Les députés européens allemands sont élus au scrutin proportionnel de liste, mais contrairement aux élections pour le Bundestag, les électeurs ne disposent que d'une seule voix. En 2022, le gouvernement fédéral allemand a décidé d'introduire un seuil de 2 %, mais celui-ci ne s'appliquera pas encore aux élections de 2024[1]. Pour les élections européennes de 2024, comme pour celles de 2019, il n'y a pas de seuil électoral, ce qui permet à des petites listes d'élire des députés. En 2019, le seuil de facto pour un siège était d'environ 0,7 % des voix.
Lors de ces élections, peut voter tout citoyen européen résidant en Allemagne et ayant 16 ans ou plus, le jour de l'élection. Les citoyens allemands vivant dans d'autres pays de l'Union européenne, tout comme les ressortissants de pays-membres vivant en Allemagne, doivent décider s'ils votent dans leur pays d'origine ou dans leur pays de résidence.
Contexte
Au niveau européen, Ursula Von Der Leyen a présidé la Commission européenne pendant 5 ans. Son mandat a été marqué par la pandémie de Covid-19, qui a été suivi par l'achat en commun de vaccin et la mise en place d'un plan de relance européen commun. Il a aussi été marqué par l'invasion russe de l'Ukraine, qui a eu pour conséquence dans l'Union européenne une montée des prix de l'énergie, un retour de l'inflation et une volonté de renforcer les moyens de défense de l'Europe. L'Ukraine s'est vu octroyée le statut de pays candidat à l'Union européenne.
Alors que les élections européennes de 2019 avaient été précédées par le mouvement des jeunes pour le climat et avaient vues un bon score des formations écologistes, le mandat d'Ursula Von der Leyen a aussi été marqué par la mise en place du Pacte Vert (Green Deal), porté par le Vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans. Ce pacte vert a été fortement critiqué à partir de 2023, notamment par les syndicats agricoles[2].
Les mois précédant les élections ont été marqués par une montée dans les sondages du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD). D'importantes manifestations contre l'extrême droite ont eu lieu en Allemagne[3].
Au cours de la dernière semaine d'avril 2024, des militants des Verts, de Volt et du Parti de gauche ont été attaqués et parfois blessés alors qu'ils collaient des affiches[4]. Le 3 mai 2024, le député européen social-démocrate Matthias Ecke a été agressé alors qu'il collait des affiches pour les élections européennes de 2024 à Dresde.
Campagne
Partis et candidats
Les partis politiques et autres associations politiques peuvent présenter des listes pour les élections européennes.
Les élections voient la victoire de la CDU avec près de 30,0 % des voix. L’Alternative pour l’Allemagne arrive seconde avec 15,9 % des voix suivi par le Parti social-démocrate d'Allemagne[6]. La coalition au pouvoir d'Olaf Scholz connaît ainsi une « sévère défaite » arrivant troisième après la CDU et l’AFD. Le Parti social-démocrate enregistre le plus mauvais score de son histoire, avec 13,9 % des voix[7]. Les médias soulignent également la « véritable bérézina » de l’Alliance 90/Les Verts qui tombe à 11,9 % des voix[8] et qui semble pénalisée par l'impopularité de la loi sur le chauffage présentée en 2023 par le ministre de l'Economie et du Climat, Robert Habeck, et la suppression progressive de certaines aides aux agriculteurs[7],[9] Pour le magazine Focus, le parti qui se voulait un parti de gouvernement s'est lui-même marginalisé aux yeux de la plupart des électeurs en défendant des questions sociopolitiques de niche avec une « politique trans » et s’est éloigné de la population avec une « politique migratoire agressive »[10].
↑« Comment la colère des agriculteurs s’est étendue en Europe », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« En Allemagne, plus de 1,4 million de personnes ont manifesté contre le parti d’extrême droite AfD depuis vendredi, selon les organisateurs », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le )