Le missile nucléaire M1, qui équipe initialement les deux premiers sous-marin nucléaire lanceur d'engins de la Classe Le Redoutable, a des capacités limitées par sa portée de 2 450 kilomètres. Pour que le missile puisse atteindre Moscou (à cette époque de guerre froide l'Union soviétique constitue l'unique menace de conflit nucléaire pour la France), il faut que le sous-marin soit positionné en mer de Norvège ou dans le golfe de Gênes des mers trop fréquentées et de taille trop réduite pour permettre de patrouiller à l'abri des menaces. Dès 1958 la Marine nationale avait demandé que la portée soit allongée à 3 000 km. De nouvelles versions du missile sont rapidement mises au point et le M1 n'armera que les deux premiers sous-marins. La solution retenue consiste à augmenter de deux tonnes la masse du propergol du deuxième étage (Rita 1) en positionnant une partie de la tuyère à l'intérieur du corps du propulseur pour ne pas augmenter de manière significative la longueur totale du missile. Mais la mise au point de l'étage Rita2 du M2 est difficile : les ingénieurs rencontrent des problèmes au niveau de la tuyère, de l'enveloppe du propulseur et des protections thermiques qui protègent celles-ci lorsque le propergol brule[Note 1]. Néanmoins la mise en service s'effectue en 1974 comme prévu. La portée du missile M2 est désormais de 3 000 kilomètres[1],[2],[3].
Caractéristiques techniques
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète. Votre aide est la bienvenue ! Comment faire ?
Déploiement
Le missile M2 n'équipe que les deux premiers sous-marins de la classe du Redoutable. Il est très rapidement remplacé par le missile M20 qui s'en différencie par sa charge thermonucléaire (bombe H) de une mégatonne et des aides à la pénétration de première génération. Les dimensions, masse et portée du M20 sont quasi identiques. Cette version commence à être déployée en 1977. Le tableau ci-dessous récapitule les différentes versions des missiles installés sur ces sous-marins.
↑Lors d'un tir effectué depuis le centre d'essais des Landes la fusée explose à haute altitude à la suite de la défaillance du deuxième étage et la déflagration qui a lieu dans un ciel complètement dégagé peut être observée depuis une bonne partie de la région
Références
↑Emmanuel Duval, « L’aventure des SNLE français », La Revue Maritime, Institut français de la mer, no 491, , p. 21 (lire en ligne)
Emile Arnaud (collectif), Un demi-siècle d'aéronautique en France - Les missiles balistiques de 1955 à 1995, Département d'histoire de l'armement du Centre des hautes études de l'armement, , 316 p. (lire en ligne)
La saga des missiles européens (1945-2005), Guillaume Belan, Patrick Mercillon, Paris, éditions TTU-Certes, 2005
aerospatiale 06, mensuel de l'établissement de Cannes, paru de 1982 à 1998.
Sylvie Moncieu (dir.), Alain Coursier (rédacteur) et al., 80 ans de passion, le site de Cannes de 1919 à 1999, Éditions Version latine, , 111 p.
Les français dans le Pacifique, Presses Paris Sorbonne, 2006, p. 149.