Danny Ocean convoque ses complices à Las Vegas : leur ami et mentor Reuben Tishkoff a été victime d'un infarctus du myocarde, à cause de son association avec Willy Bank, magnat des casinos réputé sans scrupule et sans pitié. Ce dernier a doublé Reuben et l'a laissé pour mort. La bande de Danny décide d'infliger une sévère correction à ce nouvel ennemi, qui va inaugurer en grande pompe son nouvel établissement, « The Bank »[1]. Tous les moyens seront bons : truquer les dés, la roulette, pirater les machines à sous, les mélangeurs de cartes, ruiner le séjour de l'homme chargé d'évaluer l'hôtel pour Royal Review, provoquer un tremblement de terre, et même faire alliance avec leur pire ennemi, Terry Benedict. Ce dernier ne voit pas d'un bon œil l'arrivée de Willy Bank car son casino gêne la piscine de son Bellagio.
Lors du Festival international du film d'Édimbourg, Steven Soderbergh explique que George Clooney et lui voulaient conclure la saga en beauté après un Ocean's Twelve trop compliqué pour une conclusion : « Nous avons fait Ocean's 13 car nous pensions pouvoir le faire mieux que Ocean's Twelve ». George Clooney relate que Soderbergh désirait d'ailleurs initialement nommer le film Ocean's: The One We Should Have Made Last Time (« Ocean's : le film que nous aurions dû faire au départ »). Steven Soderbergh ajoute avec humour : « Si vous posez la question à Jerry [le producteur], il vous dira qu'il y en aura une vingtaine. Mais il va falloir passer le flambeau à la prochaine génération, parce que, très bientôt, nous aurons besoin de poches pour colostomie et de fauteuils roulants »[12]. Par ailleurs, Steven Soderbergh explique que le projet est « en grande partie motivé par notre désir de travailler à nouveau tous ensemble. Je dis bien "tous" car sinon le jeu n'en vaudrait pas la chandelle ». George Clooney ajoute « Nous formons un groupe désireux de travailler ensemble le plus souvent possible. Nous partageons la même philosophie à propos de notre métier, à savoir que nous serions vraiment stupides de ne pas y prendre du plaisir et de ne pas mesurer nos privilèges. Cependant, il est assez incroyable d'avoir réussi à concilier les plannings de tant d'acteurs passablement occupés. » Jerry Weintraub a réussi à réunir toute la bande en les prévenant un an à l'avance du début du tournage[12].
L'écriture du scénario est confié à David Levien et Brian Koppelman, notamment car Steven Soderbergh apprécie leur travail sur Les Joueurs (1998)[12].
Attribution des rôles
C'est le producteur Jerry Weintraub qui a suggéré Al Pacino pour le rôle de Willy Bank : « C'est un merveilleux acteur et un ami de longue date, qui avait une place toute désignée dans ce film ». Jerry Weintraub avait travaillé avec lui pour La Chasse (1980)[12].
Ellen Barkin incarne ici Abigail Sponder. Dans Ocean's Twelve, elle avait tourné un caméo finalement coupé au montage. Steven Soderbergh raconte « Je lui devais une revanche ! Cet épisode d'Ocean's Twelve où elle donnait déjà la réplique à Matt, dégageait une telle sensualité que nous avons vite su qui devait jouer Abigail »[12].
Topher Grace, qui jouait son propre rôle dans les deux précédents films, n'a pas pu revenir en raison du tournage de Spider-Man 3 (2007)[12].
Steven Soderbergh explique l'intérêt d'avoir tourné aux Warner Bros. Studios de Burbank : « Il nous aurait fallu deux fois plus de temps si nous avions tout filmé en décors naturels. J'avais besoin d'un environnement parfaitement contrôlé et c'était une démarche logique de tourner cette partie en studio. J'ai donc demandé à Philip Messina [le chef décorateur] un décor somptueux, légèrement dément, qui refléterait la vision et la personnalité de son propriétaire et concepteur Willy Bank ». Philip Messina explique « Je me suis dit que je n'aurais peut-être jamais plus l'occasion de concevoir et bâtir un décor à cette échelle pharaonique. J'ai choisi une inspiration pseudo-asiatique, très audacieuse, car à Vegas, le spectacle, la fantaisie et l'ostentation sont de mise »[12].
On peut entendre dans ce film plusieurs reprises de thèmes musicaux classiques ; ainsi on peut entendre un Clair de lune de Claude Debussy beaucoup plus électronique que dans sa première version. On trouve également un thème mondialement connu de Duke Ellington, Caravan. On peut également entendre le Thème de Lara (Lara's Theme), bande originale du Docteur Jivago, au moment où Matt Damon est rejoint par Ellen Barkin dans sa chambre pour l'empêcher de réagir lors du trucage du casino.
L'album de la bande originale, édité chez Warner Bros. Records, contient principalement les compositions originales de David Holmes, déjà compositeur sur les films précédents et sur un autre film de Steven Soderbergh, Hors d'atteinte (1998).
Contrairement au premier film de la série, l'ensemble des critiques est contrasté, avec une moyenne de 2.4⁄5 pour 24 titres de presse compilés par le site Allociné[18].
Selon Rotten Tomatoes, cependant, le film a obtenu 70 % d'avis favorables des spectateurs (sur la base de 196 commentaires), et une moyenne de 6,4⁄10.
Du côté des avis positifs, Caroline Vié de 20 minutes met en avant « un scénario malin et une mise en scène fluide ». Michel Cieutat de la revue Positif décrit le film comme « un indéniable plaisir des yeux qui se suffit à lui-même et demeure bien au-delà de l'intrigue (...) Que demander de plus, quand la culture (presque) savante et la culture (vraiment) populaire ne font plus qu'une ? » Selon Télérama« Il ne s'agit pas ici de faire progresser un récit façon feuilleton ni d'inventer de nouvelles perspectives, mais bien de répéter, d'un film à l'autre, la même jubilation, le même jeu spectaculaire et malin, dont le spectateur est désormais le complice averti »[18].
Mais d'après un autre journaliste de Télérama« jamais Soderbergh n'avait semblé à ce point blasé face à la "staritude" de ses acteurs (...) Bref, tout cela est sinistre comme une tablée de patrons bronzés en train de comparer leur golden parachutes ». La critique parue dans Libération est elle aussi négative : « ce blockbuster sans spectacle est un ratage impitoyable du début à la fin : rien ne fonctionne, le scénario est incohérent et les acteurs s'en foutent royalement »[18].
Box-office
En France, il se classe à la 21e place du box-office annuel de 2007. Au Canada et aux États-Unis, il atteint le 26e rang annuel. il est par ailleurs le film le moins lucratif de la saga, juste derrière Ocean's Eleven et Ocean's Twelve[19].
Durant le film, on peut voir des clins d'œil au film Le Parrain. Reuben Tishkoff (interprété par Elliott Gould) prononce les mêmes répliques, à propos des gens qui chuchotent autour de lui, que Marlon Brando dans le rôle de Vito Corleone, lorsque l'on s'apprête à lui annoncer la mort de son fils. Reuben, en s'adressant à Linus Caldwell (Matt Damon), Rusty Ryan (Brad Pitt) et Danny Ocean (George Clooney) montre qu'il est encore anéanti par le sale coup que lui a joué Willie Bank (Al Pacino), justement, le fils de Vito Corleone dans Le Parrain. De plus Andy García a joué dans Le Parrain 3.
Autour du film
Projet de suite
En 2018 sort Ocean's 8, film dérivé centré sur Debbie Ocean, la sœur de Danny.
Une « véritable » suite directe à Ocean's Thirteen est également évoquée, jusqu'au décès de Bernie Mac en 2008. En juin 2021, Don Cheadle révèle cependant que Steven Soderbergh a travaillé sur une idée de suite. Peu après, Matt Damon exprime son envie de refaire un film ajoutant que cela dépend de Steven Soderbergh[25],[26].
En mai 2022, une préquelle à Ocean's Eleven — située en Europe dans les années 1960 — est annoncée. L'intrigue pourrait inclure des éléments reliant au film original, L'Inconnu de Las Vegas (1960)[27]. Il ne s'agit pas d'un reboot de la franchise[28].
Notes et références
Notes
↑Classification États-Unis : « Classé PG-13 pour une brève sensualité. »
↑Classification TV États-Unis : « Ce programme contient des éléments que les parents peuvent considérer inappropriés pour les enfants âgés de moins de 14 ans ».
Références
↑Le casino Bank n'existe pas : il a été généré graphiquement par ordinateur pour le film. S'il avait existé, il aurait été situé tout près du casino Paris, en face du casino Bellagio.