Le , Alain Robert participe à un commando d'Occident qui attaque des étudiants d'extrême gauche du Comité Vietnam national à l'université de Rouen[4],[5]. Parmi les nombreux blessés, Serge Bolloch – il deviendra vingt ans plus tard journaliste au Monde – est dans le coma, le crâne fracassé[6]. Le , Alain Robert est condamné à huit mois de prison avec sursis et 500 F d'amende comme co-auteur de « violence et voies de fait avec armes et préméditation[7],[8] », avec douze autres militants d'extrême droite, dont Patrick Devedjian, Gérard Longuet et Alain Madelin[9].
Après la dissolution d’Occident par le Conseil des ministres en octobre 1968, il devient le premier président du Groupe union défense, puis intègre l'équipe dirigeante d'Ordre nouveau l'année suivante.
Années 1970
En 1972, il participe[10] à la création du Front national (FN), un mouvement destiné à élargir l'audience d'Ordre nouveau, en demandant à Jean-Marie Le Pen de se joindre à eux et de prendre le poste de président. Il occupe quant à lui le poste de secrétaire général.
En septembre 1973, peu après la dissolution d'Ordre nouveau, il crée la revue Faire front avec Pascal Gauchon et les Comités faire front avec François Brigneau. Le premier numéro de Faire front appelle à rejoindre le Front national et le second se présente comme le « Journal du Front national ».
Alain Robert propose ensuite à Jean-Marie Le Pen que son mouvement fusionne avec le FN à la condition qu'il obtienne les deux tiers des sièges du bureau politique et du comité directeur, ce que Jean-Marie Le Pen refuse alors qu'il était d'abord favorable à une fusion. En outre, la mouvance d'Alain Robert lui reproche « d'avoir fait du FN une machine électorale à usage personnel ». Jean-Marie Le Pen décide dès lors d'exclure Alain Robert du FN en se réfugiant derrière le refus de ce dernier de démissionner du poste de secrétaire général des Comités faire front, présenté comme incompatible avec le même poste au FN ; il est remplacé par Dominique Chaboche[11].
À la fin de 1973, il y a en fait deux FN :
l’un est présidé par Le Pen,
l’autre est dirigé par Robert qui représente l'aile jeune et nationaliste.
L’affaire est portée devant les tribunaux et Jean-Marie Le Pen gagne sa cause, ce qui l’autorise à revendiquer l’étiquette FN[12].
En décembre 1973, Faire Front annonce un meeting en soutien au coup d’État du général Pinochet au Chili. Les deux formations s'opposent ouvertement l'une à l'autre et se livrent, selon Roland Gaucher, des « guérillas fratricides »[13].
Devenu ami de Charles Pasqua, il mène ensuite une carrière au sein du RPR[15] puis de l'UMP. Après avoir rejoint le RPR, il collabore constamment avec Charles Pasqua, au conseil général des Hauts-de-Seine ou en se portant candidat, à sa demande, dans diverses circonscriptions de la banlieue parisienne[16].
En , il se présente aux élections législatives à Aulnay-sous-Bois/Blanc Mesnil, investi par l’Union RPR-UDF-CNIP. Il est élu en 1983 conseiller municipal du Blanc-Mesnil en Seine-Saint-Denis.
En 1986, il est élu conseiller régional d’Île-de-France RPR-CNIP et nommé au cabinet de Robert Pandraud, au ministère de l'Intérieur puis au cabinet de Charles Pasqua. Il adhère au RPR, où il est nommé secrétaire national à la formation en 1987.
Puis il participe activement, aux côtés de Franck Borotra, à la campagne présidentielle de Jacques Chirac en 1988.
En 1989, Alain Robert devient secrétaire général du Mouvement national des élus locaux (MNEL), présidé par Jean-François Pintat puis par Alice Saunier-Seïté. Il conserve ce poste sous la présidence d'André Santini.
En 1995, il est élu conseiller municipal avec la liste « Ensemble pour changer Bagneux ». Il était possible de retrouver sur cette liste une ex-Miss France et Yann Leriche fonctionnaire à la direction générale des services en mairie et petit-fils de l'ex-maire PCF de la ville de Bagneux. Il fait partie du cabinet de Charles Pasqua, président du conseil général des Hauts-de-Seine en 1996, et participe à la création du Rassemblement pour la France, dont il est membre du bureau politique et candidat sur sa liste aux élections européennes de 1999[16]. Il est également responsable de la fédération de Paris[18].
Il rejoint ensuite l'Union pour un mouvement populaire (UMP) et continue ensuite d'occuper des fonctions au MNEL, en tant que délégué général[19]. C'est un des animateurs du Cercle Iéna, fondé par d’anciens dirigeants d’Ordre nouveau, groupuscule néofasciste dissous en 1973[20].
Bibliographie
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Frédéric Charpier, Génération Occident : de l'extrême droite à la droite, éd. du Seuil, 2005.
Notes et références
↑Notice biographique dans le tome 2 du Dictionnaire de la politique française d'Henry Coston (1972).
↑« Quarante ans après, les anciens d'Occident revisitent leur passé », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑Valérie Igounet, Le Front national : de 1972 à nos jours. Le parti, les hommes, les idées, Le Seuil, 502 p. (lire en ligne).
↑Voir Pascal Perrineau, « Le Front national (1972-1994) », article publié dans le collectif dirigé par Michel Winock, Histoire de l’extrême droite en France, Paris, Le Seuil, 1994, p. 244-245.