La commune est située au sud du département de l'Aisne, en bordure du département de l'Oise. La forêt domaniale de Retz occupe une bonne moitié de son territoire.
La commune est située dans le bassin Seine-Normandie. Elle est drainée par l'Automne, le fossé 01 de la commune d'Autheuil-en-Valois[2], les fossés 01[3] et 02 de la commune de Villers-Cotterets[4],[5],[Carte 1].
L'Automne, d'une longueur de 34 km, prend sa source dans la commune et se jette dans l'Oise (rive gauche) à Verberie face à Longueil-Sainte-Marie, après avoir traversé 19 communes[6].
Deux plans d'eau complètent le réseau hydrographique : le plan d'eau 2 de la commune de Villers-Cotterets (1,1 ha) et l'étang de Malva (0,6 ha)[Carte 1],[7].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Automne ». Ce document de planification concerne un territoire de 287 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de l'Automne. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le puis révisé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat d'aménagement et de gestion des eaux du Bassin Automne (S.A.G.E.B.A)[8].
Au , Villers-Cotterêts est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle appartient à l'unité urbaine de Villers-Cotterêts, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[10],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 1].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (72,9 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (73 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (70 %), terres arables (11,5 %), zones urbanisées (7,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,9 %), prairies (1,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,3 %), cultures permanentes (0,9 %), zones agricoles hétérogènes (0,7 %)[11].
L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Morphologie urbaine
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La place du Dr. Jean-Mouflier et la statue d'Alexandre Dumas.
Lieux-dits et écarts
La Plaine Saint-Rémy, Pisseleux, commune rattachée à Villers-Cotterêts en 1971.
Habitat et logement
En 2019, le nombre total de logements dans la commune était de 5 133, alors qu'il était de 4 978 en 2014 et de 4 473 en 2009[I 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Villers-Cotterêts en 2019 en comparaison avec celle de l'Aisne et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,1 %) inférieure à celle du département (3,5 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 43,4 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (41,8 % en 2014), contre 61,6 % pour l'Aisne et 57,5 pour la France entière[I 4].
Résidences secondaires et logements occasionnels (en %)
1,1
3,5
9,7
Logements vacants (en %)
8,1
9,9
8,2
Voies de communication et transports
La route nationale 2 contourne la commune en rocade. Cet axe majoritairement aménagé en 2 × 2 voies permet une liaison fluide vers l'agglomération parisienne d'une part et Soissons d'autre part.
Un service de bus Villéo-Retzéo, entièrement accessible aux personnes à mobilité réduite, regroupe 3 lignes urbaines desservant les établissements scolaires au centre-ville et la gare SNCF. Un service de bus à la demande relie toutes les communes de la communauté de communes[12].
Toponymie
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Le nom de la localité est attesté sous les formes Vilers-Coldereist (1174)[13] ; Villare-Colderest (1196)[14] ; Viler-Coderest (XIIe siècle) ; Villare-in-collo-Resti (1273) ; Villare-colli-Resti (1276) ; Villiers-Coste-Rest (1328) ; Villiers-Coste-Rez (1330) ; Villers-Coste-Rest (1340) ; Villers-Costeretz (1418) ; Villers-Cotterel (1573) ; Viler-Cotteray (1618) ; Bourg de Villiers-Cotterets (1703) ; Villers-Coterets[15].
Le Villa, d'où dérive Villers, nous fait savoir qu'un domaine gallo-romain doit être à l'origine de ce territoire au VIe siècle. Il s'y forma un hameau qui porta d'abord le nom de Villers-Saint-Georges[16] en souvenir du prieuré de bénédictins élevé par Saint Valbert[17].
Cotterêts est issu du mot celte cot « forêt » et du nom « Retia » donné par les romains à la forêt voisine[18] qui s'appelle « la forêt de Retz » attesté sous les formes Boscum de Rest (1239) ; Foresta Resti (1265)[19].
Une simple clairière de l'immense forêt des Sylvanectes servait de lieu de rassemblement aux plus lointains ancêtres des Cotteréziens qui vivaient le plus souvent à l'abri des grands bois ; les historiens locaux ont pu démontrer que c'est le centre actuel de la ville.
Moyen Âge
Il faut attendre le VIe siècle pour qu'il soit fait mention d'une métairie, « une villa » entourée de quelques chaumières attribuée par Clovis à l'un de ses lieutenants. En 632, Dagobert chasse dans la forêt ; il y possède un pied-à-terre puis une résidence royale (le palatium) et l'histoire de la ville se confond bien vite avec celle de son château, tout d'abord simple rendez-vous de chasse.
En 715, année de la mort de Dagobert III, plusieurs guerres civiles ont lieu ; une bataille sanglante se déroule dans la forêt de Villers-Cotterêts, appelée à l'époque forêt de la Côte, ou Cuice[20].
Au IXe siècle, le château c'est la Malemaison (mauvaise demeure) dont les seigneurs sont des brigands qui pillent et rançonnent les voyageurs osant s'aventurer en forêt. Propriété des seigneurs de Crépy, le château est agrandi et embelli en 1165 par Philippe d'Alsace, comte de Flandre, époux d'Elisabeth, fille de Raoul IV.
En 1214, le Comté de Valois est réuni à la Couronne et la Malemaison devient propriété royale puis, en 1284, Philippe III le Hardi le concède à son fils cadet Charles, qui prend le titre de comte de Valois (et sera à l'origine de la branche royale de Valois). Il fait alors rebâtir et orner le château avec une magnificence et un luxe dont parlèrent avec admiration tous les chroniqueurs du temps.
Les années passent, la guerre de Cent Ans ravage le Valois et le Chastel de Villers-Cotterêts qui restera désert pendant de longues années. Après son accession au trône de France en 1498, Louis XII donne le Valois à son jeune cousin (et futur gendre) François d'Angoulême, à charge pour lui de rétablir le Chastel de Villers-Cotterêts. Mais François n'a pas encore cinq ans et ce n'est qu'en 1506 qu'il viendra pour la première fois chasser avec le roi à Villers-Cotterêts.
Temps modernes
Monté sur le trône en 1515, François Ier fait renaître le duché de Valois qui surpasse alors son ancienne splendeur. Le roi aime la chasse et le chroniqueur nous dit que « Françoys s'estudia pour le plaisir de la chasse à faire recoustrer, rebastir et accommoder le château de Villers-Cotterêts » (Bergeron – Le Valois Royal).
De 1530 à 1535, le roi lui-même veille à la rapidité des travaux. À cette époque, Villers-Cotterêts n'est encore qu'un village dont la population s'est accrue, pendant la guerre de Cent Ans, des réfugiés de Crépy, Pierrefonds et Vivières. On peut dire sans crainte que la ville actuelle doit son origine à François Ier, car les fréquents voyages de ce souverain, avec toute sa suite, amenèrent une foule de marchands, d'aubergistes et d'artisans qui s'établirent près du château dans des maisons élevées le long de la route, et il fallut bien loger et nourrir les ouvriers nombreux, occupés à la construction de l'édifice.
En 1535, le château est terminé. Des réunions fastueuses y sont organisées, des fêtes littéraires, avec François Rabelais et Clément Marot.
En août 1539, François Ier y signe l'« ordonnance de Villers-Cotterêts », qui ordonne d'utiliser le français de langue d'oïl à la place du latin pour les actes notariaux et judiciaires[21].
Henri II succède à son père en 1547 et fait entreprendre au château d'importants travaux dirigés par Philibert Delorme. Des fêtes splendides et galantes marquent l'inauguration des restaurations et nouvelles constructions (dont une orangerie et un amphithéâtre). Diane de Poitiers, la maîtresse du roi, y maintient la « Petite bande des Dames de la Cour » et c'est à cette époque que l'on situe l'origine du fameux dicton « s'amuser comme à Villers-Cotterêts ». Le jeu du lancer de renard y était en effet très en vogue.
Les rois et princes de France feront de fréquents séjours à Villers-Cotterêts, mais le château, mal entretenu, et finalement délaissé, sera, une fois encore, la proie de pillards en 1636, pendant la « Guerre des Malcontents[Quoi ?] » qui ravage le Valois.
Dans le même temps, la ville se développe ; il s'y crée un hôpital de charité, et un collège. La création du bailliage de Villers-Cotterêts, en 1703 donnera encore plus d'importance à la cité, lieu de commerce très fréquenté, ayant un siège de maîtrise des Eaux et Forêts.
En 1671, l'abbaye de Clairfontaine (près de La Capelle) de l'ordre Prémontré, dont les installations initiales avaient été ruinées par un incendie, se déplace à Villers-Cotterêts avec l'agrément de Philippe d'Orléans, ainsi que la protection particulière de l'évêque de Soissons et du roi. Ce transfert est confirmé en 1676 par une bulle du pape Innocent XI, à condition que la cure ne serait unie à la communauté des Prémontrés qu'après la mort du curé séculier de la paroisse Saint-Nicolas de Villers-Cotterêts. En avril 1758, Dom Richard est nommé prieur de l'abbaye et entreprend la construction d'un nouvel « hôtel abbatial » vaste et à l'architecture recherchée, qui est devenu en 1795 la mairie de Villers-Cotterêts[22].
Révolution française et Empire
La Révolution française marque la fin de l'apanage des Orléans et de la gloire du château. Manquant de peu d'être vendu comme bien national, il est, en 1806, transformé en dépôt de mendicité pour le département de la Seine.
L'abbaye Saint-Remy et Saint-Georges est fermée en 1791 et démolie. L'abbaye des Prémontrés est également fermée, une partie vendue et, début 1795 l'administration des eaux et forêts, la mairie et la justice de paix s'installent dans la partie des bâtiments que la mairie occupe toujours. Néanmoins, le concordat de 1801 rend aux communes les presbytères pour y loger leurs curés. Le doyen de Villers-Cotterêts habite le premier étage du logis abbatial des Prémontrés ; il jouit également de la cave de l'abbaye, de son bûcher et loue le jardin et la basse-cour. Il les quitte vers 1840 pour habiter dans un confortable pavillon situé près de l'église et construit par M. Duez, entrepreneur à Villers-Cotterêts[22].
En 1814, des combats sont livrés à proximité par les armées étrangères marchant sur Paris pendant la campagne de France.
En 1839, la ligne de Villers-Cotterets au Port aux Perches est mise en service, une des premières lignes de chemin de fer françaises, destinée à faciliter l'acheminement de la production industrielle de la ville ainsi que des produits forestiers de la forêt de Retz vers la capitale, via Port-aux-Perches et l'Ourcq alors en cours de canalisation. La compagnie concessionnaire ne parvient pas à rentabiliser son investissement, après un premier changement d'exploitant en 1842, la vend en 1867 à la compagnie des chemins de fer du Nord, dont c'est la plus ancienne des lignes et qui l'exploite sans locomotives, l'acheminement des rames chargées s'opérant par la gravité, et les rames vides étant en partie remorquées par des chevaux[23].
Le dépôt de mendicité de la Seine et la maison de retraite François Ier
Le château royal est dès lors consacré à l'hébergement de Parisiens en difficulté.
Deux dépôts de mendicité ont coexisté pour Paris : la maison de répression de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), et Villers-Cotterêts. Ils accueillent chacun un millier de reclus parisiens. Dans l'Aisne, la vocation disciplinaire de l'établissement s'amenuise au fil du XIXe siècle : à partir des années 1825, le travail en atelier permet au reclus de cumuler un pécule qui peut être dépensé à l'occasion d'une sortie hebdomadaire, le château s'équipe d'une bibliothèque conséquente (ce qui s'est généralisé plus tardivement dans le milieu purement carcéral). Enfin, avec la baisse de la proportion de pensionnaires valides réduite à un cinquième des effectifs en 1871, la vocation de réintégration voulue par le dépôt de mendicité perd de plus en plus de son sens. Dans ses dernières décennies, le dépôt de Villers-Cotterêts héberge des mendiants infirmes : des vieillards et des « incurables ». Le taux de mortalité élevé (10 800 décès pour 23 000 entrées de 1808 à 1877), la hausse de l'âge moyen d'admission et le fait que le coût du cercueil était automatiquement prélevé sur le pécule accumulé par le reclus, contribuent à préfigurer la maison de retraite qui succède au dépôt en 1889. Elle a pour vocation l'hébergement des « vieillards-indigents » de Paris.
Seule maison de retraite gérée par la préfecture de police, l'établissement de Villers-Cotterêts prend place dans le cadre de la réorganisation des institutions d'assistance parisienne sous la Troisième République : la maison accueille des personnes très pauvres, à partir de 70 ans, sans casier judiciaire et indésirables dans les hospices classiques de l'Assistance publique. Les personnes âgées sans-abri au passé carcéral sont dirigés vers la maison départementale de Nanterre qui succède au dépôt de Saint-Denis en 1887. Un système d'admission en parallèle permet d'accueillir des personnes dès l'âge de 40 ans qui sont hébergés comme « travailleurs auxiliaires » : en fournissant un travail en contrepartie de l'hébergement, le château ressemble aussi à un asile-ouvroir.
Au début du XXe siècle, la maison de retraite acquiert un certain prestige parmi les établissements médico-sociaux parisiens : elle accueille près de 1 800 pensionnaires et est à la pointe du confort de son époque[25] (chauffage central, électricité, distribution d'eau, réseau d'égouts, premier raccordement téléphonique à Villers-Cotterêts).
Récompensée à l'Exposition Universelle de 1900 dans la catégorie des œuvres d'assistance (Groupe XVI, classe 112), elle reçoit en grande pompe la visite du président de la République Félix Faure en 1898, du préfet de police de Paris Louis Lépine en 1909 ainsi que du président du Conseil Raymond Poincaré en 1923. Dans le discours des élites, le détournement d'un palais royal en un établissement social est perçu comme une revanche de la République sur la royauté, à l'image de la salle du jeu de paume construite par Louis Philippe d'Orléans (1725-1785), divisée par des planchers et transformée en dortoirs (futur EHPAD).
Première Guerre mondiale
La Première Guerre mondiale a marqué toute la région, ainsi qu'en attestent de nombreux monuments commémoratifs. En 1915, l'armée française investit le château pour y installer un hôpital militaire, les pensionnaires de la maison de retraite sont alors dirigés sur Nanterre. L'offensive allemande de 1918 a particulièrement touché la ville : les murs du château, criblés d'impacts d'obus, témoignent de la violence des bombardements.
D'août 1917 à mai 1918, la ville accueille l'hôpital bénévole n°1 bis de 300 lits, organisé par le mouvement des suffragettes écossaises, les « dames écossaises » du Scottish Women's Hospital (SWH) dans des baraques implantées en bordure de la voie ferrée de Soissons, placé sous la direction de Miss Ivens (chief medical officer) et qui constitue un service de répartition des évacuations au profit du centre hospitalier de Villers-Cotterêts, porté à 2 242 lits. Il est évacué lors de l'offensive du Printemps des Allemands le [26].
C'est de la forêt de Villers-Cotterêts que débute la contre-offensive victorieuse du .
Durant la guerre, la ligne de Rethondes à La Ferté-Milon, proche de la zone des combats, achemine principalement soldats et matériels. La liaison civile se limite à un aller-retour quotidien. La vocation stratégique dure jusqu'à l'armistice de 1918
Sur la place de Villers-Cotterets. Canons et mitrailleuses capturés aux Allemands dans la dernière bataille de l'Aisne. Photographie de Pierre Lafond, université de Caen.
Durant la Seconde Guerre mondiale, plus de la moitié des maisons sont touchées par des bombardements. Dès , le château devient le siège d'une kommandantur. Peu avant l'arrivée des Allemands, une partie des pensionnaires de la maison de retraite est transférée en urgence dans une bourgade du Sud-Ouest, Aiguillon. Abandonnés par une administration parisienne en situation de désorganisation complète, dans un contexte de rationnement et de pénurie alimentaire, les archives révèlent que sur les 375 hommes et 95 femmes hébergés dans un château du XVIIIe siècle transformé en entrepôt de tabac, plus de 300 meurent du froid, de la faim, et des maladies. Ils sont enterrés dans des fosses communes, pratique inconnue du dépôt de mendicité ou de la maison de retraite.
L'après-guerre
L'établissement, comme le château, se remettent difficilement des dégâts matériels et humains occasionnés par les guerres. De 1 800 pensionnaires en 1913, le château n'en accueille plus que 400 au début des années 1950 et 74 en 2012. En 1961, l'établissement est placé sous la tutelle de l'Assistance publique et dépend de 1972 à 2014 du Centre d'action sociale de la Ville de Paris (CASVP) en tant qu'EHPAD « François Ier »[29]. Il s'agit du seul établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) public en France spécialisé dans l'accueil de sans-abri âgés.
Bien qu'ayant participé à défigurer la demeure royale, l'administration parisienne a aussi garanti sa conservation jusqu'à nos jours. Le délabrement du château (classé aux monuments historiques depuis 1997) résulte essentiellement de la suroccupation des locaux au début du siècle ainsi que des dégâts occasionnés par les guerres mondiales.
Dans une revue de la préfecture de Police de 1935 consacrée à la maison de retraite, Renée Caillet résume les liens étroits qui unissent les résidents à la bâtisse : « ainsi survit le château de François Ier, il ne connait plus les fastes et les splendeurs de jadis, mais sa gloire s'est magnifiée parce qu'il héberge une œuvre de bonté et de tendresse, et son charme est d'autant plus pénétrant qu'à la beauté des vieilles pierres s'ajoute toute la poésie du malheur. »
Le , le président de la République Emmanuel Macron annonce que la future « Cité de la Francophonie » sera installée dans le château de Villers-Cotterêts. Ce projet, dont l'ouverture d'un « musée de la Francophonie » a été annoncé pour l'horizon 2022, s'inscrit dans sa stratégie internationale de promotion du français à l'étranger[30]. La « Cité internationale de la langue française » est inaugurée le 30 octobre 2023 par le président de la République, Emmanuel Macron[31]. Prévue le 19 octobre 2023, l'inauguration a été reportée en raison des obsèques de M. Dominique Bernard, professeur de lettres, tué le 13 octobre 2023 dans l'attaque au couteau du lycée Gambetta d'Arras[32].
Dans le cadre des dispositions de la loi portant nouvelle organisation territoriale de la République du 7 août 2015, qui prévoit que les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre doivent avoir un minimum de 15 000 habitants, cette intercommunalité a fusionné avec sa voisine pour former, le , la communauté de communes Retz-en-Valois dont est désormais membre la commune.
Tendances politiques et résultats
Élections municipales
Lors du premier tour des élections municipales de 2008, la ville voit s'affronter quatre listes :
- celle soutenue par le Front national, dont la tête de liste est Franck Briffaut ;
- celle soutenue par le Mouvement démocrate, dont la tête de liste est Renaud Belliere ;
- celle soutenue par le Parti socialiste et divers partis de gauche, dont la tête de liste est Jean-Claude Pruski ;
- celle Divers Droite, dont la tête de liste est Jean-Claude Gervais[Note 3] Lors du second tour, la liste PS menée par Jean-Claude Pruski obtient la majorité des suffrages exprimés, avec 1 444 voix (20 conseillers élus), devançant de 81 voix celle menée par Jean-Claude Gervais obtient la majorité des suffrages exprimés, avec 1 363 voix (33,83 %, 20 conseillers municipaux élus), devançant de 81 voix celle DVD menée par Jean-Claude Gervais (1 363 voix, 5 conseillers municipaux élus). La liste MODEM menée par le maire sortant Renaud Bellière a recueilli 714 voix (17,72 %) et celle FN menée par Franck Briffaut 508 voix (12,61 %). Lors de ce scrutin, 36,03 % des électeurs se sont abstenus[34].
Lors du second tour des élections municipales de 2014, la liste FN menée par Franck Briffaut obtient la majorité des suffrages exprimés, avec 1 862 voix (41,53 % , 24 conseillers municipaux élus dont 17 communautaires), devançant de 308 voix celles menées respectivement par[35] :
- Jean-Claude Pruski, maire sortant (SE, 1 554 voix, 34,66 %, 5 conseillers municipaux élus dont 4 communautaires) ;
- Jean-Claude Gervais (DVD, 1 067 voix, 23,80 %, 4 conseillers municipaux dont 2 communautaires).
Lors de ce scrutin, 32,00 % des électeurs se sont abstenus
Lors du premier tour des élections municipales de 2020, la liste RN menée par le maire sortant Franck Briffaut obtient la majorité absolue des suffrages exprimés, avec 1 441 voix (53,46 %, 26 conseillers municipaux élus dont 18 communautaires), devançant très largement celles menées par :
- Jeanne Doyez-Roussel[36] (DVC, 769 voix, 28,53 %, 4 conseillers municipaux élus dont 3 communautaires) ;
- Fabrice Dufour[37] (DVD, 485 voix, 17,99 %, 3 conseillers municipaux élus dont 2 communautaires).
Lors de ce scrutin marqué par la pandémie de Covid-19 en France, 60,37 % des électeurs se sont abstenus.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[52],[Note 5].
En 2022, la commune comptait 10 376 habitants[Note 6], en évolution de −2,97 % par rapport à 2016 (Aisne : −1,97 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 36,4 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (34,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 26,5 % la même année, alors qu'il est de 27,8 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 5 033 hommes pour 5 421 femmes, soit un taux de 51,86 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,17 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit :
Pyramide des âges de la commune en 2021 en pourcentage[I 7]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,5
90 ou +
1,9
6,8
75-89 ans
9,9
16,8
60-74 ans
16,7
21,0
45-59 ans
20,2
17,2
30-44 ans
16,2
20,0
15-29 ans
17,0
17,6
0-14 ans
18,1
Pyramide des âges du département de l'Aisne en 2021 en pourcentage[I 8]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,7
90 ou +
1,9
6,7
75-89 ans
9,5
18,1
60-74 ans
18,8
20,2
45-59 ans
19,6
18,1
30-44 ans
17,5
17,1
15-29 ans
15,2
19,2
0-14 ans
17,6
Manifestations culturelles et festivités
Commémoration de l'abolition de l'esclavage et polémique de 2014
Depuis le , le préfet de l'Aisne et la municipalité de Villers-Cotterêts commémorent, tous les , la journée de l'esclavage et de son abolition[54], devant une plaque apposée en 2006 à l'occasion du bicentenaire de la mort du général Dumas.
En 2014, le nouveau maire, Franck Briffaut, élu du Front national, a déclaré qu'il n'organisera pas cette commémoration, dénonçant en celle-ci une « auto culpabilisation permanente »[55]. L'Association des Amis du général Dumas s'élève contre un choix « à connotation raciste »[56].
Sommet de la Francophonie
Le XIXe sommet de la francophonie se tiendra en 2024 au château de Villers-Cotterêts, à la Cité internationale de la langue française[57].
Sports et loisirs
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Le taux de chômage à Villers-Cotterêts s'élève à 18,5 % en 2023[59].
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Culture et patrimoine
Lieux et monuments
Château de Villers-Cotterêts et Cité internationale de la langue française : François Ier fit construire à partir de 1532[60], un nouveau château sur l'emplacement d'un précédent (XIIIe siècle ?). Ce château, où il signa probablement l'ordonnance généralisant l'usage du français, passa à la famille d'Orléans. Nationalisé au début du XIXe siècle, le château sert de dépôt de mendicité parisien avant de devenir, jusqu'en 2014, une maison de retraite appartenant à la Ville de Paris. Restauré à partir de 2018, le château accueille depuis 2023 la Cité internationale de la langue française.
La cour intérieure du château de Villers-Cotterêts.
Pavillon Henri II : édifié à la fin du XVIe siècle,le pavillon est agrandi et redécoré par le duc d'Orléans (1756-1760). Alexandre Dumas a écrit dans ses mémoires[62] : « La maison de Monsieur Deviolaine[63] était un palais très apprécié par moi… ». En , le roi Louis-Philippe rachète le bâtiment.
Personnalités et commémorations liées à Villers-Cotterêts
La ville a vu passer de nombreux personnages historiques. Elle s'enorgueillit d'être le lieu de naissance du poète Charles-Albert Demoustier (1760) et, surtout, du plus populaire romancier du XIXe siècle, Alexandre Dumas (1802), l'auteur des Trois Mousquetaires[67].
D'azur à la salamandre d'or, la tête contournée dans sa patience du même et crachant des flammes de gueules, surmontée d'une lettre capitale F couronnée d'or et accostée de deux monogrammes d'Henri II et de Catherine de Médicis (lettres H et K accolées) d'or[69].
Le port de salamandre et de la lettre F couronnée fut accordé par le roi François Ier en 1554 aux villes, bourgs, et résidences qu'il fit bâtir et agrandir. Les deux H (originellement, il s'agissait des deux lettres capitales H et K entrelacées, pour Henri II et Catherine de Médicis) figurent la continuation de son œuvre par son fils. La salamandre était l'emblème de François Ier. Plusieurs sources diffèrent quant à l'origine de la salamandre comme symbole dudit roi[70] : une tradition voudrait que François ait reçu cet emblème de son précepteur, Artus de Boisy, qui avait observé dans son élève, « un tempérament plein de feu, capable de toutes les vertus, qu'il fallait tantôt aviver, tantôt amortir ». Mais c'est oublier qu'on trouve déjà une salamandre dans l'emblème du comte Jean d'Angoulême, frère cadet de Charles d'Orléans, et qu'un manuscrit exécuté pour Louise de Savoie en 1504, porte lui aussi une salamandre. La thèse selon laquelle l'animal fut apporté à François Ier par Léonard de Vinci est une version romancée. La salamandre, symbolise généralement le pouvoir sur le feu, donc sur les hommes et sur le monde. La devise Nutrisco & extinguo (« Je m'en nourris et je l'éteins »), qui accompagne parfois cet emblème, prend tout son sens lorsqu'on se réfère au pouvoir sur le feu. On la retrouve sur énormément de plafonds et de murs du château de Chambord et de celui de Fontainebleau, et sur les armes de la ville du Havre, sur celles de Vitry-le-François, sur celles de Romorantin-Lanthenay ainsi que sur le logo du département de Loir-et-Cher. Cet animal un peu magique est censé éteindre les mauvais feux et attiser les bons. Blason officiel.
Ernest Roch, « Les hôtelleries cotteréziennes aux XVIIe et XVIIIe siècles », Bulletin de la Société historique régionale de Villers-Cotterêts chargée de la conservation du Musée Alexandre Dumas, , p. 11-84 (lire en ligne)
Eugène Toupet, « Le temple maçonnique de Philippe-Egalité à Villers-Cotterêts », Mémoires de la Fédération des sociétés savantes du département de l'Aisne, , p. 77-79 (lire en ligne)
↑Ces listes ayant toutes réalisées plus de 10 % au premier tour (liste FN : 19 % ; liste MoDem : 22 % ; liste d'Union de la Gauche : 30 % ; liste Divers Droite : 30 %) se maintiennent toutes au second tour.
↑La place principale de Villers-Cotterêts porte le nom de ce maire.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l'Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 294.
↑Louis-Victor Pécheur, Annales du diocèse de Soissons, t. Premier, Paris, (lire en ligne), p. 431
↑Marcel Leroy, « Saint-Rémy-les-Villers-Cotterêts », Fédération des sociétés d'histoire et d'archéologie de l'Aisne, vol. XXVIII, , p. 227-245 (lire en ligne).
↑Victor Dujardin, Histoire du Valois : Excursions dans les forêts de Villers-Cotterêts et Compiègne, promenades sur les bords de l'Aisne, l'Oise et la Marne, (lire en ligne), p. 19.
↑Auguste Matton, Dictionnaire topographique de l'Aisne, Paris, (lire en ligne), p. 470.
↑Claude Gauvard, La France au Moyen âge du Ve au XVe siècle, PUF, coll. « Quadrige », (ISBN978-2-13-081798-7), p. 583
↑ ab et cMarcel Leroy, « L'hôtel de ville de Villers-Cotterêts, ancienne abbaye des Prémontrés », Bulletin de la Société historique locale de Villers-Cotterets, vol. VIII, 1961-1962 (lire en ligne [PDF], consulté le )
↑ a et bYves Tardieu, « Un chemin de fer en forêt de Retz », Bulletin de la Société historique locale de Villers-Cotterets, vol. XXXVII, , p. 169-199 (lire en ligne, consulté le )
↑M. Leroy, « L'occupation allemande à Villers-Cotterêts en 1870-1871 », Bulletin de la Société historique locale de Villers-Cotterets, vol. XVII, (lire en ligne, consulté le )lien brisé
↑Le château de Villers-Cotterêts en Valois, palais des rois, asile des gueux, Alain Arnaud, Société historique régionale de Villers-Cotterêts, 2009.
↑Jean François Léon Senart (né et mort à Villers-Cotterêts ; 21 novembre 1817 - 24 mai 1894), notaire, il fut maire de 1855 à 1867 et de 1882 à 1884. Nécrologie
↑Jacques Chauvin, « Le docteur Henri Mouflier », Bulletin de la Société historique régionale de Villers-Cotterêts, t. XXX, , p. 185-203 (lire en ligne [PDF], consulté le ).
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↑« Charles Baur décède à 85 ans : Artisan du fait régional, premier président de la Picardie élu au suffrage universel, il s'était aussi allié avec le Front national. Charles Baur s'est éteint vendredi », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Venu de la SFIO qu'il a quittée en 1971 comme Max Lejeune lors de la négociation du programme commun de gouvernement avec le PCF, il a mené l'essentiel de sa carrière au sein de l'UDF, même s'il se définissait d'abord comme un gaulliste ».
↑A. G., « À Villers-Cotterêts, l'ex-maire Georges Bouaziz socialiste soutient Jeanne Doyez-Roussel : Maire socialiste de 1989 à 2001, Georges Bouaziz vient d'annoncer son soutien à Jeanne Doyez-Roussel, à la tête d'une liste transpartisane aux élections à Villers-Cotterêts. Elle est suppléante du député de la circonscription, Jacques Krabal (LREM) », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).
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↑« Franck Briffaut reste maire de Villers-Cotterêts : Le tribunal administratif d'Amiens a rejeté la demande en annulation des dernières élections municipales de Villers-Cotterêts, formulée par deux particuliers, contre le maire Front national Franck Briffaut », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Stéphane Masse, « Franck Briffaut, réélu maire de Villers-Cotterêts, n'exclut pas de se présenter à la présidence de l'intercommunalité », L'Union, (lire en ligne, consulté le ).
↑Jean-Michel Rochet, « Le XIXe Sommet de la Francophonie se tiendra à Villers-Cotterêts en 2024 : Dimanche, on apprenait que le sommet des chefs d'État de la Francophonie 2024 se tiendrait dans la cité internationale de la langue française, à Villers-Cotterêts, dans l'Aisne », Le Pays briard, (lire en ligne, consulté le ).
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