La République helvétique (en allemand : Helvetische Republik, en italien : Repubblica elvetica) est le nom officiel qu'ont pris le les cantons suisses, transformés jusqu'au en république unitaire.
Cette période de l'histoire de la Suisse est aussi appelée « l'époque de l'Helvétique ». Son début marque la fin de l'Ancien Régime en Suisse et le début de la modernisation politique du pays. Pour la première fois en effet, les cantons sont égaux entre eux et il n'y a plus de pays sujet[2]. C'est donc la fin des bailliages communs.
Ce régime est accueilli de manière très diverse dans la Confédération : les soldats français sont considérés comme des libérateurs dans les cantons sujets, comme Vaud ou l'Argovie, tandis qu'ils sont considérés comme des envahisseurs par d'autres qui aspirent à retourner à l'ordre ancien[3].
Dépendante de l'appui des soldats révolutionnaires français, la République helvétique est un échec : le les Suisses obtiennent de Bonaparte une nouvelle constitution organisée selon un modèle fédéral : l'Acte de médiation. L'égalité entre cantons ne sera cependant plus jamais remise en cause[2].
En 1797, Pierre Ochs et Frédéric-César de La Harpe tentent de convaincre le général Bonaparte de susciter une révolution dans la Confédération. Les appels à la révolution venus de France ont peu d'échos dans les cantons suisses[4]. Seul le Pays de Vaud, alors territoire bernois, se soulève partiellement. Le marque le jour officiel de la révolution vaudoise, un soulèvement pacifique.
Peu après, à la suite d'un incident mineur, les troupes françaises pénètrent en Pays de Vaud, puis envahissent toute la Confédération des XIII cantons, vainquant rapidement les armées suisses.
Le , le commissaire français Lecarlier convoque à Aarau une assemblée nationale chargée d'adopter la constitution, ou livret helvétique (Helvetisches Büchlein), calquée sur le modèle centralisé français. L'époque de l'Helvétique s'étend du au .
Le territoire de la République helvétique ne correspond pas au territoire actuel de la Suisse. En effet, Genève, Neuchâtel et le territoire de l'ancien évêché de Bâle ne font pas partie de la République helvétique. Les Grisons (alors appelés la Rhétie) ne s'y rattachent qu'en 1799.
Aux termes de l'article 15 de la Constitution de 1798, le territoire de la République helvétique était divisé « en cantons, en districts, en communes & en sections ou quartiers des grandes communes ».
Aux termes de son article 18, « les Ligues-Grises sont invitées à devenir partie intégrante de la Suisse ; et si elles répondent favorablement à cette invitation, les cantons seront provisoirement au nombre de vingt-deux ; savoir : »
Liste des cantons de la République helvétique, selon la Constitution de 1798
Sous la République helvétique, les cantons, souverains avant cela, ont été réduits à de simples régions administratives. Afin de démanteler les anciennes structures et limiter le pouvoir des aristocraties des villes États[2], de nouvelles frontières cantonales ont été établies.
La République helvétique adopte un nouveau drapeau national tricolore, à l'image de la France, mais avec des divisions horizontales. Il est introduit officiellement le . Les couleurs rouge et jaune représentent les cantons fondateurs d'Uri et Schwytz et le vert est ajouté par la révolution. L'inscription « République Helvétique » figure généralement sur la partie rouge, mais d'autres messages ou illustrations ont également cours.
↑Wolfgang Gödli, Dictionnaire historique de la Suisse (trad. Pierre-G. Martin), « Saint-Gall (principauté abbatiale) », sur hls-dhs-dss.ch, (consulté le )
↑ abc et dFrançois Walter, Histoire de la Suisse : Le temps des révolutions (1750-1830), vol. tome 3, Presses universitaires suisses, Editions Alphil,
↑(de) Dieter Fahrni, Schweizer Geschichte : Ein historischer Abriss von den Anfängen bis zur Gegenwart, Pro Patria, , 130 p.
↑À l'exception de Genève, qui fait sa révolution dès 1792, mais Genève n'est alors pas encore un canton suisse.
↑« République helvétique : liberté de culte, vraiment? - Helvetia Historica », Helvetia Historica, (lire en ligne, consulté le )
↑Avec parfois de très fortes limitations: âge (jusqu'à 30 ans révolus dans certains cas), fortune, appartenance à une corporation, paiement de l’impôt, résidence depuis 5 ans au moins dans la même commune, confession. Voir le Dictionnaire historique de la Suisse, Droit de vote.
↑Alain-Jacques Czouz-Tornare, « Du centralisme au fédéralisme : quand le Premier Consul reformulait les institutions politiques de la Suisse entre 1801 et 1803 (1re partie) », Napoleonica, vol. 2, no 5, , p. 147-156 (DOI10.3917/napo.092.0147, lire en ligne), § 10-11.
Annexes
Bibliographie
Hektor Amman et Karl Schib, Atlas historique de la Suisse, Aarau, Sauerländer, , 2e éd.
Pascal Delvaux, La République en papier : circonstances d'impression et pratiques de dissémination des lois sous la République helvétique (1798-1803), Genève, Presses d'histoire suisse, (ISBN2970046113) (deux tomes).
Liens externes
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