y a pas la moindre rivalité au sein de notre groupe, que nul ne demande à avoir davantage de texte, ne réclame de "meilleures" répliques, ni n'essaie de voler la vedette aux autres[8].
»
Catherine Zeta-Jones rejoint la bande des onze. Elle avait déjà travaillé avec le réalisateur sur Traffic en 2001. Elle avait déjà croisé George Clooney dans Intolérable Cruauté des frères Coen[8]. Vincent Cassel découvre quant à lui Hollywood et tourne dans son premier film américain. Steven Soderbergh l'avait rencontré lors du Festival de Cannes 2003 et déclare à son sujet : « Je suivais le travail de Vincent depuis quelque temps déjà, et je le trouvais vraiment passionnant. Dès que nous avons commencé l'écriture, j'ai dit à tout le monde que c'était lui que je voulais pour Toulour. J'avais le sentiment qu'il trouverait vite sa place dans cet ensemble et qu'il n'aurait aucun mal à bosser avec nous. Cela s'est confirmé. Tout le monde s'est instantanément attaché à Vincent et a apprécié son humour et son intelligence[8] ».
Bruce Willis apparaît ici dans son propre rôle. Initialement, il devait incarner Terry Benedict dans Ocean's Eleven, mais avait dû quitter le projet à cause d'un emploi du temps incompatible[8].
Au tout début de l'écriture du film, Clint Eastwood était envisagé pour un caméo dans le rôle de Bobby Caldwell, le père de Linus[9]. Le rôle reviendra finalement à Peter Fonda, mais sera coupé au montage. Ellen Barkin a elle aussi vu son caméo supprimé au montage[9]. Elle apparaitra finalement dans Ocean's Thirteen.
Le tournage a été marqué par l'accident aux Pays-Bas d'une rame Thalys utilisée pour le film. Le train a heurté une barre de fer sur la voie et a été immobilisé plusieurs heures[8].
Après Ocean's Eleven, David Holmes compose à nouveau la musique du film. L'album de la bande originale, sorti chez Warner Bros. Records, contient également certaines chansons présentes dans le film.
On trouve dans la bande originale du film une version instrumentale de Thé à la menthe du groupe de rap françaisLa Caution, joué lors de la scène des lasers de Vincent Cassel[12]. Le titre n'apparaît cependant pas sur l'album, tout comme les singles Amsterdam and I Love Art… Really! de David Holmes, ainsi que Requiem for a Dead (lorsque Benedict rend visite à Basher dans le studio) composé et interprété par Andy García. On retrouve par ailleurs Ascension to Virginity de Dave Grusin, tiré du film Candy de 1968.
Le film reçoit des critiques assez mitigées et totalise ainsi une moyenne de 55 % de critiques positives pour 175 critiques sur l'agrégateur Rotten Tomatoes[13]. Le rythme est souvent jugé trop lent et l'intrigue trop complexe.
En France, le site Allociné attribue une note moyenne de 3.8⁄5 à partir de l'interprétation de 18 critiques de presse[14]. Pour France-Soir, c'est un « film élégant, délectable et pétillant comme un Bellini servi dans un palace italien », alors que Le Monde note une « pointe de cynisme, beaucoup d'hédonisme, assez d'élégance ». Pour L'Humanité, Steven Soderbergh « cultive volontiers la dérision du star-system et convie ses comédiens à une enthousiasmante partie de ping-pong entre la fiction et la réalité » tout en dénotant « une mise en scène discrète »[14]. Pour Ouest-France, le réalisateur joue « la séduisante partition d'un cinéma de plaisir et de divertissement ». La critique du magazine Les Inrockuptibles est moins élogieuse et taxe le film de « suite faiblarde d'Ocean's Eleven » et déplore une « ronde de clichés et d'avatars surjoués et autoadmiratifs »[14]. Pour Libération, le film est un « véhicule à autodérision pour le gotha du star-system hollywoodien » tout en relativisant sur « le côté débraillé du film [qui] en fait aussi le charme ». Paris Match compare le film à « gros club sandwich débordant de tous les ingrédients d'un succès populaire » mais qui « laisse sur sa faim »[14].
En 2007, le magazine Entertainment Weekly a classé le film 16e du classement des « 25 pires suites jamais faites »[15].
Voulant participer à la conversation « codée » avec Matsui, Linus cite maladroitement des paroles de Kashmir de Led Zeppelin. Quand sa mère parvient à le faire sortir du commissariat de police italien, elle lui reproche de ne pas avoir reconnu lors de cette conversation un passage tiré du film Lost in Translation.
Dans une scène à Amsterdam, Rusty Ryan demande à Danny Ocean et Reuben Tishkoff : « Eh, vous vous souvenez de cette scène de Miller's Crossing où John Turturro supplie qu'on l'épargne ? » Reuben Tishkoff répond : « Bien sûr : “Oooh ! Écoute ton cœur !”. Je chiale à chaque fois ! ». Albert Finney, qui joue dans ce film, apparait à la fin d'Ocean's Twelve.
Lors d'une discussion sur un pont, Rusty dit à Dany que les rayures d'un pyjama de bagne lui vont bien. Référence clin d'œil au film O'Brother des Frères Coen où George Clooney joue le rôle d'un prisonnier en fuite aux côtés également de John Turturro.
La scène de vol pendant laquelle Vincent Cassel danse pour échapper aux lasers est reprise dans Rayman Legends et peut aussi être comparée à celle faite par Catherine Zeta-Jones dans le film Haute Voltige et celle faite par Chuck dans la série Chuck (S03E02). La musique Thé à la Menthe (La Caution) y est même parodiée.
Notes et références
Notes
↑Classification États-Unis : « Classé PG-13 pour la langue. »
↑Classification TV États-Unis : « Ce programme contient des éléments que les parents peuvent considérer inappropriés pour les enfants âgés de moins de 14 ans ».
Références
↑Emmanuèle Frois, « Soderbergh : « Pas question de me répéter » », Le Figaro, , p. 24.