Cet article concerne le département du Rhône en tant que collectivité territoriale. Pour le département du Rhône au sens de l'administration d'État, voir circonscription départementale du Rhône. Pour d'autres articles relatifs au Rhône, voir Rhône (homonymie).
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Historiquement constitué de l'agglomération lyonnaise et de territoires de moyenne montagne environnants, le Rhône ne compte plus, depuis le , que les territoires extérieurs à la métropole de Lyon.
Le développement d'une zone urbanisée autour de Lyon entraîne en 1852 l'annexion au département du Rhône de quatre communes situées en Isère (Bron, Vaulx-en-Velin, Vénissieux — Saint-Fons y était rattaché — et Villeurbanne)[4]. Le 1er janvier 1969 est créée la communauté urbaine de Lyon : comme il n'est alors pas possible pour une intercommunalité de réunir des communes de plusieurs départements, 6 communes de l'Ain et 23 communes de l'Isère sont intégrées au département du Rhône afin de rejoindre la nouvelle communauté urbaine. Le département est de nouveau agrandi en 1971, quand Colombier-Saugnieu est à son tour détachée de l'Isère.
Le 1er janvier 2015, les 59 communes de la communauté urbaine de Lyon sont détachées du département pour former la métropole de Lyon[5]. Le siège de la préfecture reste à Lyon dans l'actuel hôtel de préfecture. Le , le conseil départemental a voté à l'unanimité un avis favorable à la désignation de Villefranche-sur-Saône comme nouveau chef-lieu mais qui précise que « les services départementaux ne seront donc pas déménagés » et que « la fixation du chef-lieu du département du Rhône ne saurait imposer au conseil départemental de tenir ses séances dans la commune retenue »[6]. En attendant un éventuel transfert de chef-lieu à l'extérieur du territoire de la métropole qui sera fixé par décret après les élections départementales[7], le Conseil départemental du Rhône peut continuer de siéger à Lyon[8],[7]. Le 14 juin 2016, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve annonçait au député-maire de Villefranche-sur-Saône Bernard Perrut avoir « saisi le Conseil d'État pour que le décret soit pris très rapidement » concernant le transfert du chef-lieu du département[9]. Depuis la situation n'a pas évolué et Lyon demeure le chef-lieu du département, en droit comme en fait. De ce fait, le département du Rhône a son chef-lieu en dehors de son territoire, ce qui est un cas unique en France.
Le département tire son nom du Rhône. À la suite de la création de la métropole de Lyon, ce fleuve ne traverse plus le territoire du département mais se contente de le longer, d'abord sur un peu plus de trois kilomètres en amont de la métropole au niveau de Jons, puis en aval entre Sérézin-du-Rhône et Ternay ; le fleuve sert également de limite avec le département de l'Isère entre Loire-sur-Rhône et Condrieu.
La création de la métropole de Lyon a également coupé le département en deux parties distinctes, une bande de terrain le long du Rhône ayant été prélevée sur le territoire de Millery afin de relier les communes de Grigny et Vernaison, afin d'assurer la continuité territoriale de la métropole dont ces deux dernières communes sont membres. De la même manière et afin d'assurer la continuité territoriale du département du Rhône, la commune de Jonage cède deux parties à celle de Jons, formant ainsi un autre corridor[10].
En dehors de la vallée du Rhône et de la plaine de l'Est lyonnais, le Rhône est un département de moyennes montagnes : la partie nord du territoire est occupée par les monts du Beaujolais et le sud-ouest par les monts du Lyonnais et les monts de Tarare. Les communes qui entourent la métropole de Lyon font partie de l'aire urbaine de Lyon.
Le climat du Rhône est de type semi-continental avec des influences alternées des climats méditerranéen, continental et océanique. Les hivers sont assez rigoureux (gelées parfois fortes, brouillard fréquent et chutes de neige épisodiques) et les étés sont chauds et ensoleillés.
Le vent souffle souvent : la bise se fait sentir régulièrement à partir du nord de la vallée du Rhône et le vent de sud souffle souvent et parfois violemment à l'avant des perturbations en provenance de Méditerranée et du sud-ouest. Ce régime de vent d'orientation méridienne (nord/sud) est le résultat de l'alignement des vallées Saône-Rhône et aux reliefs à l'ouest (Massif central) et à l'est (Alpes), qui canalisent le vent dans la vallée. Les orages d'été peuvent être violents et fréquents.
Économie
L'économie du Rhône est fortement influencée par la métropole de Lyon, qui abrite un important secteur industriel (couloir de la chimie, pétrochimie, automobile) et de services. La vallée du Gier connaît une difficile reconversion d'activités industrielles liées à l'extraction et à la transformation de matières premières. La crise du textile n'a pas non plus épargné le département.
Le nord du département, et particulièrement le Beaujolais, est plutôt rural et est réputé pour ses vins. La viticulture est également présente au sud-ouest du département, sur les coteaux des monts du Lyonnais et sur ceux de Condrieu, parmi lesquels on peut citer le Comtés-rhodaniens.
Le Haut-Beaujolais est consacré à l'exploitation du bois. La polyculture, où l'élevage est dominant, existe bien que ce type d'exploitations de taille moyenne ou petite est toujours dynamique. Le département du rhône est le département français qui possède la plus forte densité de population agricole active en France avec 2,66 personnes par km2.
La métropole de Lyon, qui concentrait les trois quarts de la population du Rhône, ayant été détachée du département, le Rhône compte désormais 474 369 habitants en 2022. Le sud-est du département fait partie de l'aire d'attraction de Lyon.
Bien que la métropole de Lyon soit détachée du département du Rhône depuis le , la législation prévoit que les deux collectivités territoriales continuent de disposer de certaines institutions sur toute la circonscription départementale du Rhône[11] :
Le siège du conseil départemental du Rhône est toujours situé dans la commune de Lyon, bien qu'elle ne fasse plus partie du département[8].
Services de l'État
Pour l'organisation des services déconcentrés de l'État, le département du Rhône fait partie de la « circonscription départementale du Rhône », avec la métropole de Lyon : le préfet du Rhône, Stéphane Bouillon (depuis 2017)[15], est également représentant de l'État dans la métropole de Lyon et les directions départementales qui en dépendent sont communes[16] (ce qui explique que la métropole et le Rhône continuent tous deux de porter le code 69)[11]. Le 1er février 2017, les arrondissements de cette circonscription départementale ont été redécoupés afin de faire correspondre leurs limites à celles des intercommunalités : ainsi l'arrondissement de Lyon couvre le sud du département (sur 7 intercommunalités, dont deux s'étendent aussi sur des communes des départements de l'Isère et de la Loire) et la métropole lyonnaise (considérée comme une intercommunalité aux compétences étendues, mais non découpée en cantons comme le reste de l'arrondissement de Lyon), tandis que l'arrondissement de Villefranche-sur-Saône couvre le nord du département (sur 5 intercommunalités, dont une s'étend aussi sur une commune du département de l'Ain)[17].
Malgré la division du département inscrite dans la « loi MAPAM », les services de l'État continuent à utiliser couramment l'appellation « département du Rhône » pour désigner le territoire des administrations déconcentrées de l'État, couvert à la fois par la métropole de Lyon et par le département au sens légal des collectivités territoriales[18]. C'est également le cas de l'INSEE, qui utilise l'expression « département du Rhône » pour désigner la circonscription administrative[19]. L'appellation « circonscription départementale du Rhône » est toutefois utilisée dans certains textes réglementaires issus du gouvernement concernant les collectivités territoriales[20].
↑Voir par exemple le décret no 2015-425 du 15 avril 2015 relatif au conseil de l'éducation nationale de l'académie de Lyon et au conseil départemental de l'éducation nationale de la circonscription départementale du Rhône.
F.-A. Varnet, Géographie du département du Rhône, Lyon : chez tous les libraires (impr. Protat frères à Mâcon), s.d. (entre 1894 & 1897), 444 p. & 24 armoiries, & 4 cartes in-texte & 19 cartes hors-texte.