En 1992 à Decatur, Mark Whitacre, président de la division BioProducts au sein de la grande société agroalimentaire, Archer Daniels Midland, découvre des malversations financières au sein de son entreprise. Il va alors se « confesser » à un agent du FBI, notamment à propos d'une entente sur les prix de la lysine. Mark va alors devenir une « taupe », tout en tentant de protéger certains de ses propres intérêts.
Fiche technique
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Pour endosser le rôle de Mark Whitacre, Matt Damon a pris plus d'une dizaine de kilos. Steven Soderbergh explique ce choix : « Matt est crédible en toute occasion. Il a un côté “jeune homme propre sur lui” qui ne s'imite pas. C'était déterminant, car il fallait que le spectateur croie en Mark du début à la fin, surtout lorsqu'il affirme “C'est ça, je vous ai tout dit”. Matt, avec son charme juvénile et son inaltérable optimisme, y parvient à chaque fois. Connaissant son courage, je savais qu'il assumerait toutes les facettes de Whitacre, y compris les moins glorieuses, et qu'il se fondrait sans réticence dans le look du personnage[5]. »
Voulant conserver une ambiance de comédie, le réalisateur Steven Soderbergh a demandé à sa directrice de casting Carmen Cuba d'engager plusieurs comiques du stand-up, comme Tom Papa(en), Thomas F. Wilson, Rick Overton, Tony Hale, Patton Oswalt, Paul F. Tompkins ou encore les Smothers Brothers. Le producteur Gregory Jacobs raconte : « Steven s'est dit que l'histoire était tellement insensée et ses péripéties si délirantes qu'il serait bon d'engager des comiques, qui joueraient cela sans y mettre le moindre effet, mais en imprimant aux personnages leur propre marque[5] ».
Tournage
Le tournage a débuté en à Decatur dans l'Illinois. Certaines scènes ont été tournées dans le manoir de Mark Whitacre, l'informateur du FBI, à Moweaqua, à quelques kilomètres de Decatur. Certains extérieurs ont été tournés à Mesa dans l'Arizona[6]. La plupart des lieux réels de l'histoire ont été utilisés. Le producteur Gregory Jacobs a été surpris de l'accueil réservé à l'équipe : « C'est encore une cité industrielle dont le destin est étroitement lié à cette société. N'allions-nous pas donner une mauvaise image de la ville ? On pouvait craindre certains malentendus. Mais tout le monde - les actuels dirigeants d'ADM inclus - a compris que nous parlions d'une époque révolue, et que nous ne visions ni l'ADM actuelle ni le Decatur d'aujourd'hui. De fait, la ville s'est montrée extrêmement accueillante[5] ».
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Aux États-Unis, le film reçoit des critiques plutôt positives[8]. Sur l'agrégateur Rotten Tomatoes, le film obtient 79% d'opinions favorables, pour une note moyenne de 6,8⁄10 pour 215 critiques[9]. Sur Metacritic, The Informant! décroche une moyenne de 66⁄100 pour 37 critiques[8].
Le célèbre critique américain Roger Ebert donne au film une note de 4 étoiles sur 4 possibles, en écrivant notamment « The Informant! est fascinant dans sa façon de révéler deux niveaux d'évènements, pas toujours visibles pour les autres personnages ou le public »[10]. Dans Rolling Stone, le film obtient une note 3,5⁄4 alors que le journaliste Peter Travers apprécie la tonalité comique du film[11]. Todd McCarthy de Variety souligne quant à lui la performance de Matt Damon, décrivant son personnage de Mark Whitacre comme « le petit frère farfelu d'Erin Brockovich », dont la vie a elle aussi été portée à l'écran par Steven Soderbergh dans Erin Brockovich, seule contre tous (2000)[12].
En France, les critiques sont aussi plutôt positives. Sur le site Allociné, qui compile 23 titres de presse, le film obtient une moyenne de 3⁄5[13]. Du côté des avis favorables, Pascal Mérigeau écrit notamment dans Le Nouvel Observateur« c'est une comédie à l'ancienne, embrouillée à souhait, portée à bout de bras par un acteur carrément génial ». Dans Les Inrockuptibles, Jean-Marc Lalanne écrit quant à lui « à la fois misérable et grandiose, ce personnage d'affabulateur fascine ». Caroline Vié de 20 Minutes souligne la « complicité évidente du comédien et du réalisateur » qui « insuffle une atmosphère potache à un thriller destiné aux amateurs de divertissements sophistiqués »[13].
Certains journalistes français sont cependant beaucoup moins élogieux. Dans Le Parisien, Alain Grasset trouve l'intrigue « trop confuse » mais apprécie la performance de Matt Damon qu'il juge « remarquable », tout comme Danielle Attali du JDD qui pointe du doigts des « rebondissements artificiels et [un] rythme élastique » tout en pensant que Matt Damon est « curieux en antihéros ». François Forestier de Le Nouvel Observateur fustige quant à lui le film : « le gars est gras, le film est lent, l'enjeu sans intérêt, la réalisation peu inspirée, les dialogues répétitifs ». Vincent Malausa du site Chronic'art ironise « thriller-champagne a des vieux goûts de moisi ». Nicholas Elliott des Cahiers du cinéma écrit quant à lui « la révélation est tardive, comme la plupart des rebondissements, parachutés »[13].
Box-office
Le long-métrage connaît un succès commercial modeste au box-office, affichant un taux de rentabilité de 190% par rapport à son budget[14]. Aux États-Unis, il démarre en seconde place pour son premier week-end d'exploitation avec 10 464 314 $ de recettes, soit une moyenne de 4 177 $ sur les 2 505 salles le diffusant sur le territoire derrière Tempête de boulettes géantes, sorti le même jour, qui se hisse en tête du box-office[2]. Le film peine à se maintenir et finit son exploitation en salles après treize semaines avec 33 316 821 $ depuis sa sortie[2]. À l'international, seul près de 8 500 000 $ de recettes ont été récoltées, obtenant son meilleur résultat en France, où il engrange plus de 2 100 000 $ de recettes[2]. Sur le territoire français, le métrage ne parvient qu'à rester trois semaines dans le top 20 hebdomadaire et totalise 258 338 entrées en fin d'exploitation[14].
↑Peter Andrews est un pseudonyme de Steven Soderbergh qu'il utilise quand il est directeur de la photographie d'un de ses films, en clin d’œil à son père.