Malgré son ancienneté, la Gazelle forme encore en 2015 la force principale des hélicoptères de combat de plusieurs pays.
Développement
Utilité
Cet appareil, conçu pour remplacer les Alouette II, intègre plusieurs avancées technologiques puisqu'il est le premier à utiliser un fenestron au lieu du rotor anti-couple traditionnel ainsi que le premier hélicoptère à être habilité au vol mono-pilote en Cat I (conditions météorologiques) en 1975 dans sa version SA 341G. D'autre part, la cellule est construite avec une structure en « sandwich » composée de fibre de verre alvéolé en forme de nid d'abeille entre deux plaques d'alliage léger et le rotor principal est équipé de trois pales principales « souples » procurant aux passagers un très bon confort vibratoire en vol[1]. Enfin, la Gazelle apporte aussi une grande amélioration au niveau de la maintenance avancée (opérations simples d'entretien effectuées par les mécaniciens avant ou après le vol) qui permet de fortes réductions de temps d'immobilisation (la durée de l'entretien d'une Alouette II ou III en retour de mission est de l'ordre d'une heure, contre 30 minutes pour une Gazelle), de coûts de maintenance et une augmentation de la fiabilité[1].
Histoire
Genèse
Le un accord franco-britannique portant sur la Gazelle, le Puma et le Lynx eut lieu et précisant qu'ils seront construits en collaboration avec Westland Helicopters[3]. Le eut lieu le 1er vol du SA 340 piloté par Jean Boulet. Ce prototype a déjà les formes générales définitives de la version de série. Les premières versions semblent avoir été équipées d'un moteur Turbomeca Astazou III et d'un rotor d'Alouette II, ceci avant les incessantes modifications qui aboutiront au remplacement de celui-ci par une tête rotor semi-rigide développée par la firme allemandeBölkow. Le no 002, dans l'une de ses versions, voit les plans fixes horizontaux placés au sommet de la dérive, lui conférant ainsi un empennage en T. Le bas des portes est encore en tôle ainsi que la majeure partie du plafond de la cabine et la batterie n'est pas encore placée dans le nez de l'appareil. Le eut lieu le 1er vol du SA 341 de série. Elle entre en service dans l'armée de terre française en 1973 (1979 pour la Gazelle Hot)[4].
Depuis sa mise en service
Dans les années 1990 eut lieu le chantier « coupe-câble ». En effet, en France il y a eu une modification de tous les appareils de l'ALAT impliquant un retrait du dispositif Homing (longues et fines antennes sur le nez de l'hélicoptère permettant le positionnement par rapport à une station émettrice au sol) et la mise en place du système coupe-câble (équerres métalliques au-dessus et en dessous de la cellule, à l'avant) qui permet la section des câbles électriques en cas de heurt.
Plus de 1 250 Gazelle ont été fabriquées en France, 262 au Royaume-Uni, 30 sous licence en Égypte et un nombre indéterminé (200+) en ex-Yougoslavie.
En avril 2007, l'ALAT exploite près de 300 hélicoptères Gazelle (toutes versions confondues). En , le Ministère de la Défense français a désigné l'EC120 comme nouvel hélicoptère d'entraînement de l'Armée de terre baptisé Calliopé en remplacement de la Gazelle SA 341 et 342
Depuis 2009, quelques exemples expérimentent la numérisation du champ de bataille de l'ALAT, le NumALAT, dont les premiers exemplaires de série arrivent en service en 2015[8].
Depuis la fin 2011, les Gazelle sont en cours de retrait, avec 98 exemplaires en service en première ligne à cette date. Il reste 137 exemplaires en parc fin 2013 d'un âge moyen de 27 ans[9].
En , on prévoit l'équipement d'un total de 81 Gazelle (58 Viviane et 23 SA-342M) de NumALAT, ces dernières devant être équipées de la minigunM134 qualifié depuis 2016 pour le COS et 2017 pour les régiments d’hélicoptères de combat[10]. De par le retard du programme hélicoptères interarmées légers (HIL) dont on prévoit en décembre 2021 que les premiers arrivent en 2027[11], ces engins doivent rester en service jusqu'aux années 2030[12],[13].
Versions
SA 341B : Destinée à l'armée de terre britannique.
Hélicoptère de combat de l'Army Air Corps (le WAH-64 Apache ne constituant qu'une partie des forces) sous la dénomination AH Mk1. 34 en service en 2015[14]
Fabriquée sous licence par la firme yougoslaveSOKO ainsi que par le constructeur anglo-égyptien Arab British Helicopter Company (ABHCo).
SA 342M : Destinée à l'ALAT.
Équipée de l'Astazou XIV M et de missiles antichar HOT. En service actif à partir de 1984[15]. Depuis 2000, avec le retrait progressif des SA 341F2 et la réduction du nombre total d'hélicoptères, certaines SA 342M sont désarmées pour remplacer les premières dans les missions de liaison et de transport de personnalités. En 2012, 3 exemplaires destinés au Niger sont dotés d'un canon de 20 mm à l'instar de la SA 341F[16].
SA 342L1.
Livraison à l'ALAT de ces appareils qui sont des SA 342M à l'avionique légèrement modifiée (déjà au standard des jumelles de vision nocturne et avec un intérieur cabine noir), temporairement « lisses », sans armement.
Gazelle Celtic.
Utilisation par l'ALAT lors de la guerre du Golfe de trois Gazelle canons équipées sur places de missiles anti-aériens Mistral[17], ancêtres des Gazelle Mistral.
En France, légère modification de l'avionique de toutes les Gazelle, peinture noire de l'intérieur de la cabine, installation d'un éclairage ultra-violet et de feux de formations bas niveaux pour s'adapter aux besoins de l'utilisation des jumelles de vision nocturne à intensification de lumière.
Gazelle Mistral (SA 342 L1 ou Ma).
En France, modification des SA 342L1 qui deviennent une version anti-aérienne armée de quatre missiles Mistral à guidage thermique dans leur nouvelle version Air-Air Très Courte Portée (AATCP). Masse maximale : 1 900 à 2 100 kg (avec un suivi du TLV entre 2 000 et 2 100 kg). Le remplacement des pales d'origine par celles de l'Écureuil pour la SA 342 Ma.
Gazelle Viviane SA 342 M1.
SA 342M HOT modifiée pour recevoir une autre lunette/viseur qui rassemble en un seul équipement une caméra thermique, optique et un télémètre laser permettant l'observation et le tir de jour ou de nuit et par tous les temps. Ce système, plus lourd que le viseur standard et toujours placé au-dessus du chef de bord, a nécessité le renforcement de la cellule par un arceau ainsi que le remplacement des pales d'origine par celles de l'Écureuil. La masse maximale a aussi été revue à la hausse (2 100 kg), Le pilote automatique a été optimisé.
Army Air Corps[18] (212 perçus au total, 17 en service et 7 en stock en janvier 2022; ~ 6 en service fin octobre 2023[23], en service jusqu'en 2024 minimum[24])
1991 (avril à juin) : intervention dans le cadre de l'opération humanitaire internationale Libage (nom américain : Provide Comfort) au nord de l'Irak pour venir en aide à la population kurde pourchassée par les troupes irakiennes.
Décembre 1991 - 1992 : Intervention en République de Djibouti à la suite de la guerre civile entre les ethnies Afars et Issas.
Depuis le début des années 1990 : Intervention en ex-Yougoslavie.
1993 : intervention en Somalie à la suite de la guerre civile.
Les gouvernements rwandais successifs ont utilisé les Gazelles lors des guérillas et guerres civiles de ce pays. Cinq ont été déployées lors d'une offensive du Front patriotique rwandais en 1990[32]. Ce dernier en a abattu une avec un missile sol-air de très courte portée le [33].
Yougoslavie
Des hélicoptères de la force aérienne yougoslave ont participé aux diverses guerres de Yougoslavie dans les années 1990.
Syrie
Pendant l'intervention militaire israélienne au Liban de 1982, des Gazelles syriennes ont engagé des blindés israéliens avec les résultats suivants : en 100 sorties elles détruisirent 30 blindés et de nombreux autres véhicules, et cinq d’entre elles furent perdues[34] dont une capturée.