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Le colonel Guy de La Vasselais, ancien chef de la Mission militaire française de la liaison tactique près le XXe Corps de la IIIe Armée U.S., conçoit, dès , de réaliser un souvenir grandiose de la Libération de la France. De retour d'un voyage aux États-Unis avec Gabriel Hocquard, maire de Metz, ils décident de commémorer la progression des armées alliées en créant une « voie de la Liberté ». Ils choisissent pour cela l'un des itinéraires les plus glorieux : le parcours triomphal de la troisième armée américaine de Patton, du débarquement de Normandie, sa percée dans le Cotentin puis sa célèbre chevauchée historique qui l'amène, en 54 jours, de la Normandie à Metz. Elle est symbolisée par des bornes marquant chaque kilomètre du trajet de l'armée victorieuse.
En , l'association belgo-américaine propose aux Français de la prolonger jusqu'à Bastogne. Le , la première borne (provisoire) est inaugurée en présence de hautes personnalités militaires et politiques françaises et étrangères, à Saint-Symphorien-le-Château, commune d'Eure-et-Loir dont Guy de la Vasselais était alors maire. La commune se trouve environ à mi-chemin entre les deux extrémités de l'axe Sainte-Mère-Église - Bastogne.
Dans les mois qui suivent, les villes et villages traversés par la Voie poseront des bornes officielles. Le , la borne terminale, à Bastogne, est officiellement posée. Le de la même année, c'est au tour de la borne originelle, à Sainte-Mère-Église. L'inauguration de la voie a lieu le , à Fontainebleau. La poste française émet la même année un timbre d'une valeur faciale de 6 francs, augmenté d'une surtaxe de 4 francs au profit du Comité Voie de la Liberté.
Le sculpteur François Cogné est le créateur du modèle de la borne. À l'origine, elle est en cimentrose, d'environ 1 mètre de haut mais, en France, le long des grands axes routiers, de très nombreuses bornes d'origine sont remplacées par des copies en matériaux légers, moins dangereuses en cas d'accident de la route. Il subsiste quelques modèles originaux, notamment à Champillon (Marne), à Frisange (grand-duché de Luxembourg - sans numéro), ainsi que toutes les bornes longeant la route nationale N4 en Belgique, depuis la frontière luxembourgeoise, au Rosenberg, jusqu'à Bastogne. Les bornes représentent une flamme, symbole de la liberté, sortant des flots, symbole de l'arrivée des troupes libératrices par la mer. La flamme rappelle celle de la torche de la statue de la Liberté de New York.
Axe routier principal actuel : N 13-E 3 (entre Sainte-Mère-Église et Cherbourg, puis de Cherbourg à Carentan)
Sainte-Mère-Église : libérée dans la nuit du 5 au ) - point de départ marqué par la borne km
Utah Beach (commune de Sainte-Marie-du-Mont) : prise du premier blockhaus ennemi, à quelques kilomètres de Saint-Mère-Église et où débarquent, les jours suivants, une grande partie des troupes américaines qui combattront en Normandie - marqué par la borne km 00. Une voiture percute la borne 00 le [1].
Axe routier principal actuel : N 175-E 3 et D 4 d'Avranches à St-Malo :
Saint-Servan (maintenant rattachée à Saint-Malo) : libérée le , les Allemands avaient fortifié la cité d'Aleth, une des composantes de la "Forteresse Saint-Malo".
Saint-Symphorien : presque à mi-chemin de Sainte-Mère-Église et de Bastogne, a l'honneur de recevoir la première borne provisoire de la voie de la Liberté le . Son maire, le commandant Guy de La Vasselais est le promoteur de cette voie.
Axe routier principal actuel : D 837 entre Etampes et Milly-la-Forêt, D 409 entre Milly-la-Forêt et Fontainebleau, D 210 entre Fontainebleau et Montigny-Lencoup, D 403 entre Montigny-Lencoup et Provins :
Reims : libérée le , l'Allemagne y signe la capitulation sans conditions le au collège de la rue Jolicœur (actuel lycée Roosevelt), alors Grand quartier général d'Eisenhower. La salle de la Reddition est restée telle qu'elle était au moment de la signature.
Axe routier principal actuel : D 944 (ex-N 44) en sortie de Reims, D 931 jusqu'à Valmy, D 3 (ex-N 3) entre Valmy et Les Islettes, D 603 (ex-N 3) jusqu'à Verdun :
Bastogne : libérée le , aboutissement de la voie de la Liberté, après 1 145 km depuis Sainte-Mère-Église.
La borne des Invalides
En dehors du parcours, il existe une borne supplémentaire, située à l'hôtel des Invalides, à Paris, dans l'église Saint-Louis. La borne contient de la terre prélevée dans les cimetières américains, en 1945, le long de la Voie de la Liberté, en France.
Deux bornes offertes par la France marquent l'entrée du Patton Park à Hamilton au Massachusetts aux États-Unis, où résidait la famille Patton. Ces bornes sont gravées des noms Avranches et Le Havre.
Activités
Une randonnée cycliste de la voie de la Liberté se déroule depuis 1986, tous les deux ans, suivant l'itinéraire historique de la voie.