Le missile transportable antiaérien léger « Mistral » est un missile sol-air très courte portée [SATCP] ou SHORAD en anglais, de conception « tire et oublie », infrarouge passif[3]. Il peut accessoirement être utilisé contre des embarcations rapides[4] ou des véhicules terrestres[5].
Il diffère des Systèmes portatifs de défense antiaérienne [MANPADS en anglais] par le fait qu'il est obligatoirement tiré depuis une structure regroupant le rail (support du tube lanceur), le système de visée, de désignation et commande de tir, et un pied (structure reliant l'ensemble au sol, un véhicule ou toute autre plate-forme). Il peut aussi être configuré en tant que système aéroporté (hélicoptère) ou mécanisé (tourelle automatisée terrestre ou navale). C'est un système obligatoirement posté, il est impossible de l'utiliser à l'épaule.
Il est fabriqué par Matra (devenue MBDA), sa première version a été mise en service dans l'armée française en 1989.
Après une mise en concurrence des industriels français, la société Matra est choisie avec son missile Mistral qui est livré à l'armée française dès 1989. L'efficacité du Mistral conduit l'armée française à le confier uniquement à des servants spécialisés de peur de tirs amis, l'empêchant de remplir son rôle initial de LATTA[7].
Production
La production des divers éléments du missile Mistral fait intervenir de nombreuses entreprises sous-traitantes, avec une maîtrise d’œuvre assurée par MBDA[1] (anciennement Matra) :
La production de Mistral était de 20 unités par mois en 2022, 30 par mois en 2023, avec un objectif de 40 par mois en 2025[10]. Ce quadruplement des cadences de production va de pair avec un raccourcissement par deux de la durée de fabrication, qui passe de 30 mois en 2022 à seulement 15 mois en 2025[11].
Le prix du Mistral 2 en 2001 est de 41 000€ pour le trépied et de 169 900€ pour le missile[12].
Caractéristiques
Système d'armes
Le système d'arme du Mistral est décomposable en deux fardeaux portables à dos d'homme: les missiles et leur poste de tir portable appelé "Trépied". Cette particularité du missile Mistral (le Stinger et le SAM 16 n'ont pas de poste de tir car ils se tirent depuis l'épaule) s'explique par sa plus grande masse due à une plus importante charge militaire et à la présence d'une fusée de proximité[7]. Un siège fixé au trépied permet au servant d'être assis et d'avoir une meilleure réactivité[7], ce qui assure de verrouiller une cible en cinq secondes sans pré-alerte (trois secondes avec pré-alerte radar)[13]. Cependant, le rechargement du lanceur dure 30 secondes[13].
Le transport du Trépied et d'un missile nécessite deux porteurs et sa mise en service requiert au moins trois servants (deux tireurs et un chef de pièce) en plus du conducteur de l'éventuel véhicule porteur[13].
En complément du siège, le trépied est composé d'un viseur clair et d'un calculateur[14]. Il est possible d'ajouter une caméra thermique MALIS réalisée par Sagem, un interrogateur IFF SB 14 réalisé par Thales ou un dispositif d'aide à la désignation d'objectif[14] couplé au radar d'alerte SAMANTHA pouvant détecter une cible à 15 km[13].
Missiles
Le missile est long de 1,80 m[2] et a une masse de 18,7 kg[1] — dont 3 kg de charge explosive. Sa vitesse est supérieure à mach 2,7 (soit 926,1 m/s) et sa portée supérieure à six kilomètres. Il peut atteindre une cible au sol à une distance de 6 000 mètres et une cible aérienne (hélicoptère ou avion volant à max. Mach 1,2) à 3 000 mètres d'altitude. Le guidage autodirecteur est de type tire et oublie guidé par un autodirecteur infrarouge passif (le missile se guide en fonction des sources de chaleur).
Le départ du missile est extrêmement bruyant (supérieur à 140 dBA, s'entendant à plusieurs kilomètres) et nécessite des protections auditives. En , son taux de réussite, sur 4 500 tirs réels, était de 96%[15].
Versions et portées
Mistral 1 (ou S1) : première version mise en service en 1989 et d'une portée de 5 km et d'un plafond de 3 000 mètres[7].
Mistral 2 (ou M2) : deuxième version mise en service en 1997 et conçue pour pouvoir être intégrée sur l'hélicoptère Tigre[16]. La portée est augmentée à 6,5 km et garde 93% de SSKP (Single-Shoot Kill Probability)[1].
Mistral 3 (ou F3) : dernière version mise en service en 2018[17]. La portée et le plafond sont augmentés respectivement à 8 km et à 6 000 mètres tandis que la SSKP passe à 96%[3],[18].
Systèmes de lancement
Le missile Mistral peut être intégré sur différents systèmes de lancement développés majoritairement par MBDA.
Lanceurs terrestres
SATCP ou Trépied : lanceur portable de base équipé d'un seul Mistral et utilisé manuellement.
PAMELA : lanceur manuel équipé d'un seul Mistral monté sur camion VLRA et TRM 2000 développé par Thales[2]. Des véhicules Vampire de Scania commencent à remplacer les VLRA de l'armée française en 2024[19].
ALAMO : lanceur équipé d'un seul Mistral monté sur des véhicules légers et utilisé manuellement.
ATLAS : lanceur amélioré équipé de deux Mistral monté sur véhicule ou sur un trépied au sol et utilisé manuellement.
ATLAS-RC : lanceur ATLAS téléopéré.
ALBI : lanceur équipé de deux Mistral monté sur véhicules blindés légers et utilisés manuellement.
ASPIC : lanceur téléopéré équipé de quatre Mistral monté sur véhicules légers développé par Thales[2].
MPCV : tourelle équipée de quatre Mistral et d'un canon léger montée sur véhicules légers, dévellopé en collaboration avec Rheinmetall[15].
SANTAL : tourelle équipée de six Mistral et d'un radar, montée sur véhicules blindés. Elle ne fut jamais mise en service en raison de problémes techniques et financiers[7].
Lanceurs navals
SIMBAD : lanceur équipé de deux Mistral utilisé manuellement.
SIMBAD-RC : lanceur SIMBAD téléopéré produit par Rheinmetall[20].
SIMBAD-RC2 : lanceur SIMBAD téléopéré produit par Cegelec Défense[20].
SIMBAD-RC4 : lanceur SIMBAD téléopéré équipé de quatre Mistral[20].
TETRAL : lanceur équipé de quatre Mistral.
SADRAL : lanceur équipé de six Mistral.
NGDS : lanceur équipé de six ou huit Mistral, développé par Safran à partir du lance-leurre Dagaie[21].
Lanceur Modulaire Polyvalent (LMP) : lanceur pouvant être équipé d'un maximul de seize Mistral, développé par Naval Group[21].
Lanceurs aériens
AATCP ou ATAM : deux lanceurs équipés chacun de deux missiles Mistral intégrable sur tout type d'hélicoptère[22].
Lanceurs sous-marin
A3SM : lanceur triple intégré dans le kiosque d'un sous-marin et déloyé juste au dessus de la surface pour le tir, il est proposé par Naval Group[23].
Depuis son entrée en service et sa première exportation en 1989[7],[24], plus de 17 000 missiles Mistral ont été commandés, dont plus de 14 000 à l'exportation[24]. Cela témoigne de son grand succès à l'exportation[25] avec sa mise en service ancienne, actuelle ou future dans 45 pays différents.
Le mécanisme EDIRPA (European Defence Industry Reinforcement through common Procurement Act) de l'Union Européenne appuie l'exportation du missile Mistral en Europe en soutenant la commande groupée de neuf pays (Belgique, Chypre, Espagne, Estonie, Danemark, France, Hongrie, Roumanie, Slovénie). Ce mécanisme validé en novembre 2024 facilite l'augmentation des volumes, génère des économies d'échelles, donne de la visibilité aux industriels et augmente l'intéropérabilité des armées européennes tout en soutenant militairement l'Ukraine. Les surcoûts administratifs impliqués par ce rapprochement sont compensés par une enveloppe de 60M€[26].
Garde Nationale d'Arabie Saoudite: 1 000 Mistral 2 livrés entre 2007 et 2010. Entre 2013 et 2015, 1 000 nouveaux Mistral 2 sont livrés, ils sont destinés à être montés sur Renault Sherpa 3, appelés MPCV (pour Multi Purpose Combat Vehicule)[24],[28]. Des missiles VL MICA sont commandés en 2013 pour remplacer au moins une partie des Mistral saoudiens[29].
Marine royale saoudienne: 80 missiles Mistral 2 livrés en 2016 et 2017[24]. Ils sont destinés à équiper les deux lance-missiles SIMBAD-RC des bâtiments ravitailleurs de classe Boraida dont la modernisation est décidée en 2013[30].
Bundesheer : 500 missiles Mistral 1 et 63 ou 76 lanceurs sont livrés entre 1993 et 1996[24].
En 2022, la rénovation de 24 lanceurs et la commande de 200 Mistral 3 est décidée pour un montant de 158 millions d'euros. Il est annoncé en février 2024 que des Mistral 3 seront intégrés à 36 tourelles Skyranger 30 destinées à équiper un nombre équivalent de blindés Pandur EVO[31].
Marine brésilienne : 160 missiles Mistral sont livrés entre 1994 et 1997 pour équiper le porte-avion Minas Gerais selon le SIPRI[24]. En 2015, le navire français Siroco équipé de trois lance-missiles SIMBAD est vendu à la marine brésilienne et renommé Bahia[34].
Marine Royale du Brunei : il est annoncé en 2023 que deux navires singapouriens de classe Fearless équipés chacun de deux lance-missiles SIMBAD seront cédés à la Marine Royale du Brunei[36].
Garde nationale chypriote : 90 missiles Mistral 1 sont livrés en 1989 avec au moins 12 lanceurs ATLAS[24],[38], puis 214 missiles Mistral supplémentaires sont livrés entre 2005 et 2011[24].
En 2009, la CIA a tenté d'acquérir discrètement des missiles Mistral appartenant à la Garde nationale chypriote, car le renseignement américain n'était jusqu'à présent pas parvenu à s'en procurer[39].
En février 2020, Chypre commande de nouveaux missiles Mistral pour un montant de 150 millions d'euros[40]. En novembre 2024, Chypre commande des Mistral 3 conjointement avec neuf autres pays européens dans le cadre du mécanisme EDIRPA[26].
Armée de terre de la république de Corée : 130 lanceurs et 984 missiles Mistral 1 sont livrés entre 1993 et 1997 avec 25% de compensations industrielles[24]. La réticence aux transferts de technologies de l'américain General Dynamics, le fabricant du missile Stinger et le concurrent direct du Mistral, explique le choix du Mistral par la Corée du Sud[42]. 1 742 missiles Mistral 2 de nouvelle génération sont ensuite livrés entre 1998 et 2000[24],[35].
Corps des Marines de la république de Corée : il est annoncé en octobre 2023 que l'hélicoptère d'attaque KMAH (pour Korean Marine Attack Helicopter) dérivé du MUH-1 Marineon sera équipé de missiles Mistral ATAM. Une nouvelle fois, le Mistral est préféré au Stinger par la Corée du Sud[43].
Forces terrestre de la république de Croatie : un nombre inconnu de missiles Mistral sont cédés par la France en même temps que le transfert des avions de combat Rafale. Ces missiles servent à assurer la protection de la base aérienne de Plesco qui accueille ces aéronefs[44].
La Croatie annonce en décembre 2022 vouloir acheter des missiles Mistral 3 pour 72 millions d'euros[45].
Forces armées équatoriennes : 200 missiles Mistral sont livrés en 1997 et 1998, dont une partie est destinée à équiper les trois lance-missiles SIMBAD des frégates de classe Condel, achetées à la Grande-Bretagne en 1991[24].
En août 2016, un contrat est signé pour permettre la modernisation des missiles Mistral 1 au standard Mistral 3[48], puis en octobre 2020 l'Espagne achète 94 missiles Mistral 3 d'occasion à la France pour remplacer ses premiers missiles Mistral devenus obsolètes[49]. Pour compléter ce transfert effectué en 2022[24], l'Espagne annonce en septembre 2022 la rénovation de 102 lanceurs Mistral et l'achat de 522 missiles Mistral 3 neufs[50].
En novembre 2024, l'Espagne commande des missiles Mistral 3 conjointement avec neuf autres pays européens dans le cadre du mécanisme EDIRPA[26].
Forces armées estonienne : 100 missiles Mistral 2 sont livrés entre 2008 et 2010, puis 25 missiles Mistral sont vendus à l'Estonie par la Belgique en 2010[24]. La nouvelle version Mistral 3 est ensuite livrée à 200 exemplaires entre 2015 et 2022[24],[51],[52].
En novembre 2024, l'Estonie commande des Mistral 3 conjointement avec neuf autres pays européens dans le cadre du mécanisme EDIRPA[26]. Elle annonce en juillet de la même année livrer des lanceurs et missiles Mistral à l'Ukraine, sans préciser ni leur nombre ni leur type[53].
Armée de terre : les missiles Mistral entrent en service en 1989 dans l'armée française pour remplacer les missiles FIM-62 Stinger[7]. En 2020, l'armée française aligne 196 lance-missiles Mistral[54], avec des lanceurs SATCP terrestres et PAMELA motorisés[55] montés sur des camions VLRA et TRM 2000. La défense aérienne de l'Armée de Terre est modernisée avec la livraison de six Sherpa MPCV en 2011, le remplacement des VLRA par des véhicules Vampire de Scania à partir de 2024 et la livraison prévue de 24 Serval SATCP pour 2027[19].
Ces équipements sont en dotation dans les régiments d'artillerie en sein de batteries composées de sections avec chacune six lanceurs Mistral[56], le 54e Régiment d'Artillerie étant le régiment spécialiste dans la lutte anti-aérienne[57]. Les missiles Mistral sont également intégrés sur les hélicoptères Gazelle[58] et Tigre de l'ALAT.
En 2007, 850 missiles Mistral subissent une rénovation à mi-vie[59], 1 500 autres missiles doivent être rénovés entre 2012 et 2016 selon la loi de programmation militaire de 2009-2014[60]. Entre 2012 et 2015, l’armée française commande 2 050 exemplaires du missile RMV Mistral, chiffre revu à 580 dans la loi de programmation militaire 2009-2014[61]. En novembre 2023, la France commande 329 nouveaux missiles Mistral 3[62].
Évolution du nombre de poste de tir Mistral dans l'Armée de Terre
Armée de l'air : en 2005, l'Armée de l'air dispose de 60 lance-missiles Mistral qui sont retirés du service à la suite de la réorganisation de l'Armée de 2011[72].
Forces armées géorgiennes : 20 missiles Mistral et un nombre non précisé de lanceurs ATLAS sont livrés en 2018 pour un montant de 50 millions d'euros[24]. Ils sont intégrés sur des camions VLRA 2 fabriqués par Arquus[74].
Forces terrestre hongroises : 45 lanceurs ATLAS avec 180 missiles Mistral 2 livrés en 1998 et 1999 et intégrés sur des camions Unimog 1350L[24],[75]. La Hongrie décide en 2017 d'acheter 118 Mistral 3 et de moderniser ses Mistral 2 restant[24],[76].
En novembre 2024, la Hongrie commande des Mistral 3 conjointement avec neuf autres pays européens dans le cadre du mécanisme EDIRPA[26].
Marine indonésienne : 120 missiles Mistral sont livrés en 1997 et 1998[24] pour équiper les deux lance-missiles SIMBAD des frégates de classe Ahmad Yani[79]. Dans le même temps, 60 autres missiles permettent la modernisation les frégates de classe Tribal par l'ajout de lanceurs SIMBAD[24]. Entre 2007 et 2009, 120 missiles supplémentaires sont livrés pour intégrer les deux lance-missiles TETRAL des corvettes de classe Diponegoro[24] et les deux lanceurs SIMBAD des Landing Plateform Dock de classe Makassar.
Marine royale norvégienne : 400 missiles Mistral 1 sont livrés entre en 1992 et 1997 pour équiper le lanceur SADRAL des chasseurs de mines de classe Oksoy et de classe Alta, ainsi que les deux lance-missiles Mistral SIMBAD des patrouilleurs de classe Hauk et le lanceur SIMBAD des corvettes de classe Skjold[24].
La Norvège cède en mars 2022 une centaine de missiles Mistral issue de ses stocks à l'Ukraine en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine[82].
Armée de terre pakistanaise : 100 missiles Mistral 1 sont livrés en 1994 et 1995[24] pour protéger les aéroports et être utilisés dans les zones montagneuses de haute altitude[84].
Forces armées qatariennes : 500 missiles Mistral 1 sont livrés entre 1992 et 1996, dont une partie pour équiper le lance-missiles SADRAL des navires de classe Barzan. Entre 2010 et 2013, 35 missiles supplémentaires sont livrés[24].
Forces rwandaises de défense : 15 missiles Mistral 1 sont en possession de l’armée rwandaise en 1994 selon un document de l'ONU[85] dont la véracité est contestée[86].
Marine de Singapour : une partie des 500 missiles Mistral 1 sont livrés entre 1994 et 1996 pour équiper le lance-missiles SIMBAD des patrouilleurs de classe Fearless et les deux lanceurs SIMBAD des navires de débarquement de classe Endurance[24].
Forces navales turkmènes : 28 missiles Mistral sont livrés entre 2013 et 2017 pour équiper le lance-missiles SIMBAD-RC des patrouilleurs de classe Tulza[24].
Forces armées de l'Ukraine : 175 missiles Mistral de seconde main sont livrés en 2022 et 2023 par les alliés de l'Ukraine en réponse à l'invasion russe de l'Ukraine[24]. La Norvège livre 100 missiles en mars 2022[91], suivie par la France avec 6 lanceurs[92] et approximativement 75 missiles entre mars 2022 et décembre 2023[24], tandis que la Belgique livre 25 missiles en 2023[24],[93]. L'Estonie livre un nombre inconnu de lanceurs et de missiles en juillet 2024[53].
Armée arménienne : en octobre 2023, l'Arménie annonce conjointement avec la France la signature d'une lettre d'intention pour acheter des missiles Mistral 3[94].
Composante Terre : 142 lanceurs (dont 24 ATLAS) avec 858 missiles Mistral 1 sont intégrés au bataillon d’Artillerie de Brasschaat (1 004 missiles selon le SIPRI). Les Mistral sont livrés entre 1991 et 1995 et mis en service de 1993 à 2017, le dernier tir du missile par les Belges ayant lieu le 11 mai 2017. En 24 ans de service, 643 missiles sont tirés[95],[24], avec un taux de réussite de 86%[96].
En 2010, 25 missiles Mistral sont vendus à l'Estonie, tandis que 25 sont cédés à l'Ukraine en 2023 en raison de l'invasion russe de l'Ukraine[24],[97].
La volonté belge de regagner une capacité de défense sol-air est annoncée en octobre 2020, un premier peloton équipé de Mistral étant prévu dès 2023[98]. En 2024, la Belgique commande des Mistral 3 conjointement avec neuf autres pays européens, dans le cadre du mécanisme EDIRPA[26].
Forces armées danoises : le missile Mistral 3 devrait équiper 15 tourelles Skyranger 30 destinées à être montées sur autant de véhicules Piranha V[99]. En novembre 2024, le Danemark se joint à l'achat groupé de neuf pays de l'Union Européenne pour disposer d'économies d'échelle et du mécanisme de financement EDIRPA[100] avec la commande de 1 500 missiles[26].
Marine nigériane : 40 missiles Mistral 3 sont commandés en 2021[24] pour équiper les deux lance-missiles SIMBAD-RC des patrouilleurs hauturiers OPV 76[103].
Forces armées slovènes : signature d'une lettre d'intention pour un nombre inconnu de missiles Mistral 3 en juillet 2024 entre le ministère slovène de la défense et la Direction générale de l’armement afin que la Slovénie rejoigne d'autres pays de l'Union européenne au sein d'une commande groupée[104].
Forces terrestres roumaines : un nombre inconnu de missiles Mistral 3 sont commandés en novembre 2024, conjointement avec neuf autres pays européens dans le cadre du mécanisme EDIRPA[26].
Force de Défense de Nouvelle-Zélande : 12 lanceurs et 37 missiles Mistral 2[35] sont livrés entre 1997 et 1999 pour 20 millions de dollars[24]. Cependant, l'achat de ces missiles sol-air ne s'accompagne pas de système d'identification friend or foe, pour des raisons financières, ce qui empêche de distinguer les cibles amies ou ennemis, et explique pourquoi le missile Mistral ne fut jamais mis en service[107].
Forces armées libanaises : en décembre 2013, le président libanais Michel Sleiman annonce que l'Arabie Saoudite va financer 3 milliards de dollars de matériel militaire français pour moderniser ses forces armées, dont des missiles Mistral[108]. Cependant, en février 2016, cette aide militaire est interrompue en raison de l'absence de condamnation libanaise de l'attaques de l'ambassade saoudienne en Iran[109], avant que les missiles Mistral ne soient livrés.
Armée de la république de Chine : des négociations entre la France et Taïwan pour la vente de 550 missiles Mistral 1 on lieu en octobre 1995[110], mais ne donnent pas de suite.
Le 23 mars 1999, deux missiles Mistral sont tirés par l'armée rwandaise contre un BAE Hawk des forces aériennes du Zimbabwe en mission d'appui aérien rapproché près de Manono. L'un des deux missiles touche sa cible et abat l'avion, forçant le pilote à s'éjecter en territoire hostile[87].
Dans le cadre de sa participation à la FINUL appelée Opération Daman, la France déploie entre trois et quatre lanceurs Mistral au Liban depuis 2006[112],[113].
Le 31 octobre 2006 a lieu un incident entre force françaises de la FINUL et armée de l'air israélienne au dessus du Sud-Liban. À la suite d'un piqué de quatre avions F-15 israéliens considéré comme une « posture d'attaque » envers les forces de l'ONU, les soldats français ont « retiré les caches de la batterie de missile » Mistral et ont failli ouvrir le feu sur les aéronefs israéliens[114].
Dans le cadre de l'Opération Harmattan, la France utilise ses hélicoptères Gazelle et Tigre pour mener des raids contre les forces pro-kadhafi.
En raison de la menace, annoncée par les services de renseignement, d'hélicoptères Mi-35 libyens possiblement encore en condition de vol, les deux hélicoptères Tigre engagés par l'ALAT sont équipés de missiles Mistral. Les Mi-35 n'ayant pas été utilisés par les forces pro-kadhafi, les Mistral furent employés contre des cibles au sol, avec le tir d'au moins trois missiles en mode air-sol[115] sur un total de maximum une demi-douzaine de tirés[116].
À la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, l'armée ukrainienne reçoit un peu moins de 200 missiles Mistral utilisés pour sa défense anti-aérienne.
↑(es) Miguel González, « Defensa invertirá 15.000 millones en equipar al Ejército con misiles antiaéreos portátiles », El País, (ISSN1134-6582, lire en ligne, consulté le )
↑LOI n° 2013-1168 du 18 décembre 2013 relative à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale, (lire en ligne)
↑LOI n° 2009-928 du 29 juillet 2009 relative à la programmation militaire pour les années 2009 à 2014 et portant diverses dispositions concernant la défense (1), (lire en ligne)
↑« Proud moment for us, says MBDA which supplied anti-ship missiles for INS Khanderi », The Times of India, (ISSN0971-8257, lire en ligne, consulté le )