Après s'être beaucoup engagé au sein du Parti démocrate de Caroline du Nord et avoir repris le Daily State Chronicle, il devient l'imprimeur de l'État de Caroline du Nord entre 1887 et 1893, puis chef du bureau du département de l'Intérieur des États-Unis, dans l'administration de Grover Cleveland entre 1893 et 1895.
The News and Observer
En 1894, Josephus Daniels avait pris une participation majoritaire dans le News & Observer de Raleigh, ce qui le conduit à abandonner son emploi fédéral. Ce journal est alors un fervent défenseur du Parti démocrate qui à cette époque se bat contre une fusion du Parti républicain et du Parti populiste[1]. Josephus Daniels et d'autres démocrates lancent une campagne sur la « suprématie blanche » afin de réveiller les sentiments racistes de l'électorat. Cette campagne mène les démocrates à la victoire, en 1898 et 1900, puis à l'interdiction des droits civiques pour les Afro-américains. Le , la 1898 Wilmington Race Riot Commission (« Commission sur les émeutes raciales de 1898 »)[3] indique dans son rapport[4] que l'engagement de Josephus Daniels pour le renversement de la municipalité de Wilmington, en jouant sur le thème de la « suprématie blanche » dans The News and Observer, fut si conséquent qu'on peut voir en lui « l'instigateur de l'émeute ». Ce n'est qu'en 1921, qu'il abandonne son rôle d'éditeur du Raleigh News and Observer.
Le secrétaire Josephus Daniels est d'avis que l'État doit détenir les usines de blindage, les téléphones et télégraphes. À la fin de la guerre, il fait même une sérieuse tentative pour donner à la Navy le contrôle sur tous les émetteurs des États-Unis. Si son projet avait réussi, il n'y aurait plus eu de radioamateurs et il est probable que les débuts de la radio-diffusion ait été sérieusement retardés.
Il interdit toute consommation d'alcool sur les bateaux de la Navy par son General Order 99[5] du . On mentionne souvent, par erreur, que l'expression a cup of joe (« une tasse de joe »), qui aux États-Unis est synonyme d'une « tasse de café », est due à cette consigne de Josephus Daniels, cependant l'expression est plus ancienne et remonte aux années 1840. En 1917, Daniels ordonne la fermeture du quartier « chaud » de Storyville à La Nouvelle-Orléans[6]. Pendant la guerre il crée le Naval Consulting Board (« Conseil consultatif de la marine ») afin d'encourager les inventions qui peuvent être utiles à la Navy. Il demande à Thomas Edison de présider ce conseil. Josephus Daniels est soucieux du fait que les États-Unis ne disposent pas de la technologie adaptée aux nouvelles conditions de la guerre[7]. En 1919, il sort son The Navy and the Nation publié chez George H. Doran Company, qui après une introduction de John Wilder Jenkins, commence par un chapitre intitulé Get you a naval hero. L'ouvrage contient une série de discours qu'il a prononcés en tant que secrétaire à la Marine. Il publie ensuite, en 1922, Our Navy at War, puis The Life of Woodrow Wilson, en 1924 et The Wilson Era, en 1944, parmi d'autres.
Ambassadeur au Mexique
Josephus Daniels soutien ardemment Franklin D. Roosevelt, lors de l'élection présidentielle de 1932. Après son élection, le nouveau président nomme son ancien patron et ami de longue date ambassadeur des États-Unis au Mexique. Avant même l'arrivée de Josephus Daniels, l'ambassade américaine est bombardée de pierres par des Mexicains. Bien qu'on l'ait tenu pour responsable du bombardement naval américain, d', sur l'Académie navale mexicaine de Veracruz, il désapprouvait cette action et ne l'autorisa que sur ordre exprès de Wilson[8].
Après avoir accepté sa nomination, il tente de guérir la blessure causée entre les deux nations par l'invasion de 1914. Ses discours et sa politique en tant qu'ambassadeur permettent d'améliorer grandement les relations entre les deux États[9]. Il fait l'éloge du plan mexicain d'éducation nationale et dans un discours prononcé devant les fonctionnaires consulaires américains, leur conseille de s'abstenir de trop s'ingérer dans les affaires des autres États. Josephus Daniels soutient la cause des loyalistes, lors de la guerre civile espagnole, sachant que l'effondrement du gouvernement espagnol aurait des répercussions au Mexique. En 1941, lorsque son fils Jonathan est nommé assistant spécial de Franklin D. Roosevelt, Josephus Daniels démissionne de son poste au Mexique, pour revenir en Caroline du Nord et reprend son poste de rédacteur en chef au News & Observer, poursuivant sa ligne éditoriale[10].
Fin de vie
Il se retire ensuite à Raleigh, en raison de la santé déclinante de son épouse. Après avoir achevé une autobiographie en cinq volumes, dans laquelle il exprime ses regrets pour les attaques virulentes (mais pas sur la justesse de leur fond) lors de la campagne sur la suprématie blanche, il meurt à Raleigh en 1948 à l'âge de quatre-vingt-huit ans. Il partagea ses parts du News and Observer entre tous ses enfants, dont l'un, Jonathan Worth Daniels, en devint éditeur[11].
Ouvrages
The first fallen hero, a biographical sketch of Worth Bagley, ensign, U.S.N. ... Norfolk, Va., S. W. Bowman, 1898. (OCLC7177411)
The progress of southern education. Philadelphia, American Academy of Political and Social Science, 1903. (OCLC8383935)
Making the Navy a real training school, Washington : Navy Dept., 1913. (OCLC43386944)
The composite force of our fighting personnel, New York City : R.R. Bowker Co., 1918. (OCLC45447516)
The gem of the ocean : our American Navy, Washington : National Geographic Society, 1918. (OCLC41183074)
Paolo Enrico Coletta, American Secretaries of the Navy, Annapolis, Md. : Naval Institute Press, 1980. (ISBN9780870210730)
Joseph L Morrison, Josephus Daniels; the small-d Democrat, Chapel Hill, University of North Carolina Press, 1966. (OCLC456630)
Benjamin D Rhodes, United States foreign policy in the interwar period, 1918-1941 : the golden age of American diplomatic and military complacency, Westport, Conn. : Praeger, 2001. (ISBN9780275948252)
Joseph H Schlarman, Mexico, a land of volcanoes: from Cortés to Alemán. Milwaukee, Bruce 1950. (OCLC1463609)
Robert I Vexler, « Secretary of the Navy: Josephus Daniels » dans The Vice-Presidents and Cabinet members : biographies arranged chronologically by Administration, Dobbs Ferry, N.Y. : Oceana Publications, 1975. (ISBN9780379120899)
Kenneth Joel Zogry, « Josephus, Jonathan, and Frank Daniels » dans The Tar Heel Century. 2002.