Le décathlon fait son apparition au programme olympique lors des Jeux de 1904 à Saint-Louis, où se disputent dix épreuves qui ne composent habituellement pas la discipline[1]. Absent lors de l'édition suivante, en 1908, il refait son apparition en 1912 et inclus les dix épreuves traditionnelles composant le décathlon. D'autres épreuves combinées masculines ont également fait partie du programme olympique : le triathlon en 1904 et le pentathlon de 1912 à 1924.
Avec deux médailles d'or remportées, les Américains Bob Mathias et Ashton Eaton ainsi que le Britannique Daley Thompson sont les athlètes les plus titrés au décathlon. La Belge Nafissatou Thiam possède elle trois titres olympiques dans l'épreuve de l'heptathlon.
Le triathlon, disputé pour la seule fois dans l'histoire des Jeux olympiques, était composé du saut en longueur, le lancer du poids et une course sur 100 yards. L'Américain Max Emmerich remporte l'épreuve.
Lors des Jeux olympiques de 1924, à Paris, la victoire au décathlon revient à l'Américain Harold Osborn, titré par ailleurs dans l'épreuve du saut en hauteur, qui totalise 7 711 pts (soit 6 476 pts à la table actuelle) après les deux jours de compétition du décathlon, établissant un nouveau record du monde. il devance son compatriote Emerson Norton et l'Estonien Aleksander Klumberg, le premier détenteur officiel du record mondial en 1922[9]. Dans l'épreuve du pentathlon, Eero Lehtonen conserve son titre obtenu quatre ans plus tôt en devançant le Hongrois Elemér Somfay et l'Américain Robert LeGendre. Lors de l'épreuve du saut en longueur du pentathlon, LeGendre établit un nouveau record du monde avec 7,76 m.
En 1932, aux Jeux olympiques de Los Angeles, l'Américain James Bausch s'adjuge le titre olympique en établissant un nouveau record du monde. Il réalise 8 462 pts (soit 6 735 pts à la table actuelle) en faisant la différence dans la deuxième journée grâce à ses performances réalisées au lancer du disque et au saut à la perche. Akilles Järvinen, le favori de l'épreuve, se classe de nouveau deuxième, devant l'Allemand Wolrad Eberle[11].
L'Américain Glenn Morris remporte le décathlon des Jeux olympiques de 1936, à Berlin, en totalisant 7 900 pts (soit 7 254 pts à la table actuelle) : pour la quatrième fois consécutive, le record du monde est battu lors des Jeux olympiques. Il devance deux autres américains , Robert Clark médaillé d'argent et Jack Parker médaillé de bronze[12]. L'Allemand Hans-Heinrich Sievert, champion d'Europe en 1934, ne participe pas à la compétition pour cause de blessure[13].
1948-1964
Lors des Jeux olympiques de 1948, à Londres, l'Américain Bob Mathias dispute seulement le troisième décathlon de sa carrière[13]. À la lutte avec le Français Ignace Heinrich jusqu'à la dernière épreuve du 1 500 m, il remporte le titre olympique avec 7 139 pts (soit 6 628 pts à la table actuelle), devant Ignace Heinrich (6 974 pts) et l'Américain Floyd Simmons (6 950 pts), devenant à dix-sept ans et demi le plus jeune champion olympique en athlétisme[14].
Bob Mathias, qui a établi un nouveau record du monde un mois auparavant lors des sélections américaines, devient le premier athlète à conserver son titre olympique au décathlon. Lors des Jeux olympiques de 1952 à Helsinki, il totalise 7 887 pts après les dix épreuves (soit 7 589 pts à la table actuelle), améliorant son propre record du monde. Il devance largement ses compatriotes Milt Campbell, médaillé d'argent avec 6 975 pts et Floyd Simmons, qui obtient sa deuxième médaille de bronze consécutive avec 6 788 pts[15]. Bob Mathias dispute à Helsinki le dernier décathlon de sa carrière[16].
En 1956, lors des Jeux olympiques de Melbourne, Milt Campbell remporte le titre olympique quatre ans après avoir obtenu la médaille d'argent. Il s'impose avec un total de 7 937 pts (soit 7 614 pts à la table actuelle) et devance largement son compatriote Rafer Johnson, détenteur du record du monde depuis 1955, qui monte sur la deuxième marche du podium avec 7 587 pts, et le Soviétique Vasiliy Kuznetsov, champion d'Europe en 1954, qui se classe troisième avec 7 465 pts[17].
Rafer Johnson est la favori des Jeux olympiques de 1960 après avoir amélioré une nouvelle fois le record du monde quelques semaines plus tôt lors des sélections américaines. À Rome, il s'impose avec 8 392 pts (soit 7 926 pts à la table actuelle), devant son partenaire d'entrainement et camarade d'université, le Taïwanais Yang Chuan-Kwang, médaillé d'argent avec 8 334 pts. Rafer Johnson, qui possédait 67 pts d'avance seulement sur Yang Chuan-Kwang avant la dernière épreuve du 1 500 m, parvient à conserver son avance en dépit d'un record personnel sur la distance qui était très inférieur à celui du Taïwanais[18]. Vasiliy Kuznetsov obtient une nouvelle médaille de bronze avec 7 809 pts[19].
Aux Jeux olympiques de 1964, à Tokyo, l'Allemand Willi Holdorf devient le premier non-américain depuis 1928 à remporter le titre olympique du décathlon. Il s'impose avec un total de 7 887 pts (soit 7 726 pts à la table actuelle) et devance le Soviétique Rein Aun (7 842 pts) et l'autre allemand Hans-Joachim Walde (7 809 pts)[20]. Yang Chuan-Kwang, détenteur du record du monde depuis 1963, se classe 5e du concours alors que Vasiliy Kuznetsov, qui a obtenu son troisième titre de champion d'Europe en 1962, termine à la 7e place.
1968-1984
Le décathlon des Jeux olympiques de 1968, à Mexico, est remporté par l'Américain Bill Toomey avec un total de 8 193 pts (soit 8 144 pts à la table actuelle). Il creuse un écart décisif dès la première journée de la compétition en réalisant notamment 10 s 4 sur 100 m, 7,87 m au saut en longueur et 45 s 6 sur 400 m, la meilleure performance réalisée sur cette distance lors d'un décathlon. Il préserve son avance à la fin de la deuxième journée et devance finalement de 82 pts Hans-Joachim Walde et de 129 pts l'autre allemand Kurt Bendlin, alors détenteur du record du monde[21].
En 1972, lors des Jeux olympiques de Munich, le Soviétique Nikolay Avilov remporte le titre olympique et établit un nouveau record du monde avec 8 454 pts (soit 8 467 pts à la table actuelle), améliorant ou égalant sept de ses records personnels sur 10 épreuves[22]. Le précédent record du monde était détenu depuis 1969 par Bill Toomey, désormais retraité des pistes. Nikolay Avilov devance de plus de 400 pts son compatriote Leonid Lytvynenko (8 035 pts) et le Polonais Ryszard Katus (7 984 pts)[23]. L'Est-Allemand Joachim Kirst, champion d'Europe en 1969 et 1971, est contraint à l'abandon lors de l'épreuve du 110 m haies après avoir chuté en percutant un obstacle.
L'Américain Bruce Jenner remporte le titre des Jeux olympiques de 1976, à Montréal en établissant un nouveau record du monde avec 8 618 pts (soit 8 634 pts à la table actuelle), record qu'il avait déjà amélioré à deux reprises, en 1975 puis en 1976 au cours des sélections olympiques américaines. L'Allemand de l'Ouest Guido Kratschmer obtient la médaille d'argent avec 8 411 pts alors que le tenant du titre Mykola Avilov s'adjuge la médaille de bronze avec 8 369 pts[24]. Jenner améliore ses records personnels au saut en longueur, au lancer du poids, au saut en hauteur, et sur 400 m[25].
Aux Jeux olympiques de 1980, et en l'absence des américains et des allemands de l'Ouest pour cause de boycott, la victoire revient au Britannique Daley Thompson, qui a amélioré quelques mois plus tôt de 4 pts le record du monde de Bruce Jenner avant d'en être dépossédé peu après par Guido Kratschmer. À Moscou, Daley Thompson totalise 8 495 pts (soit 8 522 pts à la table actuelle) à l'issue des 10 épreuves et devance de 164 pts le Soviétique Yuriy Kutsenko et de 360 pts son compatriote Sergey Zhelanov[26].
En 1984, lors des Jeux olympiques de Los Angeles, Daley Thompson devient le deuxième athlète après Bob Mathias à remporter un second titre olympique du décathlon. Il s'impose avec un total de 8 798 pts (soit 8 847 pts à la table actuelle) et égale le record du monde qu'avait établi l'Allemand de l'Ouest Jürgen Hingsen trois mois auparavant. Ce dernier remporte la médaille d'argent avec 8 673 pts et devance deux autres allemands, Siegfried Wentz (8 412 pts) et Guido Kratschmer (8 326 pts) dans un concours marqué par l'absence des athlètes de la RDA et de l'URSS pour cause de boycott[27]. En 1985, avec l'entrée en vigueur de la nouvelle table internationale du décathlon, Daley Thompson deviendra le seul détenteur du record mondial avec 8 847 pts[28].
1988-2004
En 1988, lors des Jeux olympiques de Séoul, l'Est-Allemand Christian Schenk s'adjuge le titre olympique en améliorant cinq de ses records personnels et totalise 8 488 pts au terme des deux jours de compétition. Torsten Voss, champion du monde en 1987 à Rome, est médaillé d'argent avec 8 399 pts et le Canadien Dave Steen est médaillé de bronze avec 8 328 pts[29]. Pour sa quatrième participation aux Jeux olympiques, le double tenant du titre Daley Thompson se classe 4e de l'épreuve avec 8 306 pts, devant le Français Christian Plaziat qui, longtemps en position de médaillé, établit une performance modeste lors du lancer du javelot pour finir avec 8 272 pts[30]. Jürgen Hingsen, médaillé d'argent à Los Angeles, connait une désillusion dès la première épreuve du 100 m en étant éliminé après trois faux départs[31].
Quatre ans plus tard, aux Jeux olympiques de 1992, à Barcelone, et en l'absence de Christian Schenk, blessé, le Tchécoslovaque Robert Změlík crée la surprise en devenant champion olympique. Après avoir remporté les épreuves du saut en longueur et du 110 m haies, il réalise un total de 8 611 pts à la fin de la deuxième journée et devance l'Espagnol Antonio Peñalver, deuxième avec 8 412 pts, et l'Américain Dave Johnson, troisième avec 8 309 pts[32]. L'Américain Dan O'Brien, champion du monde en 1991, est absent de la compétition après avoir échoué aux sélections olympiques américaines en essuyant trois échecs au saut à la perche. Il établira le nouveau record du monde du décathlon quelques semaines après ces Jeux[33].
Dan O'Brien, qui a obtenu en 1995 son troisième titre consécutif de champion du monde et qui est invaincu depuis quatre ans, est le favori du décathlon des Jeux olympiques de 1996, à Atlanta. L'Américain remporte la médaille d'or avec 8 824 pts, à 67 pts de son record du monde, et devance l'Allemand Frank Busemann qui améliore cinq de ses records personnels, réalisant notamment 8,07 m au saut en longueur, pour s'adjuger la médaille d'argent avec 8 706 pts. Le Tchèque Tomáš Dvořák complète le podium avec 8 664 pts[34]. Ce concours est l'un des plus relevé de l'histoire du décathlon avec six athlètes au-delà des 8 500 pts, 16 au-delà des 8 200 pts, et 22 au-delà des 8 000 pts.
Lors des Jeux olympiques de 2004, à Athènes, Roman Šebrle obtient la consécration olympique après avoir fixé le record du monde à 9 026 pts en 2001, devenant le premier décathlonien à plus de 9 000 pts. Au terme des deux journées de compétition au cours desquelles il remporte le lancer du poids et le lancer du javelot, il totalise 8 893 pts et améliore le record olympique détenu depuis 1984 par Daley Thompson[37]. Il devance l'Américain Bryan Clay, médaillé d'argent avec 8 820 pts (record personnel) et le Kazakh Dmitriy Karpov, qui remporte la médaille de bronze en établissant un nouveau record d'Asie avec 8 725 pts. Erki Nool, le champion olympique en titre, termine à la 8e place.
Depuis 2008
Deuxième à Athènes, Bryan Clay s'adjuge le titre du décathlon lors des Jeux olympiques de 2008, à Pékin, en remportant quatre épreuves : le 100 m, le saut en longueur, le lancer du poids et le lancer du disque. Il établit un total de 8 791 pts à l'issue de la deuxième journée et devance le Biélorusse Andrei Krauchanka, deuxième avec 8 551 pts, et le Cubain Leonel Suárez, qui établit un nouveau record national avec 8 527 pts[38]. Le Russe Aleksandr Pogorelov, initialement 4e du concours, est disqualifié pour dopage en 2016[39]. Le tenant du titre Roman Šebrle, champion du monde en 2007, se classe 5e de l'épreuve, juste derrière le Français Romain Barras.
Nouveau détenteur du record du monde après avoir réalisé 9 039 pts quelques semaines plus tôt lors des sélections olympiques américaines, l'Américain Ashton Eaton remporte le décathlon des Jeux olympiques de 2012, à Londres[40], son premier titre international majeur, avec le score de 8 869 pts, après s'être imposé dans trois des dix épreuves (100 m, saut en longueur et 400 m). Il devance son compatriote Trey Hardee, champion du monde en 2009 et 2011, qui termine deuxième avec 8 671 pts, et le Cubain Leonel Suárez (8 523 pts), qui obtient sa deuxième médaille de bronze consécutive[41].
Ashton Eaton devient le troisième athlète de l'histoire après Bob Mathias et Daley Thompson à remporter un deuxième titre olympique dans cette discipline. Favori des Jeux olympiques de 2016, à Rio de Janeiro, après avoir notamment décroché les titres de champion du monde en 2013 et 2015, et après avoir porté son propre record du monde à 9 045 pts en 2015, il remporte le saut en longueur (7,94 m) et le 400 m (46 s 07), et totalise 8 893 pts au terme des dix épreuves, égalant le record olympique détenu depuis 2004 par Roman Šebrle. Médaillé d'argent, le Français Kevin Mayer, qui s'impose au lancer du poids et du saut à la perche, établit un nouveau record national avec 8 834 pts. Le Canadien Damian Warner obtient la médaille de bronze avec 8 666 pts[42].
En 2021, le concours du décathlon des Jeux olympiques de Tokyo est remporté par Damian Warner[43]. Auteur de deux performances remarquables dès les deux premières épreuves (10 s 12 sur 100 m et 8,24 m au saut en longueur, records de ces épreuves aux Jeux olympiques), il conclut sa première journée avec 4 722 points et compte près de 100 points d'avance sur l'Australien Ashley Moloney, deuxième, et près de 400 points d'avance sur Kevin Mayer, champion du monde en 2017, qui réalise plusieurs contre-performances, sauf au saut en hauteur (2,08 m contre 2,02 m pour Warner). le Canadien accroit son avance après les premières épreuves de la seconde journée, s'imposant notamment sur 110 m haies en 13 s 46 (record de l'épreuve aux Jeux olympiques), mais perdant des points au saut à la perche (4,90 m contre 5,20 m pour Mayer). Lors de l'avant-dernière épreuve du lancer du javelot, Kevin Mayer réalise 73,09 m et prend la seconde place du concours, mais reste néanmoins à près de 200 points de Warner qui accroit même son avance sur son adversaire à l'issue du 1 500 m. Damian Warner remporte le concours avec 9 018 points, devenant le quatrième décathlonien à plus de 9 000 points, et améliorant de 123 points le record olympique co-détenu par Roman Šebrle et Ashton Eaton[44]. Kevin Mayer se classe deuxième avec 8 726 points et s'adjuge sa deuxième médaille d'argent olympique consécutive, devançant l'Australien Ashley Moloney qui bat son record personnel avec 8 649 points, après avoir notamment remporté les épreuves du saut en hauteur (2,11 m) et du 400 m (46 s 29)[45]. L'Allemand Niklas Kaul, champion du monde en 2019 à Doha, abandonne après quatre épreuves.
Le 100 mètres haies remplace désormais le 80 mètres haies depuis les modifications apportées dans les tables du pentathlon en 1971. En 1972, aux Jeux olympiques de Munich, la Britannique Mary Peters décroche l'or olympique en établissant un nouveau record du monde avec 4 801 pts. Elle devance l'Ouest-allemande Heide Rosendahl, titrée quelques jours plus tôt dans l'épreuve individuelle du saut en longueur avec 6,78 m, et qui réalise un saut supérieur lors de ce pentathlon avec 6,83 m. L'Est-allemande Burglinde Pollak complète le podium[51].
Quatre ans plus tard, lors de l'heptathlon des Jeux olympiques de 1988 à Séoul, Jackie Joyner-Kersee, championne du monde en 1987, réalise 7 291 pts et améliore son propre record du monde, performance constituant encore aujourd'hui la meilleure marque planétaire de tous les temps[55]. Elle remporte 4 épreuves (100 m haies, 200 m, saut en hauteur et saut en longueur) et réalise les performances suivantes : 12 s 69 sur 100 m haies, 1,86 m au saut en hauteur, 15,80 m au lancer du poids, 22 s 56 sur 200 m, 7,27 m au saut en longueur, 45,66 m au lancer du javelot et 2 min 8 s 51 sur 800 m. À près de 400 pts de l'Américaine, les Est-Allemandes Sabine John (6 897 pts) et Anke Behmer (6 858 pts) se classent respectivement deuxième et troisième du concours.
Jackie Joyner-Kersee conserve son titre olympique à l'occasion des Jeux de 1992, un an après avoir abandonné l'heptathlon des championnats du monde de Tokyo et laissé la victoire finale à l'Allemande Sabine Braun. À Barcelone, Joyner-Kersee dépasse une nouvelle fois la barrière des 7 000 pts en réalisant 7 044 pts au terme des sept épreuves. L'ex-soviétique Irina Belova s'empare de la médaille d'argent avec 6 845 pts, Sabine Braun s'adjugeant la médaille de bronze avec 6 649 pts[56].
Championne du monde un an plus tôt à Göteborg, la Syrienne Ghada Shouaa confirme son rang de favorite en remportant l'heptathlon des Jeux olympiques de 1996, à Atlanta, devenant la première athlète de son pays à remporter un titre olympique. Elle s'impose avec la marque de 6 780 pts après avoir dominé les épreuves du saut en hauteur, du lancer du poids et du lancer du javelot. Elle devance largement la Biélorusse Natallia Sazanovich, médaillée d'argent avec 6 563 pts, et la Britannique Denise Lewis, médaillée de bronze avec 6 489 pts[57].
Lors des Jeux olympiques de 2000 à Sydney, la Française Eunice Barber, championne du monde de l'heptathlon en 1999, doit abandonner la compétition après la cinquième épreuve du saut en longueur. La victoire finale revient à Denise Lewis qui réalise un total de 6 584 pts. La Russe Ielena Prokhorova se classe deuxième avec 6 531 pts, devant Natallia Sazanovich qui obtient le bronze après l'argent d'Atlanta avec 6 527 pts[58]. Blessée, la tenante du titre Ghada Shouaa ne se participe pas aux compétitions.
Titrée lors des championnats du monde 2003 à Paris en devenant la troisième athlète au monde à dépasser la barrière des 7 000 pts, la Suédoise Carolina Klüft remporte l'heptathlon des Jeux olympiques de 2004, à Athènes, en réalisant un total de 6 952 pts après s'être imposée dans les épreuves du saut en hauteur et du saut en longueur. Loin de la Suédoise, la Lituanienne Austra Skujytė se classe deuxième avec 6 435 pts et la Britannique Kelly Sotherton troisième avec 6 424 pts, les deux athlètes améliorant leur record personnel. Denise Lewis, la tenante du titre, abandonne avant la sixième et avant dernière épreuve[59].
Depuis 2008
En 2008 à Pékin, l'Ukrainienne Nataliya Dobrynska remporte la médaille d'or de l'heptathlon en établissant un nouveau record personnel avec 6 744 points. Sa compatriote Lyudmyla Blonska, initialement deuxième du concours, est convaincue de dopage durant la compétition et est déchue de sa médaille d'argent, au profit de l'Américaine Hyleas Fountain. La Russe Tatyana Chernova, troisième du concours, est elle aussi convaincue de dopage en avril 2017 et disqualifiée. La Britannique Kelly Sotherton, initialement 5e, récupère par conséquent la médaille de bronze non attribuée[60].
Quatre ans plus tard à Londres, le titre olympique revient à la Britannique Jessica Ennis, double championne du monde en titre, avec un total de 6 955 points, plus haute performance aux JO depuis Jackie Joyner-Kersee en 1992. Elle bat de plus de 300 points l'Allemande Lilli Schwarzkopf, deuxième avec 6 649 points. Tatyana Chernova, initialement troisième du concours, est déclassée pour dopage en 2016, tout comme l'Ukrainienne Lyudmyla Yosypenko, initialement quatrième. En conséquence, la Lituanienne Austra Skujytė récupère la médaille de bronze[61].
Aux Jeux Olympiques de Rio de Janeiro en 2016, la Belge Nafissatou Thiam améliore son record personnel de plus de 300 points pour gagner la médaille d'or olympique avec 6 810 points, devant la tenante du titre Jessica Ennis-Hill et la championne du monde en salle canadienne Brianne Theisen-Eaton (épouse de Ashton Eaton, double champion olympique 2012 et 2016 du décathlon)[62]. Lors de cet heptathlon, Thiam bat notamment cinq records personnels sur les sept épreuves au programme et réussit à franchir 1,98 m à la hauteur[63], contre 1,97 m pour l'Espagnole Ruth Beitia, qui remporte le titre olympique de la spécialité lors de cette édition olympique.
En 2021, lors des Jeux olympiques de 2020, Nafissatou Thiam devient la deuxième athlète à remporter un deuxième titre olympique à l'heptathlon après Jackie Joyner-Kersee, titrée en 1988 et 1992. Elle s'impose dans les épreuves du saut en hauteur (1,92 m), du saut en longueur (6,60 m) et du lancer du javelot (54,68 m), et totalise 6 791 points à l'issue des sept disciplines. Les Néerlandaises Anouk Vetter et Emma Oosterwegel complètent le podium avec respectivement 6 689 pts et 6 590 pts, l'autre Belge Noor Vidts se classant quatrième avec 6 571 pts[64]. La Britannique Katarina Johnson-Thompson, championne du monde en 2019 à Doha, se blesse durant l'épreuve du 200 m et abandonne la compétition[65].
↑Jim Thorpe est déchu de son titre olympique en 1913 pour amateurisme marron, sa médaille d'or lui est restituée 29 ans après sa mort, en 1982.
↑L'Ukrainienne Lyudmyla Blonska, initialement deuxième du concours, est convaincue de dopage durant la compétition et est déchue de sa médaille d'argent, au profit de l'Américaine Hyleas Fountain. La Russe Tatyana Chernova, troisième du concours, est convaincue de dopage en avril 2017 et disqualifiée. La Britannique Kelly Sotherton, initialement 5e, récupère par conséquent la médaille de bronze non attribuée.
↑La Russe Tatyana Chernova, initialement troisième du concours, est disqualifiée pour dopage en 2016. L'Ukrainienne Lyudmyla Yosypenko, initialement 4e, est également disqualifiée rétroactivement pour dopage. En conséquence, la Lituanienne Austra Skujytė récupère la médaille de bronze.
↑Les médailles lui furent retirées par le Comité international olympique en 1913, puis rendues à titre posthume en 1982. En 2022, le Comité international olympique décide que Jim Thorpe est le seul médaillé d'or dans les deux épreuves combinées
Voir aussi
Bibliographie
Robert Parienté et Alain Billouin, La Fabuleuse Histoire de l'athlétisme, Minerva, , 1021 p. (ISBN978-2-8307-0727-4)